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19/07/2014

La mort d'Auguste "le Don-Juan de Montmartre"

Par Bernard Vassor    

4 Z'ARTS,auguste Tuaillon,François Trombert
  Auguste Tuaillon se trouve assis à droite de François Trombert à gauche sur la photo, au cabaret des
Quat' Z"Arts
...................
Un journal paru le 13 novembre 1907 titrait :
Deuil à Montmartre :
Le nain Auguste Tuaillon meurt à l'hôpital Lariboisière* -- Une gloire des cabarets artistiques
La suite de l'article indique qu'Auguste tenait une place considérable dans les cabarets artistiques de la capitale. Il s'&tait taillé une réputation méritée d'humoriste et de collectionneur de cannes. Il vendait des programmes illustrés de sa caricature et de celle de ses camarades d'estrade ( Les bons poètes et bons chansonniers dans leurs oeuvres ). Dans les revues il tenait toujours des rôles importants et avait l'habitude d'évoluer sur les tables afin de réparer l’insuffisance de sa taille, connaissant ses premiers succès aux "Noctambules" du boulevard de Clichy. Surnommé "Don Juan de Montmartre" Auguste eut de nombreux succès amoureux qui furent célébrés les exploits de ce "lion" fameux par d'autres chansonniers qui l'entouraient. Théodore Botrel a laissé dans ses Mémoires quelques anecdotes savoureuses concernant Auguste. Des artistes l'ont portraituré. Parmi eux, Guirand de Scevola, Widhorpff, Wilette et bien sûr de Léandre qui devint son ami et qui ne manqua jamais une occasion de le mettre en valeur. Ainsi, dans le bal des Quats" Z'Arts Léandre avait le rôle de la reine Victoria, et c'est Auguste qui tenait la traîne.
La revue Comoedia (certainement sous la plume de Laurent Tailhade ) signale que ses obsèques ont été célébrées à, l'église Saint-Vincent de Paul et que l'inhumation a eu lieu au cimetière de Pantin.
La cérémonie a été conduite par son ami très cher le nain Delphin*, par Trombert et Martial Boyer.
Xavier Privat a prononcé un discours émouvant. Etaient présents une liste impressionnante de personnalités artistiques de la Butte.
Auguste se produisit dans de nombreux cabarets parisiens, et fut même engagé par, Eugénie Buffet lorsqu'elle prit les rennes du café de la Nouvelle Athènes. Signalons sa présence au "Carillon"
et dans un cabaret du boulevard de Clichy dont il prit avec Delphin la direction.
Une longue étude lui a été consacrée dans  bulletin de la Société d'anthropologie par le docteur
L. Manouvrier : 
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 7, 1896. pp. 264-290.Manouvrier L. Sur le nain Auguste Tuaillon et sur le nanisme simple, avec ou sans microcéphalie. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 7, 1896. pp. 264-290.
" 2 avril 1896
 Auguste Tuaillon, dit Boffy. Né au village d'Esmoulières, canton de Faucogney (Haute-Saône) le 18 mars 1873, il est âgé de 23 ans, Il a été signalé par la plupart des journaux il y a trois ans à l'occasion de son appel pour le recrutement militaire. Il fut déclaré justement « le plus petit conscrit de France » car sa taille, à cette époque était,parait-il, 0 m. 97 et son poids 17 kilogrammes.Aujourd'hui son poids n'est pas supérieur, à ce qu'il assure. Quant à sa taille, que j'ai mesurée au laboratoire, elle est de 0 m. 997. Bien que l'on ait vu de nombreux nains plus petits dont il est inutile de rappeler ici les noms l, celui-ci est des plus remarquables pour diverses raisons. D'abord il est exempt de toute déviation
rachitique et possède une conformation qu'on peut dire harmonique. Ensuite il est parvenu à l'âge adulte avec une assez bonne santé. Enfin il possède une intelligence d'un degré absolument
normal. Auguste Tuaillon est arrivé récemment à Paris. Je l'ai trouvé dans un café-restaurant voisin de la gare de Lyon, où il est employé. Il prend part, à titre spécial, à des concerts d'ordre modeste et contribue par sa présence au succès de l'établissement. ; Bien que son nanisme soit très suffisant pour attirer sur lui l'attention et la curiosité du public, Auguste Tuaillon, sans avoir cultivé, à proprement parler, l'art lyrique populaire, a appris à se présenter assez gentiment. Il débite pour cela un long boniment humoristique composé par une dame, et qu'il accompagne de quelques hansonnettes et monologues. Il veut bien donner à la société d'anthropologie un spécimen de son travail, et vous pourrez juger que celui-ci est accompli d'une façon très satisfaisante. Avant devenir à Paris, il a gagné sa vie, depuis l'âge de 15 ans environ, en exhibant sa petite personne et ses petits talents ans diverses localités de l'Est, notamment à Luxeuil-les-Bains, non loin de son pays natal, et à Nancy". 

