Référencement gratuit

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« lun. 15 oct. - dim. 21 oct. | Page d'accueil | lun. 29 oct. - dim. 04 nov. »

27/10/2007

LES CABARETS GUINGUETTES AUBERGES ET ESTAMINETS A MONTMARTRE AVANT L'ANEXION (1860)

PAR BERNARD VASSOR

27573773cabd3db4e373a0056dee6fa8.jpg
ADOLPHE FELIX CALS, MOULINS A Cals fut un des premiers peintres à s'installer à Montmartre. Il avait une des rares maison tout en haut de la butte, rue Saint Jean (rue Cortot aujourd'hui)

Depuis le XVIIème siècle, la butte était couverte de moulins à vent. Le petit peuple se réunissait sous des tonnelles entourées de chèvrefeuille et d'aubépine. On comptait en 1786 douze moulins, mais il n'en restait que dix en 1795, et depuis, le nombre n'a cessé de décroître. Il y avait le moulin de "La Lancette" qui appartenait aux abbesses, "le Blute fin" et le Moulin de la Galette de la famille Debray. Il y avait également "le Moulin vieux", Moulin neufMoulin Rollinle moulin de la vieille Tour, de la Grande Tour, du Palais, du Radet et de la Béquille. Ce dernier devait son nom à une grosse perche que l'on utilisait pour faire tourner le faîtage en fonction de la direction du vent. Certains moulins servaient surtout à moudre des matières destinées à la fabrication de la porcelaine. C'est Pierre Deruelle qui fonda la fabrique "de porcelaine de Clignancourt" en 1771 (officiellement déclarée en 1781) sous la protection du comte de Provence devenu par la suite le roi Louis XVIII. La marque de la fabrique était un moulin.

 Certains moulins furent donc les premiers lieux ayant  le privilège un peu partout en France, de vendre du vin, des galettes chaudes fabriquées uniquement avec la farine provenant du moulin. Autour de quelques tables, on pouvait écouter de la musique et pourquoi ne pas danser....

Pierre-Charles Debray fut tué par les armées russe en 1814 (et cloué, ou pendu, selon les uns ou les autres, sur les ailes de son moulin, resté là pendant trois jours, prétendent certains historiens) propriétaire de plusieurs moulins est inhumé au cimetière du Calvaire** où l'on peut lire l'épitaphe suivante :

"Pierre-Charles Debray

Meunier propriétaire à Montmartre

Décédé le 30 mars 1814

Tué par l'ennemi sur la butte de son moulin."

Des cabarets s'installèrent donc en dehors de la barrière et le quartier fut bientôt le rendez-vous des peintres, journalistes écrivains et chansonniers, et bien sur des "petites femmes" légères ou pas, venant donner une note gracieuse dans ce milieu de "la bohème «artistique et littéraire. Nous pouvons citer quelques bals, guinguettes ou cabarets, sans toutefois établir une liste complète : commençons par la Boule Blanche du boulevard Rochechouart qui prit le nom de la danseuse vedette et gérante qui fit la gloire de l'établissement, on allait donc danser à "La Belle-en-cuisses". Restons sur ce boulevard pour aller au "Bal Robert"au numéro 58 actuel, "le bal de l'Ermitage" se trouvait à l'angle de la rue des Martyrs. Plus haut, il y avait "Le Château rouge"," Le Grand Turc", Le bal des marronniers, le Boeuf-noir,, le Bal du Bossu, la Tour Malakoff, le Bal Roger ou Tivoli Montmartre, le Bal du Château des Brouillards, le Petit Moulin-Rouge, la Feuillée de Montmartre, le Bal des Lilas, le Bal du Poirier sans-pareil ( l’angle actuel des rues Berthe et Ravignan), et l'Echelle de Jacobrue Bénédicte (avenue Gabrielle) que nous apercevons à gauche dans la photographie ci-dessous. Cette rue Bénédicte, ou plutôt le chemin Bénédicte existait depuis des temps immémoriaux, on trouve sur des plans datant de 1450, un chemin du Pressouer (pour pressoir) Bénédicte qui comme son nom l'indique conduisait à un pressoir qui semble-t-il se trouvait à l'emplacement de "L'Échelle de Jacob » d’après le même plan reconstitué par André Maillard, historien du vieux Montmartre*.  Au premier plan, la place Saint-Pierre.

