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23/09/2011

Une exposition de peinture regroupant pour la première fois au monde, des toiles de Vincent van Gogh, Paul Cézanne, Paul Gauguin, Armand Guillaumin et Léo Gausson

Par Bernard Vassor

Cézanne,van Gogh,Gauguin,Guillaumin,Léo Gausson,Tanguy

 Dans cet article du Mercure de France, nous apprenons à la fois le déménagement du 14 au 9 rue Clauzel après la mort de Vincent et Théo van Gogh, de la boutique du père Tanguy, et une exposition à la maison Tanguy, "principale dépositaire des principaux peintres impressionnistes". C'est la première fois que le nom de Césanne (sic) est mentionné ! Aux côtés de Vincent, les visiteurs peuvent contemper "l'admirable portrait du peintre Empereire (sic) par Césanne (sic et re sic) "

Ce portrait d'Achille Empéraire, décrit dans un article précédent avait été présenté et refusé au salon de 1870. Le père Tanguy avait été obligé de le cacher à Cézanne, car celui-ci voulait lui faire subir le sort des toiles qui ne lui donnaient pas satisfaction, c'est à dire à les lacerer ou les crever à coups de pied.

Accolé aux noms de Guillaumin*(qui gagna au tirage de la loterie l'année suivante, ce qui lui permiit de vivre de son art), d'Emile Bernard et de Gauguin, un peintre de talent aujourd'hui sous-estimé : Léo Gausson né en 1860 fait partie de la"bande d'anarchistes" Maximilien Luce, Camille et Lucien Pissarro. Il fut un adepte du pointillisme et s'établit à Lagny.

Quand aux 12 photographies d'après l'oeuvre de Vincent, je continue mes recherches.

*D'après certaines informations, c'est Guillaumin qui aurait acheté un des 3 portraits du père Tanguy par Vincent van Gogh, et l'aurait cédé ensuite à Auguste Rodin.

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Chez Alfred Tattet, le cénacle romantique de la rue Grange-Batelière.

Par Bernard Vassor

Musset,Tattet,aNTONY dESCHAMPS,fELIX aRVERS,Eugène Delacroix,Roger de BEAUVOIR,Leon Gérome

Alfred de Musset par Musset Alfred... 

8e65533b5ea8fec6bc5c2abcb34ce24c.jpg
 
Portrait d'Alfred TATTET (1809-1856)
........................
à Alfred Tattet
Par Alfred de Musset
SONNET
Qu'il est doux d'être au monde, et quel bien que la vie!
Tu le disais ce soir par un beau jour d'été.
Tu le disais, ami, dans un site enchanté,
Sut e plus vert coteau de ta forêt chérie.
Nos chevaux, au soleil, foulaient l'herbe fleurie;
Et moi, silencieux, courant à ton côté,
Je laissais au hasard flotter ma rêverie;
Mais dans le fond du cœur je me suis répété:
-Oui, la vie est un bien, la joie est une ivresse;
Il est doux d'en user sans crainte et sans soucis;
Il est doux de fêter les dieux de la jeunesse,
De couronner de fleurs son verre et sa maîtresse,
D'avoir vécu trente ans comme Dieu l'a permis,
Et, si jeunes encor, d'être de vieux amis. 
Bury, le 10 août 1838 .
En 1847, une brouille passagère vint obscurcir les relations entre les deux amis compagnons de débauches et de parties fines.
Le samedi 1 mai, Musset se plaint auprès de madame Tattet d'une lettre de son mari qui l'avait profondément blessé :
"M'accuser d'être parti parce que j'étais ivvre, lorsqu'il était absent et que sa mauvaise humeur me renvoyyait de chez lui, et oser de me le dire à moi-même, c'est  ce procédé que je ne comprend pas". 
Leur brouille ne dura pas très longtemps et Alfred de Museet retrouva bien vite le chemin de la rue Grange-Batelière.
L’Hôtel Novilos deuxième nom qui lui a été donné, lui vient du surintendant des Gardes françaises qui l’occupa avant la révolution  il était dans le deuxième arrondissement à l'époque au numéro 17 de la rue de la Grange Batelière (aujourd'hui au numéro 10). Le monogramme B.V. que vous pouvez apercevoir aux fenêtres du premier étage de cet Hôtel, n’a aucun rapport avec l’auteur de cet article…., mais indique la propriété du premier propriétaire : Michel, Duc de Biéville guillotiné pendant la révolution. Le marquis de Lillers vendit cette maison en 1822 à Alfred Tattet. Paul Foucher, le gendre de Victor Hugo, introduisit Musset dans un Cénacle Hugolien d'Alfred Tattet: rue de la Grange Batelière.
C’était un riche financier, érudit fin lettré, un Don Juan, initiateur d'Alfred de Musset . Son salon était fréquenté par Charles Nodier, Vigny, Lamartine, Roger de Bauvoir, D'Althon Shée, (dont la fidèle épouse fut la maîtresse de Musset, puis du peintre Paul Chenavard qui avait exécuté son portrait), et Ulrich Guttinguer, le plus fervent propagateur du romantisme
 Alfed Tattet, reçut souvent dans les années 1830, les hugolâtres du cénacle de Jehan Duseigneur, au rang desquels Gérard de Nerval figurait en bonne place, Sainte-Beuve et Hugo qui en était le centre d'interêt. Ajoutons pour faire bonne mesure dans la liste des invités permanents : Lamartine, les frères Roqueplan, et un illustre inconnu Eugène Thuriot de la Rosière qui figure ici pour une longue lettre à Alfred Tattet qui nous éclaire sur la fâcherie entre Sainte-Beuve et Musset.
Un poète qui obtint un grand succès, aujourd'hui presque oublié, Félix Arvers venait lui aussi égayer les soirées de monsieur et madame Tattet.
Antony Deschamps qui suivit Gerard de Nerval  dans la maison de santé du docteur Esprit Blanche rue Traisnée (rue Norvin aujourd'hui) à Montmartre, puis à Passy où il trouva la mort.
 Il est l'auteur de ce poème autographe envoyé à Alfred Tattet en 1847 :
Adversus absynthium
Absynthe monstre né jadis pour notre perte
De l'Afrique à Paris , traînant ta robe verte (...)
............
Alexandre Dumas fils, grand expert en goujaterie, dans un courrier à Tattet se plaignit amèrement de ne pas pouvoir disposer de soucoupe pour poser son cigare quand il jouait au billard. Il lui fit aussi porter une sous-tasse. Je ne sais pas quelle fut la réaction des époux Tattet.
Eugène Delacroix, Jean-Léon Gérome et Gustave Courbet figuraient parmi les convives de ces réunions.
mise à jour le 23/09/2011

