Référencement gratuit

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/08/2012

LE DOCTEUR GRUBY

PAR BERNARD VASSOR

 
Nous devons à Noëlle Benhamou les principales informations concernant le fameux docteur Gruby.
Est né en Hongrie ( maintenant en Serbie-Monténégro) le 20 août 1810, mort à Paris le 14 novembre 1898.
Il est considéré comme l'inventeur de la micro-biologie médicale. Il fit ses études de médecine à Vienne vers 1828, et obtint son diplome de médecine en 1839. Il s'installe ensuite à Paris où il donna des cours d'anatomie micropathologique. Il publia plusieurs thèses sur certaines maladies parasitaires du cuir chevelu. Il observe les actions de l'ether et indique que le chloroforme a une action plus rapide et moins toxique.
Parmi sa clientèle parisienne, grâce à sa renomméeon pouvait trouver : Fréderic Chopin, George Sand, Henrich Heine, Alexandre Dumas père,Franz Listz, Alphonse Daudet,  Guy de Maupassant, et les frères Van Gogh. D'après des confidences faites à Maupassant par exemple, il faut considérer que c'était une médecine psychosomatique avant l'heure....
Noëlle Benhamou nous a communiqué les informations suivantes collectées à la BnF :  

Habitait rue Saint-Lazare (66),

 
Son cabinet est occupé aujourd'hui par un dentiste 

une vieille maison blanche, faisant le coin de cette rue et de la rue Blanche, place de la Trinité, au second. Donne sur l’église de la Trinité. Petite taille, dos légèrement voûté, figure pleine et colorée, un large front et un beau regard, malgré la grosseur des yeux. Avait une bibliothèque de 8000 volumes. Tous les 15 jours, Gruby réunissait à dîner cinq ou six personnes, toujours à peu près les mêmes : littérateurs, savants, médecins. Louis Ulbach (en 1888), Laverrière,Faisait expérimenter à ses invités un brouet spartiate. Vantait les délices de la bière et de l’eau minérale. Il faisait ses visites à sa clientèle l’après-midi, la soirée les courses longues, à Passy ou aux Champs-Elysées, et ne rentrait qu’à une heure avancée de la nuit. Son cocher ne ferrait pas ses chevaux, dont l’un jeune en 1870, était très fatigué. Gruby l’appelait « va-nu-pieds ». Son passage dans la Maçonnerie de rite écossais, aux doctrines idéalistes.

P. 49 : pendant la guerre et le siège de Paris, il dépensa beaucoup pour aider les malheureux. Il défraya deux ambulances, mit à la disposition de la place militaire sa maison de Montmartre, où il avait installé un Observatoire avec de puissants télescopes pour surveiller l’ennemi, s’occupa de la question des ballons et des pigeons voyageurs, installa un autre Observatoire au château de la Muette, se prodigua pour secourir les blessés comme médecin et chirurgien volontaire, en un mot se mit tout au service de la défense nationale. Suit une lettre de son secrétaire de 1894 sur la guerre de 1870. Affilié à la Croix rouge française, puis passa à La Société des Femmes de France, L’Association des Dames françaises (généreux bienfaiteur sous le pseudonyme de la Dame patriote). Faisait verser ses honoraires à des sociétés : Société de secours Austro-Hongroise de Paris, Société protectrice des animaux ; société contre l’abus du tabac (fondée par son ami Decroix, ancien vétérinaire militaire, propagateur de l’hippophagie sous Napoléon III). Dix francs la consultation et même la visite. Vivait en vieux garçon original. 1er domicile rue Gît-le-cœur.

Contradictions dans sa date de naissance. Né à Kis-Ker, comitat de Bacs, dans le sud de la Hongrie le 20 août 1810. Il était d’une famille de juifs allemands, autrichiens ou wurtembergeois, immigrés en Hongrie. Son nom paraît avoir été magyarisé : Gruber. Selon les archives de l’université de Vienne, né en 1813, des lexiques bibliographiques indiquent 1814 à Grosswardein. Il racontait avoir été témoin d’un homme condamné à avoir les dents arrachées par un maréchal-ferrant avec un instrument analogue à celui qui servait à cet usage pour les chevaux. Les parents de Gruby étaient cultivateurs et possédaient un petit bien. Sept ou huit frères et sœurs. Père Menahem-Mendel Gruby, remarié. David Gruby avait donc une belle-mère. En 1838 mis à la porte par son père pour aller faire ses études de science ailleurs. Se rend à Pesth. Y étudie puis à Vienne. L’anatomie. Docteur en médecine et docteur maître oculiste en 1839. Fait des expériences à Alfort avec Delafonds, professeur vétérinaire. 1844 : un confrère porte plainte contre lui pour exercice illégal de la médecine. A paris en 1840.

S’installe 66 rue Saint-Lazare et dans la même maison avant 1870. 1890, article sur lui dans Le Travail. 1865, création de son observatoire à Montmartre.

Trois étapes :

- Construction de l’observatoire de Montmartre et établissement du laboratoire de physiologie, micrographie, anatomie, photographie anatomique, par le docteur Gruby et à ses frais.

- Etablissement de l’Observatoire astronomique rue Lepic, 100, contenant trois grands instruments d’astronomie de 7, 8 et 9 pouces de diamètre

- Organisation de l’Observatoire météorologique et de météorologie médicale, rue Lepic, 100.

- Publication mensuelle du Bulletin météorologique de l’Observatoire Gruby, rue Lepic, 100.

- Organisation de l’observatoire militaire de Montmartre pendant la guerre sous la direction de M. Le colonel Szdat, actuellement directeur du Musée des Arts et Métiers.

Sur la maison de la rue Lepic (voir p. 132)

Seul l’observatoire météorologique avait toujours fonctionné jusqu’à la fin. Il avait d’abord été dirigé par MM. Cassé et l’aéronaute Jovis assez sérieusement. Bulletin reproduit par les journaux graves comme le Gaulois et le Gil Blas.

Avait dans sa maison de Montmartre un vieux factotum ivrogne le père Laverre.

P.138 : la guerre de 1870.

Quand la guerre éclata, Gruby au sommet de sa vogue comme guérisseur. Clientèle internationale.

Invente une grande tente d’ambulance démontable qu'il installa, lors de l’expo universelle de 1889, sur l’esplanade des Invalides. Obtint un grand prix. Gruby médecin. Traînent beaucoup de racontars. Clientèle de nerveux et de surmenés. Agissait par suggestion et hypnotisme. Antivaccinateur et allié aux ligues antivaccinatrices d’Angleterre et d’Allemagne.

Avait du diagnostic. Détracteur : le Journal des Goncourt.

1893 : Gruby : 83 ans. Avait prescrit à A. Dumas fils de se promener sous les galeries de Tuileries et de manger autant de morceaux de brioches qu’il y avait d’arcades. A couru dans les journaux. (P. 216) Grâce à A. Dumas fils, Gruby fut décoré à la fin de sa vie de la légion d’honneur sous le ministère Constans en 1890. Daudet, à bout de force, alla le consulter. (P.224). Vers la fin de sa vie Gruby n’avait plus la force de monter à l’observatoire de Montmartre. En 1898, problèmes urinaires. Meurt le 14 novembre 1898. A 88 ans. Rue Saint-Lazare 66. Obsèques le 28 à neuf heures. Réunion à la Maison mortuaire. Inhumation au cimetière Montmartre. Né juif mais libre penseur. Discours sur sa tombe : Docteur Duchaussoy, secrétaire général, fondateur de l’Association des Dames Françaises ; compatriote, M. de Bertha ; Le docteur Barbe, spécialiste des maladies de la barbe et du cuir chevelu. Pas de famille. Vente du mobilier de Gruby à Drouot le 30 novembre 1898 Neveu de Gruby sans argent. 300 mille francs avec la vente de l’hôtel de la rue Lepic et 80 héritiers. 

 

*********
URL : http://perso.orange.fr/maupassantiana/ 

 
 
 

Bibliographie :

  • Microscopicae d'Observationes, pathologicam de morphologiam d'annonce. Vienne, 1839.

Microscopicae d'Observationes, pathologicam de morphologiam d'annonce. Le pathologicorum de fluidorum de Morphologia, primi de tomi, pars le prima, Vienne, 1840.


  • Les sciences de des séances de l'Académie des de hebdomadaire de rendus de Comptes, Paris, 1841. 13:72 - 75.
    Indépendamment de Schönlein (der Impetigenes de Zur Pathogenie) Gruby a découvert l'achorion du favus, le décrivant defintely comme cause de la maladie, un point à laquelle Schönlein était dans le doute.

  • Les sciences de des séances de l'Académie des de hebdomadaire de rendus de Comptes, Paris, 1842, 14:634 - 636.
    Indépendamment du pédiatre suédois Fredrik Theodor Berg (1806-1898), Gruby a trouvé des albicans de candida dans la grive. Il a démontré sa nature fongique.
  • Les séances de l'Académie des de hebdomadaire de rendus de Comptes, Paris, 1842, 15:512 - 515.
    Première description précise des mentagrophytes de Trichophyton, le mycète responsable des barbae de sycosis. Traduction en anglais de ce et journaux de Gruby cinq autres lus aux sciences de DES de l'Académie dans Zakon et Benedek, David Gruby et le centenaire de la mycologie médicale, 1841-1941, bulletin de l'histoire de Medicine, 1944, 16:155 - 168.
  • Phytoalopécie d'ou de decalvans de nature, de le siège et de le développement du Porrigo de La de sur de Recherches.
    Les sciences de des séances de l'Académie des de hebdomadaire de rendus de Comptes, Paris, 1843, 17:301 - 303.
    Première description précise d'audouini de Microsporon, le mycète des decalvans du porrigo de Willan, tonsurans de tinea, la maladie de Gruby.
  • Recherches et d'hématozoaire d'espèce de nouvelle d'une de sur d'observations, sanguinis de Trypanosoma.
    Les sciences de des séances de l'Académie des de hebdomadaire de rendus de Comptes, Paris, 1843, 17:1134 - 1136.
  • Chevelu constitutif sous le nom de Teigne (Mahon) maladie contagieuse du cuir chevelu des cryptogames et recherches sur Tonsurans d'herpès (Cazenave).
    Les sciences de des séances de l'Académie des de hebdomadaire de rendus de Comptes, Paris, 1844, 18:583 - 585.
    Gruby a découvert un mycète, tonsurans de Trichophyton, dans la teigne tonsurante du cuir chevelu.
 

02/12/2010

Agostina Ségatori ET LE TAMBOURIN.....suite

Par Bernard Vassor

Grâce à la patience de Rodolphe Trouileux,  historien de Paris, et de l'aimable accueil du musée de Montmartre, j'ai découvert un élément qui me permet de rectifier une erreur (commise aussi par moi-même) concernant la date d'ouverture de cette fameuse brasserie.

Rodolphe Trouilleux, Paris secret et insolite

MENU TAMBOURIN.jpg

 

Ce menu daté du 10 avril 1885 à l'adresse du 62 boulevard de Clichy est en contradiction avec les annuaires du commerce qui n'indiquent que la date de 1886 pour le boulevard de Clichy, et 1885 pour la rue de Richelieu où le cabaret était situé précédemment.

Le calepin de cadastre (D1P4) lui aussi la date de 1886 pour le boulevard de Clichy et 1885 pour la rue de Richelieu !!!

L'explication la plus plausible en est que l'inscription dans les annuaires se faisaient l'année précédente de la publication dans le Bottin, et que les registres prenaient en compte l'année fiscale....

.....................................

Mise à jour le 02/12/201

 

szgatori tambourin  27 rue de Richelieu CHERET.jpg

..............................................

 

cOROT bACCANTE AU TAMBOURIN.jpg

Cette toile de Corot est intitulée "la Bacchante au tambourin"

segatori COROT.jpg

Sachant comment on se comporte
De sa main célèbre à Capri,
Joyeuse en ouvrira la porte.