 MONTMARTRE 1850
ef4993dfd326742788a3211ff53d2dee.jpg
 Au premier plan, la place Saint-Pierre.
aa437651fead7671af53827176690d44.jpg

Au-delà de cette barrière, le vin était moins cher, (il ne fallait pas payer l'octroi) nous apercevons à gauche, la première maison qui fait l'angle de la rue de l'Empereur (Lepic) où se tenait "le café Coquet"à l'angle de la rue Amélie et du boulevard Pigalle*** (actuellement boulevard de Clichy et rue Puget). La clientèle de Coquet (en 1850) était composée comme au café Jean-Goujon, au"Coquet" "d'une vingtaine de "ces messieurs" pommadés, astiqués, brossés, reluisants, tout battants. A quelle catégorie sociale appartiennent-ils ? Ils ne sont ni peintres ni sculpteurs, ni journalistes, ni ouvriers, ni rentiers..."****  neuf Le Bal de la Reine Blanche, se tenait à gauche de cette barrière, et allait jusqu'au cimetière Montmartre. Le bal Perot se trouvait  à la Chapelle, le bal Robertimpasse du Cadran, aujourd’hui 58 boulevard Rochechouart était une vaste baraque en plâtre et en bois, qui allait presque jusqu'à la rue des Acacias (rue des Abbesses). Le bal des marronniers cité plus haut était au niveau du 78 rue des Martyrs (aujourd’hui place André Gill) fut créé par un certain Isidore Tolbec, qui fut aussi le patron du Boeuf-Noir situé en face au 79 rue des Martyrs. A côté de "la-Belle-en-Cuisse, le bal de l'Ermitage se trouvait approximativement au 6 et 8 de l'actuel boulevard de Clichy, à l'époque boulevard des Martyrs construit sur un talus, le sol était en terre battue.

La Boule Blanche avait été installée en 1822 par une femme légère, appelée Belle-en-cuisse C'était sous des tonnelles et sur de la terre battue que les danseurs se tenaient à côté d'une baraque où rôtissaient en permanence des moutons que l'on débitait en tranches pour six sols la portion. Après le décès de la patronne, c'est le sieur Bécuzet qui racheta le cabaret, et fit d'importants travaux d'embellissement. Une salle de bal à couvert, des tables plus confortables, et il ajouta à la boule blanche des miroirs et un quinquet, ce qui faisait que l'on pouvait voire la lumière de très loin à la manière d'un phare. Une fillette fuguait souvent pour venir observer et copier les pas des danseuses, c'était celle qui allait devenir "la Rigolboche". La boule banche, ne le resta pas longtemps. La poussière et la crasse l'avaient transformée dans la plus belle couleur noire qui soit. Les clients l'appelèrent donc "La Boule noire". Le succès fut au rendez-vous, et un monsieur Leclerc offrit à Bécuzet de lui racheter la Boule noire pour une somme importante. Becuzet accepta et alla fonder à Ménilmontant le célèbre Bal FaviéLeclerc vendit le cabaret en 1849 aux frères Corlieu qui restèrent jusqu'en 1872. Charcoussot prit la relève, et la Boule noire passée de mode disparut en 1882. C'est en 1894 que la Cigale fut construite sur les ruines de la Boule noire. 

Le Bal du Grand-Turc fut fondé en 1806 par un allemand Joseph Teiche, qui avait accolé un hôtel à son établissement qui partit en 1848, remplacé par son cousin Pégard, qui le revendit aussitôt à un autre cousin monsieur Hugot. On pouvait y rencontrer Alexandre Dumas, Alexandre Pothey, Pétrus Borel, Monselet, Alfred Delvau,Nerval. Ce fut le terrain d'élection des germanophiles jusqu'à la guerre de 1870. Le Grand-Turc se trouvait dans une partie du boulevard Rochechouart aujourd'hui qui fut remplacé par une partie du boulevard Barbès. La liste est loin d'être complète, nous évoquerons le bal du Château Rouge dans un prochain article.

*André Maillard, Les origines du vieux Paris, éditions de Minuit 1959

**André Roussard, dictionnaire des lieux à Montmartre éditions Roussard Paris

**bis André Roussard qui m’a corrigé quelques erreurs ou imprécisions, qu'il en soit remercié.

***Roman d'Alexandre Dumas : Le dévouement des pauvres,  Roman très peu connu daté de 1868 : Dumas Café Coquet Chapitre III.pdf

**** Alfred Delvau, Les plaisirs de Paris. 1857.

Archives personnelles

 

12:05 Publié dans AUBERGES ET CABARETS. | Tags : alexandre dumas, alexandre pothey, pétrus borel, monselet, alfred dalvau, nerval | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg! Digg

26/10/2007

LE CONSERVATOIRE DE MONTMARTRE, L'ÉLEPHANT BLEU, GAMINETTE, LE CABARET DE LA VEINE, 108 boulevard rochechouart

PAR BERNARD VASSOR

602b402b0783e600a767799c841c803f.jpg
Voila tout ce qui reste du 108 boulevard Rochechouart, de la longue énumération de cabarets qui se sont succédés à cet endroit. On a pu assister dans les années 1860-1870 à des spectacles à "la Corneille", qui succéda à"la Morgue littéraire", puis "la taverne franco-russe". Ensuite en 1894 Debière le propriétaire, qui avait installé des sculptures d'éléphants partout lui donna le nom de "Cabaret des Eléphants". Xavier Privas honora de sa présence l'inauguration ce cabaret éléphantaisiste.en compagnie des chansonniers, de Trimouillat, Mlle Ritter, etc..  Eugène Lemercier déclama :
Une ballade à l'éléphant en gaité :  
"Prince de la critique prompte,
A traiter l'Art comme un enfant,
Sarcey, que sans peur nul n'affronte,
Est bien plus lourd qu'un éléphant"
L'établissement n'eut que six mois d'existence, remplacé par celui de Léon de Bercy et Blédor : "Le Cabaret du coup de gueule" qui à la suite d'un accident, ferma ses portes pour laisser place au "Conservatoire de Montmartre" tenu par un chanteur Henri Martin qui avait transformé l'interieur avec un décor d'abbaye de Bénédictines de Montmartre. Henri Martin mort en 1899, la direction du Conservatoire fut confiée à madame Gabrielle Bassy qui prit comme associée, une certaine "Gaminette"
qui fit de l'endroit le Temple de lesbos, qui n'eut guère plus de  succès, le tribadisme, n'attirait pas grand monde à cette époque, (Gaminette avait vingt ans d'avance sur la mode provoquée par le scandale de "la Garçonne"en 1922....,) c'est le chanteur Jean Chagot qui reprit le flambeau et engagea Yon Lug, puis Chagot repassa le bébé à Xavier Privas qui rebaptisa le Conservatoire en lui donnant le nom de "Cabaret de la Veine

17:25 Publié dans AUBERGES ET CABARETS. | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

GUSTAVE FLAUBERT ET LOUISE COLET

PAR BERNARD VASSOR

a0f34ec984e93bab9cd7ed13ab682c8c.jpg
Ce dagueréotype, envoyé à Louise Colet, est la première photographie de Gustave Flaubert, était totalement inconnue il y a à peine un an. Il est daté de 1846, Gustave avait vingt cinq ans, et  venait d'avoir sa première attaque d'épilesie.
Voici une lettres adressées à Louise Colet l'année de leur rencontre : 
"Mardi soir, minuit. 4 Août 1846.  
Il y a douze heures, nous étions encore ensemble ; hier à cette heure-ci, je te tenais dans mes bras... t'en souviens-tu ? Comme c'est déjà loin ! La nuit maintenant est chaude et douce ; j'entends le grand tulipier, qui est sous ma fenêtre, frémir au vent et, quand je lève la tête, je vois la lune se mirer dans la rivière.   5ea7783d9c071b848986d8c050c8bdcc.jpg