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22/09/2011

Écriture et création dans le Pérou contemporain Rencontre avec Manuel Pantigoso, une activité de nos amis du Centre Culturel Péruvien.

Par Bernard Vassor

Le Service Culturel de l’Ambassade du Pérou en France vous informe de la

prochaine activité du Centre Culturel Péruvien

Écriture et création dans le Pérou contemporain

Rencontre avec

Manuel Pantigoso,

Professeur de l’Université Ricardo Palma de Lima

et Roland Forgues,

Professeur de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour

Jeudi 29 septembre 2011 à 18H30

Maison de l’Amérique Latine,

217 boulevard Saint-Germain

75007 Paris

 

www.cecupe.com

18:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

17/09/2011

Musée Zola, Musée Dreyfus

Par Bernard Vassor

Nicolas Demorand,Alain Pagès,Céline Grenaud,Christophe Reffait,Pierre Bergé,François Labadens,Henri Mitterand.

 

Dans le cadre de la réalisation du projet "Maison Zola-Musée Dreyfus" M. Pierre Bergé annoncera  le début des travaux de réhabilitation de la Maison d'Emile Zola et sa fermeture provisoire au public.

Pèlerinage littéraire de Médan

Pour le 109e anniversaire de la mort d'Emile Zola, deux allocutions seront proncées par :

M. Nicolas Demorand, journaliste

et

Christophe Reffait

Maître de conférence à l'Université de Picardie Jules Verne.

................

Pour tous contacts à la Société littéraire des Amis d'Emile Zola :

http://www.cahiers-naturalistes.com/la_societe_litteraire...

 

ou bien :

 http://www.maisonzola-museedreyfus.com/index_fr.html

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Parution nouvelle: LES CAHIERS NATURALISTES, consacrés cette année à Paul Bonnetain

Par Bernard Vassor

Zola,Bonnetain Alain Pages,Cézanne,Geffroy,Clemenceau,Guy Crépin,Bertrand Tillier

Ce dernier numéro, sous la direction d'Alain Pagès, au contenu très dense présente un important dossiers "Paul Bonnetain", des études littéraires et historiques, des documents et lettres inédites.

J'ai pour ma part été surpris et passionné, à travers une note de lecture de Guy Crépin consacrée à un livre de Bertrand Tillier que je vais me procurer toutes affaires cessantes : 

 Tillier (Bertrand), Les artistes et l'affaire Dreyfus (1898-1908), Champ Vallon, 2009 375 pages.

cahiers naturalistes,céline Grenaud,Alain Pagès

 ISBN 2 912012 12 18 X

Prix du numéro 25 euros.