delphin,montmartre,auguste tuaillon

  * Signalons qu'après son décès à Lariboisière son corps fut autopsié et radiographié sous toutes les coutures.

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** Delphin, de son nom véritable Jules Delphin Sirvaux né le 12 octobre 1882 aux Fessey dans le canton de Faucogney, (Haute Saône) comme son aîné Auguste. Il était son cadet de neuf ans et lui survécut  pendant 31 ans. Après la mort de son ami, il eut une carrière d'acteur dans des films muets de Louis Feuillade et dans le fameux "Zéro de conduite de Jean Vigo" dans le rôle du principal (barbu) : 

http://www.youtube.com/watch?v=s-MiDpR0gcY

Dans"La kermesse héroïque" de Jacques Feyder il joua aux côtés de Louis Jouvet.

Il interpréta juste avant sa mort en 1938 Yegor le bouffon dans "Le joueur d'échecs" de Jean Dréville

 Jules Delphin s'est donné la mort pour une raison inconnue le 6 mai 1938 par asphyxie au gaz ....  

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15/07/2014

GERARD CONTE : historien du jazz et de Paris, satchmologue distingué

Par Bernard Vassor

JAZZ,BIEVRE,COMMUNE DE PARIS

 

Gérard Conte

23 mai 2012

1er février 1931, Gorcy Cussigny – 23 mai 2012, Clichy

Gérard Conte est mort le 23 mai 2012 à  Clichy (Hauts-de-Seine) 
Né le 1er février 1931 à Gorcy Cussigny (Meurthe-et-Moselle), C'est pendant la guerre qu'il quitta sa région natale pour rejoindre Bordeaux, où il suivit des études médicales. Venu à Paris, il s'occupa de jeunes travailleurs du bâtiment. Il termina sa carrière en tant que directeur des ressources humaines.  C’est pendant son service militaire en Allemagne qu’il fut happé par ce qui allait devenir une passion : le jazz Nouvelle-Orléans. Démobilisé, il se rendit rue Chaptal (siège du  Hot-Club de France ) pour rencontrer Charles Delaunnay et se faire engager à la revue Jazz-Hot où il aura la chronique du jazz traditionnel pendant douze ans. Gérard fonda en 1964. L’Association Française des amateurs de jazz Nouvelle-Orléans et organise le Jazz Band Ball , rendez-vous annuel des amoureux de jazz traditionnel Pendant deux ans, de 1974  à 1976, il participa à l’émission Jazz classique sur France Musique. Il épousa en 1956 une jeune Finlandaise, Eila qui l’accompagna avec courage jusqu’à son dernier souffle.  Il fut élu membre de l’Académie du Jazz.

Sa passion pour Louis Armstrong le conduisit à faire apposer une plaque le 20 juin  1998, sur la façade de l’Hôtel Alba ( impasse de la Tour d'Auvergne) en mémoire du premier séjour de Pops   à Paris, d’août 1934 Jusque en février 1935 dans cet établissement. Je dois à Gérard les informations suivantes : c’est lors de ce séjour que Satchmo enregistra ses premiers disques en dehors des Etats-Unis. 

Gérard  a ajouté avec malice en plissant les yeux l’anecdote suivante : « Il est permis de relever de bien curieuses coïncidences qui devraient intriguer les numérologues :  C’est en 1934 qu’Armstrong est venu à Paris oû il occupait la chambre 34  du 34 ( ter) de la rue de la Tour d’Auvergne Il avait laisser croire  qu’il avait 34 ans. Mais en réalité il en avait 33 car il avait falsifié ses papiers en 1917, se vieillissant d’un an pour se faire engager dans une fanfare militaire » Pour compléter ce portrait de cet homme généreux modeste et altruiste, Gérard se consacra à l’étude historique de son arrondissement de prédilection le 13° ; ses publications seront l’objet d’un autre article.

