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29/03/2012

Ironie(s) de l'histoire (de l'art)

Par Bernard Vassor

Clauzel

Ce  pastel de Toulouse-Lautrec, actuellement au Van Gogh Muséum a été encadré par un bien-nommé Clauzel, encadreur au 33 rue Fontaine-Saint-Georges.

L'ami de Vincent, mort à 36 ans a été inhumé au cimetière de Verdelais ! Il avait également habité plusieurs adresses de la rue Fontaine. Nous savons qu'il n'abusait pas de cette eau, sauf pour détremper le sucre qui s'écoulait sur la "fée verte" dont il abusait sans modération.

......................

Gustave Courbet

Certains racontent que pour le punir d'avoir déboulonné la Colonne Vendôme (ce dont il n'était pas responsable) lorsque le corps de Gustave Courbet fut tranféré de La-Tour-de-Peiltz (en Suisse) au cimetière d'Ornans dans le Doubs sa dépouille fut encadrée par celles de deux gendarmes...

http://www.paperblog.fr/3959536/cette-chute-de-la-colonne...

18:13 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

22/03/2012

Van Gogh, pas Van Gogh, Van Gogh… : Par Benoit Landais

 Un article de notre ami Benoit Landais.

Benoit Landais, spécialiste de Vincent, nous a adressé quelques lignes sur les attributions, changeantes ou non.

 vincent van gogh,musée kroller-Muller,Bruno Landais

http://www.kmm.nl/news/307/Flower-still-life-by-Vincent-van-Gogh-rediscovered-

Polémique

_______________

“ La vérité ne triomphe jamais,

mais ses ennemis finissent par mourir.

My present adress is, Mr Vincent van Gogh, 54 Rue Lepic, Paris.”

Cela figure dans l'unique lettre au peintre Horace Livens, désormais référencée 569 disponible sur le site de la nouvelle édition de la correspondance. Des incertitudes demeurent sur la date de ce courrier, automne 1886 ou automne 1887, mais une chose est sûre Vincent décrit pour son ami rencontré à Anvers des fleurs : “I have made a series of colour studies in painting simply flowers, red poppies, blue corn flowers and myosotys. White and rose roses, yellow chrysantemums – seeking oppositions of blue with orange, red and green, yellow and violet, seeking THE BROKEN AND NEUTRAL TONES to harmonise brutal extremes. Trying to render intense COLOUR and not a grey harmony.” autrement dit : “j'ai peint une série d'études de couleur, simplement des fleurs, coquelicots rouges, bleuets, myosotis ; des roses blanches et roses, des chrysanthèmes jaunes; cherchant des oppositions de bleu avec l'orange, de rouge avec le vert, de jaune avec le violet, cherchant les tons rompus et neutres pour harmoniser la brutalité des extrêmes, essayant de rendre des couleurs intenses, et non une harmonie en gris.” (http://vangoghletters.org/vg/letters/let569/letter.html) Ces fleurs se retrouvent dans la nature morte du musée Kröller-Müller d’Otterlo donnant à penser qu’elle fut peinte rue Lepic. Étrangement,  la radiographie révèle sous le Bouquet deux lutteurs que Vincent avait peints à Anvers et que Livens avait très probablement vus : “ J'ai fait la connaissance de deux gars, deux Hollandais, qui dessinent bien, me semble-t-il. Cette semaine, j'ai peint une grande toile représentant deux bustes – deux lutteurs, une pose de Verlat. Ce travail me plaît à merveille.” 555

 (http://vangoghletters.org/vg/letters/let555/letter.html)

Le bouquet avait été rejeté en 2003 par le Musée d’Otterlo en accord avec le Musée van Gogh, mais, coup de théâtre, il est de nouveau déclaré authentique.

 

http://www.kmm.nl/news/307/Flower-still-life-by-Vincent-van-Gogh-rediscovered-

..........

“Une grande victoire de la science !”. Nombreux sont les médias du monde ravis par l’annonce de l’authentification d’un Bouquet de Vincent conservé au musée Kröller-Müller d’Otterlo.

Plus prosaïque, la réalité impose un rappel. Que s’est-il passé en 2003 quand ce Bouquet a soudain cessé d’être le Van Gogh qu’il était depuis un siècle ? La petite équipe de chercheurs du musée, supervisée par le Musée d’Amsterdam, connaissait pratiquement tout ce que nous savons aujourd’hui : une toile signée, repeinte sur une étude, signalée par une lettre de Vincent et identifiée par radiographie, montrant Deux lutteurs peints à Anvers et fleurs du bouquet détaillées dans une lettre à Horace Livens peintre rencontré… à Anvers.

