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11/09/2011

Les pompiers de New-york et la ville dès 1851, il y a 160 ans.

PAR BERNARD VASSOR

mise à jour le 11 septembre 2011.

POMPIER N.Y hauteur.jpg
Il est d'usage que les pompiers de New-York se rendent en uniforme chez le nouveau président de "l'Union" pour lui présenter les hommages de leur corps de métier.
.......

New-york

Vue générale de la ville de New-YORK en 1851.
Le 31 mai 1851 :
Les nouvelles de Etats-Unis en date du 13 mai nous apprennent qu'à cette époque deux questions occupaient l'Amérique du Nord : la séparation de la Caroline du Sud, et le projet  d'une nouvelle attaque contre Cuba. (...) En même temps que s'accomplisait à New-York, "le vapeur le Washinton", la France piquée au jeu, tentait de se reveiller de sa torpeur; on organisait la ligne française de vapeur du Havre à New-york, celle que le "Franklin" a ouverte dernièrement. Le premier vapeur français, par une étrange coïncidence, arrivait à New-york presque au même moment que "le Washington" en sortait. Il avait fallu à la France, pour armer et expédier un bâtiment "tout construit", plus de temps que les américains pour former une société, récolter des millions de dollars, placer sur des chantiers, lancer et mettre en route un des plus grands et plus beaux vapeurs que l'on eut vu à ce jour.
.................... 

Le général (Hiram)Ulysse Simpson Grant (1822-1885) , venait d'être élu 18e président des Etas-Unis. Rien dans sa jeunesse ne le destinait à cette fonction. Sa mère avait l'habitude de dire qu'on aurait dû l'appeler "Useless"(inutile). Il entra à l'école militaire de Westpoint, il en sortit sous-lieutenant en 1843. Il végéta ensuite sans obtenir de promotion. Après avoir sombré dans l'alcool et la dépression, il démissionna de l'armée et ouvrit une petite tannerie. La guerre de secession lui fit reprendre du service. Il se montra alors à la hauteur des circonstances, et gravit tous les échelons de la hiérarchie militaire. Obtenant des victoires décisives qui firent sa gloire. Revenu à la vie civile, il resta auréolé de sa gloire passée, et gravit à la suite d'élections mouvementées la plus haute marche dans la démocratie américaine, l'élection comme candidat républicain : la présidence de la République des Etats-Unis le 20 mai 1868.
Certains historiens le considèrent comme le plus mauvais des présidents des Etats-Unis en raison de scandales dont son entourage et lui-même furent impliqué dans l'affaire de la fraude aux distilleries de wisky où son secrétaire privé fut impliqué pour un détournement de 3 millions de dollars. Son secrétaire à la guerre, lui, fut convaincu dans une enquête, d'avoir reçu des pots-de-vin dans la vente de comptoir marchand avec les indiens. Il est malgré toutes "ces affaires" réélu en 1872.
Après ses deux mandats, il monta avec un associé une escroquerie pyramidale. Seul, son associé fut condamné à 10 ans de prison. On ne condamne pas un ancien président.
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Traduction Google :

News of USA as of May 13 we learn that at that time two issues occupied North America: the separation of South Carolina, and plans for a new attack against Cuba.(...) Along s'accomplisait in New York, "the steamer Washinton", France bitten the game, trying to awaken from its torpor, it organized the French line of steam from Le Havre to New York, that the "Franklin" has opened recently.The first steam French, by a strange coincidence, arrived in New York about the same time that "Washington" came out.He had been to France, to arm and send a building "built everything," longer than the Americans to form a company, raise millions of dollars, put on construction sites, launch and set off one of the largest and best vapor that they had seen to date.

.................... 

 

General (Hiram) Ulysses Simpson Grant (1822-1885) , had just been elected 18th President of the UNITED STATES. Nothing in his youth destined to do this function.His mother used to say that we should call it " Useless "(useless). He entered the military academy West Point, he took out a second lieutenant in 1843. He then vegetation without obtaining a promotion. Having descended into alcohol and depression, he resigned from the army and opened a small tannery. The Civil War made ​​him return to duty. He then showed up to the circumstances and rose through the ranks of the military hierarchy. Achieving decisive victories that made ​​his fame. Returning to civilian life, he stood wreathed in its former glory, and went up after turbulent elections the highest step in American democracy, the Republican candidate for election as: Presidency of the Republic of  States United on 20 May 1868.