Disponible au Musée de Médan et à la librairie Joseph Gibert boulevard Saint-Michel Paris

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16/09/2011

Aujourd'hui 16 septembre, anniversaire de la naissance d'Achille Empéraire, un ami de Cézanne et de Zola.

par Bernard Vassor  

Cézanne,Zola,Paul Alexis,Baille,gasquet,Solari.

Achille a vu le jour, pour son malheur le 16 septembre 1829 à Aix-en-Provence. "Né nain et bossu" disent les historiens. Sa notice dans l'Encyclopédie des Bouches-du-Rrhône le décrit comme étant de petite taille, un peu bossu avec une tête de mousquetaire, se promenant avec une canne ou un parapluie placé sur lui à la manière d'une épée. Paul Cézanne a dit de lui si l'on en croit Emile Bernard (en 1904, six ans après la mort de celui qui était devenu son ami) :  "C'était un garçon d'un grand talent et il n'y avait rien qui lui fut caché de l'art des vénitiens. Je l'ai vu souvent les égaler. Dernièrement, on a vendu ici le mobilier d'un café où il y avait deux de ses toiles; mais je n'ai pa su le jour de la vente. Je m'étais pourtant proposé de les acquérir; je regrette beaucoup de les avoir manquées" Emile Bernard poursuit :

"Le père Tanguy m'avait parlé autrefois de cet Achille Empéraire et m'avait raconté sa misérable existence (à Paris) car il ne recevait que quinze francs par mois de sa famille et il avait résolu le difficile problème de vivre à raison de cinquante centimes par jour."

Empéraire confia à Joachim Gasquet : "Lorsque par hasard je peux dépenser 80 centimes pour un repas, cela tourne à l'orgie le reste du temps, pour faire taire mon estomac avec quelques miettes de pain dans du vin et de l'eau sucrée.

Le portrait fait par Cézanne, que curieusement Emile Bernard dit avoir vu à Aix chez Cézanne en 1904, alors que de la boutique du père Tanguy, en 1892, il avait été acheté par Eugène Boch et vendu en 1908 à la galerie Bernheim-jeune d'après le site du musée d'Orsay

http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commente...

 

Ce portrait exécuté par Cézanne entre 1866 et 1868 avait été envoyé et refusé au salon de 1870 avec "La Femme couchée", tableau  aujourd'hui disparu. Peut-être crevéé à coups de pieds, sort qu'il réservait au portrait d'Achille, ou bien abandonné sur place lors de ses nombreux déménagements ?

Emile Bernard racontant l'histoire de ce tableau poursuit : " Je l'ai découvert chez le père Tanguy sous un monceau d'autres toiles fort médiocres qui m'en a conté l'histoire. Il devait le cacher de Cézanne, qui venait souvent chez lui car il avait (Cézanne) résolu de le détruire. C'est Eugène Boch, l'artiste Belge qui le possède à Monthyon près de Meaux"

Emile Bernard se contredit donc, le tableau ne pouvait pas être à la fois à Aix et à Monthyon ? D'après Joachim Gasquet, avec Cézanne, lecteur assidu de Balzac, il est  souvent question de "Frenhofer"héros de "La Recherche de l'absolu" qu'il compare à Empéraire. Dans une lettre à Zola, Cézanne raconte avoir vu sortir Achille Empéraire de la boutique du père Tanguy, ragaillardi d'avoir réussi à obtenir une petite aide dans la mesure des moyens du pauvre marchand de couleurs. Cézanne du temps qu'ils étaient amis demanda à Zola d'obtenir un emploi pour leur ami. Ce que fit Zola qui lui dénicha un emploi dans......les égouts de la ville de Paris !

Achille Empéraire est mort dans la plus grande détresse à l'âge de 68 ans. La plupart des ses oeuvres ont été détruites ou brûlées. Toute sa vie aura été parsemée d'embuches et de catastrophe. Son propre neveu, après sa mort voulu faire disparaître à tout vent les dessins ou études trouvées dans son cabanon. Fort heureusement, Joseph Ravaison l'en empêcha avant qu'il eut tout détruit.

 Un  blog passionnat vous en dit plus :

http://histoires-d-histoire.hautetfort.com/achille-empera...

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11/09/2011

Les pompiers de New-york et la ville dès 1851, il y a 160 ans.

PAR BERNARD VASSOR

mise à jour le 11 septembre 2011.

POMPIER N.Y hauteur.jpg
Il est d'usage que les pompiers de New-York se rendent en uniforme chez le nouveau président de "l'Union" pour lui présenter les hommages de leur corps de métier.
.......