Agostina Ségatori (Ancone, 1841-1910 ?), surnommée «l’Italienne», etait un modèle professionnel qui avait posé pour Manet, Corot, Léon Gérôme, et Vincent Van Gogh (au Café du Tambourin, musée Van Gogh Amsterdam).
Le portrait réalisé par Manet qui se trouve aujourd’hui dans une collection privée new-yorkaise,
fut vendu par le marchand Alphonse Portier à Alexandre Cassatt, le frère de Mary. Le tableau de Corot Portrait d’Agostina est daté de 1866 lors de son voyage en Italie. Nous avons beaucoup plus tôt, du même, vers 1860, « la Femme au tambourin ».
La patronne de ces lieux et les charmantes hôtesses accueillaient la clientèle en costume folklorique. Une exposition de peintures organisée pour l’occasion furent vendue aux enchères, on y voiyait des œuvres de Edouard Dantan, Léon Gérôme, Bernard , de Pille et quelques autres peintres dont nous avons aujourd’hui oublié les noms. Le mobilier,(tables chaises éléments du bar) est uniquement composé de tambourins ornés par différents artistes dont Gauguin (fleurs et feuillage et fruits) Norbert GoeneuteLudovic Némo [2], Todde, etc.
Vincent Van Gogh y organisa une exposition de crépons japonais qui, selon Vincent lui-même, a été un désastre. Puis, avec ses amis Toulouse-Lautrec Gauguin et son « copain » Emile Bernard, Louis Anquetin, un accrochage eut un peu plus de succès, car Bernard et Anquetin purent y vendre leur premier tableau.
« Ce fut vers cette époque que Vincent fréquenta une taverne qui avait nom le Tambourin et que tenait une fort belle italienne, ancien modèle, étalant dans un comptoir bien à elle ses charmes sains et imposants.». Selon Emile Bernard, Vincent avait conduit le père Tanguy dans cet établissement : « ce qui donnait beaucoup d’inquiétudes à la brave mère Tanguy, qui ne pouvait s’imaginer les raisons enfantines et même innocentes de ses escapades. Vincent, selon un contrat de quelques toiles par semaine, mangeait au Tambourin (...) Cela dura plusieurs mois, puis l’établissement périclita, fut vendu, et toutes ces peintures mises en tas furent adjugées pour une somme dérisoire"

Le père Tanguy.
(...) Vincent étant parti pour Arles et le pèreTanguy se trouvant seul, visité seulement de temps en temps par de rares clients, la belle Italienne du Tambourin tomba dans une grande gêne. Alors Tanguy la recueillit, ce qui donna lieu à bien des médisances.(...) »
Faut-il croire Ambroise Vollard ? quand il raconte dans Les Souvenirs d’un marchand de tableaux :
« Un jour, passant sur le boulevard de Clichy, la curiosité me fit entrer dans un petit restaurant qui portait l’enseigne « Au Tambourin », en même temps que moi était entré un individu qui demanda à la patronne : Vincent est arrivé ? Il est parti il y a une minute. Il était venu accrocher ce tableau des Tournesols, puis il est sorti aussitôt" !!! Sachant que Vollard, fraîchement débarqué à Montmartre situe cette anecdote en 1889, or, le Tambourin était fermé depuis près de deux ans.

Le cabaret reprit son nom de "Café de la Butte" puis, en 1893, prit le nom de Cabaret des Quat’Z’Arts.

Tambourin boul de Clichy hauteur.jpg
Sur ce dessin publicitaire inédit, une erreur à signaler :
60 au lieu de 62 boulevard de Clichy.
.........
Dans une lettre, le 30 août 1922, le peintre Adolphe Albert, client occasionnel des lieux, répondant à une demande de renseignements donne les indications suivantes:
"Tout ce dont je me souviens, c'est qu'on disait à l'époque la Ségatori la maîtresse de Rav..t (illisible).
Le vieux peintre Pills était un assidu de ce cabaret. Il s'intitulait en riant "le maquereau de la boite"
Il était furieux lorsqu'on crachait dans les bottes de postillon qui servaient de porte-parapluie, puisqu'elles lui appartenaient."

Légende de la composition :
En-tête de l’album d’estampes japonaises ayant appartenu à Vincent (d'après Gachet).
Description de la « nature morte » prêtée par Paul Gachet en 1951 au Louvre :
Cadre avec crêpons japonais ayant appartenu à Vincent montés par Gachet fils, qui les tenait de Théo, sur un fond doré orné d’une inscription en japonais qui signifie qu’ils se trouvaient dans la chambre de Vincent à Auvers en 1890 (?).
Affiche 3 couleurs du tambourin rue de Richelieu par Chéret (OD32) 3 tubes Tasset et Lhote, et un de chez Tanguy (OD31) palette pour Mlle Gachet au piano
Un verre déjà utilisé par Cézanne un vase en grés japonais : nature morte, Roses et Anémones
Bambous taillés utilisés par Vincent.
Un tambourin de chez Agostina signé H.TODE 1886
Le livre est : La Fille Elisa (Goncourt)

Gachet composition hauteur.jpg

.......
Sources :
Archives Van Gogh muséum
Archives de Paris
Michael Pakenham, catalogue de l’exposition du G
Archives Musée de Montmartre
Grand Palais, janvier-avril 1999
Emile Bernard, article du Mercure de France, 16 décembre 1908
André Roussard, dictionnaire des lieux à Montmartre, éditions André Roussard Paris 2001
Marcel Cerf Maxime Lisbonne, Le d’Artagnan de la Commune, éditions du Panorama (Suisse) 1967
Article Bernard Vassor dans : Les Montmartrois, ed André Roussard Paris © 2004
Les recherches ne sont pas terminées...... A SUIVRE

 

24/10/2010

Octave Mirbeau protecteur de la famille Tanguy suite......

Par Bernard Vassor

mirbeau corespondance.jpg
Les dernières années de la vie de Julien Tanguy, atteint selon ses proches d'une hernie, en réalité un cancer de l'estomac seront lourdes et douloureuses pour ce brave homme qui avait traversé les pires épreuves qu'un homme peut éprouver dans sa vie. Parmi les rares personnes qui avaient poussé la porte de sa nouvelle boutique du 9 rue Clauzel : Octave Mirbeau.
La parution de la correspondance générale de Mirbeau chez "L'Age d'Homme" du volume II, qui en comprend trois pour le moment, un quatrième est en préparation éclaire d'un jour nouveau les relations de Mirbeau avec les peintres de son temps:
Octave Mirbeau, correspondance générale, éditions l'Age d'Homme, 2005 Lausanne Suisse.
Edition établie, présentée et annotée par l'infatigable Pierre Michel, avec l'aide de Jean-François Nivet.
Ce volume qui couvre les années 1889 à 1894, contient 19 entrées pour Julien Tanguy et 14 pour sa femme....dont nous donnerons un aperçu, après l'autorisation de Pierre Michel dans un prochain article.
Dès la page 16 de sa présentation Pierre Michel indique l'achat par Mirbeau en 1891, donc au 14 rue Clauzel (en cachette de sa Xantippe de femme) au père Tanguy, de deux toiles de Vincent pour la somme dérisoire de 600 francs (?)*: Les Iris et les Tournesols qui seront vendues 54 milliards de centimes en 1987 !!! Le plus  difficile je crois a été de faire accepter par sa femme que ces "horreurs" puissent entrer dans son appartement.
Dans une lettre adressée à Julien Tanguy vers le 1 avril 1891 (page 371) Mirbeau lui demande d'aller toucher le produit de sa vente chez son éditeur Charpentier, en lui  indiquant : " Vous paierez le port, et ce qui restera des cent francs supplémentaires, je vous prie de les garder pour vous. C'est une commission qui vous est bien dûe, et que je suis bien heureuxx de vous offrir". L'argent de la vente revenait à Johanna Bonger, la veuve de Théo. La "commission" allouée à Tanguy était un moyen détourné élégant pour venir en aide aux Tanguy, dont la situation financière était desastreuse, pour que cela n'apparaisse comme une aumône.
Ici je dois rectifier une antienne chantée en coeur par tous les historiens de l'art même les mieux intentionnés : Tanguy n'échangeait pas des tableaux contre des tubes de couleur, mais avait en dépot des  toiles d'artistes qu'il était chargé de vendre.  Si il se trouvait qu'un de ses clients était débiteur, il prélevait bien sûr le montant des fournitures dûes. Certains comme Cézanne laissaient en souffrance des factures pendant plus de dix ans. J'ajoute que les pourcentages perçus étaient très modestes et qu'il était parfois dans l'impérieuse neccessité de battre le rappel auprès de ses créanciers, ce qui lui valut une forte méchante colère de la part de Vincent qui n'avait pas une vue très claire de la situation. Fort heureusement, la brouille fut passagère et la dernière visite parisienne de Vincent van Gogh fut la boutique de la rue Clauzel 'en dehors de la visite du brocanteur japonisant Michel Sichel de la rue Pigalle qui présentait un Bouddah en vitrine..

Après la mort du père Tanguy dans sa boutique appartement du 9 rue Clauzel, Octave Mirbeau qui avait déjà publié des articles favorable à Vincent van Gogh, seul presque contre toute la critique, va prendre en main la vente après-décès de Julien Tanguy en faveur de sa veuve

Xanthippe, heu...non Renée Tanguy née Briend !

Mirbeau biographie éditions Seguier cadre.jpg

Mirbeau Octave-Marie-Henri, 16/02/1848 à Trévière (Calvados)_21/01/1917 rue Beaujon
Domicles montmartrois : 4 rue de Laval (aujourd'hui rue Victor Massé) et rue Bochart de Saron au siège du journal "L'en Dehors"
*Journaliste écrivain, dramaturge, critique d’art au flair exceptionnel. Après des études chez les jésuites de Vannes, il « monte » à Paris ou il s’installe dans un logement de la Chaussée d’Antin pour y terminer des études de droit. Bals, soupers fins, aventures galantes, occupent la majeur partie de son temps, résultat : couvert de dettes, dans l’impossibilité de se présenter aux examens de fin d’année, il se résout à réintégrer le logis familial. Ayant tiré le mauvais numéro au tirage au sort, il est enrôlé dans le 49°régiment de mobiles de l’Orne au 4°bataillon. Il est nommé lieutenant, et sera entraîné pendant la guerre franco-prussienne dans la débâcle, malade épuisé, il sera soigné à l’hôpital du Mans puis errera de ville en ville pendant la durée de la guerre et la Commune. Accusé de désertion, il sera blanchi, mais gardera pour le reste de sa vie une rancoeur envers les institutions. Sur le moment, il n’eut pas de grande sympathie pour la Commune, dont il jugeait les chefs « qui étaient des bandits et des farceurs comme tous les hommes politiques » mais sa sympathie allait à »la masse si mélancolique et silencieuse qui avait cru en elle et qui y voyait un peu de bonheur et de justice ». Quand à Thiers, caricaturé sous les traits de monsieur Quart ( les trois autres fractions vivant en Harmonie, étant madame Dosne sa belle-mère, et ses deux filles dont l’une était sa femme.) le portrait comme celui que Balzac à fait de lui trente ans auparavant n’est guère flatteur : « dépourvu d’âme, de cœur et de sensibilité, (…)quelque chose qui marche, marche, digère, gesticule et pense selon des mécanismes soigneusement calculés » Grâce à un ami rencontré dans un bastringue pendant sa jeunesse studieuse, il obtient un poste d’employé de préfecture. Il fait ses débuts journalistique dans une feuille bonapartiste « L’Ordre de Paris » en 1872. Ses début de dramaturge, une pochade pornographique, cosignée avec Maupassant, sera jouée le 19 avril 1875 chez le peintre Maurice Leloir en présence de Flaubert et de Tourgueniev, et qui fera rougir de honte, la "chaste" Valtesse de la Bigne.
Protégé d’Arthur Meyer il collaborera à tous les journaux de « l’homme au caniche ». malgré son anticléricalisme, jusqu’à « l’Affaire », ou leurs opinions divergèrent.
Il dissèqua avec une lame acérée la société de cette fin de siècle. Protecteur des impressionnistes, visionnaire, il a été un des premiers à acheter des Van Gogh en 1891. Les Iris et Les Tournesols, (vendus 240 millions de francs en 1987) pour 600 francs. medium_mirbeau tournesols.2.jpgPour ne pas subir les foudres de sa Xanthippe* de femme, il demande au père Tanguy d’aller toucher de sa part chez son éditeur Charpentier, en prenant la précaution de lui envoyer une lettre dans laquelle il lui expliqueait que ces toiles lui étaient offertes en remerciement des articles qu’il avait accordés a Vincent.medium_mirbeau les iris 02.3.jpg
Des milliers d’articles de journaux, une éphémère carrière politique, des dizaines de romans, d’innombrables pièces de théâtre, des revirements multiples ……
Après sa mort, sa veuve, avec la complicité de la girouette Gustave Hervé, fit paraître un «Testament Patriotique » ultime trahison d’Alice-Mirbeau-Xanthippe.

Voici une lettre de la veuve Tanguy adressée à Andries Bonger, frère de Johanna, la femme de Théo. Bonger avait été quand il habitait Paris l’intermédiaire entre sa sœur et les époux Tanguy (orthographe respectée : 
**Paris le 15 Février 1894
Mon cher Monsieur Bonger je vous écrit cette petite lettre pour vous avertir que mon proprietaire veut me forcer a continuer mon bail. comme vous avez que c etaient mon mari qui fesaient la couleur pour ses peintres et ni etant plus tout est mort cher monsieur si vous vouliez bien m envoyer la liste des tableaux qui sont a vous le plutot possible car cependant je ne dois rien au proprietaire mais je dois lui faire savoir que les tableaux que jaie ne m apartiennent pas

............................................................................
Mon cher Monsieur Bonger

J aimerai bien que vous veniez a Paris si sa vous étaient possible mais si non vous serez bien aimable de m envoyer la liste car de mon coté je ne l'aie pas trouvé nul part et ne sais si vous lavez remise a mon pauvre mari tant qu'a la vente des tableaux
Nous voyons toujour de temps en temps quelque curieuxqui viennent les voir mais point acheteur si vous voulez bien en faire part a madame Vanghog et dites moi ce que vous décidez ou si Monsieur Bernard père veut bien se charger de prendre la responsabilité tant qu'à moi je me débats vis a vis du propriétaire le plus que je peut mais il parait d'après les renseignement que j aie pris auprés d un homme d affaire il est en droit de me faire continuer le bail encore trois ans vue que ne connaissant pas les affaire j ai signé le bail avec mon mari.

 

Mère Tanguy.jpg
cher Monsieur Bonger 
vous savez qu'en perdant mon mari j aie tout perdu et je suis a la vieille de tomber dans la plus profonde misère car vous savez que nous n avons pas déconomie Je crois avoir pour protecteur Monsieur Octave mirbeau qui comme vous allez le voir a fait un si bel article au sujet de mon mari Dans lecho de paris car c'est trés genti de sa part et je vous envoie le journal pour que vous en preniez lecture jaie eue l'honneur d'avoir eue la visite de Madame Mirbeau et elle m a promis que son mari s'interresserai a moi Je vous pris de croire monsieur que j aie beaucoup de chargrin et que je perd bien mes forces mais heureusement que jaie mes enfants avec moi dont jen aie pas a me plaindre je suis toujours moins seul cher Monsieur a bientot le plaisir De vous voir ou sinon une réponse le plutot possible bien des choses a votre dame ainsi qua madame Vangohg. je ne lui ait pas écrit vue que je naie pas son adresse recevez Mr mesrespect bien sincère votre toute Devouée Veuve Tanguy 9 rue Clauzel.
*Xanthippe était le surnom donné par Vincent à l'épouse du père Tanguy. Faisant référence à la femme de Socrate qui avait la réputation d’être une mégère

SOURCES :
La formidable biographie de Mirbeau :
*Jean-François Nivet et Pierre Michel : Octave Mirbeau, L’imprécateur au cœur fidèle, librairie Séguier, Paris 1990
L’Écho de Paris, 31 mars 1891
L’Écho de Paris 13 février 1894 : chronique nécrologique du père Tanguy

 

Avec l'autorisation de Pierre Michel.
**Don du musée Van Gogh d’Amsterdam
Archives personnelles

*Une lettre de Julien Tanguy à Johanna me laisse supposer qu'il s'agissait peut-être de 600 francs par tableaux ? :

 

 

"Paris le 31 Janvier 1892

Ma chére Madame Van Gogh,

Je vous prierai de vouloir bien mexcuser du grand retard que jaie mis à répondre à votre lettre mais c'est que nous avons été sur le point de vendre un tableaux, mais comme je fait tout mon possible de les faire augmenter maintenant

je les fait 600 franc et alors on les trouve un peu trop cher

jusquà présent tous ceux que nous avons vandu cetaient de

trois à quatre cent franc chaque du reste Monsieur Bonger

a du vous le dire car c'est à luidont jaie rendu tout mes compte chère Madame maintenant je vouderai bien que vous me donniez un petit mot davis pour ma gouverne. Si je dois accepter un prix dan dessous de 600 comme je le demande maintenant Comme vous devez savoir par Mr. Bonger ils men reste encore Sept Je pense Madame que vous nignorez pas que je ferai tout mon possible pour les vendre le plus cher. dont je pourai. Je vous dirai que tout le monde me demande des dessin de Vincent et je nen ait pas du tout.Si vous jugez à propos de men envoyer quelque uns cela me fera bien plaisir et de

men fixer le prix de chaque.Je vous prierai Madame de

vouloir bien presenter tout mes respect à Monsieur et

Madame Bonger et dembrasser  le petit bebe pour nous en

attendant le plaisir de recevoir de vos nouvelles Recevez Madame nos sinceres salutations et comptez toujours sur notre bonne amitié.

Julien Tanguy."

Orthographe respectée, cette lettre a certainement été dictée par Tanguy à sa fille Mathilde, seule de la famille sachant lire et écrire.

mise à jour le 24/10/2010

Pierre MICHEL
> Société Octave Mirbeau
> 10 bis rue André Gautier
> 49000 - ANGERS
> 02 41 66 84 64
> michel.mirbeau@free.fr
> http://mirbeau.asso.fr/
> http://www.mirbeau.org/
> http://michelmirbeau.blogspot.com/
> http://michel.mirbeau.perso.sfr.fr/
> http://www.scribd.com/groups/view/5552-mirbeau

25/09/2010

Agostina Ségatori, la Femme au Tambourin....

Par Bernard Vassor

cOROT bACCANTE AU TAMBOURIN.jpg
Cette toile de Corot lors d'un voyage en Italie vers 1865, est intitulée "la Bacchante au tambourin"

segatori COROT.jpg

Sachant comment on se comporte
De sa main célèbre à Capri,
Joyeuse en ouvrira la porte.

Agostina Ségatori (Ancone, 1841-1910 ?), surnommée «l’Italienne», etait un modèle professionnel qui avait posé pour Manet, Corot, Léon Gérôme, et Vincent Van Gogh (au Café du Tambourin, musée Van Gogh Amsterdam).
Le portrait réalisé par Manet qui se trouve aujourd’hui dans une collection privée new-yorkaise,
fut vendu par le marchand Alphonse Portier à Alexandre Cassatt, le frère de Mary. Le tableau de Corot Portrait d’Agostina est daté de 1866 lors de son voyage en Italie. Nous avons beaucoup plus tôt, du même, vers 1860, « la Femme au tambourin ».
La patronne de ces lieux et les charmantes hôtesses accueillaient la clientèle en costume folklorique. Une exposition de peintures organisée pour l’occasion furent vendue aux enchères, on y voiyait des œuvres de Edouard Dantan, Léon Gérôme, Bernard , de Pille et quelques autres peintres dont nous avons aujourd’hui oublié les noms. Le mobilier,(tables chaises éléments du bar) est uniquement composé de tambourins ornés par différents artistes dont Gauguin (fleurs et feuillage et fruits) Norbert GoeneuteLudovic Némo [2], Todde, etc.
Vincent Van Gogh y organisa une exposition de crépons japonais qui, selon Vincent lui-même, a été un désastre. Puis, avec ses amis Toulouse-Lautrec Gauguin et son « copain » Emile Bernard, Louis Anquetin, un accrochage eut un peu plus de succès, car Bernard et Anquetin purent y vendre leur premier tableau.
« Ce fut vers cette époque que Vincent fréquenta une taverne qui avait nom le Tambourin et que tenait une fort belle italienne, ancien modèle, étalant dans un comptoir bien à elle ses charmes sains et imposants.». Selon Emile Bernard, Vincent avait conduit le père Tanguy dans cet établissement : « ce qui donnait beaucoup d’inquiétudes à la brave mère Tanguy, qui ne pouvait s’imaginer les raisons enfantines et même innocentes de ses escapades. Vincent, selon un contrat de quelques toiles par semaine, mangeait au Tambourin (...) Cela dura plusieurs mois, puis l’établissement périclita, fut vendu, et toutes ces peintures mises en tas furent adjugées pour une somme dérisoire"

Le père Tanguy.
(...) Vincent étant parti pour Arles et le pèreTanguy se trouvant seul, visité seulement de temps en temps par de rares clients, la belle Italienne du Tambourin tomba dans une grande gêne. Alors Tanguy la recueillit, ce qui donna lieu à bien des médisances.(...) »
Faut-il croire Ambroise Vollard ? quand il raconte dans Les Souvenirs d’un marchand de tableaux :
« Un jour, passant sur le boulevard de Clichy, la curiosité me fit entrer dans un petit restaurant qui portait l’enseigne « Au Tambourin », en même temps que moi était entré un individu qui demanda à la patronne : Vincent est arrivé ? Il est parti il y a une minute. Il était venu accrocher ce tableau des Tournesols, puis il est sorti aussitôt" !!! Sachant que Vollard, fraîchement débarqué à Montmartre situe cette anecdote en 1889, or, le Tambourin était fermé depuis près de deux ans.

Le cabaret redevint le "Café de la Butte" puis, en 1893, prit le nom de Cabaret des Quat’Z’Arts.

Tambourin boul de Clichy hauteur.jpg
Sur ce dessin publicitaire inédit, une erreur à signaler :
60 au lieu de 62 boulevard de Clichy.
.........
Dans une lettre, le 30 août 1922, le peintre Adolphe Albert, client occasionnel des lieux, répondant à une demande de renseignements donne les indications suivantes:
"Tout ce dont je me souviens, c'est qu'on disait à l'époque la Ségatori la maîtresse de Rav..t (illisible).
Le vieux peintre Pills était un assidu de ce cabaret. Il s'intitulait en riant "le maquereau de la boite"
Il était furieux lorsqu'on crachait dans les bottes de postillon qui servaient de porte-parapluie, puisqu'elles lui appartenaient."