Some historians consider him the worst of Presidents of the United States because of scandals around him and himself were involved in the case of fraud to whiskey distilleries where his private secretary was involved in misappropriation of 3 million dollars. His Secretary of War, he was convinced in an investigation, to have received bribes in the sale of wine merchant countertop with the Indians. It is in spite of "these cases" re-elected in 1872.

After his two terms, he went with a partner a Ponzi scheme . Only his partner was sentenced to 10 years in prison. We do not condemn a former

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10/09/2011

Zola-Cézanne : ""L'Oeuvre" (ou l'art d'assassiner ses amis)

Par Bernard Vassor

J'accepte toutes les critiques pour cet article incomplet et peut-être parfois erroné ?....

Marchand de couleurs Guerbois avenue de Clichy hauteur.jpg
Il reste encore cette boutique, l'ancètre d'Hennequin, le marchand de couleurs situé près du célèbre café Guerbois au 13 avenue de Clichy, fournisseur de Manet.
Peut-être plus pour très longtemps, l'actuelle propriétaire (septembre 2008) nous ayant signalé que des antiquaires américains avaient acheté tout le mobilier de cette boutique et de des offres de rachat avaient été faites à l'actuelle gérant.
.................

Je suis un timide, un bohème, on se moque de moi.

Je n'ai pas de force de résistance, l'isolement voilà

ce dont je suis digne. Au moins, personne ne me

met le grappin dessus (..) mais je suis vieux et il

 que je meure sans avoir touché à ce point suprème (..)

...............

L'Oeuvre

 

"L'Oeuvre, où il a prétendu me dépeindre, n'est qu'une épouvantable déformation, un mensonge tout à sa gloire"

Selon Ambroise Vollard, mais, peut-on le croire ? Cézanne lui aurait dit :

"Il n'y a jamais eu de fâcherie entre nous. C'est moi qui ai cessé le premier d'aller voir Zola. Il était devenu un sale bourgeois"


Un roman cénaculaire où l'auteur éreinte tous ses amis d'enfance qu'il considère comme "des ratés".

Sandoz, c'est Zola lui-même, bon généreux, visionnaire, c'est le seul qui ne soit pas un raté dans l'histoire !

Amis Zoliens, ne lisez surtout pas le brouillon qui va suivre....

Paul Cézanne lui avait fourni sans le savoir des verges pour le battre, en lui demandant de rédiger une notice pour l'organisation d'une vente en faveur d'Ernest Cabaner, ce musien, poète extravagant qui faisait tantôt l'admiration tantôt la risée des artistes de son temps, d'Henry Murger à Auguste Renoir et bien sûr Paul Verlaine.

..............

Voici un fragment de la lettre de Cézanne à Zola le 12 avril 1881 à ce propos :
Mon cher Emile,
Dans quelques jours doit avoir lieu la vente en faveur de Cabaner. Voici donc ce que je viens te demander; ce serait que tu voulusses bien te charger de faireune petite notice.Car on ne doute pas que le seul appui de ton nom ne fût un grand attrait(...) c'est moi qui ai été chargé, comme étant une de tes plus anciennes connaissances de te faire la demande"


Le 16 avril Zola lui répond qu'il accepte d'écrire "la légende de Cabaner"mais il demande des détails sur sa biographie. C'est Franc-Lamy(l'illustrateur du "Hareng-saur") qui fait parvenir à Zola quelques notes rédigées par trois personnes différentes.
Cette lettre du 22 avril est restée sans réponse, Cézanne relance son ami car le temps presse, la vente est fixée le 14 mai.

Jean-Jacques Lefrère et Michael Pakenham dans "Cabaner poète au piano", qu'Emile Zola rédigea une préface qui ne dut pas lui donner de longues heures de labeur.


La vente en faveur de Cabaner eut lieu à l'Hôtel Drouot le 14 mai 1881 salle 7. L'expert était Durand Ruel, le commissaire priseur Maître Tual.

L'Oeuvre :

Quelques clés possibles ?