Ce qui, en 2003, a faussé le regard est un doute émis dix ans plus tôt par l’ancien conservateur de Mannheim Roland Dorn et le marchand zurichois Walter Feilchenfeldt reprochant au bouquet son “esprit français” et sa touche, et sa ressemblance avec les œuvres de Georges Jeannin, assurant qu’il n’y avait sans doute plus personne, pas même à Otterlo, pour croire à son authenticité. La spécialiste canadienne Bogomila Welsh-Ovcharov avait au contraire suspecté la main d’un artiste allemand.

On pourrait croire à un accident collectif, les experts adorent se tromper ensemble, ou à une exception remarquable si d’autres Vincent n’avaient pas subi le même outrage. Ainsi les spécialistes ont réadmis deux autres toiles, appartenant à des collections publiques néerlandaises, qu’ils avaient d’abord récusées. Le Portrait de Gauguin a été réhabilité en 2002 en raison de son support de jute et le très typique Moulin de Blute-fin a été déclaré authentique il y a deux ans par ses anciens ennemis en 2010, sauvé par une étiquette au dos.

Ces repêchages, pour des raisons techniques, qui suffisent à bousculer le mythe de l’infaillibilité  de l’œil expert ,  avaient connu un précédent lorsque le musée Van Gogh d’Amsterdam avait été contraint de déclasser la Vue d’amsterdam achetée par lui à la galerie Nathan de Zurich en 1982.

Les méprises ne s’arrêtent pas là, le musée Van Gogh a déclarées fausses, à tort, de nombreuses œuvres authentiques comme les Harengs du Musée d’Art et d’histoire de Genève, deux toiles une Bouteille de vin et une Assiette, droit venues de Vincent et de son frère Theo, ou encore le (superbe) Portrait d’homme, de Melbourne déclaré faux 2007.

Les déclassements sont toujours le produit d’une même approche :  on ignore la provenance première, on craint les mélanges et les faussaires et le regard se met à loucher. Dorn et Feilchenfeldt se sont particulièrement distingués à ce jeu en condamnant sur cette seule base trois autoportraits (évidemment authentiques), les deux natures mortes parisiennes du musée Van Gogh ou encore le tableau donné par Vincent au médecin de l’Asile de Saint-Rémy et aujourd’hui au musée d’Orsay, sans être capable d’aligner d’arguments permettant d’identifier la main de Vincent et transformant les attributions en loterie.

L’histoire des anciennes méprises expertes dans l’authentification des Van Gogh de 1900 à 1970, bien retracée par  le sociologue Henk Tromp (A Real Van Gogh: How the Art World Struggles with Truth) nous enseigne pourtant qu’impéritie, prestige, jalousies, intérêts, confusion des genres entre commerce et étude, auto-proclamation d’experts, privés comme publics, ont été les moteurs des erreurs récurrentes qui se reproduisent aujourd’hui.

Les experts croyaient que… Ils croyaient fermement et ensemble que la trentaine de faux de la collection Wacker – qui fait aujourd’hui sourire – étaient authentiques, comme dans un bel ensemble, ceux qui viennent de se déjuger en ré-acceptant le Bouquet  continuent à garantir l’authenticité de toutes les œuvres de la collection du docteur Gachet (une quinzaine de faux, dont le terrible Portrait du musée d’Orsay , ou les Branches de Marronniers de la collection Buhrle de Zurich) ou encore l’invendable Jardin à Auvers (monument historique français), la copie des Tournesols, de Tokyo, du Jardin de Daubigny de Bâle, pour ne citer que trois des nombreuses singeries produites par Emile Schuffenecker Schuffenecker. Pire, on fait mine d’avoir trouvé la trace des œuvres dans la correspondance de Vincent qui, par force, les exclut ou les ignore, selon les cas.

Depuis qu’un “Van Gogh”, malheureusement faux, est devenu le tableau le plus cher du monde, avec la vente des Tournesols par Christies’s en 1987, depuis la trop critiquable certification en 2002 de cette toile par le Musée Van Gogh (sponsorisé par le propriétaire de la toile pour près de 20 millions de dollars), depuis les grandes polémiques de la fin des années 1990, l’œuvre de Vincent est sous haute surveillance, mais la parole demeure confisquée par des spécialistes de la communication qui transforment leurs échecs en victoires, tiennent les œuvres authentiques pour fausses, regardent comme équivalents chefs-d’œuvre et fantaisies dépourvues d’intérêts. La quête du savoir, l’ambition de comprendre, la haute critique sont réduites au silence et il faudrait s’en remettre à des experts omniscients, des oracles. Il suffit pourtant de prendre les deux versions du Jardin de Daubigny en se demandant laquelle des deux versions on choisirait si une nous était offerte, pour commencer à voir combien l’autre est fausse. L’art est d’abord une affaire de plaisir.

