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25/11/2012
Une célébration oubliée, celle des 220 ans de la "bourrique à Charlot"
Par Bernard Vassor
Code penal 1791, le 3 juin :
Tout condamné à mort aura la tête tranchée.
L'homme depuis toujours exorcise le crime à grands renfort de mots. Il tue,supplicie, déchiquette, rivalise de cruauté; mais conserve pour toute idée dont la nudité vous révolterait des déguisements complets d'épithètes et d'adjectifs : Il rend M. Sanson présentable, il gaze le couperet. Il estompe la bascule. Il entortille le panier rouge dans une périphrase. On ne sait plus ce que c'est. C'est douceâtre et décent.
Victor Hugo, préface in Les derniers jours d'un condamné à mort.
Le premier homme qui obtint un passeport pour l’au-delà fut un bandit convaincu de vol avec violence sur la voie publique : Nicolas-Jacques Pelletier. Sa condamnation datait du 24 janvier 1792 : la peine ne fut exécutée que le 25 avril de la même année sur la place du Carrousel, par Charles Henri Sanson. C'est sur cette place que fut dressée le sinistre appareil, ce qui donna pretexte à des plaisanteries d'un goût plutôt douteux.
C'est le docteur Antoine Louis, chirurgien, secrétaire perpétuel de l'Académie de médecine, qui inventa cette machine à couper les gens en deux, avec l'aide du mécanicien facteur de piano du nom de Schmidt qui eut la géniale idée de donner au couperet une forme biseautée et d’augmenter la hauteur des bois afin, la vitesse et le poids aidant, de trancher d’une manière plus nette le cou du supplicié . Le menuisier Clairin de la Cour Saint-André des Arc livra la première machine. Les premières expériences eurent lieu à Paris passage de l'Ancienne-Comédie, autre nom de la Cour Saint-André, dans l'autre sortie du Procope sur des moutons, puis, après d'ultimes essais sur des cadavres à Bicêtre.
Schmidt ayant oublié de prendre un brevet, ce sont des imitateurs qui en déposèrent un et recueillir ainsi les fruits du poête musicien.
Antoine Louis publia parmi une multitude de thèses de médecine et de chirurgie, en 1749 : "Lettres sur la certitude de la mort", et rédigé de nombreux article de l'Encyclopédie anatomiste de Diderot et d'Alembert. Il eut la présence d'esprit et le bon goût de mourir en 1792, l'année où l'on expérimenta sur le vif son appareil ...., le docteur Guillotin, élu membre de l'Assemblée nationale, n'en ayant été que le publicitaire. Il s'en fallut de peu que sa machine ne s'appela " La Louison".
Le journal de Prudhomme donneur de leçons dans "Révolutions de Paris" publia ce jour là le récit de la découpe à la lame d'acier, avec les vers prémonitoires de Malherbe :
"Et la garde qui veille aux barrières du Louvre
N'en défend par les rois". (de la mort)
Voici quelques-un des surnoms donnés à la machine réalisée par le facteur de piano (et l'on dit que la musique adoucit les moeurs !) :
L'étendard de la tyrannie, la petite chatière, le glaive de la liberté, l'Abbaye de Mont'-à-regret, le rasoir national, la bacule ou la cravate à Capet, la mère coupe-toujours, la décolleuse la Louisette. Et, pour l'inauguration le 25 avril, n'ayant jamais servi, on lui donna provisoirement le nom de Mademoiselle !
Un ancien Jésuite, devenu médecin, député du tiers-état à Paris, proposa dans la séance du 1 décembre 1791 l'article suivant :
Un poête hollandais, Jacob Cats du XVII° siècle surnommé Le La Fontaine des Pays-Bas, fit représenter dans une gravure d'une édition française des oeuvres ce poête.
A suivre, comme dirait le fils du docteur Sue.....
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24/11/2012
Un terrible incendie a ravagé un quartier entier de Limoges
Par Bernard Vassor
C'est dans la nuit, à l'occasion de la fête de la Vierge Marie du 15 août 1864, qu'un incendie a été déclenché par un feu d'artifice.
Le départ de la catastrophe fut la maison du chapelier Cance de la rue des Arènes qui est rapidement devenu la proie des flammes qui se sont propagées rapidement dans cette rue étroite, et les rue adjacentes : rue du Bélier, du Chaperon, Haut-Lansecot, Sault-de-Boeuf qui étaient plus étroites encore.
Comme il n’y avait aucun point d’eau, on dut recourir à la pompe de la rue Turgot. Mais le débit de cette pompe fut rapidement insuffisant, l’incendie se propagea et dévora la maison de monsieur Gandois, descendit sur le boulevard Sainte-Catherine et atteignit la rue de Monte-à-Regret, près de l’ancienne prison qui devait peut-être son nom à l’emplacement des bois de justice dans le passé ?