Liste incomplète pour le moment. Les recherches continuent :
Le café Baudequin aux Batignolles : Le café Guerbois, 7 route des Batignolles (11 avenue de Clichy). Le patronyme Baudequin figure aussi dans un des premiers romans de Zola (dont La Curée). 
Le nom est peut-être la contraction de Baudelaire qui assistait aux premières réunions du Guerbois, et de Hennequin, le marchand de couleurs voisin, au 13 avenue de Clichy, fournisseur de Manet et de quelques peintres du groupe des Batignoles et peut-être aussi celui de Cézanne dans les années 1862-1870.
Le Tambour : est peut-être le journal "Le Rappel"ou bien le "Tam-Tam" d'Alfred Lepetit
Gagnière..... ???
Courajod, est peut-être Chintreuil, La mare aux pommiersla mare à Gagny dans le roman....

Jory : Antony Valabrègue né à Aix en 1844, poète parnassien, journaliste. Il passe des vacances à Bennecourt en 1866 avec Zola, Guillemet, et Solari.....

Mahoudeau ; Philippe Solari 1840-1906 ami d'enfance de Zola, Marius Roux et de Cézanne. c'est lui qui a réalisé le buste qui figure sur la tombe de Zola au cimetière Montmartre.
L'épisode de "La Baigneuse" de Mahoudeau dans le roman, est démarqué d'un incident qui s'etait produit le jour où Cézanne ayant conduit Manet à l'atelier de Solari pour y voir "Le Nègre Scipion" la dernière oeuvre de Solari, "le Nègre", placé près d'un poele, ayant une armature trop faible se cassa en morceaux.

Dequersonnière rue du Four : Victor Baltar

Godemard :.........?

Fagerolles ; Guillemet s'est reconnu en lui, Zola lui a juré que c'était Henri Gervex qui apprenant cela, au lieu de se fâcher, a adopté fièrement ce surnom...
Malgras : personnage composite, entre "Le père La Crasse" marchand de couleurs de la rue Bréda (le concurent le plus proche de la rue Clauzel et Le père Martin, portrait parfaitement injuste, car le père Martin a aidé beaucoup de peintres dans le besoin, et en a révélé plusieurs et, a été le premier à soutenir dess impressionnistes dans le besoin... 

DubucheJean-Baptiste Baille 1841-1918 architecte
BONGRAND, : COURBET
Pour le personnage de Claude Lantier, c'est d'abord à Manet que l'on a pensé, Monet a cru se reconnaître en quelques traits, mais c'est Cézanne qui est le plus visé et qui n'adressa plus jamais la parole à Zola jusqu'à sa mort (mais, terrassé par la douleur, il ne put retenir ses larmes quand il apprit le décès de son ancien ami)


Atelier Boutin............................?

Monsieur Hue, le collectionneur est Victor Choquet

Mazel est peut-être Cabanel.


Irma Bécot : Valtesse de la Bigne comme pour Nana, Madame Meuriot selon ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.


Sur la jeunesse de Zola et Cézanne ;
Paul Alexis (1847-1901) Emile Zola, notes d'un ami.. Paris 1882
Dans cet essai, Alexis annonce 3 ans avant, le projet littéraire de Zola : il veut écrire depuis longtemps un roman sur l'art.
Paul Alexis prévoit que ce sera un roman à clés, et que Zola sera "forcé d'ymettre en scène ses amis" et que pour sa part, Alexis déclare : "si je m'y trouve, et même si je n'y suis point flatté, je m'engage à ne pas lui faire de procés"
Ernest Cabaner a été inhumé comme Claude Lantier au cimetière de Saint Ouen, dans une tranchée gratuite.....
(Tout comme le père Tanguy tranchée numéro 14, Cabaner tranchée numéro 12)

Extrait de l'ébauche du roman : "Avec Claude Lantier, je veux peindre la lutte de l'artiste contre la nature, l'effort de la création dans l'œuvre d'art, effort de sang et de larmes pour donner sa chair, faire de la vie : toujours en bataille avec le vrai et toujours vaincu, la lutte contre l'ange. En un mot, j'y raconterai ma vie intime de production, ce perpétuel accouchement si douloureux ; mais je grandirai le sujet par le drame, par Claude, qui ne se contente jamais, qui s'exaspère de ne pouvoir accoucher de son génie, et qui se tue à la fin devant son œuvre irréalisée."