New-york

Vue générale de la ville de New-YORK en 1851.
Le 31 mai 1851 :
Les nouvelles de Etats-Unis en date du 13 mai nous apprennent qu'à cette époque deux questions occupaient l'Amérique du Nord : la séparation de la Caroline du Sud, et le projet  d'une nouvelle attaque contre Cuba. (...) En même temps que s'accomplisait à New-York, "le vapeur le Washinton", la France piquée au jeu, tentait de se reveiller de sa torpeur; on organisait la ligne française de vapeur du Havre à New-york, celle que le "Franklin" a ouverte dernièrement. Le premier vapeur français, par une étrange coïncidence, arrivait à New-york presque au même moment que "le Washington" en sortait. Il avait fallu à la France, pour armer et expédier un bâtiment "tout construit", plus de temps que les américains pour former une société, récolter des millions de dollars, placer sur des chantiers, lancer et mettre en route un des plus grands et plus beaux vapeurs que l'on eut vu à ce jour.
.................... 

Le général (Hiram)Ulysse Simpson Grant (1822-1885) , venait d'être élu 18e président des Etas-Unis. Rien dans sa jeunesse ne le destinait à cette fonction. Sa mère avait l'habitude de dire qu'on aurait dû l'appeler "Useless"(inutile). Il entra à l'école militaire de Westpoint, il en sortit sous-lieutenant en 1843. Il végéta ensuite sans obtenir de promotion. Après avoir sombré dans l'alcool et la dépression, il démissionna de l'armée et ouvrit une petite tannerie. La guerre de secession lui fit reprendre du service. Il se montra alors à la hauteur des circonstances, et gravit tous les échelons de la hiérarchie militaire. Obtenant des victoires décisives qui firent sa gloire. Revenu à la vie civile, il resta auréolé de sa gloire passée, et gravit à la suite d'élections mouvementées la plus haute marche dans la démocratie américaine, l'élection comme candidat républicain : la présidence de la République des Etats-Unis le 20 mai 1868.
Certains historiens le considèrent comme le plus mauvais des présidents des Etats-Unis en raison de scandales dont son entourage et lui-même furent impliqué dans l'affaire de la fraude aux distilleries de wisky où son secrétaire privé fut impliqué pour un détournement de 3 millions de dollars. Son secrétaire à la guerre, lui, fut convaincu dans une enquête, d'avoir reçu des pots-de-vin dans la vente de comptoir marchand avec les indiens. Il est malgré toutes "ces affaires" réélu en 1872.
Après ses deux mandats, il monta avec un associé une escroquerie pyramidale. Seul, son associé fut condamné à 10 ans de prison. On ne condamne pas un ancien président.
....................
Traduction Google :

News of USA as of May 13 we learn that at that time two issues occupied North America: the separation of South Carolina, and plans for a new attack against Cuba.(...) Along s'accomplisait in New York, "the steamer Washinton", France bitten the game, trying to awaken from its torpor, it organized the French line of steam from Le Havre to New York, that the "Franklin" has opened recently.The first steam French, by a strange coincidence, arrived in New York about the same time that "Washington" came out.He had been to France, to arm and send a building "built everything," longer than the Americans to form a company, raise millions of dollars, put on construction sites, launch and set off one of the largest and best vapor that they had seen to date.

.................... 

 

General (Hiram) Ulysses Simpson Grant (1822-1885) , had just been elected 18th President of the UNITED STATES. Nothing in his youth destined to do this function.His mother used to say that we should call it " Useless "(useless). He entered the military academy West Point, he took out a second lieutenant in 1843. He then vegetation without obtaining a promotion. Having descended into alcohol and depression, he resigned from the army and opened a small tannery. The Civil War made ​​him return to duty. He then showed up to the circumstances and rose through the ranks of the military hierarchy. Achieving decisive victories that made ​​his fame. Returning to civilian life, he stood wreathed in its former glory, and went up after turbulent elections the highest step in American democracy, the Republican candidate for election as: Presidency of the Republic of  States United on 20 May 1868.

Some historians consider him the worst of Presidents of the United States because of scandals around him and himself were involved in the case of fraud to whiskey distilleries where his private secretary was involved in misappropriation of 3 million dollars. His Secretary of War, he was convinced in an investigation, to have received bribes in the sale of wine merchant countertop with the Indians. It is in spite of "these cases" re-elected in 1872.

After his two terms, he went with a partner a Ponzi scheme . Only his partner was sentenced to 10 years in prison. We do not condemn a former

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10/09/2011

Zola-Cézanne : ""L'Oeuvre" (ou l'art d'assassiner ses amis)

Par Bernard Vassor

J'accepte toutes les critiques pour cet article incomplet et peut-être parfois erroné ?....

Marchand de couleurs Guerbois avenue de Clichy hauteur.jpg
Il reste encore cette boutique, l'ancètre d'Hennequin, le marchand de couleurs situé près du célèbre café Guerbois au 13 avenue de Clichy, fournisseur de Manet.
Peut-être plus pour très longtemps, l'actuelle propriétaire (septembre 2008) nous ayant signalé que des antiquaires américains avaient acheté tout le mobilier de cette boutique et de des offres de rachat avaient été faites à l'actuelle gérant.
.................

Je suis un timide, un bohème, on se moque de moi.

Je n'ai pas de force de résistance, l'isolement voilà

ce dont je suis digne. Au moins, personne ne me

met le grappin dessus (..) mais je suis vieux et il

 que je meure sans avoir touché à ce point suprème (..)

...............

L'Oeuvre

 

"L'Oeuvre, où il a prétendu me dépeindre, n'est qu'une épouvantable déformation, un mensonge tout à sa gloire"

Selon Ambroise Vollard, mais, peut-on le croire ? Cézanne lui aurait dit :

"Il n'y a jamais eu de fâcherie entre nous. C'est moi qui ai cessé le premier d'aller voir Zola. Il était devenu un sale bourgeois"


Un roman cénaculaire où l'auteur éreinte tous ses amis d'enfance qu'il considère comme "des ratés".

Sandoz, c'est Zola lui-même, bon généreux, visionnaire, c'est le seul qui ne soit pas un raté dans l'histoire !

Amis Zoliens, ne lisez surtout pas le brouillon qui va suivre....

Paul Cézanne lui avait fourni sans le savoir des verges pour le battre, en lui demandant de rédiger une notice pour l'organisation d'une vente en faveur d'Ernest Cabaner, ce musien, poète extravagant qui faisait tantôt l'admiration tantôt la risée des artistes de son temps, d'Henry Murger à Auguste Renoir et bien sûr Paul Verlaine.

..............

Voici un fragment de la lettre de Cézanne à Zola le 12 avril 1881 à ce propos :
Mon cher Emile,
Dans quelques jours doit avoir lieu la vente en faveur de Cabaner. Voici donc ce que je viens te demander; ce serait que tu voulusses bien te charger de faireune petite notice.Car on ne doute pas que le seul appui de ton nom ne fût un grand attrait(...) c'est moi qui ai été chargé, comme étant une de tes plus anciennes connaissances de te faire la demande"


Le 16 avril Zola lui répond qu'il accepte d'écrire "la légende de Cabaner"mais il demande des détails sur sa biographie. C'est Franc-Lamy(l'illustrateur du "Hareng-saur") qui fait parvenir à Zola quelques notes rédigées par trois personnes différentes.
Cette lettre du 22 avril est restée sans réponse, Cézanne relance son ami car le temps presse, la vente est fixée le 14 mai.

Jean-Jacques Lefrère et Michael Pakenham dans "Cabaner poète au piano", qu'Emile Zola rédigea une préface qui ne dut pas lui donner de longues heures de labeur.


La vente en faveur de Cabaner eut lieu à l'Hôtel Drouot le 14 mai 1881 salle 7. L'expert était Durand Ruel, le commissaire priseur Maître Tual.

L'Oeuvre :

Quelques clés possibles ?

Liste incomplète pour le moment. Les recherches continuent :
Le café Baudequin aux Batignolles : Le café Guerbois, 7 route des Batignolles (11 avenue de Clichy). Le patronyme Baudequin figure aussi dans un des premiers romans de Zola (dont La Curée). 
Le nom est peut-être la contraction de Baudelaire qui assistait aux premières réunions du Guerbois, et de Hennequin, le marchand de couleurs voisin, au 13 avenue de Clichy, fournisseur de Manet et de quelques peintres du groupe des Batignoles et peut-être aussi celui de Cézanne dans les années 1862-1870.
Le Tambour : est peut-être le journal "Le Rappel"ou bien le "Tam-Tam" d'Alfred Lepetit
Gagnière..... ???
Courajod, est peut-être Chintreuil, La mare aux pommiersla mare à Gagny dans le roman....

Jory : Antony Valabrègue né à Aix en 1844, poète parnassien, journaliste. Il passe des vacances à Bennecourt en 1866 avec Zola, Guillemet, et Solari.....

Mahoudeau ; Philippe Solari 1840-1906 ami d'enfance de Zola, Marius Roux et de Cézanne. c'est lui qui a réalisé le buste qui figure sur la tombe de Zola au cimetière Montmartre.
L'épisode de "La Baigneuse" de Mahoudeau dans le roman, est démarqué d'un incident qui s'etait produit le jour où Cézanne ayant conduit Manet à l'atelier de Solari pour y voir "Le Nègre Scipion" la dernière oeuvre de Solari, "le Nègre", placé près d'un poele, ayant une armature trop faible se cassa en morceaux.

Dequersonnière rue du Four : Victor Baltar

Godemard :.........?

Fagerolles ; Guillemet s'est reconnu en lui, Zola lui a juré que c'était Henri Gervex qui apprenant cela, au lieu de se fâcher, a adopté fièrement ce surnom...
Malgras : personnage composite, entre "Le père La Crasse" marchand de couleurs de la rue Bréda (le concurent le plus proche de la rue Clauzel et Le père Martin, portrait parfaitement injuste, car le père Martin a aidé beaucoup de peintres dans le besoin, et en a révélé plusieurs et, a été le premier à soutenir dess impressionnistes dans le besoin... 

DubucheJean-Baptiste Baille 1841-1918 architecte
BONGRAND, : COURBET
Pour le personnage de Claude Lantier, c'est d'abord à Manet que l'on a pensé, Monet a cru se reconnaître en quelques traits, mais c'est Cézanne qui est le plus visé et qui n'adressa plus jamais la parole à Zola jusqu'à sa mort (mais, terrassé par la douleur, il ne put retenir ses larmes quand il apprit le décès de son ancien ami)


Atelier Boutin............................?

Monsieur Hue, le collectionneur est Victor Choquet

Mazel est peut-être Cabanel.


Irma Bécot : Valtesse de la Bigne comme pour Nana, Madame Meuriot selon ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.


Sur la jeunesse de Zola et Cézanne ;
Paul Alexis (1847-1901) Emile Zola, notes d'un ami.. Paris 1882
Dans cet essai, Alexis annonce 3 ans avant, le projet littéraire de Zola : il veut écrire depuis longtemps un roman sur l'art.
Paul Alexis prévoit que ce sera un roman à clés, et que Zola sera "forcé d'ymettre en scène ses amis" et que pour sa part, Alexis déclare : "si je m'y trouve, et même si je n'y suis point flatté, je m'engage à ne pas lui faire de procés"
Ernest Cabaner a été inhumé comme Claude Lantier au cimetière de Saint Ouen, dans une tranchée gratuite.....
(Tout comme le père Tanguy tranchée numéro 14, Cabaner tranchée numéro 12)

Extrait de l'ébauche du roman : "Avec Claude Lantier, je veux peindre la lutte de l'artiste contre la nature, l'effort de la création dans l'œuvre d'art, effort de sang et de larmes pour donner sa chair, faire de la vie : toujours en bataille avec le vrai et toujours vaincu, la lutte contre l'ange. En un mot, j'y raconterai ma vie intime de production, ce perpétuel accouchement si douloureux ; mais je grandirai le sujet par le drame, par Claude, qui ne se contente jamais, qui s'exaspère de ne pouvoir accoucher de son génie, et qui se tue à la fin devant son œuvre irréalisée."

Ma jeunesse au collège et dans les champs. Baille, Cézanne. Tous les souvenirs de collège : camarades, professeurs, quarantaine, amitiés à trois. Dehors, chasses, baignades, promenades, lectures, familles des amis. A Paris, nouveaux amis. Collège. Arrivée de Baille et de Cézanne. Nos réunions du jeudi. Paris à conquérir, promenades. Les musées. Les divers logements... Les ateliers de Cézanne."
...................
Publié dans "Le Mercure de France" par Emile Bernard :
Souvenirs sur Paul Cézanne.
(...) C'était une intelligence fort médiocre , et un ami détestable; il ne voyait que lui; c'est ainsi que l'Oeuvre où il a prétendu me peindre, me dit Cézanne, n'est qu'une épouvantable déformation, un mensonge tout à sa gloire (..) Je retrouvais Zola à Paris. Il avait été mon camarade de collège, nous allions jouer ensemble au bord de l'Arc et il faisait des vers.(...)Donc, lorsque j'arrivais à Paris, Zola, qui m'avait dédié "La Confession de Claude" ainsi qu'à Bail (sic)*; un camarade mort aujourd'hui, me présenta Manet. Je fus très épris de ce peintre et de son bon accueil, mais, ma timidité naturelle m'empêcha de fréquenter beaucoup chez lui. Zola lui-même, aau fur et à mesure qu'il établissait sa réputation,devenait féroce et semblait me recevoir par complaisance; si bien que je me dégoûtais de le voir, et je fus de longues années sans le rechercher. Un beau jour, je reçus "l'Oeuvre". Ce fut un coup pour moi. En définitive, c'est un fort mauvais livre et complètement faux.(..)
Après la parution et la réception du livre, Cézanne écrivit une lettre froide de rupture à son ancien ami.
Choquée par cette lettre celle qui eut Cézanne et Alexis pour témoin à son mariage avec Zola, décrocha tous les tableaux de Cézanne et les porta dans son grenier à Médan. Etait-ce sur les recommandations d'Emile Zola ?