Après que toutes les maisons du boulevard Sainte-Catherine eussent pris feu, ce fut au tour de la rue du faubourg des Arènes d’être dévastée de fond en comble.
Il y eut plus de cent maisons détruites et deux mille personnes ont se sont retrouvées sans toit et sans ressources.
Les autorités municipales ont déclaré qu’il n’y avait eu aucun mort. Une collecte au profit des victimes a été entreprise à Paris.
En consultant le plan de la Ville de Limoges, j’ai constaté qu’il ne restait que peu de rues reconstruites, ou peut-être ont été rebaptisées. Peut-être qu’un érudit limougeaud serait en mesure de nous apporter des éclaircissements ?
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23/11/2012
Une conférence de Daniel Compère à la bibliothèque des Amis de l'Instruction du troisième arrondissement de Paris
Par Bernard Vassor
Une soirée passée en compagnie d'Alexandre Dumas et d'Eugène Sue.
La bibliothèque des Amis de l'Instruction organise des soirées de lecture dans le cadre intime d'une bibliothèque qui rappèle comme l'a dit Daniel Compère, le cadre feutré des cabinets de lecture du XIXe siècle.
La sympathique Présidente Agnès Sandras, a proposé un cycle de conférences autour du roman populaire avec l'aimable complicité de l'Association des Amis du Roman Populaire.
Dans la deuxième partie du programme, Daniel Compère, (auteur de l'ouvrage Les romans populaires aux Presses Sorbonne Nouvelle Paris 2012) a évoqué le jeudi 22 novembre 2012 : La naissance du roman feuilleton avec Alexandre Dumas et Eugène Sue, devant un auditoire très nombreux composé d'érudits, (surtout des érudites, dont l'une d'entre elles nous a révélé que le roman feuilleton était né au Canada).
Nous avons ainsi revécu l'épopée exaltante des romans-feuilleton diffusés dans les journaux que l'on appelait les tiers de bas de page, en raison de la place que le texte dudit feuilleton occupait dans la composition des journaux "La Presse" pour Alexandre Dumas et "Le Journal des Débats" pour "Les Mystères de Paris".
Le tapis-franc dans la rue aux Fèves dans Les Mystères de Paris : Le Lapin blanc
..........................
Métro Chemin-Vert ou Saint-Paul.
Autobus 29 ou 96.
Association Loi 1901 subventionnée par la Mairie de Paris.
Il n'y eut que deux journées consacrées à la célébration du bicentenaire de la naissance d'Eugène Sue.
La première fut organisée par Daniel Compère à Censier, pour la deuxième journée, à la Mairie du neuvième arrondissement, je ne me souviens plus du nom de l'organisateur, même si Daniel Compère et Claude Azziza en étaient les principaux intervenants, Laurence Kany, doctorante préparant une thèse sur "Les Mystères du Peuple". Chantal Chemla, secrétaire des Amis d'Alexandre Dumas en était la modératrice....
12:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | |
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L'épidémie de choléra en 1865 et les charlatans criminels "anticontagionistes"
Par Bernard Vassor
Gobes-mouches de tous pays,
Unissez-vous !
ça va bouillir.
Zappy Max
Cette notice est dédiée à Julie, ancienne pasteurisée.
L’épidémie de choléra en 1865 avait dépassé en gravité celles de 1831, 1849, 1855-1856. Provenant d’Egypte, elle atteignit Marseille au mois de juin et se propagea jusqu’à Paris à partir du début septembre (pour les premiers symptômes) 1865. L’épidémie de 1865 a été plus foudroyante que la dernière en date de 1856 (mais moins que celle de 1832 qui occasiona à Paris plus de 15 000 morts). Le préfet Haussmann ordonna la création d’une commission présidée entre autres, par Louis Pasteur et Claude Bernard, commission chargée d’étudier les moyens de recherches sur la propagation, le traitement et la profilaxie pour endiguer la contagion, et peut-être pour contrer l'influence des "anticontagionistes" très nombreux. Les partisans de cette thèse prétendaient dans leur majorité que c'était la peur de la contagion qui par génération spontanée provoquait la maladie.
La fin de l’épidémie fut constatée, pour les femmes le 5 janvier 1866 et le 7 pour les hommes, recensée à l’Hôpital Lariboisière.
Mais cette terrible épidémie fut l'occasion comme jamais de voir proliférer ce que l'on a nommé les anticontagionistes qui comme son nom l'indique affirmaient que la maladie n'étant pas contagieuse, les traitements les plus divers étaient proposés aux malades. On vit paraître un grand nombre de brochures et publications vantant les remèdes les plus farfelus. Des médecins allopathes, certains homéopathes, des infirmières, des sage-femmes, des pharmaciens, des docteurs en...théologie* y allèrent de leurs remèdes miraculeux avec parfois la complicité de revues médicales niant l'évidence, comme aujourd'hui certains scientistes bouffis et repus avec un sourire supérieur, viennent nous asséner leurs certitudes, contre toute évidence par exemple de l'inexistance du réchaufement climatique et de l'inocuité de l'industrie nucléaire qui selon un savant pachydermique a déclaré qu'à Fukushima, il n'y avait eu aucun mort. Mais je m'égare, cette épidémie en 1865 fit plus de 6000 victimes à Paris avant d'aller conquérir le nord de la France.