Ma jeunesse au collège et dans les champs. Baille, Cézanne. Tous les souvenirs de collège : camarades, professeurs, quarantaine, amitiés à trois. Dehors, chasses, baignades, promenades, lectures, familles des amis. A Paris, nouveaux amis. Collège. Arrivée de Baille et de Cézanne. Nos réunions du jeudi. Paris à conquérir, promenades. Les musées. Les divers logements... Les ateliers de Cézanne."
...................
Publié dans "Le Mercure de France" par Emile Bernard :
Souvenirs sur Paul Cézanne.
(...) C'était une intelligence fort médiocre , et un ami détestable; il ne voyait que lui; c'est ainsi que l'Oeuvre où il a prétendu me peindre, me dit Cézanne, n'est qu'une épouvantable déformation, un mensonge tout à sa gloire (..) Je retrouvais Zola à Paris. Il avait été mon camarade de collège, nous allions jouer ensemble au bord de l'Arc et il faisait des vers.(...)Donc, lorsque j'arrivais à Paris, Zola, qui m'avait dédié "La Confession de Claude" ainsi qu'à Bail (sic)*; un camarade mort aujourd'hui, me présenta Manet. Je fus très épris de ce peintre et de son bon accueil, mais, ma timidité naturelle m'empêcha de fréquenter beaucoup chez lui. Zola lui-même, aau fur et à mesure qu'il établissait sa réputation,devenait féroce et semblait me recevoir par complaisance; si bien que je me dégoûtais de le voir, et je fus de longues années sans le rechercher. Un beau jour, je reçus "l'Oeuvre". Ce fut un coup pour moi. En définitive, c'est un fort mauvais livre et complètement faux.(..)
Après la parution et la réception du livre, Cézanne écrivit une lettre froide de rupture à son ancien ami.
Choquée par cette lettre celle qui eut Cézanne et Alexis pour témoin à son mariage avec Zola, décrocha tous les tableaux de Cézanne et les porta dans son grenier à Médan. Etait-ce sur les recommandations d'Emile Zola ?

* Là, Emile Bernard commet une légère erreure ou confusion. En plus d'avoir mal orthographié le nom de Baille, il le fait mourrir avant l'heure. Baptiste Baille, condisciple de Zola, Alexis et Cézanne au collège Bourbon est mort en 1918. 
INDEX CAHIERS NATURALISTES POUR L 'OEUVRE :

ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.

BESSE, L., L’Œuvre : le désir du désincarné, 1999 (73), 207-215.

BRADY, P., Claude Lantier, 1961 (17), 10-18.

- La théorie du chaos et L’Œuvre, peinture, structure, thématique, 1992 (66), 105-112.

CNOCKAERT, V., Dans l’ombre de l’œuvre : L’Enfant mort, 1998 (72), 351-361.

FERNANDEZ-ZOILA, A., Les inapparences de la création dans L’Œuvre, 1986 (60),139-156.

- Le système écriture-peinture et le figural dans L’Œuvre, 1992 (66), 91-103.

GANTREL, M., Zola et ses doubles, 2001 (75), 87-98.

KAMINSKAS, J., Espace et dispersion dans L’Œuvre : à la recherche du stable, 1989 (63), 127-136.

MAIONE, M., Zola et la sculpture, 1984 (58), 151-164.

NEWTON, J., La dernière toile de Claude, 2000 (74), 239-245.

RAUSEO, Ch., Zola et les Goncourt. Vérité et vraisemblance dans L’Œuvre : la scène de la pose, 1996 (70), 151-168.

RAYNIER-PAUGET, L’Œuvre : la femme faite modèle, 1999 (73), 199-206.

REBERIOUX, M., Zola et la modernité, 1984 (58), 15-22.

RHEIMS, M., Allocution prononcée à Médan le 7 octobre 1973. Emile Zola et la curiosité, 1973 (46), 121-129.

RIEGER, A., L’espace de l’imaginaire. Promenade dans la roseraie zolienne, 1989 (63), 93-107.

TERNOIS, R., La naissance de L’Œuvre, 1961 (17) 1-9.

WOODWARD, S., Le sang dans L’Œuvre, 1991 (65), 169-176.