Trop d’intérêts empêchent cependant que la vérité voie le jour et il est à craindre que, de délai en délai, il finisse par se passer ce qui a présidé à la cure d’amaigrissement imposera au corpus de Rembrandt, comme pour illustrer le mot de Max Planck “ La vérité ne triomphe jamais, mais ses ennemis finissent par mourir.

 

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20/03/2012

L'exécution des accusés de complicité du meurtre du Président Lincoln

Par Bernard Vassor

article écrit le 03/11/2008

On y voit l'échafaud dressé avec la potence qui attend les suppliciés.
Dans ce temps là, la peine de mort existait aux Etats-Unis......
gardner avant la préparation largeur.jpg
Cette image d'Alexander Gardner le pionnier du reportage journalistique, fait suite à une série où il a portraituré tous les protagonistes de l'affaire. Il est rare de trouver des photographes ayant un tel regard. Toutes ses images sont empreintes d'humanité et présente sous lmeur meilleur jour les sujets, que ce soit le Président Lincoln qui n'a jamais paru aussi jovial, que la superbe image presque romantique de Lewis Payne, menottes aux poignets semblant avec courage braver la mort.
gardner réglage de la corde largeur.jpg
Là, on voit les préparatifs, le réglage de la corde autour du cou.
gardner la fin potence largeur.jpg
C'est fini, à droite Mary Surratt.
gardner 3 cercueils et tombe.jpg
Deux fosses ont été creusées. On ne voit que trois cercueils, le quatrième, celui de Mary Jenkins Surratt a été mis à l'écart, même dans la mort, on ne fait pas de mixité....
Mary Surratt 05 cadre.jpg
Marie Jenkins
Gardner lewiw payne 05 sepia hauteur.jpg
Lewis Payne ou Paine ( il semblerait que son nom véritable soit Lewis Powell ????).
Au cours du procès Payne a toujours soutenu que Mary Jenkins Surratt n'était pour rien dans l'affaire, mais rien n'y fit.

20:23 Publié dans HISTOIRE | Tags : alexander gardner | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

L'assassinat du Président Lincoln

Par Bernard Vassor

 
assassinat lincoln gravure retournee largeur.jpg
 
Le 14 avril 1865 au "Ford's Théâter" à Washington
............
La nouvelle arrivée en France, annonce également la mort du sécrétaire d'Etat William Seward, la nouvelle est erronée pour ce qui concerne Seward.
C'est un comédien John Wilkes Booth, armé d'un pistolet "Derringer" et d'un poignard, qui a tiré à bout portant une balle dans la tête au niveau de la nuque du Président Lincoln.
Son forfait accompli, Booth saute du balcon sur la scène, et en comédien consommé, il prononce avec emphase une phrase vengeresse.
 
Puis, il s'enfuit dans la rue laissant tomber son pistolet devenu inutile lincoln gardner pistolet Derringer très comp largeur.jpg et disparaît dans la foule sans chapeau (détail important car à l'époque tous les hommes portaient un couvre-chef).
Les informations en France sont assez confuses (tout comme "l'affaire" elle même le deviendra).
Les journaux annoncent l'arrestation de Jefferson Davis ancien Président des Etats Confédérés capturé en Géorgie, pour participation à un complot visant l'assassinat du Président Lincoln. Les journaux annoncent qu'un procès visant les conjurés et de la mise en accusation de Davis, qui fut conduit dans la forteresse Monroë  du Capitole à Washington, puis transféré dans un navire militaire ancré sur le Potomac. 
 
 
Après une enquête, on arrête des présumés complices :

Samuel Arnold, Michael O'Laughlen, John Surratt, Lewis Paine ou Payne), George Atzerodt, David Herold. le docteur Samuel Mudd  et  Mary Surratt

 

 
Mary Surratt et ses co-accusés arrivant dans la prison du pénitencier.
Pour la suite, un des premiers (et plus grands ) reporters photographes de l'histoire Alexander Gardner nous a laissé des images à la fois des batailles, des personnages illustrant cette histoire, et la fameuse série des photographies de l'exécution des condamnés à la potence.
Des questions se posent encore aujourd'hui sur la culpabilité de certains accusés, et de nombreuses thèses de "complots" sont encore évoquées, des plus farfelues ou nauséabondes aux plus sérieuses parfaitement documentées.
..

