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16/07/2010

La table d'hôte de Clémence, dans l'actuel dixième arrondissement (ancien cinquième) rue de Bondy

Par Bernard Vassor

 

La cité Riverin ouverte en 1829, se trouvait (et se trouve toujours) entre la rue du Château d'Eau, et la rue de Bondy (aujourd'hui rue René Boulanger, face au théâtre Saint-Martin, elle longeait l'arrière du marché Saint-Martin. parralèle à la rue de la Pompe (rue Bouchardon).

Dans les Mémoires de Thérésa "écrits par elle-même par Thérésa de l'Alcazar", en réalité sous la plume d'Henri Rochefort qui s'auto-qualifiait d'"étincelant chroniqueur du Figaro.", nous découvrons l'existence de cette table d'hôtes de la cité Riverin.

Dans ces confessions sélectives, Thérésa prétend avoir vu le jour Cité Riverin, c'est bien plus chic que "La Bazoche Gouet" !. Puis elle nous donne la description d'une table d'hôte dans cette cité chez une nommée Clémence à laquelle elle consacre un chapitre :

"Il y avait alors une table d'hôte qui a changé de local depuis, mais qui est resté célèbre dans le monde des théâtres". Et des autres salles de spectacles du Boulevard du Crime.

"On entrait alors par la cité Riverin, on prenait la seconde porte à gauche, on montait trois étages, et l'on pénétrait dans le restaurant borgne.(...) Quand à la population féminine, elle se composait du fretin dramatique, de ces bonnes filles qui ne se font pas teindre les cheveux et qui n'ont pas les moyens de nourrir un chien vert, de la plupart enfin de celles que le lecteur connait déjà. Les unes ne faisaient qu'un seul repas  dans la journée. Les autres étaient de pauvres femmes qui vivaient au jour le jour d'un grog qu'on leur offrait au Café du Cirque, ou d'une double semelle à la sauce piquante qu'elles récoltaient à minuit au Café des Mousquetaires. Clémence tutoyait tous ses habitués"

Je ne connais pas l'origine de ces tables d'hôtes. On ne trouve aucune mention dans l'édition du "Furne corrigé" de la Comédie Humaine. Peu avant "l'annexion", s'organisèrent aux abords de Paris en 1848 des tables d'hôtes aux prix modérés en raison de l'augmentation du prix des denrées provoquant l'émigration des plus pauvres émigrés. Les tarifs les plus bas étaient en 1848 : 75 centimes pour le déjeuné, 1 franc 25 le dîner allant parfois jusqu'à 1,75 fr . Les organisateurs de ces réunions, peu gastronomiques suivaient un système analogue à celui des quotidiens qui perdent sur les abonnés, mais qui se rattrapaient sur les annonces. Les consommateurs à prix fixe n'apportant que très peu de bénéfices, mais, les suppléments et les extra étaient prohibitifs...

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14:57 Publié dans CAFES ET RESTAURANTS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Exposition vente de tableaux de van Gogh, et de nombreux peintres impressionnistes avant déménagement

Par Bernard Vassor

Exposition déménagement Tanguy.jpg

Au mois de juin 1891, Julien Tanguy est contraint de quitter sa boutique du 14 rue Clauzel, pour s'installer au 9 de la même rue. Les tableaux de Vincent van Gogh, mort l'année précédente appartenaient à Johanna Bonger la vezuve de Théo, disparu lui aussi six mois auparavant.

 

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Comme nous pouvons le constater, le nom de Cézanne n'était pas très familier aux critiques de l'époque, encore moins celui d'Achile Empéraire, dont le portrait, mentionné dans l'article, est aujourd'hui au musée D'Orsay. Dans une lettre de Cézanne à Zola, le peintre d'Aix signale la avoir vu son ami Achile Empéraire venu dans la boutique du père Tanguy, pour lui demander une avance.

13:29 Publié dans Boutique Tanguy | Tags : paul cézanne, achile empéraire, guillaumin, gauguin, emile bernard | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

14/07/2010

La Présidente Fillon, procureuse en l'hôtel de madame de Matignon

Par Bernard Vassor

 

COUURTISANE CADRE.jpg
A la loupe....