Tes petites pantoufles sont là pendant que je t'écris ; je les ai sous les yeux, je les regarde. Je viens de ranger, tout seul et bien enfermé, tout ce que tu m'as donné ; tes deux lettres sont dans le sachet brodé ; je vais les relire quand j'aurai cacheté la mienne. Je n'ai pas voulu prendre pour t'écrire mon papier à lettres ; il est bordé de noir ; que rien de triste ne vienne de moi vers toi ! Je voudrais ne te causer que de la joie et t'entourer d'une félicité calme et continue pour te payer un peu de tout ce que tu m'as donné à pleines mains dans la générosité de ton amour. J'ai peur d'être froid, sec, égoïste, et Dieu sait pourtant ce qui, à cette heure, se passe en moi. Quel souvenir ! et quel désir ! Ah ! nos deux bonnes promenades en calèche ! Qu'elles étaient belles, la seconde surtout avec ses éclairs ! Je me rappelle la couleur des arbres éclairés par les lanternes, et le balancement des ressorts ; nous étions seuls, heureux. Je contemplais ta tête dans la nuit ; je la voyais malgré les ténèbres ; tes yeux t'éclairaient toute la figure. Il me semble que j'écris mal ; tu vas lire ça froidement ; je ne dis rien de ce que je veux dire. C'est que mes phrases se heurtent comme des soupirs ; pour les comprendre il faut combler ce qui sépare l'une de l'autre ; tu le feras, n'est-ce pas ? Rêveras-tu à chaque lettre, à chaque signe de l'écriture ? Comme moi, en regardant tes petites pantoufles brunes, je songe aux mouvements de ton pied quand il les emplissait et qu'elles en étaient chaudes... le mouchoir est dedans..

.

A suivre................................................    

 

13:00 Publié dans Les écrivains | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

25/10/2007

DUBUT DE LAFOREST "LE SCANDALEUX SUICIDÉ DE L'AVENUE TRUDAINE"

PAR BERNARD VASSOR

b447af4f8a99633bc2f106f1f2d3e7df.jpg
"Les derniers scandales de Paris"est un véritable recueil de toutes les débauches de tous les crimes, morphinomanes, souteneurs, pierreuses (marmites d'or),procureuses, lupanars et tolérances, "Bals de lesbiennes et de tatas", esthètes, hommes de joie, avec une proclamation moraliste, il dédie même un de ses romans au docteur Lombroso !!!  Il n'hésite pas à se revendiquer de Montaigne, de Rabelais, de Michelet, de Balzac et de Fourier...
Ce premier volume de la série devrait ravir les habitants du neuvième  arrondissement : C'est l'histoire d'une jeune fille vierge Cloé de Haut-Brion qui se retrouve par hasard dans une maison close, mais qui, malgré tout conserve sa virginité ! Malheureusement, elle tombe sous la coupe d'un maquereau qui en fait une courtisane de luxe qui lui donne le titre de :"La Grande horizontale"
L'action commence en hiver 1890 et les premiers lieux évoqués, sont le boulevard des Italiens où des femmes qui avaient chacune un carré réservé, "longent les trottoirs arrêtant les hommes,  puis, "Le Bol d'or" la brasserie de la rue du faubourg Montmarte, le lupanar du 7 bis rue de la Victoire, établissement de madame Elvire Martignac "qui était un des mieux achalandé de Paris, avec une élite de clients sérieux qui ne regardaient pas à la dépense" nous trouvons aussi "l'Egyptien" un café du boulevard Montmartre,
Jean-Louis Dubut de Laforest est né en 1853 à Saint-Pardoux en Dordogne. Littérateur, "Peintre de mauvaises moeurs" selon le Larousse du XXème siècle, il est mort à Paris 10 avenue Trudaine, à la suite du saut de sa fenêtre au quatrième étage de son immeuble le 3 avril 1902. 
Scandaleux en effet, ses ouvrages feraient passer les livres de Jean Lorrain ou de Rachilde, pour de pâles romans destinés à l'édification de la jeunesse. Presque oublié, ce romancier populaire mériterait une réédition de ses ouvrages. Il ne figure même pas un extrait dans "Romans fin-de-siècle" (ed Robert Laffont 1999).
Certains critiques osaient faire la comparaison, "toutes proportions gardées"avec la"Comédie Humaine," ou "Les Mystères de Paris"
a8d84ff7692b8dc6b1095741bdfc5b16.jpg
La liste de la série "Les Scandales de Paris " à la BnF, contient à elle seule les 37 volumes suivants :
Auteur(s) :  Dubut de Laforest, Jean-Louis (1853-1902)
Titre(s) :  Les derniers scandales de Paris [Texte imprimé] : grand roman dramatique inédit / Dubut de Laforest
Publication :  Paris : Fayard frères, [ca 1890-1900]
Description matérielle :  37 vol. : ill. ; in-12
  1. La vierge du trottoir ; 2. Les souteneurs en habit noir ; 3. La grande horizontale ; 4. Le dernier gigolo ; 5. Madame don Juan ; 6. Le caissier du tripot ; 7. Le docteur Mort-aux-gosses ; 8. Le tartufe paillard ; 9. Les victimes de la débauche ; 10. Ces dames au salon et à la mer ; 11. Les écuries d'Augias ; 12. Agathe-la-Goule ; 13. Esthètes et cambrioleurs ; 14. Un bandit amoureux ; 15. La brocante ; 16. Per'mich ; 17. Maîtresses et amants ; 18. Faiseurs et cocos ; 19. Haute galanterie ; 20. Le lanceur de femmes ; 21. Les petites rastas ; 22. Farabinas ; 23. La bonne à tout faire ; 24. La demoiselle de magasin ; 25. Robes et manteaux ; 26. Peau de balle et balai de crin ; 27. Le coiffeur pour dames ; 28. Travail et volupté ; 29. Le nouveau commis voyageur ; 30. L'homme de joie ; 31. La marmite d'or ; 32. Mlle de Marbeuf ; 33. Morphine ; 34. Cloé de Haut-Brion ; 35. La môme-Réséda ; 36. La bombe ; 37. La rédemption.
....................................................................................................................

22:55 Publié dans Les originaux, les excentriques, les fous litterra | Lien permanent | Commentaires (3) | | | | Digg! Digg

24/10/2007

CHARLES PAUL RENOUARD, UN MODELE ARTISTIQUE POUR VINCENT VAN GOGH

PAR BERNARD VASSOR

dfd6a6ab0070c57d9c10ada6c2ef9119.jpg
Cette gravure parue dans "The Graphic" de Londres peut très bien se passer de commentaire.
Dessinateur, graveur, et peintre, Renouard (1845-1924) a été l'élève aux Beaux-Arts d'Isidore Pils, peintre d'histoire, naturaliste et orientaliste. Très pauvre, il travaille pour payer ses études comme peintre en bâtiment. Il travaille avec son maître à la réalisation du plafond du grand escalier de l'Opéra. Quand il était à Londres en 1873, Vincent allait toutes les semaines regarder les vitrines du "Graphic". Il acheta plus tard à la Haye 21 tomes de ce journal. Il découpa les gravures sur bois et les colla sur un papier fort pour se constituer "son musée personnel". Il n'était pas le seul admirateur de Renouard, Huysmans, Vollard, le collectionneur Camondo et même Jean-Léon Gérôme qui ne se génait pas pour le comparer à son homonyme, bien sur en défaveur d'Auguste qui ne trouvait pas grâce à ses yeux. L'influence que Renouard exerça sur Van Gogh fut énorme !
Dernier détail piquant, j'ai découvert au cadastre, qu'après le départ d'Auguste Renoir et de son frère cadet Edmond qui partageait avec lui le 35 rue Saint-Georges, c'est Charles Paul Renouard qui les remplaça dans l'atelier du cinquième étage qui fut détruit en 1818 par un obus allemand tiré par la "grosse Bertha"
bb0e29733d7ff864760fa00fd8b92507.jpg
 Réparation du toit de "l'atelier de la rue Saint-Georges" en 1918

18:00 Publié dans LES PEINTRES INCLASSABLES | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg! Digg

MARIUS ROSSILLON DIT O'GALOP (nunc est bibendum!!..)

PAR BERNARD VASSOR

Et maintenant, il faut le boire

282c57301175f38cb21d26116705e32d.jpg
Marius Roussillon, dessinateur et peintre est né en 1867 à Lyon, mort à Carnac en 1946. Il était le voisin et ami de Jules-Alexandre Grün au 20 rue des Martyrs. Caricaturiste, il a participé aux nombreuses revues humoristiques et satyriques comme "le Rire" et "l'Assiette au Beurre". Très bon aquarelliste, sa renommée lui vient de l'affiche qu'il avait proposée aux frères Michelin à la fin du dixneuvième siècle. Nous n'avons pas encore découvert d'où lui venait son surnom d'O'Galop. Le slogan "Nunc est bibendum"  repris par les frères Michelin, est extrait d'une tirade de Rodolphe Salis au Chat Noir, et c'est en voyant dans le carton à dessin un dessin soumis par Rossillon, qu'une publicité pour de la bière représentait ce curieux bonhomme qui est encore aujourdh'hui l'emblème de la firme de Clermont-Ferrant. Cette affiche avait été refusée par une brasserie. L'emblème est extrair d'un vers d'Horace qui lui-même l'avait traduit d'Alcée de Lesbos...:
"Et maintenant, il faut le boire"

14:40 Publié dans Les peintres | Lien permanent | Commentaires (5) | | | | Digg! Digg

JULES-ALEXANDRE GRÜN A L'AFFICHE

PAR BERNARD VASSOR

59f98b75e80efffa7e586e9a4c393d9f.jpg
Peintre et affichiste au coeur de la bohème montmartroise.
Il est né et mort à Paris 1868-1934. Il fut très tôt l'élève d'Antoine Guillemet qui avait son atelier au 6 rue Clauzel (puis 59 rue des Martyrs). Il débuta sa carrière comme dessinateur au Chat Noir, il avait alors 17 ans. Affichiste très recherché, presque l'égal de Jules Chéret, il obtint de nombreuses commandes de théâtres, cabarets et de cafés-concerts. 
Son affiche très osée pour un spectacle de "la Scala" du boulevard de Strasbourg fit scandale, mais ne fut pas interdite. Cette femme entièrement nue, couverte seulement de son voile de mariée transparent, dépassait en gauloiserie tout ce que l'on avait vu jusqu'alors. Le "théâtre du Grand Guignol" d'Oscar Méténier fit appel à ses services pour la publicité de ses premières représentations.
7dfd5c323828d7ef195ca18d5d512adb.jpg
Il habitait dans sa jeunesse au 20 rue des Martyrs avant de s'installer au 48 rue d'Orsel.  Il fut de ceux qui organisèrent "la Vachalcade" en décorant des chars et prenaient place dans le défilé. Egalement peintre de talent il exposa plusieurs fois des oeuvres importantes au Salon. Son succès est immense, on s'arrache ses affiches, les colleurs d'affiches sont harcelés, soudoyés ou même volés, tant l'engouement des collectionneurs est grand. Après une vie assez tapageuse, Jules-Alexandre va se ranger et épouser une concertiste, mademoiselle Toutain et va habiter dans les beaux quartiers de l'époque au 31 boulevard Berthier. Il n'en continue pas moins son travail, il croque les petites femmes de Paris, et les noceurs qui vont de pair. Il termina comme beaucoup de ses camarades sa vie honteusement, on lui accrocha un bouton rouge au revers de son veston !