Ouvrard, Pierre :

MITTERAND, Henri., Hommage, 2003 (77), 421-422

THION, M.C., Hommage, 2003 (77), 419-421.

* édition l'Echoppe 1994,

Dernière mise à jour le 10/09/2011

A SUIVRE...

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09/09/2011

Qui veut une petite tranche de Cézanne ?

Par Bernard Vassor

Cézanne,Vollard,pere Tanguy,Michel Boog,orangerie

 C'est à la lecture d'un article de la luxueuse revue "Louvre" de Juillet 1992, un article de Michel Boog avait attiré mon attention. Au musée de l'Orangerie des Tuileries, on avait remarqué deux natures mortes de Cézanne (collection Walter-Guillaume) "à la composition étrangement incomplète" dont l'une : Fleurs et fruits dans un vase bleu et l'autre intitulé Fleurs et fruits.

 Un  examen approfondi devait révéler qu'en réalité il s'agissait des fragments d'un seul tableau !

Paul Guillaume avait acheté à la vente Maurice Gangnat, une partie de cette toile et (la sulfureuse) madame Domenica Walter née Juliette Léonie Lacaze, (veuve de Paul Guillaume, puis de Jacques Walter) qui fit l'acquisition par hasard (?)  de l'autre partie un peu plus tard.  

Qui est responsable de ce tripatouillage ?

Ambroise Vollard à la mémoire (anosognosique) raconte dans son livre sur Paul Cézanne, que le père Tanguy se livrait avec l'accord de Cézanne à d'étranges pratiques : sur des petites études de sujets différents le père Tanguy, des ciseaux à la main débitait des petits motifs, tandis que de pauvres collectionneurs désargentés pouvaient s'offrir pour cinq francs un fragment de tableau de Cézanne.

Cette affirmation de Vollard ne tient pas. Quand on connait la dévotion et l'admiration de Julien Tanguy pour le travail de Cézanne, et la furieuse manie de celui-ci de détruire systématiquement ce qui était inachevé ou qui ne lui plaisait pas, comme l'histoire du tableau d'Achille Empéraire le démontre.

Beaucoup, comme moi, pensent que cette opération charcutière pourrait bien être l'oeuvre de Vollard lui-même ayant inventé la fable du père Tanguy pour couvrir son indélicatesse.

Bien sûr, beaucoup d'historiens de l'art ont repris à leur compte le récit de Vollard.

 

...................................

Voici une lettre de Mathilde Chenu, la fille du père Tanguy, à propos de la vente après décès en faveur de la veuve du marchand de couleurs. Ce document m'a très aimablement été communiqué par le Van Gogh Muséum d'Amsterdam et avec son autorisation  : 

Monsieur Bonger (le beau-frère de Théo van Gogh agissant pour le compte de Johana)

tant qu’au tableaux, de Cézanne nous vous avons donné La préference et nous n'avons pas changé

didée mais nous voudrions bien le garder un peut et tout le monde le trouve très golie  malheureusement Pour nous se sont tout les marchand de tablaux qui se sont associé à la vente Pour les avoir à très bon marché* et malheureusement J aie été prévenu trop

tard car nous les aurions racheté et se nomme Vollard marchand de tableaux a l'heure quil est ne veut pas vandre un Cézanne à moins de fr 800 et une petite toile mais ne croyez pas que je vous dit cela

pour ne pas vous la donner et aussitot que nous serons décidé je vous enverrai un mot Cher Monsieur

ma mère se joint a moi pour vous dire bien des choses ainsi qua votre dame

Récevez Monsieur

des respect les plus

distingué

 

 Madame Chenu 

*C'est moi qui souligne

........................

Cézanne,maurice gangnat,madame Walter,Paul Guillaume,Vollard,Maurice Denis

Escalier conduisant à la cave en terre battue de la boutique du père Tanguy où étaient entreposées les toiles de Cézanne.

cézanne,tanguy,vollard

 

Un hasard heureux m'a permis il y a quelques années de faire ces photos lors de travaux du magasin.

Un autre article concernant Ambroise Vollard :

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2007/11/...

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08/09/2011

"Les raisons de la colère" (Cézanne et Paris, suite)

Par Bernard Vassor

Cézanne, Emile Bernard,

 

Paul Cézanne dans son atelier, d'après une photographie d'Emile Bernard en 1904.

Dans un article précédent, je m'indignais à la suite d'un communiqué de presse. De nombreux messages me demandant quels étaient les passages incriminés, voici une réponse à tous ceux qui veulent connaître les raisons de mon emportement donnée à l'une de mes correspondantes  (Aliénor) :

Pour ce qui concerne le communiqué de presse d'une navrante banalité :
Cézanne n'a jamais été le "solitaire retiré en Provence" que signifient les dates 1861-1905 ? il est mort en 1906 ! Dans l'énumération des peintres qu'il fréquentait, Gauguin qui lui doit ses premières véritables leçons est oublié. Dire que le docteur Gachet l'a soutenu est un peu excessif, il lui a acheté une toile... Parler de son amitié avec Zola sans parler de la rupture brutale est incompréhensible.
Dire qu'après 1890, les critiques et marchands s'intéressent à son oeuvre est inexact.
C'est oublier que c'est le père Tanguy qui fut dès les années 1880 son plus ardent défenseur et qui le fit connaître à ses amis peintres et critiques. C'est uniquement dans son échoppe de la rue Clauzel et nulle part ailleurs que l'on pouvait trouver des toiles de Cézanne. Le véritable tremplin pour Cézanne vient de ce que le marchant de tableaux Ambroise Vollard, sur les conseils de Renoir, fit acheter à Tanguy par Maurice Denis, 2 toiles  du peintre d'Aix en 1894. L'année suivante Vollard organisa la première exposition personnelle dans sa galerie de la rue Laffitte. Ceux qui ont le plus contribué à a reconnaissance sont tous passés par la boutique de la rue Clauzel : Emile Bernard, Maurice Denis, Léo Larguier, Francis Jourdain....
Je pense que pour des sommités du domaine de l'histoire de l'art, pondre un pareil texte est affligeant.
Je peux dire, que lors de la superbe exposition Vollard à Orsay, la commissaire de l'exposition, Anne Roquebert, a bien confirmé mes propos et a affirmé que dans ses conférences, elle n'oubliait jamais  de mentionner le rôle éminent joué par Julien Tanguy pour ce qui concerne Cézanne, et bien sûr Vincent van Gogh. 

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07/09/2011

Histoire des cafés de Paris : Le café de la Porte Montmartre

Par Bernard Vassor
Archives B.V.
 
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 À l’angle de la rue Montmartre et du boulevard Poissonnière

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La belle et le commissaire

Par Bernard Vassor

L’inspecteur de police Marais était le subordonné de Sartines, le lieutenant général de police qui servit souvent de référence à Balzac pour "la Comédie Humaine".Pourtant, ce qu’ignoraient les chroniqueurs du second empire, c’est que cet endroit avait connu ses heures fastes un siècle plus tôt. Cette maison d’angle existait déjà sous Louis XV où un limonadier  était installé au rez-de-chaussée . En 1764, une femme nommée Richard, dite Emilie avait loué deux étages au-dessus de chez le cafetier, un logement qu’elle occupait avec l’inspecteur de police Marais, qui s’accommodait fort bien des visites de sa fidèle compagne. Deux autres femmes la Martin et la Latour partageaient le même commerce sous le même toit.

Les historiographes du XIX° sont unanimes, il ne se passait jamais rien dans cet établissement. Pas de belles de nuit autour des tables de sa terrasse. L’endroit ne leur était pas plus défendu qu’ailleurs, mais elles comprenait que ce côté du boulevard n’était pas aussi galant que l’autre, leur petit commerce en souffrirait et qu’elles y feraient choux-blanc.
Seuls quelques égarés chassés du café de Madrid , du café de Suède ou bien du café des Variétés venaient y échouer. 

«  Ces dames » faisaient concurrence à une femme galante qui officiait au 10 boulevard Montmartre avant le percement du passage Jouffroy, une ancienne actrice de province, qui avait subjugué Cormier de Charmilly, trésorier des écuries du roi et de riches étrangers qui l’entretenaient luxueusement.

Son nom serait tombé dans l’oubli si sa fille, d’abord connue sous le nom de Salveta (nom de sa mère) , ne l’avait été bien plus encore sous celui de Mlle Mars.  

........................

