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03/08/2008
UNE FEMME ARTISTE : LOUISE GEORGETTE AGUTTE
PAR BERNARD VASSOR
« Je ne puis vivre sans lui
Voilà douze heures qu’il est parti.
Je suis en retard ».
Nèe en 1867, son père le peintre paysagiste Georges Agutte meurt peu de temps après sa naissance. Ellevit son enfance, partagée entre Paris et Bonnières-sur-Seine, dans une maison mitoyenne de la famille de Marcel Sembat. Très jeune, elle s'adonne à la sculpture ayant comme professeur Louis Schroeder. Elle épousa un critique d'art Paul Flat, éditeur du journal, de Delacroix. Georgette expose plusieurs oeuvres au salon. Elle abandonna la sculpture pour suivre les cours de Gustave Moreau où elle rencontra Rouault, Matisse, Camoin, Léon Lehman. Vers 1895, après son divorce, elle commence une liaison amoureuse avec son voisin et ami d'enfance, l'avocat franc-maçon, député socialiste, membre fondateur de la SFIO Marcel Sembat avec qui elle se marie en 1897.
Elle s'était créé un procédé particulier, utilisant comme support des plaques de fibro-ciment qui donne un caractère particulier à ses oeuvres au caractère rugueux. Les couleurs vives des adeptes du fauvisme donnent une ornementation polychrome luxueuse dans la représentation de châles ou de tapis d'orient. Ses nus pris dans des cambrures hardies, donnent des portraits expressifs, aux yeux remplis de vie donnent de surprenants résultats.
L'AMOUR FOU
Le 5 septembre 1922, Marcel Sembat meurt d'une attaque cérébrale. Georgette écrit à son neveu la phrase citée en tête de cet article, et se tire une balle dans la tête.
L'oeuvre de Georgette Agutte est exposée au musée de Grenoble Andry-Farcy.
La ville de Bonnières-sur-Seine qui a acheté la maison Agutte Sembat, prévoit de restaurer un jardin impressionniste, de réunir des objets du couple et d'installer un musée-bibliothèque comprenant les 5000 volumes de la collection de Marcel Sembat, qui serait ouverte aux chercheurs.
18:30 Publié dans Les peintres | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
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EMMA CROUCH DITE CORA PEARL suite
Par Bernard Vassor
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LA MAIN ET QUELQUES AUTRES DETAILS DE L'ANATOMIE DE CORA PEARL
En janvier 1869, Emma Crouch, voulut, pour offrir à ses admirateurs faire le moulage de sa main. Pour ce faire, elle fit appel au sculpteur Louis-Edmond Cougny*. Vingt quatre épreuves furent réalisées en terre cuite qui furent dit-on rapidement épuisées. L'une d'elle, avec cette inscription :" souviens-toi" était destinée à un prince bien connu qui le plaça dans son musée secret.
Sachant que la beauté est éphémère, Cora décida de faire pour sa gorge ce qu'elle avait fait de sa main. Sous la surveillance de Cougny, un mouleur emprisonna dans un corset de plâtre les parties à reproduire et en fit ressortir une épreuve aussi vraie que nature.
"J'ai fait faire le moulage de ma poitrine et de ma main. La main en l'air tient un sein, l'autre sein fait le couvercle. Le tout en onyx. Un monsieur me l'a pris et l'a donne au "Phoque". J'ai su depuis que la maison d'onyx a fait faillite. Quand à ma statue en marbre, je l'ai fait faire par Gallois en douze séances"
Au cours de ces séances, Cora Pearl indique à mots couverts la présence d'une femme qu'elle nomme Desmard (nous savons qu'elle transformait tous les noms), qui prenait du plaisir à la contempler "tout cela par obligeance et sans autre application de son oreille sur ma poitrine"
La fabrication de ces objets fut confié à
Messieurs Cornu & Cie, fabricant d'objets d'art, dont la facture est reproduite

plus haut. Cette créance n'ayant pas été recouverte en 1872, après le départ précipité de Cora Pearl en raison de la tentative de suicide du jeune Duval, l'héritier des "
Bouillons" du même nom, les créditeurs se manifestèrent et demandèrent une saisie conservatoire des biens de la débitrice, par l'huissier Larguillat, de tableaux, meubles luxueux, lustres et girandoles, peaux d'ours blanc, peaux de tigre et trois grands billards anglais. De plus deux immeubles d'une valeur considérable, rue de Chaillot et à Maison-Laffitte étaient concernés par cette saisie. Le tribunal civil de la Seine sous la présidence du juge Guérin la condamna le 4 avril 1873, à payer la somme de 3300 francs aux plaignants, les frais de la saisie furent à la charge de Cornu.