 

La Fillon cardinal dubois.cadre.jpg

L'Abbé Dubois

Notice sur la vie de Voyer d'Argenson : VOYER_D_ARGENSON_notice_sur_la_vie_du_marquis_premiere_pa...
Née à Paris, nous ignorons en quelle année, morte en Auvergne en 1727. Dans l'histoire de France, elle est à moitié Mata-Hari, à moitié Jeanne d'Arc ! C'est certainement l'entremetteuse la plus romanesque et la plus influente du XVIII°siècle. Fille d'un honnête porteur de chaise, elle eut un enfant dès l'age de quinze ans. Son père qui l'avait placée chez une blanchisseuse l'en retira pour la  conduire à l'hôpital pour ses couches. Puis, il voulut la marier à un porteur d'eau, mais la petite (dont on ignore le prénom) refusa l'homme qui lui était imposé. Elle débaucha un clerc de procureur de Bretagne et s'enfuit avec lui à Rennes. Cet amant l'abandonna, alors elle jeta son dévolu sur un commis, qui abandonna femme et enfants pour venir avec elle à Paris. Manquant d'argent, elle commença à fréquenter le Palais-Royal, où elle se livra à la prostitution occasionnelle. Puis encouragée par ses succès, elle devint "marcheuse".
Elle débaucha des filles comme elle, pour les procurer à de jeunes seigneurs de la cour et se fit très vite une solide réputation. Le Lieutenant général de Police, Voyer d'Argenson informé de ses exploits de la fit venir près de lui. Lui trouvant de l'esprit, et du caractère, il lui accorda sa protection en échange de renseignements*. La Fillon commença donc une carrière qui allait être fulgurante. Elle laissa tomber son commis pour épouser le "Suisse" de l'hôtel Mazarin. Celui-ci honteux de la conduite de sa femme, et poussé par ses camarades, la corrigea sévèrement. C'était sans compter sur les relations de la donzelle. Philippe d'Orléans qui était Régent la recevait parfois à souper (il l'appelait "sa bonne amie") sermonna le mari, et lui demanda de se contenter de l'argent qu'elle rapportait. Le mari mourut mystérieusement, alors la Fillon épousa le cocher de l'hôtel de Saxe. Celui-ci, montrant aussi des velléités et commença à faire le récalcitrant, elle le fit incorporer dans un régiment où elle lui envoyait de temps en temps de l'argent pour le consoler. A l'époque, les courtisanes avaient des privilèges de séquestration arbitraire quand leur position était menacée. On avait vu plus d'une bourgeoise faire embarquer pour les Indes un mari encombrant.
Elle avait également ses entrées libres chez l"Abbé Dubois" (qui était en réalité cardinal à qui elle procurait souvent des filles. Son crédit fut fort grand quand elle  mit au jour un complot qui aurait pu changer le cours de l'Histoire de France........
Alexandre Dumas, fait du Chevaler d'Armental, un client de sa maison :
"Le chevalier sans être une pratique, était une connaissance de la Fillon. C'était du bon ton, à cette époque, d'aller quelquefois au moins se griser chez cette femme quand on n'y allait pas pour autre chose. Aussi, d'Harmental n'était-il pour elle ni son fils, nom qu'elle donnait familièrement aux habitués, ni son compère, nom qu'elle réservait à l'abbé Dubois ; c'était tout simplement monsieur le chevalier, marque de considération qui aurait fort humilié la plupart des jeunes gens de l'époque. La Fillon fut donc assez étonnée lorsque d'Harmental après l'avoir fait appeler, lui demanda s'il ne pourrait point parler à celle de ses pensionnaires qui était connue sous le nom de la Normande.
- O mon Dieu ! monsieur le chevalier, lui dit-elle, je suis vraiment désolée qu'une chose comme cela arrive à vous, que j'aurais voulu attacher à la maison, mais la Normande est justement retenue jusqu'à demain soir.
- Peste ! dit le chevalier, quelle rage !
- Oh ! ce n'est pas une rage, reprit la Fillon, c'est un caprice d'un vieil ami à qui je suis toute dévouée. "
Selon une des histoires qui circulèrent :
Le roi d'Espagne Philippe V, voulant faire main basse sur le royaume de France avait ourdi un complot avec la complicité du duc et de la duchesse du Maine. Leur but était de faire arrêter le Régent, et de nommer le roi d'Espagne à sa place. C'était Cellamare (Antoine del Guidice, duc de Giovenazzo),ambassadeur de Philippe V  auprès de la cour de France, qui était chargé de régler les détails. Le secrétaire de Cellamare, un certain Porto-Carrero, profitant de la vie parisienne, avait pris rendez-vous chez la Fillon. Arrivé en retard, il s'excusa et sur l'oreiller, donna les raisons de son impolitesse et des tractations avec les conspirateurs, d'où l'urgence d'envoi de courriers pour son pays.
La Fillon prévenue par une de ses filles, courrut chez le Cardinal Dubois chez qui elle avait ses entrées à toute heure du jour et de la nuit pour l'avertir de ce que l'on appela la conjuration de Cellamare. La police intercepta les courriers, où l'on trouva les plans complets de la conjuration.
Les coupables furent écartés et punis. La Fillon reçut en récompense 12000 livres de rente et 20 000 francs d'argent.
Cellamare fut renvoyé dans ses pénates. Mais le bruit autour de cette affaire fut si grand que le régent fut obligé de sacrifier la Fillon. Il lui demanda de faire croie qu'elle était morte. Elle se retira en Auvergne et épousa un comte. On entendit plus parler d'elle...
Pour terminer, il faut raconter cette aventure du temps de sa splendeur :
Sa réputation était très grande, et tout le monde avait l'habitude de l'appeler la Présidente Fillon, même le lieutenant de police d'Argenson qui y voyait là un sujet de plaisanterie. Il se trouve qu'un sieur Fillon président de l'élection d'Alençon vint à Paris avec son épouse pour y entrer dans une sous-ferme. Comme il ne s'était pas encore défait de sa charge, on l'appelait toujours Président Fillon. En 1716, quelques officiers en permission à Paris, firent le pari d'aller souper chez la Fillon qu'ils ne connaissaient que de nom. Ils s'informèrent de la demeure de la présidente, et comme vous pouvez le deviner on leur donna l'adresse du brave alençonnais. Ils y allèrent donc. Le suisse qui gardait la porte voulut les retenir, mais recula devant le nombre, ils entrèrent pour voir la Présidente Fillon, traversant plusieurs pièces pour se rendre dans les appartements  où la femme était à sa toilette. Ils l'enlacèrent, l'embrassèrent jusqu'à ce que tous les domestiques accourus, forcèrent les soldats à se retirer. Le mari arrivé sur les lieux, leur donna la bonne adresse. C'est ainsi que le président changea de nom et de domicile. Il prit le nom de Villemure et fut nommé par le Régent en dédomagement Fermier général.
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Un recensement sans date, donne pour propriétaires des maisons de cette rue qui comptait en 1714, selon Lefeuve, en 1714, 25 maisons et 11 lanternes :