Ce magasin de vêtements qui avait remplacé le café de la Porte Montmartre aussi été supplanté par un autre café qui portait le même nom. Cet établissement avait lui-même succédé à un autre café existant depuis le XVIIIéme siècle.
3ae004b23bd2933d2ea7131d62d92ab9.jpg
Un méchant ouvrage "Les cafés artistiques et littéraires de Paris" (1882),  indique que cet établissement fut fréquenté par Ulysse Parent qualifié par l'auteur de ce livre de "nullité absolue". Il avait été adjoint au maire pendant le siège de Paris, eéu le dix huit mars 1871 délégué de la Commune, aussitôt démissionaire. Parmi cette clientèle essentiellement composée de journalistes : Léo Lespès dit Timothée Trim du "Petit Journal", Eugène Spuller l'avocat gambettiste qui fréquentait plutôt le café de Madrid, Pascal Duprat qui fut le soutien du général Cavaignac en 1848. Elu député, il fut arrêté après le coup d'état du 2 décembre et conduit à Sainte-Pélagie pour avoir écrit de la mairie du dixième arrondissement une protestation. 

Entrer des mots clefs

Mise à jour le 07/09/2011

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Cézanne et Paris au musée du Luxembourg, une présentation très incomplète et erronée!.

Par Bernard Vassor

Cézanne,emile Bernard,Maurice Denis,Léo LLarguier,gustave geffroy,R.P.Rivière,francis jourdain,Vollard

 

A la lecture du communiqué de presse suivant, mon sang n'a fait qu'un tour. Comment des personnalités incontestables de l'histoire de l'art, ont pu pondre un  texte aussi mièvre et inexact ?

j'ai posté un commentaire sur le site du musée pour corriger certaines erreurs.

Mon commentaire n'est pas passé, seul celui d'un admirateur béat d'un commissaire de l'exposition a trouvé place dans ce qui est supposé être un forum.

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 Voici le communiqué de presse du musée :

Commissariat général : Gilles Chazal, directeur du Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris.
Commissariat scientifique :
Maryline Assante di Panzillo, conservateur au département des peintures, Petit Palais, Musée des Beaux-arts de la Ville de Paris.
Denis Coutagne, conservateur en chef honoraire du patrimoine ; Président de la société Paul Cézanne.

Cézanne (1839-1906), qu’une légende tenace décrit comme "le Maître d’Aix" solitaire et retiré en Provence, ne s’est en réalité jamais éloigné de la capitale et de l’Ile-de-France : entre 1861et 1905, il n’a cessé d’y revenir et de s’en inspirer. Son œuvre témoigne de ces séjours au cours desquels il fréquente les impressionnistes, Pissarro, Guillaumin, Renoir, Monet. Quelques amis le soutiennent comme le Docteur Gachet à Auvers-sur-Oise. À Paris, Cézanne se confronte tout autant à la tradition qu’à la modernité. Il trouve les "formules" avant de les exploiter en Provence (plus de vingt fois il fait l’aller/retour Paris/Provence). L’exposition nous éclaire sur les grands thèmes qu’il explore alors : quelques vues dans Paris, les paysages d’Ile-de-France, les nus, natures mortes et portraits. Son amitié avec  Zola est privilégiée. Après 1890, critiques, marchands, et collectionneurs commencent à s’intéresser à son œuvre. Cézanne se montre attentif à cette reconnaissance qui ne peut venir que de Paris. Ainsi imprime-t-il sa marque dans l’art moderne : l’avant-garde le considèrera comme un précurseur, "notre père à tous", selon la formule de Picasso. Organisée en collaboration avec le Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, l’exposition réunit environ 80 œuvres majeures issues du monde entier.Cette exposition bénéficie de prêts exceptionnels du Musée d’Orsay.Crédit photo :  Cézanne, Le Quartier du Four à Auvers-sur-Oise (détail), vers 1873, Philadelphia Museum of Art, Philadelphie, USA. The Samuel S. White 3rd and Vera White Collection, 1967.

 Réservations 

Ouverture de réservations pour les groupes le 24 mai à 14h
Ouverture des réservations individuelles le vendredi 10 juin à 11h

Plein Tarif : 12,00 euros
Tarif Réduit : 7,50 euros
Billet Famille (2 adultes et 2 jeunes de 13 à 25 ans) : 31,50 euros

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