* Là, Emile Bernard commet une légère erreure ou confusion. En plus d'avoir mal orthographié le nom de Baille, il le fait mourrir avant l'heure. Baptiste Baille, condisciple de Zola, Alexis et Cézanne au collège Bourbon est mort en 1918. 
INDEX CAHIERS NATURALISTES POUR L 'OEUVRE :

ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.

BESSE, L., L’Œuvre : le désir du désincarné, 1999 (73), 207-215.

BRADY, P., Claude Lantier, 1961 (17), 10-18.

- La théorie du chaos et L’Œuvre, peinture, structure, thématique, 1992 (66), 105-112.

CNOCKAERT, V., Dans l’ombre de l’œuvre : L’Enfant mort, 1998 (72), 351-361.

FERNANDEZ-ZOILA, A., Les inapparences de la création dans L’Œuvre, 1986 (60),139-156.

- Le système écriture-peinture et le figural dans L’Œuvre, 1992 (66), 91-103.

GANTREL, M., Zola et ses doubles, 2001 (75), 87-98.

KAMINSKAS, J., Espace et dispersion dans L’Œuvre : à la recherche du stable, 1989 (63), 127-136.

MAIONE, M., Zola et la sculpture, 1984 (58), 151-164.

NEWTON, J., La dernière toile de Claude, 2000 (74), 239-245.

RAUSEO, Ch., Zola et les Goncourt. Vérité et vraisemblance dans L’Œuvre : la scène de la pose, 1996 (70), 151-168.

RAYNIER-PAUGET, L’Œuvre : la femme faite modèle, 1999 (73), 199-206.

REBERIOUX, M., Zola et la modernité, 1984 (58), 15-22.

RHEIMS, M., Allocution prononcée à Médan le 7 octobre 1973. Emile Zola et la curiosité, 1973 (46), 121-129.

RIEGER, A., L’espace de l’imaginaire. Promenade dans la roseraie zolienne, 1989 (63), 93-107.

TERNOIS, R., La naissance de L’Œuvre, 1961 (17) 1-9.

WOODWARD, S., Le sang dans L’Œuvre, 1991 (65), 169-176.

Ouvrard, Pierre :

MITTERAND, Henri., Hommage, 2003 (77), 421-422

THION, M.C., Hommage, 2003 (77), 419-421.

* édition l'Echoppe 1994,

Dernière mise à jour le 10/09/2011

A SUIVRE...

12:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

09/09/2011

Qui veut une petite tranche de Cézanne ?

Par Bernard Vassor

Cézanne,Vollard,pere Tanguy,Michel Boog,orangerie

 C'est à la lecture d'un article de la luxueuse revue "Louvre" de Juillet 1992, un article de Michel Boog avait attiré mon attention. Au musée de l'Orangerie des Tuileries, on avait remarqué deux natures mortes de Cézanne (collection Walter-Guillaume) "à la composition étrangement incomplète" dont l'une : Fleurs et fruits dans un vase bleu et l'autre intitulé Fleurs et fruits.

 Un  examen approfondi devait révéler qu'en réalité il s'agissait des fragments d'un seul tableau !

Paul Guillaume avait acheté à la vente Maurice Gangnat, une partie de cette toile et (la sulfureuse) madame Domenica Walter née Juliette Léonie Lacaze, (veuve de Paul Guillaume, puis de Jacques Walter) qui fit l'acquisition par hasard (?)  de l'autre partie un peu plus tard.  

Qui est responsable de ce tripatouillage ?

Ambroise Vollard à la mémoire (anosognosique) raconte dans son livre sur Paul Cézanne, que le père Tanguy se livrait avec l'accord de Cézanne à d'étranges pratiques : sur des petites études de sujets différents le père Tanguy, des ciseaux à la main débitait des petits motifs, tandis que de pauvres collectionneurs désargentés pouvaient s'offrir pour cinq francs un fragment de tableau de Cézanne.