Chanoines de Saint-Honoré (Dubois était chanoine de cette institution)

Mme de la Planche.
Mlse de Nonant.
Mme de Matignon.
Mis de Nomon.
Mme de Seignelay.
M. Desfossez.
M. Desfourneaux.
Idem.
Chanoines de Saint-Honoré. 
Église Sainte-Claire. 
Collège des Bons-Enfants. 
Mme Ratabon.
M, de Montelon, premier président à Rouen.
M Valdor.
M. Renault.
Les chanoines de Saint-Honoré.

D'Argenson.

Mme de Saincou. 
Bellet.
Mme de Matignon.
Le Vasseur.
Mme de Matignon.
Le Boulier, prieur. 
De Courville.

 

"Mme de Matignon avait pour père, le baron de Breteuil et pour fille la duchesse de Montmorency. Elle se faisait remarquer par ses toilettes recherchées et avait pris un abonnement chez M. Bertin, marchande de modes, pour changer de pouf tous les soirs. Aussi bien, dans la petite guerre des amours, fit-elle plus d'un prisonnier et força-t-elle jusque dans les retranchements du camp épiscopal Mgr de Pamiers".

L’ancienne "route conduisant à Clichy" au moyen-âge, était devenue « passage du Palais-Royal rendant de la rues-des Bons-Enfants au travers des basses-cours »(aujourd'hui rue des Bons-Enfants)

C'est dans une de ces maisons, qu'officiait la Présidente Fillon, qui devint un bordel patriotique pendant la révolution.

16:52 Publié dans LES COURTISANES LES MODELES ET LES ACTRICES | Tags : fillon, dubois, régent, matignon, bons-enfants, d'argenson | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg! Digg

13/07/2010

Le premier périodique scientifique publié ,en France

Par Bernard Vassor

"Observations sur l’histoire naturelle, sur la physique et sur la peinture"
Paris Delaguerre
1752-1755, par Gautier d’Agoty Jacques—Fabien né à Marseille

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Cette publication comprenait de nombreuses planches gravées sur cuivre en couleurs.
L’auteur avait perfectionné le procédé d’impression en trois couleurs inventé en 1715 par Jean-Christophe Leblond, faisant passer trois planches successives pour le jaune, le bleu et le rouge, Gautier d’Agoty ajouta le noir ou le bistre en ajoutant une couche de vernis pour donner le grain de la toile.
Dans le deuxième volume une très curieuse explication scientifique sur les hermaphrodites, avec le nom d’un personnage célèbre à l’époque.
Et surtout pour ce qui nous concerne, une méthode de fabrication de couleurs à partir de pigments et d’huile d’aspic, des instruments à utiliser, des molettes, des meules et de petits secrets de fabrication, comme le chauffage des huiles au moment du broyage.