12:20 Publié dans Les peintres | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

23/10/2007

LA MAISON DE LA COMTESSE DE LA BOISSIERE AU PONT DE CLICHY

700èmes ARTICLEs DE CE BLOG

LA MAISON DU PONT DE CLICHY A ASNIERES

72da187b39cd6f68885d729b51b02072.jpg
Le 1 boulevard Voltaire à Asnières
9b0967a44775ecf65969d6a77f71e356.jpg
La même maison vue par Vincent en 1888.
C'est dans la maison de gauche, qu'habitait la comtesse de la Boissière au premier étage, au dessus du restaurant Péruchot .
Vincent y avait été invité à prendre le thé en compagnie de son ami Emile Bernard, et peut-être de Paul Signac, tous deux résidaient dans cette ville. Le pavillon d'Emile Bernard existe toujours, mais la maison de Paul Signac n'est plus là.
La vue est prise depuis "l'île des Ravageurs" qui est disparue aujourd'hui. Ce bras de la Seine a été remblayé pour faire place à une autoroute. Il est interessant de noter que depuis que Van Gogh a fait cette vue, le rez-de-chaussée, c'est à dire le restaurant a été enterré, et donc que l'appartement de la comtesse se trouve au niveau du sol. Tout ceci en raison de la forte crue de la Seine en 1910, les berges ont été surélevées de plusieurs mètres, ensevelissant les constructions avoisinantes.
4df23fce8617d6507a6e305f7c9035e1.jpg
Aujourd'hui
Autre détail, les deux maisons qui bordent le pont d'Asnières, sont également identiques, vraisemblablement du même architecte (à vérifier). Le parc Voyer d'Argenson qui se trouve en arrière de cette maison, a subi également le même nivellement dans sa partie nord. Seul le château qui vient d'être magnifiquement restauré, a été épargné en raison de son relatif éloignement du bras de la Seine .
Pour le huit centième article de ce blog, je vous promet une révélation fracassante......
bff9e16954cc2d8353ace95b5fe04e11.jpg
Le château du lieutenant de police, avec à droite, l'ancienne église Sainte Geneviève

17:00 Publié dans Les amis de Vincent | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

ALFRED DE MUSSET ET AIMÉE D'ALTON

PAR BERNARD VASSOR

06b343ad2579ea71ba3cede63e2e4754.jpg
AIMÉE D'ALTON
les amours de Musset et d'Aimée d'Alton se situent après que George Sand ait quitté LMusset pour le docteur Pagello.
Il la rencontre dans le salon de Caroline Jaubert qui était sa marraine littéraire. Il sortait tout juste d'une aventure avec une grisette nommée Louise qui lui a inspiré l'histoire de Mimi Pinson. Un soir, au coin du feu, chez Caroline, Musset lui dit qu'elle ressemble à un moinillon, il n'en faut pas davantage pour faire fondre la naïve Aimée, d'autant mieux que le lendemain elle recevait les vers suivants :
"Hélas ! petit moinillon
Mon coeur est pour vous lettre close
Hélas ! petit moinillon blanc,
Il pourrait vous dire pourtant...
Mais sur ce.... je fais une pose...
Hélas ! petit moinillon rose !"
 Menant une vie de desoeuvré, il fréquentait beaucoup les cafés
9417a0622d9e7f4e1fe440fada9b2264.jpg
Il consommait de singuliers mélanges : absinthe, bière anglaise, jaune d'oeuf et cognac !!! Aimée d'Alton décide de le sauver de la débauche. Elle se donne à lui entiièrement dans l'appartement de la famille Musset rue de Grenelle. Mais les rendez-vous rue de Grenelle étant troublés par les domestiques ou bien les parents qui risqueraient de les surprendre, Musset loue 9 rue Tronchet, qui vient d'être^percée en 1824, un petit entresol de deux pièces dans une maison bourgeoise. Le loyer n'est pas trop cher, : "il doit essuyer les platres". Musset se remet à travailler pour "la Revue des deux Mondes". Bientôt il ne peut plus payer le loyer de la rue Tronchet, Les rendez-vous furtifs se font parfois dans un fiacre, à la sauvette chez la princesse Belgioso qui va l'attirer puis le repousser, puis chez Caroline Jaubert.
 
