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25/01/2009

Le Théâtre "Réaliste" de Monsieur de Chirac

Par Bernard Vassor

Passage de l'Opéra galerie du barometre hauteur.jpg
Passage de l'Opéra, galerie du Baromètre.
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Il m'a été très difficile de trouver des informations sur l'existence de ce curieux spectacle et sur ce Monsieur de Chirac, entrepreneur de spectacles. Des chroniqueurs du XIX° siècle en parlent à mots couverts, comme on évoque des livres vendus sous le manteau. Ce fameux "Théâtre réaliste" consistait en un spectacle avec des acteurs peu vêtus, ou bien même pas du tout selon des témoignages indirects de personnes qui en ont connu d'autres qui ont connu l'homme qui a connu le théâtre érotique du passage de l'Opéra.
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Dans une vie antérieure, j'ai rencontré beaucoup d'érudits qui me disaient avec un air inspiré, avoir en leur possession des programmes du Théâtre de Chirac, j'en attend toujours la communication.....
D'après certains, M. de Chirac donna des représentations dans l'ancien théâtre Pardès, rue Rochechouart, puis, aux Funambules de la rue Fontaine, rebaptisé Mayol en 1900, et au Théâtre d'Hiver de l'Alcazar 10 rue du faubourg Poissonnière. Tout cela bien avant  " Le Coucher d'Yvette" spectacle donné par Maxime Lisbonne au 75 rue des Martyrs. 

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Du portier au digicode, en passant par le concierge.

Par Bernard Vassor

Concierge hauteur.jpg
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Depuis l'antiquité, jusqu'au début du XIX° siècle, c'était le portier qui était le gardien des maisons, aussi bien dans la Rome d'Auguste ou de Néron, chez les grecs, les germains. EsclaveS ou domestiques, les portiers étaient de tous temps considérés après les coiffeurs, comme les gens les plus bavards et cancaniers. Il jouaient un rôle important au moyen-âge. Balayer le devant des maisons, escaliers et corridors, épousseter les niches des saints qui ornent les façades, graisser le marteau qui sert de heurtoir à la porte d'entrée, dérouiller les anneaux sur le devant de la maison où l'on attache ânes, mulets ou chevaux. Il fallait aussi sonner la cloche aux heures des repas, chasser les mendiants, chanteurs des rues ou les créatures louches. Voilà le travail du portier, qui doit aussi nuit, sortir avec une lanterne pour raccompagner ou accueillir les visiteurs. A Paris, les aristocrates, les gens de biens, les bourgeois enrichis, les comédiennes en renom et les grands seigneurs engageait à la place des portiers,  des Suisses que l'on faisait venir d'un canton helvétique. C'étaient des hommes de haute taille, d'une grande prestance à qui l'on faisait revêtir de somptueuses livrées. La Révolution rétablit l'usage des portiers. Ceux-ci connurent une vogue considérable dans les romans et au théâtre.
Henry Monnier fut surnommé l'Hérodote des portiers et des portières, en créant deux types : Mâme Pochet et Mâme Gibou. Balzac lui fit de Mme Gibot, une grasse comère qui épousa "ce gros n'amour de Gibot". Quand à Gavarni, ses portières étaient des mère de jeunes femmes devenues actrices, grosses matrone qui conduisaient leur fille chaque soir au conciergeatoire. Et puis Eugène Sue immortalisa le concierge qui s'appelait de son nom véritable Monsieur Pilet, il le fit entrer dans la postérité sous le nom de Pipelet.
Monsieur Pilet avait d'abord été épicier en province, avant de venir à Paris où il avait tenu une loge de concierge au numéro 8 de la rue de la Chaussée d'Antin. C'était un homme très maigre, au visage très triste. Il y avait dans son immeuble un peintre qui avait refusé de faire gratuitement le portrait de sa femme sous prétexte qu'il la trouvait trop laide. L'ancien épicier devenu concierge lui voua une haine inextinguible. Un autre peintre, qui connaissait Eugène Sue lui proposa de rencontrer Pipelet. Sue lors de sa rencontre, raconta au concierge qu'une princesse polonaise qui l'avait aperçu sur le pas de sa porte était tombée éperduement amoureuse de lui, et qu'elle sollicitait pour rêver de lui, un mêche de ses cheveux, qui d'ailleurs étaient fort rares. Le concierge céda à la demande de l'écrivain. Le même soir, des inconnus se présentèrent de la part d'une baronne allemande, d'une comtesse russe et d'une marquise italienne pour lui demander aussi quelques cheveux. Puis chaque jour d'autres solliciteurs se présentaient pour réclamer pour eux-même ce qu'ils considéraient être leur dû. Le pauvre homme n'osait plus ouvrir sa porte ni tirer le cordon. La plaisanterie fut à son comble, quand Eugène Sue annoça à son coiffeur qu'il trouverait au 8 rue de la Chaussée d'Antin une occasion superbe d'un solde de cheveux. Le coiffeur se précipita, et fut on s'en doute très mal reçu. Le pauvre Pillet eut une fièvre cérébrale et faillit en mourir.
Quand le feuilleton des Mystères de Paris parurent en 1846 dans le Journal des Débats, Pilet devenu Pipelet dans le roman acquit une telle célébrité que lorsque on lui lut les passages où son nom était mentionné, il fut transporté de joie. Il se considérait même comme le collaborateur, le co-auteur en somme d'Eugène Sue et il lui arrivait de dire, lui qui était illétré : "nous les hommes de lettres". Il mourut en 1849. Un autre concierge célèbre par son fils fut le père d'Henry Murger qui était tailleur, et tenait une loge rue des trois-Frères au numéro 5, et non pas rue Saint-Georges comme le répètent tous les ânes. L'auteur des Scènes de la de Bohème, eut bien des fois maille à partir avec les confrères de son père, en déménageant plus d'une fois à la cloche de bois.
La loge des concièrges était située parfois au fond de corridors sombres et puants, quelques fois à l'entre-sol, d'autre dans un sous-sol humide.
Casino des concierges largeur.jpg
Une autre vieille connaissance, Maxime Lisbonne, "Le d'Artagnan de la Commune", comme l'avait surnommé son biographe mon ami Marcel Cerf, avait ouvert une salle de spectacle 75 rue  Pigalle à qui il avait donné comme joli nom "Le Casino des Concierges".
Enfin pour terminer ce chapitre des concierges, il y en eut un, cher à notre coeur, au 10 rue Cortot à Montmartre qui connut une destinée hors du commun......
Vous avez aujourd'hui pour remplacer ce petit métier qui disparaît, des digicodes électroniques, et pour tirer le cordon un interphone !!!

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24/01/2009

Une religion née en Angleterre, fuyant les persécutions, vint établir des colonies aux Etats-Unis, "Les Quakers Trembleurs"

Par Bernard Vassor

Quakers trembleurs.jpg
Danse de Quakers Trembleurs
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"Tout protestant est pape, une bible à la main"
Voltaire
En 1847, une statistique publiée à New-York, porte à vingt et un mille le nombre de congrégations religieuses aux Etats-Unis.
La religion des Quakers (qui vient du mot anglais trembleur) ou encore Société des Amis, fut fondée au XVII° siècle par le cordonnier George Fox. Le désordre religieux qui régnait depuis Henri VIII, qui avait ordonné à l'Angleterre de resté à moitiécatholique, puis Edouard VI qui avait demandé la conversion au calvinisme, Marie Stuart l'avait sommé de redevenir catholique, Elisabeth imposa de reprendre les croyances protestantes. Les Quakers furent la première religion qui émergea et survécut aux querelles fanatiques de la multitude de sectes qui étaient nées de ce désordre. Il s'organisèrent en associations. Les théories de Fox sont très simples : un radicalisme absolu en matière de foi, un mysticisme sans faille en matière d'inspiration divine. Pour eux, les communions, les serments les cérémonies étaient des pratiques païennes.
Une telle pratique attira contre eux une haine féroce. En 1809, une Quakeresse, Hanna Bernard, une prédicante célèbre, créa un grand trouble dans la "Société des Amis" qui créa un schisme. Elle défendit l'idée que le récit de la Bible était faux. Que Dieu n'avait pas pu commander de massacres des Chananéens, et que tous les autres passages de la Bible allant dans le même sens étaient mensongers. Ils finirent même par contester les miracles, et donc  ceux du Christ. C'est cette fraction qui franchit l'océan Atlantique au cours du XVII° siècle pour s'établir en Amérique et y prospérer, non sans difficulté. Les premiers émigrants ne rencontrèrent que l'animosité, les persécutions et les cachots. Plusieurs furent mis à mort par les calvinistes de Boston. Ils fondèrent alors une association pour acheter la moitié du territoire du New-Jersey où ils établirent un gouvernement selon leurs principes. Guillaume Penn(1644-1718) Quaker convaincu après avoir hérité d'une immense fortune, demanda au roi Charles II, la propriété d'un vaste territoire dans l'Amérique du nord sur les bords du Delaware. Cet endroit étant couvert de vastes forêt, il fut convenu de l'appeler Sylvania, il obtint du roi d'ajouter le nom de son père, de sorte que la concession prit le nom de Pensylvania....
Guillaume Penn se rendit sur place et offrit aux familles anglaises et écossaises de Quakers de belles garanties pour celles qui voudraient s'y installer. Beaucoup répondirent à cet appel.
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Réunissant les colons en assemblée générale, il proposa une constitution en vingt quatre articles, connue sous le nom de Charte de Pënn
Cette constitution fut adoptée le 25 avril 1682, et servit de base à celle des États-Unis de 1778.

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23/01/2009

La création d'une nouvelle religion dans l'Union américaine, suite

Par Bernard Vassor

 
Salt-Lake-City, la porte de l'Aigle.
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Nous avons, dans le dernier article laissé Elder Smith reconstruire sur les bords du Lac Salé, la Nouvelle Jérusalem.
 
Les Mormons n'étaient guère connus en Europe, ce que l'on savait d'eux, se bornait au fait que leur religion leur recommandait d'avoir plusieurs femmes. A la fin du XIX° siècle, ils avaient la majorité dans l'état de l'Utha. Un de leur représentant venait d'être envoyé à la Chambre haute de Washington, le sénateur Smooth. Un de leur communauté avait déjà été invalidé sous l'inculpation de polygamie. Le sénateur Smooth était-il polygame ?  
Une enquête de la commission du sénat lui découvrit une femme dans l'Etat de l'Utah, et une seconde à Honolulu....Il fut lui aussi invalidé.
Quand Joseph Smith vers 1830, fonda "l'Eglise de Jesus-Christ, des Saints des derniers jours", il y avait cinq adhérents. Ils étaient 400 000 à la fin du siècle. Ils ont une majorité de trois quarts d'élus dans l'Utah, et progressent dans l'Idaho et les états voisins. Leur président Smith, annonçait une acquisition de 67 000 ares de terrains qui allaient être divisés en lots pour être distribués à des colons. Ils avaient une formidable puissance d'expansion. La contrée qu'ils avaient investie était au départ un désert, elle fut progressivement la plus cultivée et radieuse des États-Unis, il n'y avait pas de ville plus jolie que Salt-Lake-City, avec de larges avenues bordées de peupliers, avec de belles résidences somptueuses et le splendide Temple des Mormons construit en pierres blanches avec six tours, à l'époque, peut-être le plus beau monument des États-Unis.
 
Salt-Lake-City, "La Maison de ville et du Comté"
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Il y avait aussi le "Tabernacle des Saints des derniers jours", où 12 000 personne pouvaient se rassembler qui possédait une acoustique exceptionnelle. La porte de l'Aigle, dont le plan avait été dessiné par Bringham Young, d'une conception totalement originale.
Les Mormons sont très doux, d'après beaucoup de témoignages de voyageurs : "la politesse des Mormons est exquise : ils sont affables, prévenants et toujours tranquilles. Ils ont un sourire triste, dans les yeux une expression indéfinissable, à la fois vague et fixe, un regard avec des arrière-plan, dont l'impression est saisissante".
 La ville est d'une propreté parfaite. Leur théâtre est l'un des cinq premiers fondé aux États-Unis. Les concerts du Tabernacle sont célèbres dans toute l'Amérique.L'organisation politique est remarquable; ils marchent en rangs compacts derrière leur président assisté de douze apôtres.
Les Mormons ont renoncé officiellement à la polygamie, mais dans les faits, ils la pratiquent toujours, ils logent leurs épouses dans des maisons séparées, c'est l'épouse qui est propriétaire de la maison. Les Mormons ont donné des droits politiques aux femmes, elles sont éléctrices et éligibles à la fin du XIX° siècle. Il y a des femmes parmi les législateurs de l'état de l'Utah et le gouvernement est en grande partie dans les mains des femmes.......
Fin de la deuxième partie.

22:00 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Un nom devenu un double anthroponyme, désigant à la fois un genre et un lieu : Le Grand Guignol. Oscar Méténier, la bohème à Montmartre, deuxième partie

Par Bernard Vassor

Un Théâtre comique d'épouvante !

Grand Guignol meutrière de 19 ans.jpg
Méténier est un petit homme
Actif, ardent et convaincu,
Frétillant et pétillant comme
S'il avait le feu au cul
Aristide Bruand
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Suite de la notice du 12 juin 2006 :
C'est dans une impasse de la rue Chaptal au 20 bis, que Oscar Méténier achèta un théâtre ( le Théâtre-Salon ) en 1896 pour y faire jouer ses pièces Grand guignol hauteur.jpgqui étaient refusées sur d'autres scènes. Compagnon de débauche de son ami Raitif de la Bretonne, il fréquentait aussi Edmond de Goncourt qu'il nourissait de ses anecdotes plus ou moins authentique, que Goncourt notaient complaisament dans son journal. Oscar Méténier, comme son père, avait été "chien de commissaire", c'est à dire secrétaire général d'un commissariat de quartier (secrétaire du commissariat de la Roquette). Cette fonction lui fut très utile par la suite pour assurer l'impunité pour des amis dans l'embarras, quand d'aventure, ils se trouvaient en fâcheuse position dans des lieux de débauche et de vice dont Méténier et ses amis étaient les clients assidus, des bars louches, des maisons borgnes, et des lupanars homosexuels. Il était né 1859, il est mort à Saint-Mandé en 1918.
Elève dans un collège de jésuites à Bourges,Méténier s'engagea dans l'armée à l'âge de 18 ans.
Ensuite, son père le fit entrer dans des commissariats de police, dans le onzième arrondissement, aux Batignolles, puis à Montmartre. Ce qui lui donna l'occasion de cotoyer les endroits chauds de la capitale.
Chien de commissaire ! Sa fonction de secrétaire d'un poste de police, consistait à assister le commissaire dans toutes ses fonctions, des saisies immobilières, de constat de crimes, et de la présence officielle des autorités aux exécutions capitales, qui lui donneront par la suite matière à spectacle....grand-guignolesque, de têtes coupées, de crimes atroces et sanguinolents. Inspiré par ses amis, Lorrain, Bruant, et Maupassant qui fut un précurseur en organisant chez lui à La Guillete, une farce inspirée par un crime commis à Montmartre. Il avait invité deux cents personnes une nuit, pressées dans l'allée de sa maison devant une gigantesque toile représentant une femme nue, pendue par les pieds. Sortant de l'obscurité jaillit un faux sergent de ville s'arrêtant, et observant le cadavre. De vrais cheveux avaient été collés sur la toile, le policier la palpe, la saisit par les nattes, et sortant un stylet, il lui ouvrit le ventre, devant les dames horrifiées, du sang de lapin gicle de la plaie.....
Grand-Guignol était né !
Fin de la deuxième partie

