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26/11/2006

Chez Dinochau, AU PETIT ROCHER

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Par Bernard Vassor
AU PETIT ROCHER 

Nouvel article en partie publié le 7 janvier 2006

Chez la mère Dinochau à l’angle des rues Bréda (Henri Monnier) et de Navarin 

Le repas complet coûte trente sous, la spécialité maison est le pot-au-feu.

Si l’on parlait du « Petit Rocher », personne ne connaissait l’endroit, mais si l’on prononçait « Dinocheau », alors, tous les boulevardiers étaient unanimes pour vanter la qualité de cet établissement. Le seul décor était une grande glace occupant tout un mur. Edouard Dinocheau, fils, reprit la succession de l’auberge maternelle.

« La salle minuscule (elle existe toujours) pouvait contenir environ douze clients. Un petit escalier menant à une salle boisée, chêne vernis et papier rouge velouté. Table en fer à cheval, le dîner est bourgeois et provincial, de la soupe grasse et du bouilli. A la fin du dîner après le café, Dinochau, mine émerillonnée, dans ce monde dînant en manches de chemises, cheveux frisés, venant se mêler de littérature et racontant des charges d’Auvergnat ».

Fréquenté par Alexandre Schanne, une vielle connaissance, le musicien peintre fabricant de jouets auteur de la Symphonie sur l’influence du bleu dans les Arts, oui, le Shaunard des « Scènes de la Bohème. » ceux qui doutaient de son identité, étaient tout de suite convaincus par cette particularité, il avait le nez camard de face, et aquilin de profil !!!

Les soirs d’affluence, on finissait par y entasser plus de quarante personne parmi lesquelles on pouvait reconnaître certains jours :Jules Noriac,  Pothey le graveur chansonnier, Quidan le pianiste, Laurent Thiboust, Ravel le comédien du Palais Royal, Armand Barthet auteur du « Moineau de Lesbie », Léo Lèspès le Thimothée Trim du Petit journal, Henry Monnier, Baudelaire accompagné parfois  de Jeanne Duval, le piéton de Paris Paul Delvau, Poulet-Malassis, Scholl, Monselet, Jules Janin qui habitait rue Bréda, Félix Nadar Tournachon et Henri Mürger, enfant du quartier depuis sa naissance rue Saint-Georges.

Une mention particulière pour ce bohème trop méconnu à mon goût :Victor Cochinat,

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ce personnage hors du commun, était noir, pas métis comme Dumas et Privat d’Anglemont (qui avaient des visages lunaires en comparaison) dont on disait qu’il aurait pu faire rêver l’inventeur du cirage « Nubian » (la pâte à chaussure la plus connue à l’époque) Il était secrétaire intermittent de son ami Dumas qui l’avait pistonné pour un poste de rédacteur au Figaro où son esprit faisait l’admiration de ses confrères. Son goût pour la mystificaztion lui valu aussi de farouches ennemis. Iil fut nommé par Victor Scoelcher premier conservateur de la bibliothèque des livres sur l’esclavage que Victor avait donné à la Martinique. Sans oublier Théodore Barrière qui devait son succès à la pièce de Murger aux Variétés, et Durandeau caricaturiste qui habitait à Asnières

Ce brave Dinochau fit faillite en 1871, la plupart de ses « clients » oubliaient parfois de le payer. Pendant le siège de Paris, il s’était entêté à maintenir ses prix bas, le conduisant ainsi à la ruine. C’est Henri de Villemessant qui, flairant une bonne affaire, rachètera le restaurant en 1871.

Portrait fielleux par Edmond de Goncourt : « le père Dinochau, un vieil abruti, la mère Dinochau, qui avait de gros yeux saillants comme des tampons de locomotive et le fils devenu célèbre plus tard : un voyoucrate intelligent ».
Un autre portrait charmant que donne Jules cette fois, au cours d’un dîner chez Dinochau à propos d'une maîtresse de Mürger : « Maîtresse de Mürger, petite créature menue, visage tout pointu, tout bridé, tout retiré. Les cheveux sur le front, petite moustache piquante. Ratatinée, venimeuse, pie-grièche frottée de mots, disant que Buloz demande de ses nouvelles ».

Le Restaurateur des Lettres, c’est ainsi que Villemessant avait baptisé l’endroit


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24/11/2006

Colloque Jean Lorrain

Centenaire de la mort de Jean Lorrain
9 août 1855- 30juin 1906

Jean Lorrain ? Ses perversions ont dérangé, ses esclandres ont choqué,
sa lucidité a vexé. Victime de sa propre légende autant que de la rancune de ceux qu'il
a malmenés et scandalisés, il est clair que Jean Lorrain n'était "pas fait pour
les canonisations"
(Thibault d'Anthonay).