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La famille Jacque-Fabien Gautier d'Agoty

Dans ce premier périodique scientifique publié en France : Observations sur l’histoire naturelle, sur la physique et sur la peinture,Paris Delaguerre 1752-1755, une partie est consacrée à l'anatomie et se penche sur une étude du "Démonstrateur en chirurgie en Anatomie & chirurgien au jardin du Roi", le sieur Mertrud, consacre un article à une(dans ce texte) hermaphrodite. Depuis l'antiquité, jusqu'à une période récente, les hermaphrodites étaient considérés comme des monstres. La planche gravée et coloréepar  le "sieur Gautier" a été réalisée en 1749. Chose troublante, plus d'un siècle avant "L'Origine du Monde"de Courbet, la position, le même drapé sur le haut du corps, le cadrage sont les mêmes. Seul un détail change.....!

Le sujet étudié était vivant, âgé de seize ans, baptisé à Paris à la paroisse Sainte Marguerite, faubourg Saint Antoine.

Il avait pour nom Michel-Anne Droüart. élevé comme une fille, ses parents lui avaient donné une éducation convenable "pour des gens de leur condition qui ne sont que des ouvriers en Bas métier". Ils avaient jusqu'alors caché "cette difformité juqu'à l'âge marqué ci-dessus, qu'on leur a conseillé de la faire voir pour gagner de l'argent".
Après une description sur le physique de son patient, le distingué chirurgien emploie tantôt le masculin, tantôt le féminin pour désigner le sujet de son étude. Il termine ainsi "qu'après la parfaite puberté, elle pourra se trouver plus conforme à son sexe dominant, actuellement l'un ne domine pas plus l'un que l'autre, comme on peut le voir  sur la partie, gravée sur la première figure." (la deuxième figure représente le même sujet de face)
Dans cet article, l'auteur cite un bon nombre d'ouvrages et de traités sur ce sujet.
Il ajoutait cependant :
"Nonobstant toutes ces recherches, peu de personnes ont ajouté foi à la sincérité de ces histoires, prétendant que la mauvaise & imparfaite conformation des parties qui servent à la génération, les testicules cachés dans les hommes, & le clitoris plus long qu'à l'ordinaire dans les femmes ont fait illusion & trompé ceux qui ont fait ces remarques".
Le 13/07/2010.
Lire les mises à jours sur l'article original :

18:09 Publié dans L'amour des livres | Tags : hermaphrodite, gautier d’agoty, jean-christophe leblond, michel-anne droüart | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

12/07/2010

Emma Valadon, et parfois Valendon dite Thérésa, "Une fille du peuple"

Par Bernard Vassor

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Jamais chanteuse des rues n'eut autant de succès.
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Dans son "autobiographie", écrite par Henri Rochefort (plus habile polémiste qu'écrivain laborieux) et Er(nest Blum, Thérésa justifia la publication de ses Mémoires par le fait que Rigolboche avait bien publié les siens !
Elle a vu le jour en avril 1837 à La Bazoche Gouët (Eure et Loire), bien qu'elle prétendit "être une enfant de la cité Riverin rue de Bondy" aujourd'hui rue René Boulanger dans le dixième) Elle affirmaite qu'à l'âge de trois ans, elle connaissait par coeur toutes les chansonnettes à la mode. Dès l'âge de sept ans, elle fut remarquée par Hypolitte Coignard, le directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin qui lui proposa de lui apprendre la danse, et de débuter dans une de ses petites "fééries", mais c'est au théâtre du Châtelet qu'elle se produisit dans "La féérie Blanchette.
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Certaine de sa vocation, Thérésa commença une carrière de chanteuse de rues.
Allant de cours en cours, ramasser les quelques sous jetés par les fenêtres, elle carressa le projet de devenir aussi comédienne.
Le nouveau théâtre des Funambules de Billion son directeur qui avait débuté comme lampiste, avait attiré la jeune fille. Elle ne tarda pas à se faire des amis dans la compagnie des artistes. Ses débuts, c'est comme figurante qu'elle les fit.


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«Une bien grande bouche

pour un si petit établissement»

disaient les gazettes après son premier passage au Café Moka rue de la Lune.

Née à la Bazoche-Gouët Eure-et-Loire. Fille d'un musicien de guinguette elle connaissait de ce fait toutes les rengaines de l'époque. Engagée comme figurante au Théâtre de la Porte Saint-Martin, elle rencontra un médecin. Puis elle débuta au Café Moka, rue de la Lune, comme chanteuse.