Légende de la composition :
En-tête de l’album d’estampes japonaises ayant appartenu à Vincent (d'après Gachet).
Description de la « nature morte » prêtée par Paul Gachet en 1951 au Louvre :
Cadre avec crêpons japonais ayant appartenu à Vincent montés par Gachet fils, qui les tenait de Théo, sur un fond doré orné d’une inscription en japonais qui signifie qu’ils se trouvaient dans la chambre de Vincent à Auvers en 1890.
Affiche 3 couleurs du tambourin rue de Richelieu par Chéret (OD32) 3 tubes Tasset et Lhote, et un tube Tanguy (OD31) palette pour Mlle Gachet au piano
Un verre déjà utilisé par Cézanne un vase en grés japonais : nature morte, Roses et Anémones
Bambous taillés utilisés par Vincent.
Un tambourin de chez Agostina signé H.TODE 1886
Le livre est : La Fille Elisa (Goncourt)

Gachet composition hauteur.jpg

.......
Sources :
Archives Van Gogh muséum
Archives de Paris
Michael Pakenham, coçmmissaire du catalogue de l’exposition Gachet au Grand Palais, janvier-avril 1999
Emile Bernard, article du Mercure de France, 16 décembre 1908
André Roussard, dictionnaire des lieux à Montmartre, éditions André Roussard Paris 2001
Marcel Cerf Maxime Lisbonne, le d’Artagnan de la Commune, éditions du Panorama (Suisse) 1967
Article Bernard Vassor dans : Les Montmartrois, ed André Roussard Paris © 2004
Mise à jour le 5 septembre 2009
Mise à jour le 25/10/2010

. A SUIVRE

 

23/08/2010

L'enterrement de Vincent van Gogh à Auvers-sur-Oise

Dominique-Charles Janssens, président fondateur de l'Institut van Gogh, qu'il en soit chaleureusement, remercié, m'a fait l'honneur de la communication (de l'Institut van Gogh) suivante :

Auberge Ravoux – Auvers-sur-Oise

29 Juillet 1890 – 29 Juillet 2010

120ème anniversaire de la mort de Vincent van Gogh à l’Auberge Ravoux

Comme l’indique le faire-part du décès de Vincent van Gogh ci-après, un service religieux était programmé le mercredi 30 juillet, lendemain de sa mort,  à 14h30 à l’Eglise Notre Dame d’Auvers-sur-Oise.

Ce service religieux fut annulé lorsque le curé de l’Eglise Notre Dame d’Auvers sur Oise apprit que Vincent van Gogh s’était suicidé, ce qui explique la rayure du lieu de recueillement sur le faire-part.

De ce fait, le cercueil fut exposé dans l’arrière salle du Café de la Mairie, plus connu sous le nom de « Chez Ravoux », où le peintre logeait.

http://www.maisondevangogh.fr/

faire part van gogh 02.jpg

La description de ce jour de deuil est bien détaillée dans une lettre ci-après qu’Emile Bernard a adressée quelques jours après l’enterrement de Van Gogh au critique d’art Albert Aurier .

Lettre du 2 août 1890

Le peintre Emile Bernard décrit au critique d’art, Albert Aurier, l’enterrement de Van Gogh

(transcription intégrale)

Mon cher Aurier

Votre absence de Paris a dû vous priver d'une affreuse nouvelle que je ne puis différer pourtant de vous apprendre.

Notre cher ami Vincent est mort depuis quatre jours.

Je pense que vous avez deviné déjà qu'il s'est tué lui-même.

En effet dimanche soir il est parti dans la campagne d'Auvers il a déposé son chevalet contre une meule et il est allé se tirer un coup de revolver derrière le château. Sous la violence du choc (la balle avait passé sous le cœur) il est tombé, mais il s'est relevé, et consécutivement trois fois, pour rentrer à l'auberge où il habitait (Ravoux, place de la Mairie) sans rien dire à qui que ce soit de son mal. Enfin lundi soir il expirait en fumant sa pipe qu'il n'avait pas voulu quitter et en expliquant que son suicide était absolument calculé et voulu en toute lucidité. Un fait assez caractéristique que l'on m'a rapporté touchant sa volonté de disparaître est: "C'est à refaire alors" quand le docteur Gachet lui disait qu'il espérait encore le sauver, mais ce n'était hélas plus possible...

Hier, mercredi 30 juillet j'arrivais à Auvers vers 10 heures Théodore van Gogh son frère était là avec le docteur Gachet Tanguy aussi (il était là depuis 9 heures). Laval Charles m'accompagnait. Déjà la bière était close j'arrivais trop tard pour le revoir lui qui m'avait quitté il y a quatre ans si plein d'espoirs de toutes sortes... L'aubergiste nous raconte tous les détails de l'accident, la visite impudente des gendarmes qui sont venus jusqu'à son lit lui faire des reproches d'un acte dont il était le seul responsable.. etc ...

Sur les murs de la salle où le corps était exposé toutes ses toiles dernières étaient clouées lui faisant comme une auréole et rendant par l'éclat du génie qui s'en dégageait, cette mort plus pénible encore aux artistes. Sur la bière un simple drap blanc puis des fleurs en quantité, des soleils qu'il aimait tant, des dahlias jaunes, des fleurs jaunes partout. C'était sa couleur favorite s'il vous en souvient, symbole de la lumière qu'il rêvait dans les cœurs comme dans les œuvres.

Près de là aussi son chevalet son pliant, et ses pinceaux avaient été posés devant le cercueil à terre.

Beaucoup de personnes arrivaient des artistes surtout parmi lesquels je reconnais Lucien Pissarro et Lauzert les autres me sont inconnus, viennent aussi des personnes du pays qui l'avaient un peu connu -vu- une ou deux fois et qui l'aimaient - car il était si bon, si humain.

Nous voilà réunis autour de cette bière qui cache un ami dans le plus grand silence. Je regarde les études: une très belle page souffrante interprétée d'après Delacroix La vierge et Jésus. Des galériens qui tournent dans une haute prison - toile d'après Doré d'une férocité terrible de symbole pour sa fin. Pour lui la vie n'était-elle pas cette prison haute de murs si hauts, si hauts...et ces gens tournant sans cesse dans cette cuve n'étaient-ils pas les pauvres artistes, les pauvres maudits marchands sous le fouet du Destin...

A trois heures on lève le corps. Ce sont des amis qui le porte jusqu'au corbillard. Quelques personnes pleurent dans l'assemblée. Théodore van Gogh qui adorait son frère, qui l'avait toujours soutenu dans sa lutte pour l'art et l'indépendance ne cesse de sangloter douloureusement ....

Dehors il faisait un soleil atroce nous montons les côtes d'Auvers en parlant de lui, de la poussée hardie qu'il a donné à l'art, des grands projets qu'il avait toujours en tête, du bien qu'il a fait à chacun de nous.

Nous arrivons au cimetière, un petit cimetière neuf émaillé de pierres neuves. C'est sur la butte dominant les moissons sous le grand ciel bleu qu'il aurait encore aimé..peut-être.

Puis on le descend dans la fosse....

Qui n'aurait pu pleurer en ce moment..cette journée était trop faite pour lui pour qu'on ne songea qu'il y aurait vécu heureux encore..

Le Docteur Gachet (lequel est grand amateur d'art et possède une des belles collections impressionnistes d'aujourd'hui, artiste lui même) veut dire quelques paroles qui consacreront la vie de Vincent mais il pleure lui aussi tellement qu'il ne peut que lui faire un adieu fort embrouillé... (le plus beau, n'est ce pas)

Il retrace brièvement les efforts de Vincent, en indique le but sublime et la sympathie immense qu'il avait pour lui (qu'il connaissait depuis peu). Ce fut, dit-il un honnête homme et un grand artiste, il n'avait que deux buts, l'humanité et l'art. C'est l'art qu'il chérissait au dessus de tout qui le fera vivre encore.

Puis nous rentrons. Théodore van Gogh est brisé de chagrin, chacun des assistants très émus se retire dans la campagne, d'autres regagnent la gare.

Laval et moi revenons chez Ravoux et l'on cause de lui...

Mais en voilà bien assez mon cher Aurier, bien assez n'est ce pas de cette triste journée. Vous savez combien je l'aimais et vous vous doutez de ce que j'ai pu pleurer. Ne l'oubliez donc pas et tachez, vous son critique, d'en dire encore quelques mots pour que tous sachent que son enterrement fut une apothéose vraiment digne de son grand cœur et de son grand talent.

Tout à vous de cœur

Bernard

22/08/2010

Auvers-sur-Oise et quelques peintres


PAR BERNARD VASSOR

ddec5446c81e39e71905c353e7aae0e3.jpg

« Auvers, c’est gravement beau »

Vincent van Gogh (Lettre à Théo)

On aimerait que les vers suivant de François Villon ne soient pas apocryphes :

Je suis Françoys, ce dont me poyse,
Nommé Corbueil an mon surnom,
Natif d’Auvers emprès Ponthoise,
Et du commun nommé Villon.
.

En 1633 un banquier italien du nom de Lioni  se fit construire un pavillon qui est à l’origine du château actuel.. A la veille de la révolution, il y avait 1550 habitants. Certains historiens mentionnent le séjour de Bernardin de Saint-Pierre à Auvers ???

En 1814 et 1815, Auvers, comme Montmartre, subit l'occupation Russe et Prussienne. L'inauguration du chemin de fer eut lieu en 1846. Le nouveau cimetière recueillit les ossements de celui qui se trouvait près de l'église, et a été inauguré le 8 décembre 1859. la mairie en 1862. En 1860, Daubigny annonçait à un ami qu’il avait acheté à Auvers : « un terrain de soixante perches, tout couvert de haricots et sur lequel je planterai quelques gigots si vous venez m’y voir, sur lequel on est en train de bâtir un atelier de 8 mètres sur 6. (…) Le père Corot a trouvé Auvers très beau, et m’a bien engagé à m’y fixer ». C’est le peintre architecte Oudinot qui fut chargé de la construction. Daubigny , qui avait vécu étant en nourrice chez la mère Bazot à Valmondois, connaissait déjà parfaitement la région. Il vint s’y reposer chez elle bien plus tard, dans « le pays le plus varié de lignes que je connaisse des environs de Paris » Lorsqu’il venait passer des vacances d’été, il habitait une petite maison en haut de la ruelle des Callepont, près de l’église* à côté du café de la Station, tenu par un nommé Partois où se réunissaient les Daubigny père et fils, Daumier, Oudinot Léonide Bourges et Penel un graveur. De temps en temps des amis venaient les visiter, il y avait : HarpignieJules Dupré, le très zolien Guillemet et Charles Jacque le graveur. C’est en 1873 que Daubigny s’établit définitivement à Auvers sous l’amicale pression de Pissarro, et de Guillaumin. C’est cette année là (semble-t-il) que Cézanne fit ses premières tentatives d’exécution d’estampes chez le docteur Gachet encouragé par Camille Pissarro, Eugène Murer et Guillaumin. Le « pâtissier » Murer s’était fait construire une maison baptisée « le Castel ». Il reçu chez lui Vignon, Renoir et Guillaumin. Parmi les artistes du pays (dont on retrouve pour certains les noms sur les tombes du petit cimetière d’Auvers) nous retrouvons mademoiselle Léonide Bourges, Delpy, Martinez, le graveur cubain, et Felix Buhot. Parmi les artistes étrangers, nous pouvons nommer : le Hollandais Anton Hirshig, (celui qui vint à Paris prévenir Théo de la blessure de Vincent), et qui vivait à l'auberge Ravoux. Walpoole Broocke l’Australien et une colonie d'artistes américains.

Le jour des obsèques de Vincent, Camille Pissarro adressa une letrre à Théo le priant de l'excuser, des obligations le retenant chez lui.

Victor Vignon, l'ami de Théo et de Vincent  adressa à Théo la missive suivante :

 

Lettre manuscrite de Vitor Vignon àThéo, obsèques Vincent.jpg
En voici la traduction
Lettre Victor Vignon , obsèques Vincent.jpg
LEONIDE BOURGES pierre tombale.jpg

 

.....................................

 

f2c6e35908654f179b84d78fae5179c0.jpg

Devant l'auberge Ravoux, notre ami le docteur Michael Pakenham**, parlant à une inconnue.
.................................
Dans le bas de la rue Boucher, une dame Lecomte avait aménagé une vieille grange en atelier qui fut ensuite occupé après la mort de celle-ci par Emile Boggio. Tous les deux reposent au cimetière d’Auvers. Norbert et Charles Goeneute y avaient loué la maison du graveur Martinez, ils y imprimèrent de nombreuses gravures..
Ils sont ihumés au cimetière d'Auvers

Germain Bazin, Albert ChâteletVan gogh et les peintres d’Auvers, éditions des Musées Nationaux 1954.