20:09 Publié dans HISTOIRE | Tags : ford's théâter, john wilkes booth, william seward, samuel arnold, michael o'laughlen, john surratt, lewis paine ou payne) | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg! Digg

17/03/2012

LA FOLIE CENDRIN, OU FOLIE SANDRIN, RESIDENCE "SECONDAIRE" DE GÉRARD DE NERVAL

PAR BERNARD VASSOR

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AU XVIIIème SIECLE, AU SOMMET DE LA BUTTE, LA FOLIE SANDRIN EST
 LA MAISON A TROIS FENETRES AU CENTRE
DE L'IMAGE.
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MAXIMILIEN LUCE, VUE DE SON ATELIER 16 RUE CORTOT EN 1894.
Située au sommet de la butte Montmartre, cette rue fut le seul chemin carrossable de Paris à Montmartre, jusqu'à l'époque de Louis XVI. L'actuelle place Jean Baptiste Clément s'appelait alors place des Fêtes ou place du Palais lieu-dit de l'emplacement mal défini entouré d'une muraille visible depuis la capitale. André Roussard* nous apprend que la maison luxueuse au milieu de pauvres masures construite au XVIIIème siècle sur un arpent et demi de terre avait été achetée le 12 mars 1774 par un sieur Cendrin qui la revendit un an plus tard à un nommé Pruneau, marchand de vin. En 1805, c'est un médecin, le docteur Pierre Antoine Prost qui en fit l'acquisition.  Lors de l'occupation de Montmartre par les russes, Le général comte de Laugeron inféodé à l'armée cosaque  y établit son campement. Après le départ des armées étrangères, le docteur Prost  ajouta une aile à sa maison. Après sa mort en 1820, c'est le docteur Esprit Blanche qui prit la direction de la maison de santé sise 4 rue Trainée, aujourd'hui rue Norvin . Dans cette maison on traitait indistinctement toutes sortes de maladies, mais le docteur Blanche qui en était le médecin principal, s'était principalement attaché au traitement des maladies mentales. La maison de Montmartre acquit rapidement une solide réputation en raison des guérisons (réélles ou supposées) de bien des malades. La "maison des fous de Montmartre" eut bientôt une réputation européenne et fut citée comme un modèle du genre.
"On arrivait à la maison Blanche par deux chemins, l'un pour les voitures, la grande côte, l'autre pour les piétons, la petite côte. Au milieu de celle-ci, se trouvait un banc de pierre creusé à son sommet en forme de cintre sur lequel les habitants du quartier ou les passants fatigués venaient s'asseoir. Ces deux chemins sont aujourdh'hui la rue Lepic et la rue Ravignan. Pour pénétrer dans la maison, élevée sur un tertre qu'environnaient plusieurs moulins, on gravit un petit monticule protégé par une rampe en bois et à la droite duquel on été taillées sept marches, on franchit la grille, et l'on se trouve dans la cour qui à cette époque, était ombragée de quelques arbres et ornée de deux bouquets de chaque côté de la grande porte d'entrée. La façade blanche, très simple, dont le style permet de bien distinguer la construction de cette maison typique de la fin du XIIIème siècle, qui comprend un rez-de-chaussée et deux étages, deux ailes latérales présentent la même disposition
Gérard de Nerval a consacré à la maison "Blanche", un chapitre dans "La Bohème galante"
Jacques Arago, interné un certain temps raconte dans une partie du livre "Paris ou  le livre des cent et un",(tome IV) son expérience dans la maison de la rue Trainée  : paris ou les cent et un T IV maison de fous Jacques Arago extrait.pdf

André Roussard, dictionnaires des lieux à Montmartre, édition Roussard Paris 2001.  