Elle alla ensuite habiter un magnifique appartement au 118 rue du faubourg Poissonnière. Prostituée dès l’age de quatorze ans, elle contracta une maladie vénérienne. Elle se livra à la boisson et devint tribade ; chassée de partout, elle revint demander asile à sa mère.

En 1862, elle débutait à l'Eldorado et lançait la mode de "yodler à la tyrolienne : "Le Canard tyrolien" qui obtint aussitôt un succés considérable. L'Eldorado et l'Alcazar d'hiver se l'arrachèrent à prix d'or.

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Elle fut engagée à la Porte Saint Martin, où elle rencontra un médecin qui lui donna cent francs par mois. Le Chanteur Darcier lui donna quelques leçons de chant. La mère de Thérèse qui habitait rue du faubourg Montmartre, allait tirer les cartes chez les proxénètes et les prostituées. En 1867, Thérésa déménagea passage Saulnier (aujourd'hui rue Saulnier) où elle vivait avec la fille Joséphine qui se fait appeler Lucien, celle-ci, s'était fait faire un testament la donnant comme seule héritière de Thérésa. Le lieu le plus fréquenté, était chez Constance, la modiste au 46 rue Lamartine où il y avait là une nombreuse société de tribades et on assure qu'il s'y passait "des scènes de la plus révoltante immoralité".

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Jacqueline Blanche, Thérésa 1981

Armand Masson, Rélexions et pensées, Savine 1891

Lire la mise à jour dans l'article original

 

23:35 Publié dans LES CHANTEUSES | Tags : thérésa, rochefort | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

Un "Garçon-de-bonne-humeur" : Marie-Antoine-Madeleine Desaugiers

Par Bernard Vassor

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"Ci-git, hélas ! sous cette pierre

Un bon vivant mort de la pierre"

Desaugiers était né le 17 novembre 1772 à Fréjus. Il vint à Paris, à peine âgé de deux ans. De santé délicate, il fut l'objet de soins particuliers de la part de ses parents. Après avoir terminé des études au collège Mazarin, il envisagea de rentrer dans les ordres. Après une retraite de deux mois  au séminaire de Saint-Lazare, il jeta son froc aux orties, et s'engagea résolument dans la vie de bohème. Il joua au théâtre de boulevard et arrangea un opéra-comique de Feydau "Le médecin malgré-lui". Un parent, colon à Saint-Domingue l'invita à le rejoindre à Haïti, et de s'installer chez lui. L'insurection du 23 aôut 1791 éclata dans la colonie Française des Antilles. Les esclaves noirs affranchis qui revendiquaient l'égalité avec les blancs, se lancèrent dans une guerre qui allait conduire à l'indépendance de l'île. Desaugiers en bon défenseur des blancs prit les armes contre les noirs. Il fit le coup de feu et tomba "au pouvoir des nègres". Condamné à mort, il fut sauvé de justesse par sa jeunesse. Il parvint à s'évader et fut recueilli par un navire Anglais qui le mena aux Etats-Unis. Desaugiers après de nombreuses péripéties, revint en France cinq ans plus tard. A paris, il commença une carrière de chansonnier, fournisseur attitré des petits théâtres à la mode, et, en compagnie de Gentil, Merle, Brazier, Chazet, Rosière, Piis, Laujon, Desfontaines etc... qui formèrent la Société des Garçons-de-bonne-humeur chez Balaine au Rocher de Cancale (Le café des Gobe-Mouches). Leur devise était "Vive la joie, vive le vin, vive l'amour". Bien vu des puissants, il obtint avec la bénédiction de Louis XVIII*, la direction du théâtre du Vaudeville en 1815. Charles X, arrivé aux affaires, le confirma dans son poste. Atteint de lytotripsie, "maladie de la pierre", il subit une opération (par le docteur Civial) qui conduisit le chansonnier tout droit au cimetiere du Père Lachaise le 11 août 1827.
Il fut classé parmi les chansonniers les plus "neutres", sans arrières pensées politiques, malicieux, inoffensif et gai.
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Le théâtre du Vaudeville, était alors rue de Chartres, donnant sur le quartier sinistre de la célèbre impasse du Doyenné et la non moins célèbre rue Saint-Nicaise et la place du Carrousel.
Desaugiers était domicilié rue du Hasard...
*Son frère aîné, Auguste Félix, fut longtemps au service du roi, comme diplomate, consul général à Copenhague.

10:00 Publié dans Les écrivains | Tags : gobe-mouches, desaugier, gentil, merle, brazier, desfontaines | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

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