Michael PAKENHAM, fut le chercheur qui obtint l'amitié de Gachet fils, et grâce à son témoignage et à ses recherches nous en apprit beaucoup sur Van Gogh et le docteur Gachet.

 

Auberge Ravoux GROUPE.jpg

Article du 26/11/2007, mis à jour le 20 août 2010

A suivre

 

11/07/2010

Celui qui dit NON ! à Vincent van Gogh : Charles Angrand

Par Bernard Vassor

Angrand Maison cadre.jpg

Charles Angrand (1854-1926) a vu le jour dans un petit village de Normandie, à Criquetot-en-Caux.  C'est à l'atelier Cormon, puis chez le père Tanguy, que Charles Angrand fit la connaisance de Vincent. Après sa rencontre avec Seurat qu'il accompagnait dans ses déplacements à Asnières et Courbevoie, Charles Angrand( 1854-1926) va porter à la perfection la technique de division des touches et  du mélange optique.

Ami de Aman-Jean, Camille Pissarro, Armand Séguin, d'Adolphe Albert, Paul Adam, Gustave Kahn, Félix Fénéon, ils se réunissaient chez Signac boulevard de Clichy. Il fut un des principaux peintre du groupe néo-impressionniste. Sa première exposition parisienne date de décembre 1884 au salon des Artistes indépendants 45 boulevard des Batignolles.
Je l'ai classé abusivement dans "les amis de Vincent" pour la simple raison que il avait refusé d'échanger une de ses toiles contre une de Vincent van Gogh !!!
C'est Charles Angrand lui-même qui raconte à Coquiot que Vincent avait vu sa toile "Les poules dans la basse-cour" ou plutôt "Jeune fille aux poules"en dépôt chez le père Tanguy, et qu'il (Vincent) avait été attiré par "sa lourdeur de pâte". Ils  eurent une discussion dans le "café du Théâtre", boulevard des Batignolles, qui n'aboutit pas. Angrand, les néo-impressionnistes Paris 1970
b0c362290af3dc4e1f8a59ae7c4699d5.jpg
A l'île de la Grande-Jatte, qu'un certain maire de Neuilly a fait transformer miraculeusement en résidences de luxe !
Lire les mises à jour dans l'article original
Mise à jour le 12/07/2010 :
Cest le 20 octobre 1886, que Charles Angrand rencontra Vincent qui lui demanda d'échanger le tableau intitulé "Jeune fille aux poules" qui était exposé chez Tanguy. Vincent dans une lettre datée du 25 octobre, réitère son offre en ces termes : "Monsieur, j'en ai parlé à  M. Boggs* de l'entrevue que j'ai eue avec vous et si vous aimeriez faire un échange avec lui, allez-y ardemment. Moi-même, je me suis recommandé pour un échange, j'ai justement deux vues du Moulin de la Galette dont je pourrait disposer. Espérant vous voir un de ces jours, je vous serre la main.-Vincent- Allez donc voir mon frère (chez Goupil & C. boulevard Montmartre) il y a en ce moment un très beau Degas. J'ai encore revu chez Tanguy votre  "Jeune fille aux poules", c'et justement cette étude là que j'aimerais vous échanger"
Angrand refusa l'échange. Ses héritiers durent le maudire !!
Angrand l'accident cadre.jpg
*Franck Myers Boggs (1855-1926) peintre américain, il suivit les les cours de Gérome à l'Académie des Beaux-Arts de Paris.

24/05/2010

L'appartement de Théo van Gogh 54 rue Lepic

Par Bernard Vassor

Vue de la fenêtre actuelle rue Lepic.jpg
Archives B.V.
Dans ce minuscule appartement, se trouvait une petite entrée, une pièce de séjour donnant rue Lepic , puis toujours rue Lepic la chambre de
Théo par laquelle il fallait passer pour se rendre dans la chambre de Vincent qui nous a donné plusieurs vues sur le Montmartre de 1887. Les pièces à l'avant ne mesuraient pas plus de 2,50m sur 3m environ. Le décalage que nous pouvons constater entre les deux tableaux de Vincent est dû au décalage de point de vue des deux pièces différentes. J'avais eu l'occasion de  visiter en compagnie d'un conservateur du musée d'Amsterdam, et fait remarquer l'impossibilité des explications fournies par les catalogues d'expositions qui indiquent tous que "nous apercevons au moins les tours de Notre-Dame".
Bien que la vue aujourd'hui soit obstruée par la construction d'un immeuble rue Joseph de Maistre, néanmoins, l'orientation de l'appartement interdit totalement que l'on puisse apercevoir ces tours qui se trouvent au sud par rapport à cette orientation. Ma conclusion est que ces tours de style mauresque que nous voyons représentées, sont celles du Trocadero construites par Davioux en 1878 pour l'exposition Universelle. Elle ont été détruites en 1933 pour l'exposition coloniale.
J'avais à l'époque envoyé au musée d'Orsay une disquette et un texte à Anne Distel, responsable du catalogue van Gogh. Aucune suite n'a été donnée, et l'on continue depuis à énoncer les mêmes erreurs.
Vous pouvez prendre un plan de Paris, marquer d'une croix le 54 de la rue Lepic, de situer la cathédrale N.D. et constater que même en se penchant beaucoup à la fenêtre et en se tordant le cou, vous n'aurez aucune chance de voire même en rêve les gargouilles de Notre-Dame....avec un téléscope peut-être vu de la lune ?
RUE LEPIC TOURS TROCADERO 05.jpg
Huile sur carton 1887.

06/12/2009

Le Docteur Gachet et "La Société des Eclectiques" suite

Par Bernard Vassor

GACHET SACRE COEUR sépia jpeg.jpg
projet de basilique du Sacré-Coeur.
GACHET SACRE COEUR detail.jpg
Agrandissement de la conclusion du président de séance.
........
Petit résumé de la biographie du docteur Gachet à cette époque.
Pendant le siège de Paris, il entre dans la Garde nationale de la dixième légion, au neuvième bataillon. Il est nommé aide-major à l'ambulance Saint-Martin, et une carte-brassard affichée dans la maison musée d'Auvers-sur-Oise indique qu'il officie à "l'ambulance du Grand-Orient" 16 rue Cadet. Or, sur les archives consultées, un opuscule mentionne tous les médecins ayant été présents, le docteur Gachet n'y figure pas, étant de plus hors de portée de la dixième légion, l'ambulance du Grand-Orient dépendant de la 9° légion, non pas bataillon, d'ou vient la confusiion. Pendant la Commune de Paris, il fut requis pour autopsier les ossements de cadavres retrouvés à l'église Saint-Laurent (une histoire rocambolesque que j'ai déjà racontée) Gachet se fait tirer l'oreille, puis sur injonction comminatoire, on lui adjoint un aide, maçon de son état !!!! La fin de la Commune de Paris, mit fin à ces élucubrations. Ses convictions communardes pâlirent quelque peu, lorsque l'on apprit que Dubail, le maire du 10° arrondissement revenu de Versailles où il s'était réfugié, lui adressa des remerciements et félicitations "pour services rendus" (chacun sait ce que cela signifie) et il a été proposé pour la Légion d'Honneur.
Il achète la maison d'Auvers le 9 avril 1872. La veille, Aglaüs Bouvenne avais fondé la Société des Eclectiques, à laquelle Gachet adhèrera l'année suivante le 5 novempbre 1873 présenté par Félix Régamey. Le 31  août le maire du X°, demande pour lui les palmes académiques qui lui sont refusées une première fois. Une seconde tentative fut aussi infructueuse. (Article écrit en compagnie de Jeannine Christophe dans le bulletin de la Société Historique du X° arrondissement)
A suivre.......

26/11/2009

Le Docteur Gachet et "La Société des Eclectiques"

Par Bernard Vassor

gachet homme à la pipe 05.jpg

Eau-forte du docteur Gachet prétendument réalisé par Vincent van Gogh le 25 mai 1890, n'ayant aucun lien avec "les Éclectiques"*

Archives du musée de Montmartre :
Le musée de Montmartre possède un trésor inestimable, la réunion complète des articles de la Société, ornés d'eaux-fortes des participants qui occupaient le fauteuil la présidence des séances à tour de rôle. Une réunion de six volumes in 4° "à l'italienne" sur papier à la cuve reliés résume les trente années d'activité des Eclectiques. Le tirage a été limité au nombre de sociétaires, c'est à dire à 25 exemplaires, le surplus ayant été détruit. C'est l'exemplaire, don du docteur Gachet qui étant membre de la Société du Vieux Montmartre (que la mairie de Paris, propriétaire, veut faire disparaître pour vendre les terrains et les locaux au"secteur privé"). La Société des Eclectiques fut fondée le 8 avril 1872 par des aquafortistes et des poètes, elle poursuivit ses activités pendant trente ans jusqu'en 1902. Les réunions ou "Diners" avaient lieu le premier dimanche de chaque mois. Paul Gachet ne fut coopté que l'année suivante, le 3 novembre 1873. Ses parrains étaient le Président Aglaüs dit Bouvenne, membre de la Société Française d'Archéologie et Alexis Martin historiographe, poète, amoureux de la Vénus de Milo" le premier secrétaire. Le docteur Gachet était domicilié 78 rue du Faubourg Saint-Denis.
Après la mort de sa femme en 1875, il installera, une presse à Auvers, et dit-on, une seconde dans son appartement parisien (m'a fait remarquer Benoit Landais)
Les réunions eurent lieu dans différents restaurants : Chez Deluc 68 rue de Seine, Chez Lafite 5 rue Taranne (disparue lors du percement du boulevard Saint-Germain) ches Deshays rue de Saint-Mandé à l'angle du cours de Vincennes, chez Blot.
Ces rencontres amicales ressemblaient, d'après les comptes rendus de séances, plus à des assemblées de potaches anticléricaux et irrévérencieux qu'autre chose, malgré la présence d'Emile Bin qui devint maire de Montmartre après Clemenceau, puis fut destitué pour avoir peint un portrait du général Boulanger. Le disciple et élève de Bin, Paul-Joseph Blanc, inventeur et dessinateur du "timbre au type Blanc" sans valeur faciale (musée de la Poste) qui lui resta fidèle après sa disgrâce.
Dans cette joyeuse compagnie, il y avait le sculpteur Guillemin, le libraire Voisin, le journaliste écrivain Ernest d'Hervilly, Charles Asselineau que l'on ne présente pas, le plus grand illustrateur de son temps Félix Régamey,
A SUIVRE....
....................
Dans un de ses ouvrages, Benoit Landais démonte avec précision la supercherie, et révèle la véritable personne, élève du docteur responsable de la gravure.  C'est à la suite de nombreuses péripéties que l'enquête de Benoit Landais, a découvert le pot aux roses, où l'on découvre que sur le fameux dessin du portrait de Gachet, celui-ci avait les mains....du père Tanguy !!!!
Histoire à suivre......
Je dois ajouter que Benoit Landais a toujours témoigné dans ses écrits, une certaine affection pour Julien Tanguy, il m'a en outre ouvert des pistes et renseigné dans certaines recherches "Autour du Père Tanguy"
Benoit Landais, La Folie Gachet, des Van Gogh d'outre-tombe, Les Impressions nouvelles, Janvier 20009
ISBN 978-2-87449-062-0
Il m'en a accordé la primauté, qu'il en soit chaleureusement remercié.

 

06/09/2009

Un cabaret éphémère : "Le Tambourin" du 62 boulevard de Clichy

 Par Bernard Vassor

segatori COROT.jpg

Sachant comment on se comporte
De sa main célèbre à Capri,
Joyeuse en ouvrira la porte.