09:48 Publié dans HISTORICO-LITTERAIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Ces dames du Palais-Royal par Aquilin-des-Escopettes

Par Bernard Vassor

Restif le cirque du palais royal.jpg
Le cirque du Palais-Royal
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Qui dont peut se cacher sous le pseudonyme de Aquilin-des-Escopoettes ???
C'est "le Hibou" lui-même Restif de la Bretonne. Dans un livre intitulé "Le Palais Royal" sur papier bleu, imprimé par Nicolas Edmé Restif de la Bretonne, il décrit dans cet ouvrage ce qu'il appelle un tableau philosophique de l'ancienne corruption. La peinture des moeurs y est décrite de manière plus authentique et poétique que dans le Nouveau Paris de son ami Sébastien Mercier. C'est ainsi qu'il décrit avec humour : "Les filles de l'allée des soupirs"-"Les sunamites"-"Les converseuses"
Ce ne sont pas les histoires des filles qui sont intéressantes, c'est un genre de prostitution raffinée, "différentes espèces de débauche inventées par des Matrules sagaces, qui tirent un parti inconnu des charmes qu'un sexe offre à l'autre"
Retif de la Bretonne lettre à napo sur lesmaisons de hauteur.jpg
Dans cette lettre adressée à l'empereur Napoléon, Nicolas donne son avis sur ce que devraient être en matière de police, le rôle à jouer pour la surveillance et la protection des maisons de plaisirs. Nicolas est mort rue de la Bûcherie à l'âge de 72 ans, il avait écrit et imprimé plus de deux cents volumes !!!
J'ajoute que Balzac qui ne le cite jamais en raison du caractère sulfureux du "Pornographe" et du "Spectateur nocturne" a lu c'est certain, avec avidité les écrits de Restif.
Fort heureusement, Gérard de Nerval, moins pudibond lui a rendu un hommage appuyé....

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22/01/2009

La "maison galante"dans Montmartre du plus illustre des historiens de Paris : Sébastien Mercier