Cette affirmation de Vollard ne tient pas. Quand on connait la dévotion et l'admiration de Julien Tanguy pour le travail de Cézanne, et la furieuse manie de celui-ci de détruire systématiquement ce qui était inachevé ou qui ne lui plaisait pas, comme l'histoire du tableau d'Achille Empéraire le démontre.

Beaucoup, comme moi, pensent que cette opération charcutière pourrait bien être l'oeuvre de Vollard lui-même ayant inventé la fable du père Tanguy pour couvrir son indélicatesse.

Bien sûr, beaucoup d'historiens de l'art ont repris à leur compte le récit de Vollard.

 

...................................

Voici une lettre de Mathilde Chenu, la fille du père Tanguy, à propos de la vente après décès en faveur de la veuve du marchand de couleurs. Ce document m'a très aimablement été communiqué par le Van Gogh Muséum d'Amsterdam et avec son autorisation  : 

Monsieur Bonger (le beau-frère de Théo van Gogh agissant pour le compte de Johana)

tant qu’au tableaux, de Cézanne nous vous avons donné La préference et nous n'avons pas changé

didée mais nous voudrions bien le garder un peut et tout le monde le trouve très golie  malheureusement Pour nous se sont tout les marchand de tablaux qui se sont associé à la vente Pour les avoir à très bon marché* et malheureusement J aie été prévenu trop

tard car nous les aurions racheté et se nomme Vollard marchand de tableaux a l'heure quil est ne veut pas vandre un Cézanne à moins de fr 800 et une petite toile mais ne croyez pas que je vous dit cela

pour ne pas vous la donner et aussitot que nous serons décidé je vous enverrai un mot Cher Monsieur

ma mère se joint a moi pour vous dire bien des choses ainsi qua votre dame

Récevez Monsieur

des respect les plus

distingué

 

 Madame Chenu 

*C'est moi qui souligne

........................

Cézanne,maurice gangnat,madame Walter,Paul Guillaume,Vollard,Maurice Denis

Escalier conduisant à la cave en terre battue de la boutique du père Tanguy où étaient entreposées les toiles de Cézanne.

cézanne,tanguy,vollard

 

Un hasard heureux m'a permis il y a quelques années de faire ces photos lors de travaux du magasin.

Un autre article concernant Ambroise Vollard :

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2007/11/...

10:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

08/09/2011

"Les raisons de la colère" (Cézanne et Paris, suite)

Par Bernard Vassor

Cézanne, Emile Bernard,

 

Paul Cézanne dans son atelier, d'après une photographie d'Emile Bernard en 1904.

Dans un article précédent, je m'indignais à la suite d'un communiqué de presse. De nombreux messages me demandant quels étaient les passages incriminés, voici une réponse à tous ceux qui veulent connaître les raisons de mon emportement donnée à l'une de mes correspondantes  (Aliénor) :

Pour ce qui concerne le communiqué de presse d'une navrante banalité :
Cézanne n'a jamais été le "solitaire retiré en Provence" que signifient les dates 1861-1905 ? il est mort en 1906 ! Dans l'énumération des peintres qu'il fréquentait, Gauguin qui lui doit ses premières véritables leçons est oublié. Dire que le docteur Gachet l'a soutenu est un peu excessif, il lui a acheté une toile... Parler de son amitié avec Zola sans parler de la rupture brutale est incompréhensible.
Dire qu'après 1890, les critiques et marchands s'intéressent à son oeuvre est inexact.
C'est oublier que c'est le père Tanguy qui fut dès les années 1880 son plus ardent défenseur et qui le fit connaître à ses amis peintres et critiques. C'est uniquement dans son échoppe de la rue Clauzel et nulle part ailleurs que l'on pouvait trouver des toiles de Cézanne. Le véritable tremplin pour Cézanne vient de ce que le marchant de tableaux Ambroise Vollard, sur les conseils de Renoir, fit acheter à Tanguy par Maurice Denis, 2 toiles  du peintre d'Aix en 1894. L'année suivante Vollard organisa la première exposition personnelle dans sa galerie de la rue Laffitte. Ceux qui ont le plus contribué à a reconnaissance sont tous passés par la boutique de la rue Clauzel : Emile Bernard, Maurice Denis, Léo Larguier, Francis Jourdain....
Je pense que pour des sommités du domaine de l'histoire de l'art, pondre un pareil texte est affligeant.
Je peux dire, que lors de la superbe exposition Vollard à Orsay, la commissaire de l'exposition, Anne Roquebert, a bien confirmé mes propos et a affirmé que dans ses conférences, elle n'oubliait jamais  de mentionner le rôle éminent joué par Julien Tanguy pour ce qui concerne Cézanne, et bien sûr Vincent van Gogh. 

16:56 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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