Agostina Ségatori (Ancone, 1841-1910 ?), surnommée «l’Italienne», etait un modèle professionnel qui avait posé pour Manet, Corot, Léon Gérôme, et Vincent Van Gogh (au Café du Tambourin, musée Van Gogh Amsterdam).
Le portrait réalisé par Manet qui se trouve aujourd’hui dans une collection privée new-yorkaise,
fut vendu par le marchand Alphonse Portier à Alexandre Cassatt, le frère de Mary. Le tableau de Corot Portrait d’Agostina est daté de 1866 lors de son voyage en Italie. Nous avons beaucoup plus tôt, du même, vers 1860, « la Femme au tambourin ».
La patronne de ces lieux et les charmantes hôtesses accueillaient la clientèle en costume folklorique. Une exposition de peintures organisée pour l’occasion furent vendue aux enchères, on y voiyait des œuvres de Edouard Dantan, Léon Gérôme, Bernard , de Pille et quelques autres peintres dont nous avons aujourd’hui oublié les noms. Le mobilier,(tables chaises éléments du bar) est uniquement composé de tambourins ornés par différents artistes dont Gauguin (fleurs et feuillage et fruits) Norbert Goeneute, Ludovic Némo [2], Todde, etc.
Vincent Van Gogh y organisa une exposition de crépons japonais qui, selon Vincent lui-même, a été un désastre. Puis, avec ses amis Toulouse-Lautrec Gauguin et son « copain » Emile Bernard, Louis Anquetin, un accrochage eut un peu plus de succès, car Bernard et Anquetin purent y vendre leur premier tableau.
« Ce fut vers cette époque que Vincent fréquenta une taverne qui avait nom le Tambourin et que tenait une fort belle italienne, ancien modèle, étalant dans un comptoir bien à elle ses charmes sains et imposants.». Selon Emile Bernard, Vincent avait conduit le père Tanguy dans cet établissement : « ce qui donnait beaucoup d’inquiétudes à la brave mère Tanguy, qui ne pouvait s’imaginer les raisons enfantines et même innocentes de ses escapades. Vincent, selon un contrat de quelques toiles par semaine, mangeait au Tambourin (...) Cela dura plusieurs mois, puis l’établissement périclita, fut vendu, et toutes ces peintures mises en tas furent adjugées pour une somme dérisoire"

Le père Tanguy.
(...) Vincent étant parti pour Arles et le pèreTanguy se trouvant seul, visité seulement de temps en temps par de rares clients, la belle Italienne du Tambourin tomba dans une grande gêne. Alors Tanguy la recueillit, ce qui donna lieu à bien des médisances.(...) »
Faut-il croire Ambroise Vollard ? quand il raconte dans Les Souvenirs d’un marchand de tableaux :
« Un jour, passant sur le boulevard de Clichy, la curiosité me fit entrer dans un petit restaurant qui portait l’enseigne « Au Tambourin », en même temps que moi était entré un individu qui demanda à la patronne : Vincent est arrivé ? Il est parti il y a une minute. Il était venu accrocher ce tableau des Tournesols, puis il est sorti aussitôt" !!! Sachant que Vollard, fraîchement débarqué à Montmartre situe cette anecdote en 1889, or, le Tambourin était fermé depuis près de deux ans.

Le cabaret reprit son nom de "Café de la Butte" puis, en 1893, prit le nom de Cabaret des Quat’Z’Arts.

Tambourin boul de Clichy hauteur.jpg
Sur ce dessin publicitaire inédit, une erreur à signaler :
60 au lieu de 62 boulevard de Clichy.
.........
Dans une lettre, le 30 août 1922, le peintre Adolphe Albert, client occasionnel des lieux, répondant à une demande de renseignements donne les indications suivantes:
"Tout ce dont je me souviens, c'est qu'on disait à l'époque la Ségatori la maîtresse de Rav..t (illisible).
Le vieux peintre Pills était un assidu de ce cabaret. Il s'intitulait en riant "le maquereau de la boite"
Il était furieux lorsqu'on crachait dans les bottes de postillon qui servaient de porte-parapluie, puisqu'elles lui appartenaient."
Gachet composition hauteur.jpg
Légende de la composition :
En-tête de l’album d’estampes japonaises ayant appartenu à Vincent.
Description de la « nature morte » prêtée par Paul Gachet en 1951 au Louvre :
Cadre avec crêpons japonais ayant appartenu à Vincent montés par Gachet fils, qui les tenait de Théo, sur un fond doré orné d’une inscription en japonais qui signifie qu’ils se trouvaient dans la chambre de Vincent à Auvers en 1890.
Affiche 3 couleurs du tambourin rue de Richelieu par Chéret (OD32) 3 tubes Tasset et Lhote, et Tanguy (OD31) palette pour Mlle Gachet au piano
Un verre déjà utilisé par Cézanne un vase en grés japonais : nature morte, Roses et Anémones
Bambous taillés utilisés par Vincent.
Un tambourin de chez Agostina signé H.TODE 1886
Le livre est : La Fille Elisa (Goncourt)
.......
Sources :
Archives Van Gogh muséum
Archives de Paris
Michael Pakenham, catalogue de l’exposition du Grand Palais, janvier-avril 1999
Emile Bernard, article du Mercure de France, 16 décembre 1908
André Roussard, dictionnaire des lieux à Montmartre, éditions André Roussard Paris 2001
Marcel Cerf Maxime Lisbonne, le d’Artagnan de la Commune, éditions du Panorama (Suisse) 1967
Article Bernard Vassor dans : Les Montmartrois, ed André Roussard Paris © 2004
Mise à jour le 5 septembre 2009
Les recherches ne sont pas terminées...... A SUIVRE

20/08/2009

Julien Tanguy, garde national à Montmartre pendant le siège de Paris et la Commune, suivi de : Vincent van Gogh "reporter d'images"

Par Bernard Vassor
Le père Tanguy et la Commune.
Troisième partie : "La sortie à Asnières le 16 avril 1871"
histoire d'un trente sous 1870 1871.jpg
Après la défaite de Sedan, Julien Tanguy fut l'un des premiers (numéro 16 sur le registre d'enrôlement) à s'engager pour la défense de Paris dans la première compagnie du 61° bataillon de la Garde nationale qui était basé au sommet de Montmartre au 6 rue de la Fontenelle, anciennement rue des Rosiers, aujourd'hui rue du Chevalier de la Barre.
Il était avec sa femme depuis 1867 concierge de l'Hôtel Demarne au 10 rue Cortot. C'est là qu'il avait établi son atelier dans le fond de sa minuscule loge où il broyait les pigments et mettait en tubes d'étain ses couleurs qu'il allait vendre dans les lieux fréquentés par les impressionnistes. Mais depuis la guerre et le siège de Paris, les peintres avaient disparu des berges de la Seine. Certains s'étaient engagés dans l'armée, d'autres étaient partis en province ou à l'étranger.
De son poste en haut de la Butte, il a été aux premières loges pour assister à tous les évènements qui ont marqué l'histoire. De l'envahissement de la place Saint-Pierre par Nadar pour créer la première compagnie de ballons monté, de la création de la première compagnie aéropostale par Duruof qui fit le 23 septembre son premier et dernier voyage sur le "Neptune", le départ de Gambetta sur "l'Armand Barbès", le déclenchement de la Commune le 18 mars 1871 etc...
Le 16 avril 1871, le château de Bécon ayant été violemment investi par les forces versaillaises, il fut décidé que les 61°, 132°, 164°,  32° bataillons devraient se rendre à Asnières pour repousser l'ennemi. Les gardes nationaux partirent de Montmartre dans l'après-midi pour arriver le soir, traverser le "pont de bateaux" qui unissait les deux rives. L'ancien pont ayant été détruit par les prussiens, c'était la seule façon de passer la Seine.
Asnieres pont de bateaux 02 la sirène.jpg
Les gardes furent cantonnés tant bien que mal dans les maisons des asnièrois. La nuit fut calme, mais le réveil brutal : les canons tonnaient depuis Bécon  et l'armée de Mac-Mahon progressait sur la gauche tandis que de la plaine de Gennevilliers d'autres régiments progressaient.
Le général fédéré polonais Dombrowsky véritable stratège allait et venait de tous côtés encourager les combattants, se plaçant aux premiers rangs pour donner l'exemple, faisant preuve de calme et de courage. Hélas, la partie était inégale l'armée de Thiers aidé par la neutralité bienveillante des prussiens qui laissaient le passage libre après avoir libéré les prisonniers qui étaient venus grossir les rangs de l'armée régulière.
asnieres commune la sirene pont bateau sepia 05..jpg
Les bataillons fédérés étaient arrivés à cinq cents mètres de Gennevilliers quand ils furent assaillis par des tirs venant de Bois-Colombes.
Les parisiens reçurent une grélée de balles partant de partout à la fois. Pendant plusieurs heures la fusaillerie continua. Puis venus de Gennevilliers, une masse énorme de gendarmes se déploya dans la plaine provoquant un mouvement de recul malgré les efforts des officiers pour enrayer le repli. La retraite se fit sous le tir ennemi. Les fédérés se réfugièrent dans des maisons d'où il furent délogés par l'attaque des Versaillais qui s'emparèrent petit à petit des maisons d'Asnières et se frayaient un chemin à travers les parcs et jardins de la ville.
Pont d'Asnières pont de bateaux.jpg
Bientôt le mot d'ordre fut : "il faut repasser la Seine". Mais voila !!! Le pont de bateaux venait d'être coupé par ordre du général Landowski qui avait repassé la Seine un des premiers, laissant des milliers d'hommes à  la merci de la mitraille qui canardait tout ce qui bougeait.
Des fédérés qui étaient  basés du côté de Colombes et de Nanterre vinrent grossir les rangs des fuyards.
Les hommes affolés se pressaient sur le quai de la Seine, tournaient en rond affolés en poussant des cris de frayeur de terreur et de colère avant de tomber sous les balles de plomb pour certains. Quelques barques ayant servit au "pont" étaient détachées, mais les quelques malheureux qui embarquaient subissaient le feu nourri des chassepots. Certains essayaient de traverser sur le tablier du pont à claire-voie, marcher sur les poutrelles d'acier les bras en croix. Ceux qui ne tombaient pas d'eux-même saisis par le vertige étaient fauchés par la mitraille.
pont d'asniers photo pont de bateaux.jpg
D'autres réussirent à s'enfuir en partant à la nage, ce qui a certainement été le cas de Julien Tanguy. Se laissant porter par le courant (qui était assez fort en cette saison) ils purent atteindre "l'Ile des Ravageurs", et de là rejoindre Clichy, puis Montmartre.
Tous les combattants qui n'avaient pas été tués furent fait prisonnier, les Versaillais tenaient la rive gauche....
Quatrième partie :
Vincent van Gogh en mission commandée à Asnières, sur les pas de Julien Tanguy, devenu depuis le père Tanguy
van gogh restaurant la sirène 05 sepia.jpg
Croquis de Vincent du café "La Sirène"
Van gogh la sirene couleur 06.jpg
Le tableau de Vincent en 1887.
Comme vous pouvez le constater sur les images précédentes, le pont de bateaux conduisait à l'endroit précis où se trouvait une guinguette appelée "La Maison Cassegrain" (archives inédites) devenue par la suite "La Sirène". Comment ne pas envisager les conversations échangées par Vincent et son marchand de couleurs, lorsque de retour (à pieds) d'Asnières il montrait ses toiles au père Tanguy ?
Celui-ci devait certainement revivre ces heures d'angoisse et les évoquer devant Vincent qui éprouvait une certaine admiration pour le "brave homme de la rue Clauzel".
ASNIERES EMPLACEMENT APPROXIMATIF LA SIRENE.jpg
Emplacement actuel du café "La Sirène". A cet endroit, en raison des nombreuses innondations qui année dévastaient une grande partie d'Asnières, les berges de la Seine avaient été surélevées de près de trois mètres, ce qui fait que les rez-de-chaussées devenaient les sous-sols des bâtisses en bord du fleuve.
...................
Trente sous : ainsi surnommé car c'était le montant de la solde jounalière d'un garde national
A SUIVRE......