Mise à jour le 17/03/2012

12:49 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : jacques arago, docteur blanche, folie sandrin, gerard de nerval | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

14/03/2012

La destruction de l'ancien atelier de Renoir, le 23 mai 1918 rue Saint-Georges

PAR BERNARD VASSOR

Les ravages de "La grosse Bertha"

ATELIER RENOIR grosse berta 09 sepia.jpg
Curieusement, seul l'immeuble où se trouvait  35 rue Saint Georges, le célèbre atelier de Renoir fut atteint.
.......
Ce jour là, les allemands envoyèrent un maximum d'obus sur Paris. C'est avec ce gigantesque canon de marine surnommé Bertha, lançait des obus qui après être monté à 35000 mètres et parcouru en 183 secondes une distance de 150 kilomètres, tombait à la vitesse de 700 mètres à la seconde.
Les obus étaient marqués de la couronne impériale. Le corps avait un diamètre de 21 centimètres et 50 centimètres de longueur, surmonté d'une fausse ogive en tôle, coiffe conique servant de coupe-vent, la longueur totale était de 1 mètre. Le corps de l'obus présentait deux ceintures de cuivre, et entre celles-ci2 séries de rayures destinées à guider la progression dans l'âme du canon. L'épaisseur était de 7 centimètres à la base et 5 centimètres près du bouchon qui servait à rendre hermétiquement close la chambre à explosif sur laquelle se vissait l'ogive pointue. L'intérieur renfermait 10 kilos de poudre jaune, très tassée dans deux chambres séparées par un diaphragme à évent.
Il ne semble pas que l'ogive ait explosé. Seul l'ancien atelier de Renoir fut entièrement dévasté, l'explosion aurait pu provoquer l'effondrement et l'incendie de l'immeuble heureusement il n'en fut rien .

adolphe thiers-rastignac,san martin,georges rivière,bertha, Carnets Cormon

Je dois ce document à l'amabilité du service documentation de la fondation Taylor, extrait des carnet que Fernand Cormon rédigea pendant la guerre de 14-18. Les victimes furent au nombre de 18 mort et une centaine de blessés  ce jour là dans tout Paris.

Un autre obus tomba ce jour là sur l'immeuble du 15 boulevard Montmartre qui était surmonté d'un bèlvédère, le réduisant en poussière.
Ironie de l'histoire, c'est sur l'immeuble qui avait été occupé par le premier historien de l'impressionniste Théodore Duret Pendant le siège et la Commune de Paris !
!.............
Dans cet atelier, Auguste Renoir y vivait avec son frère. Il prenait ses repas dans la petite crémerie juste en face.
C'est là qu'il rencontra une jeune fille qui allait devenir sa femme. C'est bien sûr dans cet atelier qu'il réalisa le célèbre "Atelier de la rue Saint-Georges" ________ATELIER RUE SAINT GEORGES RENOIR hauteur.jpg
Cet immeuble fut la propriété du général San Martin, et celui mitoyen ( le 37 actuel ) avait été acheté par madame Dosne pour son gigolo Adolphe Thiers-Rastignac qui allait épouser sa fille et devenir son gendre.
D'après le témoignage de Georges Rivière, le père Tanguy montait quelques fois les cinq étages avec sa "pacotille" sur le dos, pour proposer des fournitures diverses à Renoir, bien qu'il ne fut pas son fournisseur attitré qui était Mullard 8 rue Pigalle.
 
 
 
 
MISE A JOUR LE 14/03/2012

17:46 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : adolphe thiers-rastignac, san martin, georges rivière, bertha | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

13/03/2012

Compte rendu de la cérémonie pour l'inauguration du baptème de la rue Jean-et-Marie-Moinon par l'association : Histoire et Vies du 10e arrondissement de Paris.

 Le 10 mars 2012 la rue "Jean-Moinon" est devenue la rue "Jean-et-Marie-Moinon", ci-dessous le compte rendu d'Odile Mercier, auteur de toute la recherche sur la destinée du couple Jean-Moinon et en particulier de Marie, voir Bulletin d'Histoire et Vies n° 7 (2009) : "Le 10e dans les guerres" et à plusieurs pages du site d'HV10

JM Moinon plaque. 03.jpg

La nouvelle plaque de la rue, © Michel Tiard

Le 10 mars, une émouvante cérémonie s’est tenue dans le 10e arrondissement de Paris : La rue "Jean Moinon" du nom d’un résistant mort en décembre 1944, a été rebaptisée rue "Jean-et-Marie-Moinon". Marie Moinon était née Marie Tible à Trizac (Cantal) en 1899. En 1927, elle avait épousé à Paris Jean Moinon et ils avaient repris en 1930 un petit restaurant au 19 de la rue du Buisson-Saint-Louis.  C’est là qu’ils seront arrêtés par la Gestapo le 22 janvier 1944. En effet,  en juillet 1943, Jean était entré dans le  mouvement de Résistance anglais initié par Churchill (le SOE) ; Jean avait pour mission de réceptionner messages et armes, Marie le secondait. Des réunions se tenaient dans le restaurant et c’est lors de l’une d’elles que le petit  groupe de 4 personnes qui était présent  sera  arrêté. Ils furent conduits à la prison de Fresnes. En juillet 1944, Jean sera dirigé vers le camp de Compiègne/Royallieu d’où il sera déporté à Neuengamme (près de Hambourg), un camp de travail (construction d’une base sous-marine) où il  mourra de dysenterie le 9 décembre 1944.Marie transitera par le Fort de Romainville puis par le camp allemand de Neue Bremm (Sarrebruck) avant d’être dirigée vers Ravensbrück, à l’origine un camp de travail pour femmes, mais qui devant l’approche annoncée de l’Armée Rouge, se transformera en camp d’extermination, toute preuve devant être effacée. Elle y sera gazée le 5 mars 1945.

Quand, en juin 1946, le nom de "Jean-Moinon" sera donné à une rue toute proche de celle de leur domicile, on ne savait pas ce qu’est devenue Marie. On ne le saura avec certitude que près de 10 ans après. L’histoire ignorée de ce couple a interpellé HISTOIRE ET VIES DU 10ème qui, après recherche l’a publiée dans son bulletin. Rémi Féraud, maire du 10ème, a alors souhaité que justice soit faite. Soixante-six  ans après, Marie a rejoint son mari sur la plaque d’une rue.

Les portraits de Jean et Marie Moinon, © Michel Tiard

La cérémonie a débuté avec un discours du maire du 10ème, puis de la présidente d’Histoire et Vies du 10ème, suivis des interventions d’Odile Mercier, l’historienne qui a effectué la recherche et de Sylvie Feltesse, petite-nièce de Marie Moinon. La première adjointe au maire de Paris, Anne Hidalgo a ensuite rendu hommage au couple de résistants. Pour clore la cérémonie, un poème d’une jeune déportée à sa mère a été lu puis deux élèves du conservatoire de l’arrondissement, un trompettiste et une choriste, ont interprété  "le Chant des partisans". La famille de Marie Moinon, dont Simone Feltesse qui avait été élevée dans le 10e jusqu'à l'âge de 10 ans par Marie étaient présente, ainsi que de nombreux habitants du quartier et du 10e ont assisté à la cérémonie et au dévoilement de la nouvelle plaque. Un pot d'honneur a ensuite été offert par la mairie et l'association "Les Quatre Horizons" dans son local.

L'assistance écoutant Odile Mercier © Baptiste de Ville d'Avray

HV10 tient à remercier très vivement la mairie de Paris, la mairie du 10e, Odile Mercier, la famille de Marie Moinon, Les Trizachois, Les Quatre-Horizons, les habitants du quartier, ceux du 10e et d'ailleurs.


Tout un symbole : Les roses blanches comme à Ravensbrück,

 les orties comme les barbelés du camp, © Baptiste de Ville d'Avray

 

 

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12/03/2012

Quelques précisions et rectifications sur l'installation de l'exposition Vincent van Gogh 6 cité Pigalle

Par Bernard Vassor

ZoBuBUGa

cité Pigalle,van gogh,Brocq,

D'après un document qui m'avait été donné par le Van Gogh muséum, il est fait état d'un compromis de bail signé le 2 août 1890, soit trois jours après l'enterrement de Vincent à Auvers :

"Il a été dit fait et arrêté ce qui suit: Mr. Mironde fait par ces présentes, bail et donne à loyer à Mr.Van Gogh, qui accepte pour trois, six ou neuf années à la volonté réciproque des parties commençant le premier octobre, mille huit cent quatre-vingt dix;  à la charge par celle des parties qui voudra faire cesser le présent bail, de prévenir six mois d´avance de l´expiration de chaque période" (....) 

"D´un appartement sis au 1er étage à gauche, numéro 6 Cité Pigalle et composé d´uneantichambre, salle à manger, salon, chambre à coucher, cabinets noirs, cuisine, aisance, cave."

Ce bail fut signé le 27 octobre 1890, avec la clause suivante :

"Fait double et de bonne foi à Paris le 2 août, mille huit cent quatrevingt dix

En cas de décès de Monsieur ou Madame Van Gogh le bail pourra être résilié.

Lu et approuvé

P. Mironde

T van Gogh

27 octobre 1890"

Le nommé P.Mironde était le mandataire de monsieur Brock, propriétaire des 6 et 8 cité Pigalle demeurant 73 rue Pigalle. 

...............

L'intention première avait été de pouvoir réunir et d'accrocher les toiles de son frère en attendant d'organiser une exposition dans une galerie (chez Georges Petit rue de Sèze qui après avoir accepté se desista)

En septembre il avait écrit à sa soeur Will que ses problèmes de santé étaient révolus. Les gouttes que lui avaient donnés le docteur Ter Mate (?)"m'ont rendu si malade que je serai devenu fou. Elle m'ont aidé à m'anesthésier la nuit si bien que je ne toussais plus, mais elles me donnaient nuit et jour des cauchemars et des allucinations, ce qui fait que si je n'avais pas arrêté, j'aurai sauté par la fenêtre ou je me serai suicidé d'une manière ou d'une autre" 

L'occupation de l'appartement si elle eut lieu le 27 octobre (? ) fut de toutes façons de très brève durée. Le 3 octobre,  Théo fit un voyage en Hollande avec Johanna et son fils. Le 6 octobre,il s'effondra "moralement et physiquement" d'après son beau-frère. Il était de retour à Paris le 16 du même mois.

La toute première exposition des toiles de Vincent envisagée par son frère fut organisée non pas comme il est dit dans l'article chez le père Tanguy, mais dans un appartement que Théo avait loué, 6 cité Pigalle au premier étage, son logement du 8 de la même cité étant trop petit. C'est avec l'aide d'Emile Bernard que l'accrochage avait été organisé. Nous n'avons pour le moment peu d'informations sur la date la durée et la fréquentation de cette exposition et si vraiment elle se tint bien cité Pigalle ? Ce qui, compte tenu des dates indiquées dans le bail semble peu probable.
Le 12 octobre, Théo fut admis  à la maison de santé Dubois rue du faubourg Saint-Denis, mais devant la gravité de la situation, on le transféra dans la clinique du docteur Meuriot 17 rue Berton.
Théo était atteint de démentia paralytica, le stade ultime de la syphilis.
Le 28 ocotre Théo fut conduit dans une clinique d'Utrecht, où il eut une douloureuse agonie
qui prit fin le 25 janvier.
Julien Leclerc, article van Gogh Mercure.jpg
Julien Leclercq était à l'origine, avec Alfred Valette de la fondation du "Mercure de France" l'année précédente.
.......
 
................
C'est à Georges Albert Aurier que nous devons le premier article publié en France sur l'oeuvre de Vincent.
Paru en janvier 1890, cet article perturbe Vincent qui va prier son frère de demander avec insistance à Aurier de ne plus écrie d'articles sur sa peinture. Mais pour le remercier tout de même il lui fait donner une étude de Cyprès qui fut exposée au salon des Indépendants de 1890. La première rencontre d'Aurier et de Vincent eut liueu chez Théo 8 cité Pigalle quelques jours avant le suicide de Vincent à Auver-sur-Oise. Dans deux lettres à Emile Bernard, il donne des nouvelles du monde de l'art parisien. La première datée du 30 juin 1890 : "Van Gogh (Théo) a fait une exposition Raffaelli (..) je n'ai pas vu Gauguin depuis deux siècles". Dans la deuxième lettre est relative à la mort de Vincent : "Théodore Van Gogh m'écrit et me parle de l'exposition des oeuvres de son frère qu'il a l'intention d'organiser chez Durand-Ruel" Nous savons qu'après bien des tergiversations, celui-ci refusa. C'est donc 6 cité Pigalle dans un appartement loué pour l'occasion que devait se tenir la première exposition mondiale Vincent Van Gogh (si toutefois elle eut bien lieu ?)
..............
 
. Agé de vingt sept ans, Aurier est mort de la fièvre typhoïde. Gauguin toujours aussi égocentrique se désola : "Aurier est mort,. Nous avons décidément de la déveine. Van Gogh (Théo, pas Vincent !), puis Aurier, le seul critique qui nous soit favorable et qui un jour aurait été utile"

 

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04/03/2012

Ernest Quost, PEINTRE MONTMATROIS, un habitué de la boutique du père Tanguy, très apprécié de Vincent van Gogh.

PAR BERNARD VASSOR

ZoBuBuGa

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"Si Quost était là !"
Vincent van Gogh
Né à Avalon en 1844, mort en 1931. Peintre de fleurs, céramiste à la fabrique de porcelaine de Sèvres. Il est également aquafortiste, a fréquenté l'Académie Jullian et la boutique du père Tanguy. Il refusa catégoriquement de se laisser enfermer dans une école par esprit d'indépendance. A Paris, il s'installa d'abord un atelier rue Norvin, puis, se rendit à Saint- Ouen chez un cultivateur pour y étudier les plantes. Pendant le siège de Paris et la Commune, il se rendit en Belgique, puis vint prendre un atelier 74 rue Rochechouart. Tous les vendredi, il tenait chez lui des réunions où l'on parlait art et littérature, sa préférence allant aux naturalistes et à Emile Zola. Ensuite, il déménagea juste à côté, rue de Dunkerque. Il se rendit quelques fois à Auvers-sur-Oise, et le docteur Gachet lui acheta un tableau. Vincent Van Gogh (qui l'aurait rencontré chez Tanguy) dans une lettre à son frère lors de son séjour à Arles, exprima toute son admiration pour le peintre de fleurs et le recommanda à Georges-Albert Aurier
Il aimait peindre les paysages de Montmartre. Nous pouvons admirer certaines de ses oeuvres au musée Marmottan.
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A l'île du Châtelier à Saint-Ouen. C'est dans cette île que se déroule l'épisode dramatique dans Thérèse Raquin. C'est également là que la grand-mère "Charlotte" de Jean Baptiste Clément posédait le "Moulin-Joli", célèbre moulin de la galette de Saint-Ouen.
Ernest Quost fut également le conseillé d'un autre peintre montmartois: Alfred Renaudin.

L'épisode dramatique du dimanche 6 juillet 1890 cité Pigalle.

Ce que nous pouvons connaître de cette journée fatidique pour Vincent van Gogh :

Vincent avait emprunté le premier train du matin en gare d'Auvers-sur-Oise (celui de 6 heures 10) afin de passer plusieurs jours chez son frère.

Document communiqué par Alain Rohan, archives de l'Office de tourisme d'Auvers-sur-Oise) d'après le beau livre de Madame Claude Millon : Vincent van Gogh et Auvers-sur-Oise :

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Comme il fallait une heure à l'époque entre Auvers et Paris gare Saint-Lazare (il faut compter, on n'arrête pas le progrès, une heure trente aujourd'hui) il arriva donc vers sept heures trente au 8 cité Pigalle où il vit pour la première fois sa belle soeur et son neveu, nouveau-né, qui dans le futur sera le fondateur du musée d'Amsterdam.

Le temps de prendre un café, d'embrasser son neveu, Théo le conduisit chez le père Tanguy et constata que ses toiles étaient entreposées dans une remise, dont le sol était en terre battue. Il parla plus tard de "trou à punaises".

Nous croyons savoir que Vincent avait échangé une de ses toiles avec Ernest Quost. Il emporta donc ce tableau trouvé rue Clauzel, pour l'accrocher cité Pigalle chez Jo et Théo. Avant de rentrer chez eux, Théo conduisit Vincent chez un antiquaire brocanteur de la rue Pigalle, certainement Phiippe Sichel dont parle Edmont de Goncourt dans "Le Journal". A peine arrivé dans le logis du troisième étage de la cité, Vincent voulut accrocher la toile de Quost,

puis, Vincent voulu déplacer "La femme au chien", une toile de Charles-Eugène Prévost mais, premier accroc, Johanna s'y opposa fermement ce qui provoqua un début de colère chez Vincent. Les deux frères se rendirent ensuite chez Toulouse-Lautrec que Vincent n'avait pas revu depuis plus de deux ans. Les trois amis revinrent ensuite chez Théo pour le déjeuner que Johanna avait préparé. La journée s'annonçait joyeuse...Georges Albert Aurier était déjà là, Vincent le remercia pour l'article du "Mercure". Puis, arrivèrent Dries et Annie le frère et la belle-soeur de Johanna. Soudain, une conversation orageuse opposa Jo et Annie au sujet de l'appartement plus vaste que Théo souhaitait occuper au premiier étage du 6 cité Pigalle, afin de pouvoir accrocher toutes les toiles de Vincent. Puis Johanna reprocha à Théo de vouloir quitter la galerie Boussod et Valadon du boulevard Montmartre. C'en fut trop pour Vincent qui voyait s'éloigner l'espoir de recevoir les 150 francs par mois que Théo lui allouait. Il prit sa valise, et sans attendre Guillaumin qui devait passer, il repartit aussitôt pour Auvers sans préavis.

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Après la mort de Vincent, Théo voulant à tout prix exposer toutes les toiles de Vincent, loua donc le premier étage du 6 cité Pigalle et organisa donc la première exposition mondiale des oeuvres Vincent van Gogh. 


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