Par Bernard Vassor

Louis Sebastien Mercier cadre hauteur.jpg
Louis-Sébastien Mercier (1740-1814)
Polygraphe, littérateur, homme politique auteur de romans, de drames, critique d'art et scientifique médiocre  (il trouvait détestable les maître italiens omme Le Titien, Raphaël, Vinci et Le Courrège; il déclara que les théories de Newton et de Copernic étaient des absurdités, que la terre était plate, et que le soleil, tournait autour de la terre. Auteur de discours politiques, théosophe à ses heures, adepte de Louis-Claude Saint-Martin," le Philosophe inconnu", il était aussi swedengorgien. Marcheur infatigable, il parcourait les rues de Paris comme Restif de la Bretonne avec qui il avait bien des points communs. Réactionnaire pendant la révolution, il devint républicain sous l'empire ! Il détestait Napoléon, le despote qu'il appelait "le sabre organisé", il est à noter, et c'est tout à son honneur qu'il garda son franc-parler dans cette période de servilité totale de la presse. Il et disait ne vivre que pour voire comment tout cela finirait, son voeux fut exaucé, il est mort tout juste après la chute de l'Empereur.
 Franc-maçon, il appartenait à la loge des Neuf Soeurs fréquentée surtout par des rationalistes. Il appuya le rétablissement de la loterie, dont il avait dans ses écrits réclamé la destruction, et n'hésita pas à accepter un poste de contrôleur des loteries. Il s'attaqua aussi aux artistes, en réclamant aux peintres et aux graveurs de payer un droit de patente. Il était totalement inattendu, s'attaquant et prenant le parti opposé de toutes les théories littéraires admises et philosophiques, traitant d'ignares, Racine, Boileau, Locke et Condillac. Il tenta de réformer la langue française en y introduisant trois mille mots nouveaux à sa façon, dans un livre intitulé "Néologie, ou vocabulaire de mots nouveaux à renouveler, ou pris dans des acceptions nouvelles" (dont Restif de la Bretonne usa dans ses livres sur ses tournées nocturnes des "Nuits de Paris").
Il a laissé un travail irremplaçable sur l'histoire de Paris au XVIII° siècle avec son "Nouveau Paris", suivi de son "Tableau de Paris".
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Fils de Jean-Louis Mercier et de Andrée Lepas son épouse, Louis-Sébastien est né en l'an 1740. Les témoins inscrits au registre de la paroisse Saint-Germain L'Auxerrois, ont été Sébastien Maréchal et Elysabeth Marie Tampon. Le père était marchand fourbisseur à l'enseigne de la Garde d'Or et d'Argent sur le quai de l'École (aujourd'hui quai du Louvre).
La famille Lepas, possédait une maison, construite pour Martin Lepas, le père d'Elysabeth qui la louait 800 livres à M. d Benouville, guidon de gendarmerie, à M. de Seignelay et au sieur Damazel. C'était une maison classée dans "l'Etat des petites maisons galantes" dressées par l'inspecteur de police Louis Marais dépendant du lieutenant général de M. de Sartines.
La maison était située rue de Belfond, au coin de la rue Rochechouart, à droite en entrant dans cette rue.
Les époux Mercier héritèrent de cette maison le 18 décembre 1745. Il achetèrent un petit jardin attenant le 13 mai 1747 aux époux Justinard.
A la mort de leurs parents les deux frères Louis-Sébastien et Charles-André héritèrent de la propriété, et la revendirent le 8 novembre 1774, vingt sept ans plus tard. Sa mère était morte lorsqu'il avait trois ans, son père fut marié trois fois. La première avec Claude Galloy, la deuxième avec la mère de Louis-Sébastien et de Charles-André, la troisième avec Charlotte Spool. Le père est mort en 1769. Il eut une soeur consanguine Anne-Charlotte, fille de la troisième femme de Jean-Louis Mercier. Le frère cadet tint l'hôtel des Trois Villes, rue de Tournon, devenu ensuite l'hôtel Foyot. On trouve son nom en 1789 dans un acte, où il porte le curieux titre de Secrétaire de la Société Littéraire d'Anapach (?)
Nous pouvons raisonnablement penser que l'auteur du "Tableau de Paris" fit de fréquents séjours dans ce qui était pour lui sa maison de campagne de la rue Rochechouart.

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21/01/2009

Cyrano de Bergerac, un pilleur de livres lunaires.....

Par Bernard Vassor

Rendons à César, ce qui revient à Pierre Borel....

HOMME dans la lune titre hauteur.jpg
Contrairement à ce qu'indiquent bon nombre de bibliographes, Cyrano de Bergerac ne fut pas le premier à imaginer un voyage dans la lune.
La traduction d'un livre anglais de François Godwin dont la page ci-dessus est reproduite avait paru un an avant le réciti de Cyrano de Bergerac.
Déjà, en 1548 un savant, le docteur Pierre Borel avait laissé courir un manuscrit scientifique d'une grande originalité intitulé : "Discours nouveau prouvant la pluralité des mondes, que les astres sont des terres habitées, que la terre est une étoile qui tourne devant le soleil qui est fixe, & autres choses très-curieuse"
Pierre Borel lune.jpg
Cyrano de Bergerac s'empara des idées scientifiques qu'il assaisonna à sa manière et fit paraître son "Histoire Comique, contenant les Estats des Empires de la Lune et du Soleil".
Fou de rage, Pierre Borel retira son manuscrit de la circulation et le fit publier à Genève. Trop tard hélas ! Son travail passa tellement inaperçu que même aujourd'hui, son travail bien plus sérieux que celui de Cyrano est totalement oublié. Si bien que lorsque l'on évoque la "pluralité des mondes", on cite Fontenelle, né, l'année de la parution du livre de Pierre Borel, et si il est question de "voyage dans la lune" c'est Jules Verne qui vient tout de suite en tête.   
Cyrano de Bergerac fut à son tour plagié (un petit peu) par Molière...et  ce n'est que justice !

14:15 Publié dans Histoire littéraire | Tags : pierre borel, cyrano de bergerac, françois godwin | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

20/01/2009

Un précurseur Guy Marchant, premier éditeur parisien "d'illustrés" (a Magistro Guidone Mercatore)......

Par Bernard Vassor

Incunable parisien hauteur.jpg
TRACTATUS DE
ARTE BENE VIUENDI BENEQ MORIENDI. 
(L'art de bien vivre et bien mourir)
Impressus parisius [...] Anno domini 1497. Die.10. Aprilis.
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Ce véritable chef d'oeuvre de la bibliophilie est proposé à la librairie d'Alain Nicolas "Les Neuf Muses" à Paris.
Guy Marchand fut parmi les premiers à produire des livres illustrés à Paris dès le début des années 1480.
Ce traité de spiritualité, a été écrit dit Alain Nicolas, ce grand libraire érudit, entre 1408 et 1419. Il fut attribué à quantité d'auteurs différents, parmi lesquels est préféré aujourd'hui Nikolaus von Dinkenlsbühl, théologien à l'Université de Vienne. Ce livre fut diffusé en latin dans toute l'Europe dans différentes traductions. Son importance diminua fortement quand Erasme publia l'idée contraire que la mort n'est que le commencement de la vie, mais il conserva néanmoins une grande influence en France jusqu'à la fin du XVIII° siècle. Cet ouvrage est précédé, relié en tête, de trois courts traités, dont le troisième est un amusant procès de Satan, dans lequel le diable semble l'emporter, jusqu'à l'arrivée de la vierge Marie.
Le diable largeur.jpg
Un troisième ouvrage est relié en queue :"Speculum christinorum", sans lieu ni date, "Miroir des Chrétiens".
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Si il vous reste un petit peu de monnaie après les fêtes, cette petite merveille sera à vous pour la modique somme de 7000 euros ! 

16:55 Publié dans L'amour des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

"Pronostication des cons sauluaiges avec la manière de les apprivoiser"

Par Bernard Vassor

Pronostication hauteur.jpg
C'est la première édition, et peut-être un exemplaire unique de cette "Pronostication érotique" composée en vers.
Il est à noter que les initiales de chaque ligne de la page de titre forment un acrostiche PREEL, qui indique en général le nom de l'auteur dont nous ne savons rien. On retrouve le même acrostiche dans les dernières lignes du poème. Cete première édition a été imprimée à Lyon, vers 1520. Il en existe deux autres imprimées à Rouen et à Paris un siècle plus tard. Le titre en a été partiellement changé en : "La Grande et Véritable pronostication". Les bibliographes, dont Brunet ne semblent pas avoir remarqué cet acrostiche, et n'en font donc pas état, bien que ce procédé était utilisé fréquamment par les auteurs pour dissimuler leur véritable nom, et ne le livrer qu'à des lecteurs attentifs......
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Selon le dictionnaire de Trévoux (t VII) de 1755, pronostication a le même sens que pronostic, mais n'est utilisé que dans les titres des almanachs. Cet exemplaire est passé en vente publique en 1979.

12:06 Publié dans L'amour des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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