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31/08/2011
Alfred Sirven, un journaliste libre, d'une indépendance farouche.(suite)
Par Bernard Vassor
"Je remercie la nature qui ne m'a pas créé ambitieux
Ce qui me donne le droit de mépriser ceux qui le sont"
Né en 1838, il attendit l'année 1900 pour fermer les yeux pour la dernière fois.
Ne cherchez pas sa biographie sur les "encyclopédies en ligne", le seul Alfred Sirven qui vaille est celui de l'affaire Elf !
Notre Sirven fut en son temps un historiographe et journaliste courageux comme il y en avait beaucoup à l'époque, et comme il en existe encore aujourd'hui.
Le nombre de feuilles et journaux fondés par Sirven est impressionnant, parmi ceux-ci :
La Petite Presse, Le Gaulois, le Pamphlet, L'Encensoir et le Sifflet. Ajoutons ceux cités dans l'article précédent. Citons quelques pamplets qui lui valurent l'estime des juges serviles de la dix-septième chambre qui l'envoyèrent goûter le menu de la prison Sainte-Pélagie au moins sept fois :
"Revenons à l'Evangile, la Première à Dupanloup, l'Homme noir, les Infâmes de la Bourse, les Vieux polissons", un ouvrage qui fut saisi et poursuivi à la demande d'un sénateur qui avait cru se reconnaître....(le baron de Heckeren) Ajoutons pour faire bonne mesure : "Les Imbéciles, les Crétins de Province, les Abrutis, les tripots d'Allemagne, les Mauvaises langues, les première étapes d'un prisonnier" etc..
A propos de Sainte-Pélagie, il écrivit la première histoire de cette illustre prison dont les bâtiments furent fondés par une putain reconvertie dans la bigoterie au temps de Louis XIV. Ce lieu de réclusion pour les jeunes filles de bonne famille en danger de vie licencieuse, devint une prison pour dettes et délits politiques en 1820. La liste des "invités" dépasse le cadre de cet articulet, mais le nombre de 1820 jusqu'à sa fermeture nous donne le vertige.
Libéré de prison le 4 septembre 1870, il fut choisi par Gambetta pour organiser la défense de Dreux contre les prussiens en qualité de sous-préfet.
Toute sa vie, il fit preuve d'une indépendance farouche et ne fit partie d'aucune Société ni d'aucune coterie. Il a fuit comme la peste toutes les églises, les chapelles politiques, littéraires ou autres.
Il a eu la fieté de ne pas avoir la Légion d'honneur, il ne l'a pas refusée, on ne lui a pas proposée.
A suivre : une petite histoire de Sainte-Pélagie.
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29/08/2011
Quand Montmartre était dans le treizième arrondissement....
Par Bernard Vassor
Après la révolution de février, alors que Thiers proposait à Louis-Philippe de se retirer de Paris, de former une puissante armée, pour écraser définitivement la canaille socialiste (projet qu'il mènera à bien en 1871); Plus de 250, et bientôt 400 clubs démocratiques furent créés à Paris.
Parmi ceux-ci :
Le Club démocratique du 13° arrondissement.
Ce club, rue Marcadet avait pour président un montmartrois, Casimir Vermusse (dit Mitraille) le vice-président était un nommé Bourdon.
Ces clubistes de barrière avaient décidé que Montmartre serait le treizième arrondissement de Paris qui n'en comptait à l"epoque que douze.
En juin, les membres de ce club firent la tournée des cabarets, guinguettes et bals des boulevards extérieurs afin de recruter des partisans de l'insurection des 23, 24, 26, 26 juin qui se termina, sous les ordres du général Cavaignac par une véritable boucherie qui ne fut surpassée en sauvagerie que par "la semaine sanglante"
Vernasse fit paraître une feuille : "La Mère Duchesne", certains prétendent qu'il écrivit "La Sorcière républicaine"
Il est mort du choléra l'année suivante à l'hôpital de la Charité.
Toujours à Montmartre, au Château des Brouillards, fondé au mois de mars par le rédacteur du journal "La Réforme" un certain Chautard avec pour secrétaire le citoyen Lebours. Ce club était étiqueté rouge, mais, considéré comme insignifiant.
Notons aussi, au 21 rue Bréda "L'Association fraternelle des INSTITUTEURS, INSTITUTRICES ET PROFESSEURS SOCIALISTES.
