12/07/2010
Emma Valadon, et parfois Valendon dite Thérésa, "Une fille du peuple"
Par Bernard Vassor
«Une bien grande bouche
pour un si petit établissement»
disaient les gazettes après son premier passage au Café Moka rue de la Lune.
Née à la Bazoche-Gouët Eure-et-Loire. Fille d'un musicien de guinguette elle connaissait de ce fait toutes les rengaines de l'époque. Engagée comme figurante au Théâtre de la Porte Saint-Martin, elle rencontra un médecin. Puis elle débuta au Café Moka, rue de la Lune, comme chanteuse.
Elle alla ensuite habiter un magnifique appartement au 118 rue du faubourg Poissonnière. Prostituée dès l’age de quatorze ans, elle contracta une maladie vénérienne. Elle se livra à la boisson et devint tribade ; chassée de partout, elle revint demander asile à sa mère.
En 1862, elle débutait à l'Eldorado et lançait la mode de "yodler à la tyrolienne : "Le Canard tyrolien" qui obtint aussitôt un succés considérable. L'Eldorado et l'Alcazar d'hiver se l'arrachèrent à prix d'or.
Elle fut engagée à la Porte Saint Martin, où elle rencontra un médecin qui lui donna cent francs par mois. Le Chanteur Darcier lui donna quelques leçons de chant. La mère de Thérèse qui habitait rue du faubourg Montmartre, allait tirer les cartes chez les proxénètes et les prostituées. En 1867, Thérésa déménagea passage Saulnier (aujourd'hui rue Saulnier) où elle vivait avec la fille Joséphine qui se fait appeler Lucien, celle-ci, s'était fait faire un testament la donnant comme seule héritière de Thérésa. Le lieu le plus fréquenté, était chez Constance, la modiste au 46 rue Lamartine où il y avait là une nombreuse société de tribades et on assure qu'il s'y passait "des scènes de la plus révoltante immoralité".
Jacqueline Blanche, Thérésa 1981
Armand Masson, Rélexions et pensées, Savine 1891
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01/08/2007
LAURE DAMOREAU-CINTI, PRIMA DONNA DU THEATRE ROYAL
par Bernard Vassor
Laure-Cinthie Montalant épouse Damoreau (1801-1863)., née et morte à paris
Après des études de harpe et de piano au conservatoire, elle est remarquée et engagée par Angelica Catalani (1779-1849) une des plus grandes chanteuses de son temps qui avait reçu de Louis XVIII le privilège de la direction du théâtre italien, et le géra de manière catastrophique jusqu’au dépôt de bilan en 1818. Laure, sur les conseils de son aînée va italianiser son nom. Elle interprète des rôles de premier plan dans des opéras de Mozart, puis de Rossini qui selon Fetis (Biographie Universelle des Musiciens), aimait la beauté de son timbre et l’infaillible perfection de sa vocalisation.
Gioachino Rossini écrivit pour elle le rôle de la comtesse Folleville dans le Viaggio àReims ,( 1825 ) avant de la faire venir à l’académie Royale de Musique. Elle réussit à conquérir le public de l’Opéra Le Pelletier.
Une soirée mémorable le 3 janvier 1830 réunit les plus grandes chanteuses de tous les temps :la Malibran, la Sontag et Laure Damoreau dans le troisième acte du Matrimonio Segreto.
Fetis raconte : « Jamais réunion semblable n’avait eu lieu, jamais perfection comparable n’avait ému une assemblée. Madame Damoreau ne resta point au dessous de ses illustres rivales ; peut-être même, y eut-il plus de fini dans sa vocalisation. Son beau talent s’est encore perfectionné depuis ce temps, et je ne crains pas de dire qu’il a été un des plus parfaits qui peut-être aient jamais existé parmi les cantatrices. »
Nommée professeur au conservatoire en 1834, elle enseigna le chant jusqu’en 1856. Le conservatoire adopta sa « Nouvelle méthode de chant ». Nous lui devons aussi un fort recueil de romances.
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La vie privée de la diva fut très mouvementée, et ses relations amoureuses féminines lui valurent un surnom à faire rougir un charretier et que je n'ose même pas prononcer ! En même temps, elle était très engagée politiquement dans la lutte des femmes pour l'émancipation, le droit au divorce (qui avait été aboli en 1816), contre la peine de mort et j'en passe... Elle avait des relations suivies avec les Saint-Simoniennes, avec Eugénie Mouchet* et ses soeurs.*Ou Eugénie Mouchet femme Niboyet, la traductrice des textes de Marie Wolstonnekraft, très active jusqu'à sa mort dans le combat féminin pour les droits des femmes.
16:50 Publié dans LES CHANTEUSES | Tags : Armand Marrast, d’Aguado, Eugénie Mouchet femme Niboyet | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg