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30/01/2011

Vient de paraître, un livre de Adeline Wrona : "Zola journaliste, articles et chroniques"

Par Bernard Vassor

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Illustration Virginie Berthemet.

Ce recueil d'articles publiés par Zola pendant quarante ans, de 1864 à 1898 est commenté par Adeline Wrona, maître de conférence à  l'université de Paris IV-Celsa, specialiste de la littérature du XIX° siècle.

Cet ouvrage indispensable répertorie les journaux et revues auxquels Emile Zola a donné des articles ou bien des critiques littéraires et artistiques. "Cette anthologie donne à redécouvrire Zola, témoin et acteur de l'Histoire, et retrace le parcours d'un écrivain engagé pour qui la presse fut "la vie, l'action, ce qui grise et ce qui triomphe". (4° de couverture)

Adeline Wrona a retrouvé un exemplaire du journal "La Marseillaise" que l'on croyait disparu. Deux pages sont reproduites en fac-similié du numéro du 26 novembre 1870. Les articles ne sont pas signés. Une publicité figure en dernière page pour l'édition des oeuvres de Victor Hugo à la Librairie internationale (Lacroix et Verbokhoven) 15 boulevard Montmartre, et 13 rue du faubourg Montmartre. (cet éditeur fut aussi celui de Zola pour l'édition princeps de "La Curée") 

 

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27/01/2011

Alain Pagès, Une journée dans l'affaire Dreyfus : 13 janvier 1898.

Par Bernard Vassor

 

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Ce livre retrace les évènements de cette journée, commmencée au petit matin par l'arrestation du colonel Marie-Georges Picquart, et se termine par le "J'accuse" tel qu'il est paru dans le journal "L'Aurore" ce jour là.

Sont passés en revue les petits détails de la vie quotidienne, et des témoignages et engagements de tous les protagonistes de L'Affaire.Alain Pagès est professeur de littérature française à l'université de la Sorbonne-nouvelle Paris 3. Auteur de nombreux essais, spécialiste de Zola et du naturalisme, Alain Pagès a publié  entre autres : Le naturalisme; la Bataille littéraire; Emile Zola, de "j'accuse au Panthéon.

Il est également le directeur de publication des Cahiers naturalistes :

http://www.cahiers-naturalistes.com/

Acualités zoliennes :

     

 

 

 

 

 

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26/01/2011

Vincent van Gogh, une découverte de Françoise Vaysse, suite...

PAR BERNARD VASSOR

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Notre amie Françoise Vaysse, chercheuse indépendante, membre de nombreuses sociétés savantes (dont l'Association Autour du Père Tanguy) " Spécialiste mondiale" de Marie Laëtitia Ratazzi, a fait cette découverte étonnante dans une revue datée de 1894 qu'avait crée et dirigée Marie Ratazzi. Ces dessins de Vincent van Gogh dans deux petites nouvelles, l'une de Camille Lemonnier (La Princesse Viola), l'autre de Arnold Goffin (Intermède).
En 1894, Vincent n'était connu que d'un petit nombre de critiques d'art, et de quelques rares amateurs.
Le père Tanguy dans sa boutique du 9 rue Clauzel, n'a vendu que quelques toiles de Vincent à des prix ridiculement bas. Quand aux dessins, qui en connaissait l'existence ?
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..................
Camille Lemonnier (1844-1913), écrivain belge, cousin de Félicien Rops, et l'on pourrait dire cousin en littérature de Jean Lorrain ou de Rachilde avec qui il rivalisait dans les perversions sexuelles et les névroses du mouvement décadent. 
Arnold Goffin(1863-1934), fut aussi un littérateur belge, fondateur de quelques revues, pessimiste morbide, il écrivit de nombreux ouvrages avec une délectation particulière pour le désespoir, où le suicide était l'aboutissement de ses romans. Puis, il se tourna vers la critique d'art. Il fut élu à l"Académie Royale de langue et littérature française en 1921, puis en 1924 à la Classe de l'Académie Royale de Belgique des Beaux-Arts.
Injustement méconnue, la première femme caricaturiste, auteur dramatique, femme de lettres, mériterait beaucoup mieux que l'article qui lui est consacré dans la fameuse prétendue encyclopédie  en ligne...
mise à jour le 26/01/2011,
jour anniversaire de la mort de Gérard ,de Nerval, qui eut sembe-t-il des relations épistolières avec Marie de Solms.

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25/01/2011

Barbe-Suzanne-Amable Giroust : une "femme de lettres" libertine ou une libertine femme de lettres ? Courtisane ou femme émancipée ?


Par Bernard Vassor

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Présenté quelques années plus tard comme la suite de :"Illyrine, ou l'écueil de l'inexpérience "

...............

Ce monde est une comédie.

Où chaque acteur vient à son tour.

Amuser les hommes du jour.

Des aventures de sa vie.

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Courtisane ou femme libérée ? Elle osa revendiquer le droit de disposer de son corps, et fit, grâce à ses relations, lire un texte à l'Assemblée demandant le droit au divorce.

Au dix-huitième siècle, les romans grivois ou libertins provenaient exclusivement de la plume des hommes. Une exception toutefois : Suzanne Giroust qui osa faire paraître un roman autobiographique un peu leste, sous le nom de G...de Morency, en 1799, "Illyrine, ou l'écueil de l'inexpérience" (Paris an VIII, Rainville.). Les critiques, au dix-neuvième siècle l'ont jugée dépravée, manquant de style, d'orthographe et de grammaire !

Issue d'une riche famille  de négociants, Barbe-Suzanne-Amable Giroust a vu le jour rue Saint-Denis le 16 novembre 1770. Elle s"est éteinte à Chailly prés de Melun.

Mariée à dix-huit ans pendant la révolution à un avocat Bertrand Quinquet, elle dévoile dans ce récit à peine romancé ses aventures amoureuses érotiques et mouvementées pendant la révolution.

Durant sa carrière littéraire, elle usa de nombreux pseudonymes.

Son deuxième roman "Rosalina, ou les méprises de l'amour et de la nature, par l'auteur de Illyrine"

 (E.Charles, Paris 1801) est du même tonneau.

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...................

Hérault de Séchelles.jpg

A suivre....

10:26 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

22/01/2011

Adélaïde Louise Pauline Hus de la Comédie-Française

Par Bernard Vassor

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Née à Rennes en 1734. La paternité de François Hus, toute légale qu'elle fut, fut contestée par certains. La mère était une comédienne de province, une commère madrée, sachant tirer tout le profit possible des "protecteurs" de ses filles, selon des rapports de police, car Adélaïde avait une soeur qui elle aussi eut affaire aux inspecteurs du lieutenant de Police, monsieur de Sartines. Elle débuta à la Comédie-Française le 26 juillet 1751, dans Zaîre. Elève de mademoiselle Clairon, c'était une actrice fort médiocre. Elle fut aussi danseuse dans des comédies-balllets. L'actrice avait eu l'honneur de la dédicace d'un livre de Restif de la Bretonne. Mais mademoiselle Hus compte tenu du caractère licencieux la refusa. Nicholas-Edmé en prit son parti, et porta à la comtesse d'Egmont son exemplaire sur papier de Hollande.

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Son charme, sa figure avenante, ses oeillades lui valurent la protection du prince de Condé, mais celui qui lui procura la fortune fut Auguste Louis Bertin, trésorier des partie casuelles, possesseur d'une grande fortune, libertin, avait installé une sorte de conservatoire en face du château de la Muette :  "La Folie-Bertin". Il entretenait à grands frais cette Mlle Hus pour qui il avait aménagé l'ancienne demeure de Jean de Julienne à qui il l'avait racheté le 21 juin 1857 dans une des plus anciennes voies de Passy, remontant à l'époque gallo-romaine (à l'emplacement actuel de la maison de Balzac rue Raynouard).

En 1760, la belle choisit comme amant un voisin fils du maîtrCette propriété charmante à Passy, rue Basse,(aujourd'hui rue Raynouard) que l'on avait appelé La Folie Bertin  fut ensuite divisée en trois parties en 1809, dont une, fut occupée par "La maison de Balzac" exactement sur l'emplacement de la salle de théâtre de l'ancienne Folie. En 1760, la belle choisit comme amant un voisin fils du maître des eaux de Passy, le jeune Leveillard le fils du maître des "Eaux de Passy". Bertin simula un départ en province et le soir, Mlle Hus demanda à son jeune amant de venir la rejoindre. Bertin revint à l'improviste, et avec l'aide d'un serrurier. Il surprit ainsi sa compagne en compagnie galante. Il lui dit : --"Habillez-vous, faites des paquets de tout ce qui vous appartient, vous trouverez à huit heures une charrette pour les emporter, ma voiture n'étant plus faite pour vous conduire"

Après le départ de l'infidèle,  Bertin épousa la fille du gouverneur de la Bastille Mlle de Jumilhac en 1764,  et installa des comédiennes dans cette Folie, dont Louise Contat qui tint le rôle de Suzanne dans "Le mariage de Figaro". Quand à Mlle Hus, ellle reçut "l'aide" du duc de Bedford, puis on la retrouva avec le comte de Sarsalle, puis trois ans plus tard, elle était entretenue par le comte Hocquart de Montfermeil. Elle était toujours à la Comédie-Française en conflit avec Mlle d'Epinay. Elle se maria le 8 janvier 1773 avec Louis-Elie Lelièvre, "distilateur ordinaire du Roi", inventeur d'un baume qui portat son nom. Elle obtint le divorce après la loi de septembre 1793. Enfin elle se consacra à des oeuvres charitables. Tombée dans le besoin, ses anciens camarades lui vinrent en aide en donnant une représentation à son bénéfice sur le Théâtre du Marais Elle mourut en 1805 le 18 octobre à l'âge de 71 ans. dans une misère relative, au Petit Carrousel près de la rue de Richelieu. 

Mise à jour le 22/01/2011

 

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20/01/2011

"La Guéant", le premier amour de Nicolas

Par Bernard Vassor

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Gravure de Binet : Le premier amour (Les Contemporaines)

Tendre Guéant, mon coeur ne l'oublira jamais,

Puisé-je dans mes vers vous ranimer  tes attraits !

Combien elle était simple, interessante et belle !

Amour tu t'en souviens, tu  lui reste fidèle.

Dorat : Les déclamations.

(Premier amour ou presque,nous savons qu'il fut dans son enfance amoureux de sa cousine)

.........................

Nicolas avait vingt-quatre ans quand il aperçut pour la première fois à la Comédie-Française "une comédienne à la peau brune et marquée de petite-vérole, des yeux noirs pleins d'expression, la taile svelte, la jambe élégante et nerveuse chaaussée avec soin". Il était ouvrier imprimeur, et consacra ses soirées à admirer la belle Victoire Guéant. Un soir, armé de courage, il alla se planter à la sortie des acteurs qui correspondait alors à un passage conduisant au carrefour de Bussy.

L'amour seul occupait alors ses pensée, et il réservait son nom de famille pour les romans qu'il avait à écrire.  Jusqu'au jour, où, il la suivit en courant derrière la voiture qui la conduisait à l'hôtel de Hollande où l'ambassadeur de Venise donnait un fête ce soir là.  Nicolas l'aida à descendre de voiture et s'invita sans vergogne à cette soirée.

Nous ignorons si Nicolas fut récompensé de ses assiduités. Mlle Victoire mourut un an plus tard le 8 octobre 1758 de la " variole".

Mademoiselle Victoire Mélone Geayant dite Guéant était née à Paris le 20 août 1833 à Paris. Elle débuta à l''âge de seize ans à la Comédie-Française, et s'illustra dans des rôles d'amoureuses. Mais, elle avait déjà figuré en 1746  dans un rôle de petite-fille dans "Le Moulin de Javel" au théâtre-Français

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17/01/2011

Gérard de Nerval : une lettre édifante à Marie-Laetitia de Solms.

Par Bernard Vassor

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Marie-Laetitia Bonapartre Wise est la petite-fille de Lucien, le frère de Napoléon. Elle fut l'épouse du comte de Solms en 1848, puis du premier ministre Italien Rattazzi en 1854. Femme de lettre, artiste, elle fut la première femme caricaturiste en 1850. Elle tint un salon littéraire, boulevard Bonne-Nouvelle, fréquenté par Hugo, Dumas, Sand Nerval et fut la dernière égérie d'Eugène Sue en exil à Annecy.

Cette lettre fut écrite par Gérard en janvier 1853.

A Madame de Solms

Janvier 1853.

Ne me donnez pas, chère bienfaisante, le beau  livre que vous m'avez promis pour mes étrennes, je les convoitais depuis longtemps ces beaux volumes dorés sur tranche, cette édition unique. Mais, ils coûtent très cher et j'ai quelque chose de mieux à vous proposer : une bonne action. 

Je vous sens tresaillir de joie, vous dont le coeur est si chercheur ! Et bien ! voici ma belle amie, de quoi l'occuper pendant toute une semaine ! Rue Saint-Jacques, n°7, au cinquième étage, croupissent dans une affreuse misère- une misère sans nom- le père, la mère, sept enfants, sans travail, sans pain, sans lumière.

Deux des enfants sont à moité morts de faim. Un de ces hasards qui me conduisent souvent m' y a porté hier. Je leur ai donné tout ce que je possédais : mon manteau et quarante centimes. O misère ! Puis, je leur ai dit qu'une grande dame, une fée, une reine de dix-sept ans, viendrait en leur taudis avec tout plein de pièce d'or, de couvertures, de pain pour les enfants.  Ils m'ont regardé comme un fou. Je crois vraiment que je leur ai promis des rubis et des diamants, et, ces pauvres gens, ils n'ont pas bien compris, mais ils se sont mis à rire et à pleurer.

Ah ! si vous aviez vu ! Vite donc, accourez, avec vos grands yeux si doux, qui leur feront croire à l'apparition d'un ange, réaliser ce que votre pauvre poète a promis en votre nom.

Donnez à cette bonne oeuvre le prix de mes étrennes, car je veux absolument y concourir, ou plutôt remettez à D... les quatre-vingts francs que devraient coûter le chef-d'oeuvre auquel je ne veux plus penser, et je cours au Temple et chez le père Verdureau acheter tout un aménagement de prince Russe en vacances.

Ce sera beau vous verrez ! Vous serez éblouie !

Je cours quêter chez Béranger.

Au revoir petite reine, à bientôt au grenier de mes pauvres. Nos pauvres  ! je suis fier en écrivant ces mots. Il y a donc quelqu'un de plus pauvre que moi de par le monde !

N'oubliez pas le numéro.  A cinquième, dernier couloir, la porte à gauche.....

 

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14/01/2011

Gérard de Nerval, amoureux de Montmartre, pour le meilleur et pour le pire.

Par Bernard Vassor

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 La rue Bénédicte (avenue Gabrielle) que nous apercevons à gauche dans la photographie ci-dessous, la maison abritait le fameux cabaret "L'Echelle de Jacob"". Nous pouvons apercevoir au sommet de la Butte, la maison du docteur Blanche.

......................

 


"J'ai longtemps habité Montmartre, on y jouit d'un air très pur, de perspectives variées, et on y découvre des horizons magnifiques "soit qu'ayant été vertueux l'on aime à voir lever l'aurore, qui est très belle du côté de Paris, soit qu'avec des goûts moins simples on préfère ces teintes pourprées du couchant, où les nuages déchiquetés et flottants peignent des tableaux de bataille et de transfiguration au dessous du grand cimetière, entre l'arc de l'Etoile et les coteaux bleuâtres qui vont d'Argenteuil à Pontoise."

Gérard déplore ensuite les transformations qui commencent à défigurer  sa terre d'élection :

 " Les maisons nouvelles s'avancent toujours, comme la mer diluvienne qui a baigné les flancs de l'antique montagne, gagnant peu à peu les retraites où s'étaient réfugiés les monstres informas reconstruits depuis Cuvier. Attaqués d'un côté par la rue de l'Empereur (Lepic), de l'autre par la mairie, qui sape les âpres monstres et abaisse la hauteur du versant de Paris, (...) Cependant il nous reste encore un certain nombre de côteaux ceints d'épaisses haies vertes, que l'épine-vinette décore tour à tour". 

. Il y a là des moulins, des cabarets, des tonnelles, des Élysées champêtres et des ruelles silencieuses bordées de chaumières, de granges et de jardins touffus, des plaines vertes coupées de précipices, où les sources filtrent dans la glaise, détachant peu à peu certains îlots de verdure où s'ébattent des chèvres qui broutent l'acanthe suspendue au rochers; Des petites filles à l'air fier et au pied montagnard les surveillent en jouant entre elles. On rencontre même une vigne, la dernière du cru célèbre de Montmartre, qui luttait, du temps des Romains avec Argenteuil et Suresnes. Chaque année cet humble coteau perd une rangée de ses ceps rabougris qui tombe dans une carrière. Il y a dix ans, j'aurais pu l'acquérir au prix de trois mille francs On en demande aujourd'hui trente mille. C'est le plus beau point de vue des environs de Paris. Ce qui me séduisait dans ce petit espace abrité par les grands arbres du Château des Brouillards, c'était d'abord le reste de vignoble lié au souvenir de Saint Denis, qui au point de vue des philosophes était peut-être le second Bacchus...". 

 

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12/01/2011

Quelques domiciles de Gérard de Nerval dans le 9° arrondissement.

 

 PAR BERNARD VASSOR

(Copyright 2007)

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Le Salon d’Alfed Tattet, 10 rue de la Grange Batelière, reçu souvent dans les années 1830, les hugolâtres du cénacle de Jehan Duseigneur, au rang desquels Gérard Labrunie figurait en bonne place. C’est à partir de 1837, que nous trouvons la trace d’un premier logement de Gérard dans notre  arrondissement. Il habite alors 91 rue Coquenard (Rodier), il présente cette année là Auguste Maquet à Alexandre Dumas chez lui, fin novembre 1838. Il déménage le 1 mars, pour le 15 rue Taitbout. De retour d’un long voyage en  Europe, il est hébergé par Théophile Gautier 14 rue de Navarin (un témoin mentionne sa présence au 2 rue de Navarin, dans un minuscule appartement). Transporté en 1841 chez le docteur Esprit Blanche rue Trainée (rue Norvin) à Montmartre après une crise  de folie et deux internements, il loge provisoirement au 13 rue Le Peletier. Après plusieurs voyages et divers appartements dans d’autres quartiers de Paris, nous retrouvons Nerval 6 rue Neuve-Pigalle en 1844, puis la même année, au 15 rue de la Victoire. 1846 le voit locataire d’un logement 16 rue de Douai. En 1849, après une nouvelle crise, il est logé chez le docteur Audanson 48 rue Notre-Dame de Lorette où nous le retrouvons une nouvelle fois en 1850. En 1851, à la suite d’une chute, il est soigné au 9 rue Montyon. En 1852, le docteur Stadler 24 rue Bréda (Henri Monnier) soigne le poète chez lui pour un érysipèle et « une fièvre chaude ». Nerval a son adresse 66 rue des Martyrs quand il fait une rechute pour être soigné à la maison Dubois. Après un séjour à la maison municipale de Santé Dubois, c’est au 2 rue du faubourg Montmarte que Gérard réside très peu de temps en 1853. Il collabore cette année là au « Mousquetaire » de Dumas au 1 rue Lafitte, dans l’immeuble de la « Maison dorée ». Alexandre Dumas, qui habite là, est réveillé une nuit par un policier qui lui signale qu’un nommé Labrunie le réclame au commissariat où il avait été conduit après avoir été trouvé se promenant nu sur le boulevard Montmartre. Dumas vient le chercher en voiture pour le recueillir chez lui. Il est ensuite conduit à la maison du docteur Meuriot à Passy « dans un état de délire furieux »   C’est donc le 2 rue du faubourg Montmartre, le dernier domicile connu de Gérard dans le neuvième. Ajoutons qu'à plusieurs reprises, Gérard mentionne ses visions dans l'église Notre-Dame de Lorette et bien entendu, tous les appartements d'Alexandre Dumas entre 1830 et 1855 dans le neuvième, de l'impasse des Trois Frères à la rue Saint-Lazare.

Mise à jour le 12/01/2011

 

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10/01/2011

Sur la mort de Gérard de Nerval, rue de la Vieille Lanterne.

PAR BERNARD VASSOR

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Ce dernier portrait,fin 1854, début 1855, peu avant sa mort par Félix Nadar, ou Adrien Tournachon son frère,113 rue Saint-Lazare ?.
Après de nombreuses versions déjà publiées sur ce blog, voici celle d'Alexandre Dumas, qu'il semble avoir écrite en 1866, 11 ans après le "suicide" de la rue de la Vieille Lanterne. Cette version bien sûr, contredit les documents officiels (procès-verbal du commissariat de police Saint-Merri) que nous avons déjà évoqué.
Notre ami Alexandre père, conteur impénitent, mis sa patte à cette nouvelle histoire et en donna sa version.
C'est dans un texte intitulé Nouveaux Mémoires : Sur Gérard de Nerval, Edtions Complexe, 1990.
Dans ces Mémoires "inédits", Dumas raconte que le vendredi matin 26 janvier, il fut réveillé par le porteur d'une lettre d'Arsène Houssaye lui annonçant la mort de Gérard dans un accès de folie, lui demandant de venir le rejoindre rue de la Vieille Lanterne. Ce que fit Alexandre en toute hâte. Arrivé sur place, il décrivit les lieux :
"Alors la rue se rétrécit. On lit en grosses lettres sur un mur en face :
BAINS DE GESVRES
et au dessous :
BONDET (sic)
entrepreneur de serrurerie.
Au pied du mur sur lequel sont inscrites ces deux affiches, commence un escalier avec une rampe de fer.
Escalier visqueux ,étroit, sinistre, un prolongement de la rue conduit à la boutique d'un serrurier qui a pour enseigne une grosse clé peinte en jaune.(...)dans l'obscurité au fond, vous découvrez une fenêtre cintrée avec des barreaux de fer pareils à ceux qui grillent les fenêtres des prisons. Vous y êtes, c'est à ce croisillon de fer que le lacet était attaché. Un lacet blanc comme ceux dont on fait des cordons de tablier. (...)C'est là, les pieds distants de cette marche de deux pouces à peine que le vendredi 26 janvier 1855 au matin, à sept heures trois minutes, ( notez la précision !) juste au moment où se lève cette aube glaciale des nuits d'hiver que l'on a trouvé le corps de Gérard encore chaud et ayant son chapeau sur la tête.(...)Les gens qui les premiers le virent, n'osèrent pas le détacher, quoique l'un d'eux fit observer qu'il n"était pas mort puisqu'il bougeait encore la main (...) On alla chercher le commissaire de police, M. Blanchet, et un médecin dont j'ignore le nom. Le corps était encore chaud. Le médecin pratiqua une saignée, le sang vint; mais Gérard ne rouvrit pas les yeux. Nous allâmes de la rue de la Vieille Lanterne à la morgue où le corps avit été déposé. De l'endroit où Gérard s'était pendu, jusqu'à la morgue, il n'y avait qu'un pas.
Le récit se poursuit avec la description du cadavre de Nerval, vêtu seulement d'un pantalon, le torse nu, puis les démêlés sordides dans ces circonstances avec Gautier et Houssaye à propos des funérailles, et de l"élévation d'une stèle sur sa tombe.
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Cette estampe de son ami Célestin Nanteuil fut publiée dans "L'Artiste" avec la légende suivante :
"N'est-il pas étrange de penser que Gerard de Nerval, qui a marqué de l'empreinte de son pied hardi, au haut des cascades de Tivoli, des glaciers du Saint-Gothard et des dangers du Vésuve soit venu se briser à ce sombre écueil"
La ruelle sera démolie peu de temps après la mort de Gérard.
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LA MORGUE DU MARCHE-NEUF
C'est Asselineau qui fut prévenu de la mort de Gérard par la Morgue ou la police. Un fragment de carte de visite avait été retrouvé dans la poche de Nerval.
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REGISTRE DE LA MORGUE :
"Arrivée du corps à 9 heures et demie du matin de Labrunie Gérard dit Nerval, demeurant 13 rue des Bons-Enfants; vêtements et objets :
un habit noir, deux chemises en calicot, deux gilets de flanelle, un pantalon en drap gris vert, des souliers vernis, des chaussettes en coton roux, des guêtres de drap gris, un col noir en soie, un chapeau noir, un mouchoir blanc.
Genre de mort : suspension (..) suicide; cause inconnue (..) cadavre trouvé sur la voie publique rue de la Vieille-Lanterne (..) cet homme était connu avant son entrée à la Morgue (..) le corps a été réclamé par la Société des Gens de Lettres(...)."
Procès-verbal du commissariat de police de Saint-Merri :
"Ce matin, à sept heures et demie (26 janvier 1855) le dénommé (..) a été trouvé pendu aux barreaux (à l'enseigne) de la boutique d'un serrurier (Boudet) rue de la Vieille Lanterne, déclaration de Laurent, sergent de ville du quatrième arrondissement; l'individu était déjà mort, transporté au poste de l'Hôtel de Ville, secouru par deux médecins, mais en vain. Il, s'est pendu avec un ruban de fil, son corps était attaché aux barreaux avec le lien, aucune trace de violence sur le cadavre"
Le 29 janvier 1855, le préfet de Police, donnait l'autorisation de remettre la dépouille de Gérard à Balard, délégué de la Société des Gens de Lettres.
Le même jour, le commissaire de Police donnait l'autorisation au sculpteur Auber, de mouler ou daguerréotyper les traits de Gerard de Nerval. D'après une lettre d'Auguste Luchet**, il semblerait que le masque et la photographie aient été réalisés un jour avant que l'autorisation ne lui fut accordée. Jusqu'à ce jour, nous n'avons aucune trace de ces éléments.... 
D'après les chroniqueurs de ce temps,la température cette nuit-là, était de moins dix-huit degrés. 
*Archives de la préfecture de Police
**Auguste Luchet, maçon, de la loge Saint Vincent de Paul, avait annoncé la mort de Gérard de Nerval à Godfroy, Louis Ulbach François Favre en ces termes : "M. Auber sculpteur distingué à tous les titres, a bien voulu se charger de reproduire les traits de notre malheureux frère...".C'est moi qui souligne ce passage. Tous ces noms cités sont ceux des futurs (en 1858) créateurs de la revue "Le Monde Maçonnique". Il semblerait donc que Gérard fut du nombre des frères de la loge 113 ???
BnF (Smith-Lesouëf. Res 3683 )
Source principale :
 Exposition à la BHVP (1996), Commissaire Eric Buffeteau, qui m'a promis des révélations pour bientôt,
A suivre....

 

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