Les présidents étant Lefrançois et Pauline Roland et le secrétaire Pérot.
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Cette affiche date de 1871, comme en 1848, le bal de la Reine Blanche fut investi après la révolution de février par des citoyens voulant exercer une liberté retrouvée.
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Au temps de Balzac, Paris comptait douze arrondissements. En langage populaire, habiter dans le treizième, signifiait vivre en concubinage. Ainsi, peut-on lire dans Béatrix :
(..)venu là pour voir le fameux galop! Elle fanatisa par son esprit ce gentilhomme qui ne savait plus à quelle passion se vouer; et, alors, deux ans après avoir été quitté par Béatrix dont l'esprit l'humiliait assez souvent, le marquis ne fut blâmé par personne de se marier au treizième arrondissement de Paris avec une Béatrix d'occasion. Esquissons ici les quatre saisons de ce bonheur. Il est néces- saire de montrer que la théorie du mariage au treizième arrondissement en enveloppe également tous les administrés. Soyez marquis et quadragénaire, (…) chiffre des sommes qui sont restées improductives, verrouillées au fond des coeurs généreux et des caisses par cette ignoble phrase: -- Tirer une carotte!... Ce mot est devenu si populaire qu'il faut bien lui permettre de salir cette page. D'ailleurs, en pénétrant dans le treizième arrondissement, il faut bien en accepter le patois pittoresque. Monsieur de Rochefide, comme tous les petits esprits, avait toujours peur d'être carotté. Le substantif s'est fait verbe. (…) vertus dans cette nouvelle phase. Elle se dessina dans un rôle de ménagère dont elle tira le plus grand parti. Elle nouait, disait-elle, les deux bouts du mois sans dettes avec deux mille cinq cents francs, ce qui ne s'était jamais vu dans le faubourg Saint-Germain du treizième arrondissement, et elle servait des dîners supérieurs à ceux de Rothschild, on y buvait des vins exquis à dix et douze francs la bouteille.(…) Aussi ces annonces vivantes, ces articles ambulants firent-ils passer madame Schontz pour la femme la plus agréable que l'on connût sur la lisière qui sépare le treizième arrondissement des douze autres. Ses rivales, Suzanne Gaillard qui, depuis 1838, avait sur elle l'avantage d'être devenue femme mariée en légitime mariage, pléonasme nécessaire pour expliquer un mariage solide, Fanny-Beaupré, Mariette, Antonia répandaient des calomnies plus que drolatiques (…)
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28/08/2011
ALFRED SIRVEN, JOURNALISTE DE LA RUE DU FAUBOURG MONTMARTRE. SATYRISTE ET PAMPLETAIRE.
PAR BERNARD VASSOR
Le titre fut choisi en raison de l'admiration d'Alfred Sirven pour Victor Hugo, il était d'ailleurs souligné par deux strophes des .Châtiments du poète alors en résidence (devenu exil) à Bruxelles.
comme nous l'a indiqué Mathilde Huet historienne de l'art.
(Article sur ce blog : Hégésippe Moreau, le cadavre numéro 12)
Mise à jour le 28/08/2011
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21/08/2011
Le vol de la Joconde, un article du site d'Histoire et Vies du 10° arrondissement.
http://hv10.org/news.php?lng=fr
Ce superbe article est de la plume de Odile Mercier,
membre de la Société d'Histoire et d'Achéologie du 10° arrondissement.
10:46 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
20/08/2011
Benjamin Rabier : bien avant "La Vache qui rit", voici la Vache qui lèche....
Par Bernard Vassor
Peinture léchée.
Guillaume Apollinaire reçu cette aquarelle originale (56x45) de Benjamin Rabier en 1910. En remerciement pour la préface du catalogue de la première exposition personnelle de l'auteur de "La Vache qui rit". L'exposition eut lieu chez Deplanche à Paris, du 8 juin au 14 juillet 1910.
La dédicace est la suivante : à Guillaume Apollinaire. Souvenir de bien cordiale sympathie.
Benjamin Rabier, 1864-1939.
Ce n'est que 11 ans plus tard que le fromager Léon Bel utilisa pour emblème sur ses camions le dessin intitulé "La Vache qui rit" qui était déjà représenté sur les camions de viande fraiche pendant la guerre de 14-18. Ce dessin était alors intitulé alors "La Wachkirie".