16/04/2009

Une eau-forte du docteur Gachet

Par Bernard Vassor

Tour de Nessle GACHET.jpg
La Tour de Nesle, eau-forte sur chine du docteur Gachet (1884).
La silhouette lugubre de cette Tour de Nesle, dont l'aspect de cet édifice qui se découpait dans la nuit, a donné naissance au succès théâtral le plus important de la première moitié du XIX° siècle. Le drame en cinq actes et neuf tableaux a été joué la première fois au théâtre de la Porte Saint-Martin le 29 mai 1832. Un article de Nicole Vougny sur le site des "Amis d'Alexandre Dumas" nous indique que le directeur de théâtre Harel était venu lui demander de retoucher un manuscrit de Fréderic Gaillardet. Dumas réécrit le drame.Gaillardet qui n'avait pas été averti, protesta lors de la présentation de l'affiche où pourtant ne figurait pas le nom de Dumas.
Gaillardet reconnut pourtant plus tard le rôle capital d'Alexandre Dumas dans l'écriture de la pièce.
La tour ,avait une importance stratégique, elle commandait sur la rive gauche le cours de la Seine et communiquait par une estrade sur la rive droite avec la tour située en avant du Louvre, et terminait l'enceinte dePhilippe-Auguste bâie en 1200. On parvenait à sa^plate-forme par un escalier qui conduisait à une seconde tour bien plus haute.
Mais, la légende de Marguerite de Bourgogne est déja relatée par François Villon dans la "Ballade des Dames du Temps Jadis"
"Semblablement ou est la royne
Qui commanda que Buridan
Fust gecté en ung sac en Saine ?
Mais ou sont les neiges d'antan"

21/03/2009

Paul Gauguin, "un loup sauvage sans collier", de la rue Notre dame de lorette à Atuana aux îles Marquises

Par Bernard Vassor

aLINE GAUGUIN Hauteur.jpg
Aline Gauguin, la mère de Paul. Tableau de Jules Laure.

Gauguin a vu le jour au 54 rue Notre Dame de Lorette (ancienne numérotation) le 7 juin 1848. Il est mort le 8 mai 1903 aux « Marquises ». Baptisé à l’église Notre Dame de Lorette, il embarqua un an plus tard avec sa mère et son père Clovis Gauguin, qui décide de partir pour le Pérou pour y fonder un journal à Lima. Sa mère, Aline Gauguin, espère retrouver une part de l’héritage de sa mère Flora Tristan, fille non reconnue d’une famille noble péruvienne, les Tristan y Moscoso. Clovis Gauguin meurt pendant le voyage, sa famille se retrouve seule au Pérou, où elle est accueillie par Pio de tristan y Moscoso, l’oncle de la mère de Paul Gauguin. Qui vécut à Lima jusqu’à l’age de six ans. Rentré en France avec sa mère et sa soeur, il alla à l’école à Orléans où la famille vivait chez un oncle maternel. Elève médiocre, il prépara l’école navale, mais ne parvint pas au niveau du concours d’entrée. Il s’engagea donc comme « pilotin» à dix sept ans dans la marine marchande, puis militaire. Son navire « Le Gérôme Napoléon » est désarmé après la défaite de Sedan. Il revint à Paris en 1871 chez son tuteur Gustave Arosa, un entrepreneur, financier, spécialisé dans la photographie. Celui-ci le fit entrer chez Bertin, un agent de change en bourse, 1 rue Laffitte dans l’immeuble de la Maison Dorée. Il gravit rapidement les échelons, qui lui donnèrent une aisance matérielle importante. Entre temps, il avait fait la connaissance chez Gustave Arosa, d’une jeune danoise (Mette Sophie Gad) qui habitait avec sa sœur rue des Martyrs dans une pension de famille chez madame Fouinet. Il ne tarda pas à l’épouser à la mairie du neuvième arrondissement, le mariage religieux se fit à l’église luthérienne de la rue Chauchat, son épouse étant protestante. Il eut cinq enfants. Petit rapin amateur, Il fréquenta un anarchiste Camille Pissarro, qui lui fit connaître Edgar Degas (c’est Degas, qui pour expliquer le caractère de Gauguin trouva la formule de la fable de La Fontaine du loup sauvage sans collier) et Paul Cézanne avec qui il allait peindre le dimanche à Pontoise. Il vit la première exposition impressionniste en 1874 boulevard des Capucines. Tout allait pour le mieux, Gauguin avait sa calèche qui l’attendait toute la journée, devant ses bureaux de la rue Laffitte, jusqu’à la place de la bourse. Mais voilà, la faillite de la banque catholique « l’Union Générale » en 1882 provoqua le krack financier et la crise financière qui mit fin à la carrière de Gauguin. Il abandonne tout pour se consacrer à la peinture. Pour faire des économies, il part vivre à Rouen. Sa femme le quitte pour retourner à Copenhague. Gauguin la rejoignit un peu plus tard et se fit représentant en toiles cirées ! Sa belle famille le chassa. Il revint vivre à Paris où il fut hébergé par un ancien collègue de chez Bertin, Emile Schuffenecker. Celui-ci trouvant que Gauguin s’intéressait de trop près à sa femme, Gauguin se retrouva dans une chambre d’hôtel, vivant de petits travaux, il fut même colleur d’affiches. Il connut un peintre breton Jobbé-Duval dans une petite boutique de la rue Clauzel qui était fréquentée par des artistes sans ressource ou débutants, comme Jongkind, Monet, Emile Bernard, Pissarro, Louis Anquetin, Vincent van Gogh, Jobbé-Duval lui conseilla d’aller en Bretagne à Pont-Aven dans une pension où la vie était peu chère, et les paysages d’une grande beauté sauvage. 

Fin de la première partie

07/01/2009

Le docteur Gachet, aux mains du père Tanguy, un coup de tonnerre chez les vangoghiens, un livre de Benoit Landais : "La Folie Gachet" des Van Gogh d'outre-tombe

Par Bernard Vassor

Un livre qui va encore faire grincer des dents !
Benoit lLandais HAUTEUR.jpg
L'infatiguable chercheur, qui depuis vingt ans pourchasse les faux tableaux attribués à Vincent van Gogh, ou même à Cézanne, récidive en publiant une passionnante enquête sur le fameux portrait gravé intitulé par le docteur Gachet : "L'homme à la pipe, unique eau-forte de Vincent ?". J'avais écrit sur ce blog il y a plus d'un an une notice sur la plaque en cuivre de l'eau-forte d'Auvers offerte au musée d'Orsay par Paul Gachet. C'est à la suite de la découverte d'une lettre adressée à son cher Rodo (Ludovic-Rodolphe Pissarro) concernant la version des Gachet sur l'attribution à Vincent de la réalisation de cette plaque.Benoit Landais photo hauteur.jpg
Dans son ouvrage, Benoit Landais démonte avec précision la supercherie, et révèle la véritable personne, élève du docteur responsable de la gravure sur cuivre. C'est à la suite de nombreuses péripéties que l'enquête de Benoit Landais, a découvert le pot aux roses, où l'on découvre que sur le fameux dessin du portrait de Gachet, celui-ci avait les mains....du père Tanguy !!!!
Histoire à suivre......
Je dois ajouter que Benoit Landais a toujours témoigné dans ses écrits, une certaine affection pour Julien Tanguy, il m'a en outre ouvert des pistes et renseigné dans certaines recherches "Autour du Père Tanguy"
Benoit Landais, La Folie Gachet, des Van Gogh d'outre-tombe, Les Impressions nouvelles, Janvier 20009
ISBN 978-2-87449-062-0
IL m'en a accordé la primeur, qu'il en soit chaleureusement remercié.

27/11/2008

La chaise de Vincent

Par Bernard Vassor

Vincent la chaise hauteur néga.jpg
Le 4 décembre 1990, ont été vendus aux enchères publiques à l'Hôtel Président de Genève, une chaise et un carton à dessin.
Hauteur 96 centimètres, hauteur du placet 40 centimètres.
.......
Cette chaise fut achetée par le docteur Hendrik Wiegersmaen 1927. Ayant vu sur une photographie dans un livre de Benno J.Stokvis concernant la vie de Vincent van Gogh à Nuenen. La légende de la photo indiquait : "Un coin de grenier dans la maison où Vincent dormait. Derrière la chaise où il avait l'habitude de s'installer, l'ancienne propriétaire, la veuve Schafrath".
Le docteur rendit aussitôt visite à madame Schafrath pour acquérir cette chaise. L'acte de vente fut authentifié par un notaire de Geldrop.
Le carton à dessin fut un cadeau de la soeur de Vincent Lies (Elisabeth Du Quesne née van Gogh) pour le remercier d'avoir obtenu qu'un monument dédié à van Gogh soit érigé à Nuenen.
Un accoudoir est maculé de peinture (sans que l'on soit certain que ces taches proviennent des tubes de couleurs de Vincent) .

06/10/2008

POUR LA PREMIERE FOIS, LES AMATEURS D'ART, AMIS DES IMPRESSIONNISTES ET DE VINCENT VAN GOGH, PEUVENT DECOUVRIR LE PORTRAIT PHOTOGRAPHIQUE DU PERE TANGUY ET DE SA FAMILLE

PAR BERNARD VASSOR

photo famille tanguy 05.jpg

Propriété de la famille Guezennec.

Cette image est volontairement surchargée pour éviter que des pilleurs de sarcophages du neuvième arrondissement ou d'ailleurs, ne s'en emparent

(ils se reconnaîtront!!!).

Cette photographie je pense a du être prise lors du mariage de Mathilde Marie-Françoise, le fille unique du "papa" Tanguy, le 24 septembre 1881. Où l'on voit le brave Julien-François Tanguy s'essuyer discrètement les souliers sur la robe de sa femme Renée, que Vincent van Gogh (qui ne l'aimait pas) surnommait Xanthippe.

Un commentateur éclairé (qu'il me permette de le citer) me signale l'effort vestimentaire du père Tanguy pour avoir des habits de mariage nickels. On notera qu'il a soigneusement rangé ses lunettes dans la poche de sa veste, que "la folle a l'air d'une folle" et '"qu' elle a gardé son bonnet de piscine sur la tête" Mathilde "avance sa main subtilement en direction de son Tarzan, solide gaillard qui vient tout juste de garer son vélocipède". Ce commentateur expert en la matière conclu disant : "On croirait qu'ils attendent le client".

.......................

 Si mon hypothèse est juste, Mathilde venait d'épouser Onézime Joseph Chenu, sellier au 7 rue Norvins où ils seront domiciliés.

Si ce commentaire vous semble un peu familier, c'est pour cacher l'admiration que je porte à ce curieux bonhomme hors du commun.

ASSOCIATION AUTOUR DU PERE TANGUY

14 rue Clauzel

75009 PARIS

Pour le courrier urgent 21 rue Drouot 75009 Paris.

(heureusement que j'ai ders amies pour me corriger mes fautes...)