6fe24b19ee85e2eb41d436f8fbbcf915.jpg
Christine Belgioso
Mais bientôt, il se lasse et va passer ses soirées chez Alfred Tattet rue de la Grange Batelière. Il a des vue sur Pauline Garcia (future Paulins Viardot) qui lui résiste. Il boit de plus en plus. Aimée devient encombrante et c'est bientôt sur Rachel qu'il veut jeter son dévolu. La rupture est consommée. Musset meurt le 2 mai 1857. Quatre ans plus tard, elle épousait son frère Paul.
A Aimée d'Alton
Déesse aux yeux d'azur, aux épaules d'albâtre,
Belle muse païenne au sourire adoré,
Viens, laisse-moi presser de ma lèvre idolâtre
Vois-tu cTon front qui resplendit sous un pampre doré.

e vert sentier qui mène à la colline ?
Là, je t'embrasserai sous le clair firmament,
Et de la tiède nuit la lueur argentine
Sur tes contours divins flottera mollement
Amée d'Alton est morte le 30 novembre 1881.
« Elle était très fine, assez libre d'allures, ayant été élevée à l'anglaise, comme on disait ; petite et blonde, comme Madame Jaubert elle-même, de qui elle était la cousine.
C'était Melle Aimée-Irène d'Alton.
Elle avait alors vingt-cinq ans, un an à peu près de moins que Musset. A cet âge et ainsi faite, elle était très entourée et très courtisée. Il était immanquable que Musset lui fît la cour ». 
Maurice Allem, A la gloire de... Musset, 1940.

 

00:40 Publié dans Les écrivains | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

22/10/2007

AU CABARET DES QUAT'Z'ARTS

PAR BERNARD VASSOR

999361919df6df484db633c55068e5fd.jpg
C'est sur l'emplacement du cabaret Le TAMBOURIN tenu par Agostina Ségatori, fermé en 1888, remplacé un temps par le Cabaret de la Bute avant que François Trombert le rachète (debout à gauche sur la photo, le nain Auguste Tuaillon est assis à ses côtés) en 1893  pour l'appeler "le cabaret des Quat'Z'Arts". Les vedettes étaient Yon Lug, (Constant Jacquet de son nom véritable, mais qui le changea quand il fut engagé par Trombert, car c'était également la véritable identité du patron du cabaret !!!*) Harry Fragson qui y fit ses débuts et qui devait dépasser plus tard Paulus en popularité, il fut assassiné par son propre père en 1913. Les pluscélèbres chanteurs de l'époque s'y produisirent Paul Delmet , accompagné par Charles de Sivry, pianiste attitré, une vieille connaissance, ami de Rimbaud, de Verlaine dont il était le beau-frère, et qu'il connaissait depuis l'époque du salon de Nina de Callias dans les années 1870. Il y  avait également Léon de Bercy, Victor Meusy, Xavier Privat. La salle de spectacle pouvait contenir 150 personnes.
La première Vachalcade eut lieu en 1896 à l'initiative de Trombert.  
*Il s'était fait connaître dans différentes sociétés chantantes qui étaient légion à l'époque tels : Le Caveau Lyonnais, l'Athénée, Le Biniou,, Le Cocon, Les Baculots, et j'en passe. Il aimait boire et ne s'en cachait pas, quand on lui reprochait de consacrer tout son argent dans les cafés, il répondait :"Je place mon argent à zinc pour cent"
Sources : lire aussi l'excellent Dictionnaire des lieux à Montmartre, éditions André Roussard 13 rue du Mont Cenis 75018, tel : 01 46 06 30 46. e-mail roussard@noos.fr site : Galerie ROUSSARD

16:50 Publié dans AUBERGES ET CABARETS. | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

All the posts