17:49 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
18/08/2011
Une pharmacie "normale" rue Drouot
Par Bernard Vassor
Cette pharmacie, fondée en 1855, installée au 15-17 rue de Provence et 19 rue Drouot de l'époque (aujourd'hui le 21) avait été réaménagée du sous-sol jusqu'à tous les étages de ce vaste immeuble aux alentour des années 1920.
Télephone : Gut. 48-45
Prov. 60-10
Marc. 44-20
La Pharmacie Normale possédait des rayons spécialisés pour l'optique, l'orthopédie et la parfumerie.
On y trouvait aussi un laboratoire pourvu des plus récents appareils pour les analyses chimiques médicales, micrographiques, biologiques... Une usine modèle de construction de la même époque 8 et 10 rue Emile Zola à Saint-Ouen, permettait à cette pharmacie de fabriquer et de contrôler elle-même tous les produits qu'elle délivrait et de faire bénéficier de sa clientèle de France et de l'étranger de la diminution des droits d'entrée dans Paris. (Le droit d'octroi dans Paris ne fut supprimé définivement que le 2 juillet 1943, par le gouvernement de Pierre Laval.
Rue Emile Zola à Saint Ouen aux alentours de 1910, anciennement rue des Epinettes.
Etat d'habillement de la 3° compagnie de marche du 185° bataillon de la Garde nationale (de MONTMARTRE)
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16/08/2011
Les Chants de Maldoror
Par Bernard Vassor
lIl n'y eut que 6 exemplaires de l'édition originale portant la date de 1869.
C'est l''imprimeur (éditeur) Lacroix 15 boulevard Montmartre qui prit la responsabilité de ne pas mettre en vente ce livre sulfureux, par crainte de poursuites du Procureur général.
Les ouvrages furent d'abord abandonnés dans une cave, puis remis en vente avec une nouvelle couverture et page de titre en 1874.
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/06/...
Dans la cour de l'immeuble du 7 rue du faubourg Montmartre où est mort Isidore Ducasse, inhumé au
cimetière Montmartre. Sa tombe fut éparpillée, victime d'un obus prussien pendant la guerre de 1870.
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15/08/2011
LOUIS VIVIN : un postier spirite très "Naïf" et néanmoins montmartrois.
Par Bernard Vassor
Tout comme Séraphine de Senlis et Picasso, il fut "découvert" par Wilheme Uhde qui lui consacra une exposition dans sa galerie "Des Quatre Chemins" en 1929.
Louis Marie-Auguste Vivin vit le jour le 27 juillet 1861 dans un village des Vosges,
à Hadol.
Très tôt, il couvrit la maison familiale de graffitis. Son père était
instituteur et sa mère épicière. C'est le curé du village qui
lui offrit sa première boite de couleurs. Il décida de devenir
peintre contre la volonté de son père qui le dirigea vers
la carrière administrative. Il entra aux PTT EN 1879
comme commis ambulant sur les lignes de l'Est.
En 1882, il épousa une demoiselle Montgrand qui est morte
en couches en 1904. Il élèvera seul sa petite fille.
En 1906, il exposa au salon des PTT : "La récolte des pommes de terre"
Il exposa au salon des PTT EN 1889. En 1892, il s'installa au
114 Caulincourt à Montmartre
où il y vécut jusqu'à sa mort en 1936.
Après sa retraite en 1922, il se consacra uniquement à la peinture,
parcourant Montmartre dans tous les sens. Entièrement autodidacte,
il ne fréquenta aucun peintre et ne tint aucun compte des concordances
d'harmonie des tons. . Ses entassements précis de pierres de pavés
et de briques sont la marque de fabrique de ses oeuvres.
Il eut une attaque d'hémiplégie en 1834 et décéda deux ans
plus tard le 28 mais 1936. C'est dans la galerie "Naïve Art"
de Jessica Coggio, rue Mazarine que j'ai vu pour la première
fois des toiles de Louis Vivin qui ne restèrent pas très longtemps;
sitôt "accrochées", sitôt vendues, tout comme les toiles de
Séraphine de Senlis, qui n'avait pas encore
la notoriété d'aujourd'hui. Nous ignorons pour le moment,
avec qui il faisait tourner les tables ?
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05/08/2011
D'Alida Gambilmuche, Henriette Zouzou, et les autres, au bal du Grand Turc
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