Programme

ProgrammeLorrain2_02.pdf

Bulletin d'inscription :
  Organisé sous le patronage du Cérédi à Fecamp


Centre d'études et de recherche"Editer-interpréter" de l'Université de Rouen

Vous pouvez également consulter le superbe site de Noëlle BENHAMOU : Maupassantiana


Fécamp
Théâtre Le Passage

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Vendredi 1er & samedi 2 décembre 2003

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22/11/2006

La Bohème Galante de Gerard de Nerval

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Par Bernard Vassor 
Théo te souviens-tu de ces vertes saisons
Qui s'effeuillaient si vite en ces vieilles  maisons
Dont le front s'abritait sous une aile du Louvre ? 
Balzac, dans "La Cousine Bette",fait une description du quartier situé derrière la place du Carrousel :
"La cousine Bette qui demeurait rue du Doyenné et qui prétextait de la solitude de ce quartier désert pour tiujours s'en aller après le dîner. (...)Ce ne sera pas un hors d'oeuvre que de décrire ce coin de Paris actuel, plus tard, on ne pourrait pas l'imaginer; et nos neveux qui verront sans doute le Louvre achevé,se refusera   ient à croire qu'une pareille barbarie ait subsisté pendant trente six ans au coeur de Paris, en face du palais où trois dynasties ont reçu pendant ces trente-six années, ont reçu l'élite de la France et celle de l'Europe. Depuis le guichet qui mène au Carrouse, jusqu'à la rue du Musée, tout homme venu ne fut-ce que pour quelques jours à Paris, remarque une dizaine de maisons à façades ruinées où les propriétaires découragés ne aucune réparation, et qui sont le résidu d'un ancien quartier en démolition depuis le jour où Napoléon résolut de terminer le Louvre. La rue et l'impasse du Doyenné, voilà les seules voies interieures de ce pâté sombre et désert, où les habitants sont probablement des fantômes, car on n'y voit jamais personne(..)Les ténèbres le silence, le froid glacial, la profondeur caverneuse du sol concourent à faire de ces maisons des espèces de cryptes, de tombeaux à vivants"
Cet endroit se trouve aujurd'hui à l'emplacement du pavillon Mollien au Louvre, comme, parait-il, l'emplacement de la rue de la vieille Lanterne est situé au niveau du rideau de scène du théâtre Sarah Bernhardt
C'est pourtant dans cet endroit sordide qu'une dizaine de jeunes gens choisirent d'y élire domicile et de créer le cénacle le plus fameux de cette époque vers 1835.
En 1834 Gérard de Nerval s'installe chez Camille  Rogier au 3 impasse du Doyenné. Arsène Hossaye et Théophile Gautier habitent tout près rue du Doyenné. C'est ainsi que se forme "la Bohème galante" où des amis Roger de Bauvoir, Chenavard, Petrus Borel, Auguste Dupoty, Henry d'Egmond, Alphonse Karr, Allyre Bureau Eugène Piot et Victor Loubens sont voisins de palier de Gautier   
Gérard choisira de mourir dans un lieu encore plus sordide :
A suivre....
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Rue de la Vieille Lanterne 


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Annexes: 
Remerciements à Eric Buffeteau, commisaire priseur à l'étude Pierre Bergé, pour son immense érudition nervalienne, sa patience au cours d'entretiens passionnés, et la clarté de ses explications avec sa truculence légendaire.
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Marguerite, dite Jenny Colon, Boulogne-sur-Mer le 5 novembre, d'une famille de comédiens obscurs. A quatorze ans elle avait débuté au théâtre Feydau dans un opéra-comique de Dallayrac, les deux petits savoyard. En 1823 elle débuta au Vaudeville dans une pièce de Paul de Koch, La Laitière de Monfermeil. En 1824, elle avait épousé Lafond, un acteur du Vaudeville Puis aux Variétés, le 27 octobre 1828, elle joue une pièce de Dumanoir, La semaine des amours. Entre l'opéra comique et le théâtre, elle se produit en Belgique où elle jouea le rôle de Marguerite dans Les Huguenots le 6 juin 1841. Epuisée, malade, elle revint mourir à Paris le 5 juin 1842. (Paul Delvau :Gerard de Nerval)
                                                                             --------------------- 
Photographie et hallucination
  • Paul-Louis ROUBERT, "Nerval et l'expérience du daguerréotype"

Nerval fut l'un des rares hommes de lettres de son temps à s'être essayé à la pratique du daguerréotype, en 1843, lors de son voyage en Orient. Une expérience décevante, qui confère à sa critique de la photographie une portée remarquable, et constitue une marque secrète dans l'évolution de sa réflexion sur le réalisme en littérature.

A SUIVRE

23:35 Publié dans Le Cénacle de la rue du Doyenné | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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