Nous ignorons si il reste des traces de ces oeuvres ?
* Mémoires de Cora Pearl,Jules Levy libraire éditeur Paris 1886.
11:35 Publié dans LES COURTISANES LES MODELES ET LES ACTRICES | Tags : Cora Pearl, EMMA CROUCH, Louis-Edmond Cougny, Messieurs Cornu & Cie | Lien permanent | Commentaires (5) | | |
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02/08/2008
CHARLES AMOUROUX? UN DROLE DE PAROISSIEN COCO-COMMUNARD
PAR BERNARD VASSOR
"Missel d'identification", archives de la préfecture de Police.
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Charles Amouroux ancien ouvrier chapelier fut membre de la Commune de Paris, représentant du quartier de Charonne. Membre de la majorité, il vota la création du Comité de Salut Public, il demanda la suppression des journaux hostiles, du décret sur les otages et des mesures les plus répressives. Après l'écrasement de la Commune par les versaillais, Amouroux fut arrêté, condamné aux travaux forcés à perpétuité et déporté en Nouvelle-Calédonie. Il vit sa peine réduite à dix ans de bannissement en raison de circonstances que je vais évoquer plus loin. Après l'amnistie (il n'eut guère le loisir de bénéficier de cette réduction de peine) il se rendit à Saint-Etienne où il fut élu député.
Il est mort en 1885. Son éloge funèbre dans la presse fut presque unanime, il appartenait au parti radical de l'époque.
Ce que l'on peut dire sur sa conduite en Calédonie, c'est que pendant la révolte des Canaques en 1877, il avait formé un groupe avec les dépotés chargé de la chasse aux rebelles. Les archives de la préfecture de Police nous apprennent qu'il fut récompensé, d'abord avec une réduction de peine, et d'un petit pécule déposé sur un livret d'épargne, les sommes attribuées étaient en relatiopn avec le nombre de Canaques tués ou capturés. Ce que les journaux les plus rétrogrades ne manquèrent pas de saluer. Le journal "Le Paris" indique même qu'il était "un bon français"
18:25 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (1) | | |
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LA LIBERTE SOUS LE SECOND EMPIRE
PAR BERNARD VASSOR
Cette liste rappele tristement la fameuse "liste Otto" pendant la seconde guerre mondiale.
L'Empire c'est la paix, c'est le slogan inventé par Arsène Houssaye pour justifier la dictature impériale.
Nous voyons dans cette liste stupide, des romans d'Eugène Sue, d'Aurélien Scholl, même d'une cousine de l'Empereur Marie Ratazzi pour "Le mariage de la Créole", de Kossuth pour :"Révélation sur la crise italienne" et "L'Europe, l'Autriche, la Hongrie". Un nommé Courbet rien à voire avec le peintre d'Ornan, vit sa prose interdite pour un roman intitulé "Les curés en goguette" et bien sûr Victor Hugo "La voix de Guernesey".
Cette feuille fut imprimée chez la veuve Saint Aubin, 30 passage Verdeau. (comme nous l'avons vu dans un article précédent, c'est à cette adresse que furent édités les six premiers des "Chants de Maldodror" et que Lautréamont donna ensuite à Lacroix, Verbokoven & Cie la suite des chants, seul volume paru de son vivant avec ses poèmes.
17:54 Publié dans HISTOIRE | Tags : Marie Ratazzi | Lien permanent | Commentaires (1) | | |
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GUY DE MAUPASSANT ET LA FOLIE
PAR BERNARD VASSOR
Cette lettre poignante non datée, a été écrite quand il habitait rue Dulong, après 1882 donc.
Je ne sais pas où en est la recherche actuellement sur les causes de sa maladie. Déjà en 1877, comme il est très nerveux ses chefs au ministère, indiquent que sa santé est mauvaise en dépit d'une apparence robuste. Il semble que la cause première soit une tare congénitale du côté de sa mère. (Il va falloir que je questionne
Noëlle Benhamouà ce sujet) Maupassant est en proie à une de ses crises passagères qui le conduiront quelques années plus tard dans la maison du docteur Meuriot à Passy, avec, comme vous le savez cette fin de vie douloureuse:
"Me voici, madame, plus halluciné que Mlle Olga ! L'oeil de Béraud n'est pas le seul. J'ai entendu du bruit toute la nuit. Un bruit étrange vraiment, saccadé, inexplicable !
Insomnie, fièvre, rêves décevants, hallucinations trompeuses, tout.
Ce matin, impossibilité de travail (pour laquelle je demande une indemnité) secousses nerveuses, souvenirs, obsessions, danger de la solitude. J'éprouve comme un tremblement de terre. Et le bruit ! Oh ! ce bruit me poursuit ! je le connais maintenant, ce bruit ! Il me ronfle dans les oreilles, me serre les tempes, me pénètre dans les os !
Je demeure allongé sur mon divan, tantôt sur le dos pour penser à ma chronique qui ne vient pas, tantôt sur le nez pour penser au bruit.
Si je restais même deux jours, je serai perdu. Je le sens. Je le sais. C'est à Charenton que vous me reverriez, avec une camisole de force. Oh ! ce bruit ! je pars, il le faut. Je fuis. Je ne sais pas ce que je fais, ni où je vais. Je perd le nord. Je vous envoie ci-joint la boussole qui me servait de tête. Oh ! ce bruit ! Il me reste ?
O Banque ! Une image !
J'entend le bruit !
Excusez, Madame ces aberrations, Je crois que je suis possédé !"
"Le Horla" a paru dans le Gil Blas du 26 octobre 1886. Il est décrit dans cette nouvelle, avec précision cet état nerveux qui l'obsède. Les troubles occulaires, les maux de tête de plus en plus fréquents, et comme nous le contatons dans cette lettre, les hallucinations auditives, annoncent la folie qui va le détruire. La hantise de la nuit "qui cachait pour moi une menace terrible". Les crises se succèdent nuits après nuits, les traitements au bromure sont inefficaces. La plongée dans l'univers de la folie. L'idée du sujet, lui avait été fourni par Léon Hennique après une conversation avec Maupassant. Le mérite de l'écrivain n'en est que plus grand quand on considère son oeuvre qui provoque notre admiration.
........
Appelé en consultation, Noëlle Benhamou m'a donné les précisions suivantes :
« Sa mère était atteinte de la maladie de Basedow (goitre et migraines exophtalmiques) et elle a sans doute transmis sa névrose. De là à penser que Maupassant serait mort fou sans syphilis, moi je dis non, mais d’autres si…Son frère Hervé est mort syphilitique aussi. Comme Maupassant avait contracté la syphilis en 1876 ou 1877, il avait déjà des troubles. »
A la question: y-a-t-il eu récemment des études médicales concernant les causes de la maladie de Maupassant ?
"Non, à ma connaissance, pas d’étude récente en matière médicale. Mais entre nous, la mère de Maupassant avait un sérieux « pète au casque » comme disent mes élèves… Elle était hystérique.".
Le dernier numéro de la revue en ligne disponible gratuitement : Maupassantiana
http://www.maupassantiana.fr vient de paraître.
10:25 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
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31/07/2008
ALBERT GEORGES AURIER
PAR BERNARD VASSOR
Albert G. Aurier vit le jour à Châtearoux en 1865. Il est mort subitement d'une fièvre typhoïde à l'âge de vingt sept ans. Poète, critique littéraire et artistique, son seul bagage littéraire est un roman "Vieux", publié un an avant sa mort et un recueil de poème "L'Oeuvre maudite". Ce livre fit grand bruit dans le Llanderneau littéraire, quand il qualifia Victor Hugo de "bafouilleur génial".
Ce qui nous frappe, ce sont ses critiques d'art. Il fut un ardent défenseur et admirateur passionné avant tout le monde de Monticelli, de Gauguin, Filiger, van Gogh, Carrière, qu'il défendit bec et ongle dans des feuilles comme "
Le Décadent",

"
La Plume", "
Le Moderniste", "
Le Mercure de France" (premier article sur Vincent) et "
La Revue Indépendante".
C'est au cours d'un voyage en que Albert Aurier fit la connaissance d'Emile Bernard avec qui il entretint des relations amicales. C'est ainsi qu'il fit des articles favorables à ses amis synthétistes du café Volpini en 1889, lors de l'exposition universelle dans la revue dont il était le directeur "Le Moderniste"
11:40 Publié dans Les amis de Vincent | Tags : Le Décadent, La Plume, Le Moderniste, Le Mercure de France, La Revue Indépendante | Lien permanent | Commentaires (2) | | |
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