31/07/2008

ALBERT GEORGES AURIER

PAR BERNARD VASSOR

c45d4f7795e186c0c87e9d9f9255c494.jpg
Albert G. Aurier vit le jour à Châtearoux en 1865. Il est mort subitement d'une fièvre typhoïde à l'âge de vingt sept ans. Poète, critique littéraire  et artistique, son seul bagage littéraire est un roman "Vieux", publié un an avant sa mort et un recueil de poème "L'Oeuvre maudite". Ce  livre fit grand bruit dans le Llanderneau littéraire, quand il qualifia Victor Hugo de "bafouilleur génial".
Ce qui nous frappe, ce sont ses critiques d'art. Il fut un ardent défenseur et admirateur passionné avant tout le monde de Monticelli, de Gauguin, Filiger, van Gogh, Carrière, qu'il défendit bec et ongle dans des feuilles comme "Le Décadent",cee28e6fa1bde5daeaf97b8f4a510e46.jpg "La Plume", "Le Moderniste", "Le Mercure de France" (premier article sur Vincent) et "La Revue Indépendante".
C'est au cours d'un voyage en que Albert Aurier fit la connaissance d'Emile Bernard avec qui il entretint des relations amicales. C'est ainsi qu'il fit des articles favorables à ses amis synthétistes du café Volpini en 1889, lors de l'exposition universelle dans la revue dont il était le directeur "Le Moderniste"

15/11/2007

ÉMILE BERNARD ET LE PERE TANGUY

PAR BERNARD VASSOR

927ff720b0743f0279798194ec12c2ce.jpg
Portrait du père Tanguy par Émile Bernard.
4c2dbe95c7445e35e0249a7ac1c2b518.jpgAprès la mort de Vincent van Gogh, Emile Bernard apprenant la maladie du père Tanguy, et le plus complet dénuement, écrivit à Andries Bonger le frère de Johanna, en lui demandant de lui envoyer "quelque chose tout de suite, j'avais heureusement 100 francs sous la main,  mais, qu'est-ce que cela, le médecin vient tous les jours. (...) voilà 15 jours qu'il est au lit. Est-ce un deuil qui se prépare ? Ca en sera un bien grand pour moi dans tous les cas. Vous connaissez l'affection que j'avais pour lui, le meilleur des hommes (...) D'après les indications des médecins, le foie et le reste sont bien endomagés. Les premiers jours de 1893, voient "une amélioration du malade qui semble en bonne voie de guérison". C'est toujours Bernard qui l'écrit à Bonger. Malheureusement, le répit fut de courte durée et les affaires n'étant pas florissante (Tanguy n'avait pas vendu un seul tableau de l'année) Bernard revient à la charge, et redemande à Bonger d'envoyer un peu d'argent pour secourir celui qui fut toujours bon avec les jeunes artistes, et qui l'avait personnellement tiré d'embarras dans une période où ses parents ne voulant pas qu'il soit artiste peintre, l'avaient abandonné à son sort. Bien des fois, il trouva le réconfort et le couvert rue Clauzel, Tanguy allant même jusqu'à se rendre à Asnières pour rencontrer sa mère pour la faire revenir sur sa position, ce qui fut fait. Nous comprenons donc la reconnaissance d'Emile Bernard, qui signale par ailleurs qu'il ne fut pas le seul dans ce cas. En janvier 1894, la reprise  de la maladie (sans doute un cancer) l'obligea à une hospitalisation à Lariboisière pendant quatre semaine pendant lesquelles il ne reçut aucun traitement. Il décida donc de rentrer chez lui où il mourrut le 4 février 1894 : "Il a voulu absolument revenir à la maison (...) vous pouvez l'emmener chez vous io n'y a rien à faire"(...) Il avait une tumeur dans laine et sa gagne le ventre, il était trop agé pour subir une opérationNous sommes heureux tous les trois de lavoir vue mourir chez nous il nous disait qui ne voulait pas mourir à l'hôpital"*
J'ajoute qu'en plus de Bonger et de Bernard, Octave Mirbeau fit preuve de la plus grande générosité à l'égard de Tanguy et de sa veuve.
Des documents inédits en ma possession me permettent de préciser certains points : Julien Tanguy était parfaitement sobre, ce qui est rare pour l'époque, il était presque analphabète, mais, il achetait des journaux "socialistes"qu'il devait se faire lire par sa fille Mathilde. Il savait néanmoins signer de son nom. Sa femme elle aussi ne savait ni lire ni écrire, mais en revanche, "la mère Tanguy"
*Lettre écrite de la main de la fille Tanguy, fautes d'orthographes respectées.
Une lettre d'Émile Bernard envoyée de Port Saïd où il séjournait en février 1894, après avoir eu connaissance de la mort de Julien Tanguy :
"Vous connaissez toute l'étendue de mon affection pour lui, et aussi toute la reconnaissance que je lui devais. Sans Tanguy, que serais-je devenu il y a dix ans lorsque je me retrouvais vis à vis de mon père furieux contre moi, de mon désir d'art et l'impuissance de ma mère à m'aider dans ce désir. J'étais souvent sans couleurs, argent, souvent sans avoir même à manger quand j'allais à Paris voir les chefs-d'oeuvres du Louvre. Je faisais ces longs pèlerinage à pied **(...) Tanguy s'est trouvé sur mon chemin, et c'est grâce à lui que cette carrière s'est ouverte à moi sans épines. Puis il fit ma première éducation. Les Cézanne me furent montrés et expliqués par lui (...) au récit des noms que j'admirais (...) et c'est alors que la beauté et la résignation de ce presque Père, de ce père de ma peinture et de ma carrière. Lui privé de tout, pauvre, n'ayant pas même bouchée de pain(...)"
"Jo" (les Hollandais prononcent Yo) est bien plus sévère avec lui quand elle écrit : "puis Tanguy, le vieux petit marchand de couleurs de la rue Clauzel, dont les clients étaient autorisés d'exposer à tour de rôle leurs tableaux dans sa vitrine (celle du 14 rue Clauzel pour l'époque dont elle parle) et qui parfois a été décrit comme un mécène d'art à quoi manquaient au brave homme toutes les qualités et même s'il les avaient possédées, sa femme le lui aurait empêché. Il envoyait et ceci de bon droit des comptes convenables de tout ce qu'il fournissait et ne comprenait pas grand chose aux tableaux qui furent exposés chez lui". Cette opinion est démentie par celle de Théo et Vincent qui tenaient en haute estime l'opinion de Tanguy. Le respect qu'il inspirait à tous ses clients pourtant dotés d'une grande culture, l'affection et la sagesse qui l'avaient fait surnommer le Socrate de la rue Clauzel, un peu par moquerie affectueuse mais aussi avec un grand respect pour ce vieillard taciturne.
Après la mort de Tanguy, la veuve eut à se débattre avec le propriétaire qui voulait l'obliger à terminer le bail et la menaçait de saisir les tableaus stockés dans la boutique du 9 rue Clauzel. Julien Tanguy fut inhumé au cimetière de Saint-Ouen "dans la tranchée (gratuite) des pauvres numéro 12"
**Bernard habitait alors à Asnières le long de la ligne de chemin de fer.

14/11/2007

ANDRIES BONGER

PAR BERNARD VASSOR

Andries Bonger (1861-1936)

1fd1badae04473fc6717b748242a464b.jpg
C'est à cette adresse qu'habitait Andries Bonger à Paris entre environ : 1888 et 1890.
Cette petite notice a pour but de mentionner l'importance du rôle joué par le frère de Johanna dans la vie de Théo, et de Vincent. Bien qu'il fut m'ami intime du premier, il fut un fervent défenseur après la mort de Vincent Van Gogh de son oeuvre. Notons aussi que par l'intermédiare d'Emile Bernard, comme nous allons le constater plus loin, il apporta une aide à Julien Tanguy quand il était dans la plus grande détresse.
Voici quelques adresses pour servir de repères :

Amsterdam:     1861-1878 
Haarlem:   1878-1879 
Paris:  30/11/1879
                                  (les premiers jours à l’Hôtel de la Bavière, ( ?), près de son bureau)                                                    

................... A Paris (dans le désorfre ):   1880 – 1892 : 127 Rue du Ranelagh. ; 80 Rue d'Hauteville,  54 Rue Blanche ...........................

Hilversum: 1892 – 1895 : Villa Jeanne, Suzannapark 5   

                                 1895-1901: Albertus Perkstraat 7

Amsterdam: 1901-1906: Stadhouderskade 56

Amsterdam:  1906 – 1913: Vossiusstraat 22

Bentveld:   1913-1924: Huize Duindoorn, Zuidlaan 9 [Aerdenhout]
Amsterdam:   1924-1936: Gabriel Metsustraat 13   
363eb450ed1367e3954b31bbeb958174.jpg
Fils d'un assureur d'Amsterdam, il rencontra pour la première fois Théo Van Gogh au Club Hollandais en 1881. Leur amitié fut renforcée lors de la venue d'Andries à Paris en 1884, où il retrouva "Théo, la personne la plus sympathique que j'aie rencontrée à Paris". Dries était le correspondant de l'agence parisienne Geo Wehry. Théo passa ses vacances à voyager avec son ami pendant ses vacances en 1885. L'arrivée inopinée de Vincent le 1 mars 1886 dans le minuscule logement du 25 rue de Laval (Victor Massé) troubla son frère. En juin, ils déménagèrent pour un appartement un petit peu plus grand 54 rue Lepic. Théo avait une maitresse "pas très convenable" qui d'après Bonger ne pouvait mener à rien "car la femme en question, un nommée S..., était moralement très malade, et qu'elle ne convenait pas à Théo". Vincent échafauda une strtégie compliquée pour se sacrifier pour son frère. Nous ne savons pas comment se termina cette histoire, mais il ne fut plus question de la demoiselle S.. par la suite. Déja, Théo selon Andries une très mauvaise mine ; "il n'a littéralement plus de visage". Au début du mois d'août 1887, Théo se rendit à Amsterdam pour essayer de convaincre ses oncles de le commanditer pour s'installer à son compte. Il fit aussi une première demande en mariage à Johanna qui refusa, car elle aimait à l'époque un autre homme. Nous savons qu'il fut de retour à Paris après le 26 août de la même année, après l'épisode désastreux de l'exposition de son frère au Tambourin. . 
A SUIVRE.................. 
*Théo Van Gogh marchand de tableaux, catalogue de l'exposition du musée d'Orsay Paris 2000
............

13/11/2007

UNE BIOGRAPHIE DU PERE TANGUY PAR ALAIN LE GOAZIOU

PAR BERNARD VASSOR

316ac3488394bea6184c28a4b4fd51b3.jpg
Malgré ce titre légèrement faux, cette biographie datée de 1951,  est une des premières entièrement consacrée au Père Tanguy, et à mon avis, une des plus exactes.

23/10/2007

LA MAISON DE LA COMTESSE DE LA BOISSIERE AU PONT DE CLICHY

700èmes ARTICLEs DE CE BLOG

LA MAISON DU PONT DE CLICHY A ASNIERES

72da187b39cd6f68885d729b51b02072.jpg
Le 1 boulevard Voltaire à Asnières
9b0967a44775ecf65969d6a77f71e356.jpg
La même maison vue par Vincent en 1888.
C'est dans la maison de gauche, qu'habitait la comtesse de la Boissière au premier étage, au dessus du restaurant Péruchot .
Vincent y avait été invité à prendre le thé en compagnie de son ami Emile Bernard, et peut-être de Paul Signac, tous deux résidaient dans cette ville. Le pavillon d'Emile Bernard existe toujours, mais la maison de Paul Signac n'est plus là.
La vue est prise depuis "l'île des Ravageurs" qui est disparue aujourd'hui. Ce bras de la Seine a été remblayé pour faire place à une autoroute. Il est interessant de noter que depuis que Van Gogh a fait cette vue, le rez-de-chaussée, c'est à dire le restaurant a été enterré, et donc que l'appartement de la comtesse se trouve au niveau du sol. Tout ceci en raison de la forte crue de la Seine en 1910, les berges ont été surélevées de plusieurs mètres, ensevelissant les constructions avoisinantes.
4df23fce8617d6507a6e305f7c9035e1.jpg
Aujourd'hui
Autre détail, les deux maisons qui bordent le pont d'Asnières, sont également identiques, vraisemblablement du même architecte (à vérifier). Le parc Voyer d'Argenson qui se trouve en arrière de cette maison, a subi également le même nivellement dans sa partie nord. Seul le château qui vient d'être magnifiquement restauré, a été épargné en raison de son relatif éloignement du bras de la Seine .
Pour le huit centième article de ce blog, je vous promet une révélation fracassante......
bff9e16954cc2d8353ace95b5fe04e11.jpg
Le château du lieutenant de police, avec à droite, l'ancienne église Sainte Geneviève