Je peux vous révéler aujourd’hui d’autres traits touchants à sa biographie. Il n’a jamais caché qu’il avait été convoyeur de fonds. Il avait fait comme on dit 36  métiers. Quand je l’ai connu dans les années 80, il était le bibliothécaire du local de la CNT rue de la Tour d’Auvergne, à un jet de pierre de l’Hôtel Alba.

Après son décès nous avons pu recueillir de nombreux témoignages émouvants concernant des actions démontrant son humanisme gardé dans le secret de son coeur, 

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09/07/2014

Pendant le siège et la Commune de Paris à Montmartre

Par Bernard Vassor

Quelques élément de la vie montmartoise en 1871 :Marché des martyrs montmartre.jpg

SIEGE PARIS TARIF BOUCHERIE.jpg

 Le  maire du neuvième arrondissement avait demandé à  Jules Ferry, maire de Paris, la création  d'urgence d'un marché de comestibles "place Milton". Les aménagements furent entrepris, quand le 

17 février 1671, à la demande des boulangers du secteur Rochechouart ont demandé d'urgence la 

fourniture de bois nécessaire à la cuisson du pain. Un arrêté municipal déclare que les  clôtures en

planches établies aux abords des terrains compris entre les rue Choron, H Lebas, Maubeuge et Milton, seront mis à la disposition des boulangers qui en ont fait la demande.

Le déclenchement de l’insurrection ne va pas interrompre le déroulement des travaux, et le marché sera inauguré le  15 mars.

Rappelons dans le tableau ci-dessus, quel'indemnité d'un Garde national était de 1 franc 50 par jour et que le salaire moyen d'une ouvrière était de 3 francs ! 

RATIONNEMENT COMMUNE ROCHECHOUART.jpg

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Une photo de la barricade de la rue des Martyrs, angle  boulevard Rochechouart ;

FABIUS EUGENE barricade MARTYRS..jpg

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 "La femme est à l'homme

ce que l'homme est au gorille"

Mlle Elisa Farnham

 ( Un chant vésuvien qui devrait inspirer une amie italianisante (

péTITION DES LORETTES vésuviennes.jpg

 Le phare de Montmartre bâti au sommet de la Tour Solférino fut démoli pour la raison qu'l servaIt de point de mire pour les canons de l'armée prussienne.

phare de montmartre.commune.jpg

TAMPON 115 eme bataillon pere tanguy.jpg

 Le 116° BATAILLON DU SECTEUR ROCHECHOUART

Bal du Chateau-Rouge Commune.1871.jpg

 LE CHATEAU ROUGE SIEGE DU 32° BATAILLON DE MONTMARTRE

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 Ci-dessous, signature du capitaine Poupardin,menuiser dans le civil, qui ne laisse aucun doute quant à son appartenance au Grand Orient.

Capitaine au 64° bataillon (celui du père Tanguy et de Louise Michel). 
Né le 1 août 1829 à Grenoble, il est domicilié 54 boulevard de la Chapelle. 
arrêté le 25 mai, il sera condamné par le 5° conseil de guerre à la déportation simple et privation des droits civiques le 25 octobre. Remise de peine le 15 janvier 1879.

poupardin signature.jpg

MONTMARTRE SIEGE LAISSER PASSER.jpg

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SANDRIQUE ,UN DES AVOCATS AYANT ASSURE LA DEFENSE DES COMMUNARDS

Sandrique avocat Communards COMMUNE.jpg

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  LE 18 MARS RUE LEPIC ;

"A l'assaut du ciel"

COMMUNE 18 mars moulin de la Galette.jpg

 

Tableau de  la semaine sanglante.jpg

  Quelques sources :

Archives de Paris, D2R4, D1P4 
Archives nationales : BB24 SHAT série LY 
Archives privée, Enrique Pedro Séda, 
Archives Préfecture de police série BA 
Archives Bertrand Vargas 
Articles de journaux d’époque 
Articles non publiés :Pierre-Henri Zaidman 
Guide des sources du mouvement communaliste (en cours de publication) 
Journal officiel de la Commune 
Journal officiel de Versailles

Les intitulés des différentes archives datent d'une dizaine d'années. Certains ont été modifiés.

A SUIVRE............. 

11:59 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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