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27/11/2008

"L'Apôtre" Jean Journet

Par Bernard Vassor 

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Charles Fourier
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Jean JOURNET est né à Carcassonne en 1799. Ses parents le mirent au collège où il fut un des plus mauvais élève. Il se rendit à Paris où il fit des études de pharmacie. Il rencontra des Carbonari qui l’enrôlèrent dans cette société secrète. Recherché par la police, il s’enfuit en Espagne, prit du service dans l’armée d’indépendance dont Armand Carel faisait partie. Il fut fait prisonnier et ramené en France dans le Castillet de Perpignan. Après dix huit mois de prison préventive, il fut acquitté. Quelques temps après il se fixa à Limoux où il s'établit comme pharmacien et s’y maria.

C’est alors qu’il tomba sur quelques brochures de Charles Fourier qui produisirent sur son imagination échevelée une telle impression, qu’il partit pour Paris afin de rencontrer l’auteur de « La Théorie des Quatre mouvements ». C’était ce que contenait de plus bizarre cette doctrine qui l’avait le plus frappé. Rendant visite à l’ermite de la rue Saint-Pierre de Montmartre, dans sa mansarde au chevet de l’église, il fut frappé par l’extrême pauvreté de Fourier de son état minable, ce qui le renforça dans la volonté messianique de promouvoir la doctrine du maître. C’est ainsi que débutât l’apostolat de Jean Journet qu’il poursuivit jusqu’à la fin de sa vie. Ne prenant dans la doctrine de Fourier que les aspects les plus insolites,il résolut d’abandonner la pharmacie et sa famille pour propager avec ardeur dans le monde « la bonne nouvelle » Actes_du_colloque_Maison_Francaise_d_Oxford_Anne_Marie_Ki...

C'est alors que commença l'apostolat de Jean Journet qu'il poursuivit jusqu'à la fin de sa vie avec ardeur et ténacité.

Il se rendit une nouelle fois à Paris où il rencontra Victor Considérant et des chefs de l'école phalanstérienne qui le rejetèrent, le prenant comme un illuminé grotesque. A Paris, il fut très mal accueilli par les chefs de l'école phalanstérienne. Il écrivit de petites brochures qu'il vendait à bas prix ou distribuait gratuitement quand il ne pouvait pas les monnayer. Le 8 mars 1841, du balcon de l'Opéra Le Peletier, il jeta un torrent de brochures sur le parterre. Arrêté, il fut conduit à la préfecture, et de là à Bicètre, déclaré alliéné de monomanie, il subit un internement et un traitement qui l'aurait rendu complètement fou si l'intervention de M. Mongolfier ne lui avait fait rendre la liberté. Cette expérience, ne le rebuta pas, il reprit la rédaction de ses préceptes, mais il décida de s'adresser aux sommités sociales, mais toujours sans succès. Il partit pour la province, allant de ville en ville, prêchant sa doctrine dans les cafés.

Arrivé à Montpellier, il apprit qu'il y avait une reception chez l'évêque. Pénétrant dans les salons, il se mit en tête de convertir les prêtres réunis en déclamant :

--"Réveillez-vous ! lévites sacrilèges,

Ivres d'encens, dans la pourpre endormie;

Le Saint-Esprit a dévoilé ses pièges,

Il va saper vos sépulcres blanchis."

Vous imaginez l'effet ! La France n'étant pas réceptive, il s'attaqua à la Belgique, et il tenta même de convertir au fouriérisme la reine des Belges. De nouveau à Paris il harcela de ses visites les hommes les plus en vue : Delavigne, Lamenais, Lamartine,, Victor Hugo. Seul le généreux Alexandre Dumaslui constitua une rente de 1200 francs, somme qu'il ne perçu pas longtemps, Dumas étant criblé de dettes, il dut mettre en vente Monte-Christo....

Voici une liste d'injures : Instigateur de nos maux, fléau de l'espèce humaine, Roi du machiavélisme, augure cacochyme, vampire cosmopolite, omniarque de rebut, avorton de la sciences, souteneur de Proserpine, pygmée de perversité, sybarite gorgé, omniaque omnivore .... 

Dans le but de fonder un phalanstère d'enfants, il lança une souscription qui ne rencontra aucun succès.

En 1849, il lança de nouveau du balcon du Théâtre-Français ses brochures sur les spectateurs. Arrêté, il fut de nouveau interné à Bicètre où il resta quelques semaines. Il poursuivit sa propagande dans les cafés. Le coup d'état du 2 décembre l'obligea à retrouver sa famille à Limoux. Il finit ses jours en 1861. Sa dernière brochure répertoriée (1858) "Documents apostoliques et prophéties" nous montre, que même à la fin de sa vie, il avait poursivi sa propagande apostolique fouriériste. 

Jean Journet fait partie de ces personnages inclassables que Champfleury a placé dans sa galerie des "Excentriques"  

26/04/2007

PLACE MAUBERT, LA BOURSE-AUX-MEGOTS

Par Bernard Vassor

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STATUE D'ÉTIENNE DOLET PLACE MAUBERT
La place était couverte de maisons dès le XII° siècle, elle tire son nom de Jean Aubert, abbé de Sainte-Geneviève. Lieu de supplice au moyen-age, elle était le rendez-vous des écoliers, des bateliers. De nombreuses émeutes y ont éclaté, ce fut le lieu de réunion des bandes qui firent le massacre des prisons en 1418, et que les premières barricades de 1586 ont commencé. Un marché y était établi de temps immémoriaux. 
C'est au pieds de cette statue que se tenait la fameuse Bourse-aux-mégots, les "ramasseurs", les clochards, avaient établi là une véritable industrie. On y vendait le tabac récupéré dans les rues. Il y avait un cours qui variait en fonction de la qualité, et de la provenance : culot de pipes, bouts de cigares, ou petits bouts de cigarettes.
Une fois la statue d'Etienne Dolet supprimée, la "Bourse" se déplaça sur le quai Montebello. 
Jusque dans les années 1940, on voyait encore des pauvres bougres dépiauter des mégots, en faire des tas pour être revendus à petit prix. Le tabac pouvait aussi servir en "chique", puis être séché pour servir de tabac à priser. C'est ça l'économie durable ! 
Etienne Dolet l'ami de Rabelais et de Clément Marot, fut condamné "à être mené dans un tombereau de la conciergerie jusqu'à la place Maubert, où seroit planté une potence autour de laquelle il y auroit un grand feu auquel après avoir été soulevé en ladite potence, il seroit jeté et brûlé tous ses livres, son corps converti en cendres. Sa langue sera coupée et sera brûlé tout vif "  brulé pour athéisme, ou pour protestantisme, selon les versions.,le 3 août 1546 avec ses livres sur la place, à l'emplacement de sa statue....
André Breton, qui décidément ne porte pas chance aux statues, a rendu hommage à ce monument dans Nadja. (Rappelons aussi qu'il rendit le même service à Charles Fourier, dont la statue se trouvait boulevard de Clichy, il ne reste que le socle) Les deux statues furent "démontées" et fondues pendant l'occupation. Personne n'a eu encore l'idée de les remplacer. !!!