L'épidémie cessa donc en janvier 1866 avec les premiers grands froids, mais elle reparut de façon moindre dans l'été 1866.
Ce pharmacien chimiste charlatan donnait des gages de compétences scientifiques, il était installé rue de la Sorbonne, on ne peut pas être plus sérieux. Les bains médicaux de Pennès était la propriété exclusive du pharmacien, comme c'est curieux : Pennès. Il n'était donné aucune indication sur la composition de ces sachets de sels qui étaient vendus, mais dont il était préconisé l'utilisation plusiers fois par jour.
* Ce docteur en théologie don Joseph Nigueras, prétandant lutter pour le bien de l'humanité préconisait pour seul traitement de l'eau pure.
Un autre sommité médicale, le docteur ( je n'invente rien) Foy, nous explique dans un chapitre consacré au traitement du choléra à son début :
Il est bon de dire un mot de la prétendue contagion de cette maladie, afin de prémunir contre la traite ou l’exploitation des médicastres ou marchands de préservatifs, il est bon de dire un mot de la prétendue contagion de cette épidémie, de détruire les craintes que quelques personnes peuvent avoir à ce sujet, et les rassurer d’avance sur le danger qu’elles ont à courir en portant secours aux malades. A son début, comme dans le cours de ses diverses périodes, le choléra n’est pas contagieux. Cette question aujourd’hui est résolue ; le doute ne peut plus exister.
Si on en croit les serpents de mer qui refont surface périodiquement pour tromper les gobes-mouches, les "canards" ont la vie dure et l'on promet à la florissante industrie charlatanesque un avenir radieux.
A SUIVRE.....
07:54 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | |
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22/11/2012
Pour les amoureux de Paris : une exposition Jean-Charles Decoudun à la galerie Roussard
Par Bernard Vassor
Maryse et André, Sophie et Julien Roussard
présentent à partir du 29 novembre 2012, les aquarelles de Jean-Charles Decoudun dans une exposition intitulée :
"Promenade à Paris"
Cette exposition est conjointement organisée à l'occasion de la sortie de son livre Promenade à Paris édité aux éditions Galerie Roussard 7 et 13 rue du Mont-Cenis 75018 Paris.
Tel : 01 46 06 30 46
Fax : 01 42 52 38 00.
15:23 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | |
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19/11/2012
Une maison roulante dans Paris, boulevard d'Arcueil.
Par Bernard Vassor.
S''il vous prenait l'envie d'emprunter une hirondelle* un de ces omnibus un dimanche, vous pourriez voir une de ces petites maisons-voitures à l'orée de la barrière d'Arcueil placée à l'extrémité du faubourg Saint-Jacques (entre la rue de la Glacière et le boulevard Jourdan). Elles en ont connu du chemin aux quatre coins du monde avant de s'arrêter là. Tombant presque en ruine, les roues disloquées refusant de poursuivre la moindre route. Les gens qui y vivent n'aspirent plus qu'à une retraite sans histoire dans leur "demeure princière entourée d'un parc"
Le seul inconvénient pour ces gens paisibles, était l'envahissement par les parisiens venus de tous les quartiers de Paris assister aux exécutions capitale (si l'on peut dire) depuis 1830 elles avaient lieu à proximité. Il est à remarquer que de ce moment, on n'exécute plus à 4 heures du soir, mais à 8 heures du matin.
* Au départ de la rue Christine.
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Le maire du neuvième arrondissement avant la Commune de Paris.
Par Bernard Vassor
Ernest-Léon-Joseph Desmarest.
Né le 17 mai 1815 à Paris, sa mère était une créole de l’île Bourbon (la Réunion aujourd’hui) Après des études au collège Charlemagne, il s’inscrivit au tableau de l’Ordre le 11C novembre 1837. Il se fit le défenseur en tant qu’avocat de journaux tels que « le Siècle », « le Charivari », « la Revue de Paris » et des journaux de Nantes et d’Arras. Il prit également la défense de Mme de Caylus « l’évadée de Saint-Lazare », de l'assassinat de la rue de Richelieu, de « l’affaire Plassiard » qui révéla de curieuses mœurs électorales en 1863. Il fut nommé en 1864 bâtonnier de l’ordre des avocats. Maire adjoint nommé puis maire élu du IX° arrondissement, il sera ensuite en position éligible au scrutin du 26 mars 1871 de la Commune de Paris, mais ne siègera pas, préférant rejoindre Versailles et le parti de l’Ordre d’Adolphe Thiers. Il avait déjà dans le passé été décoré par le général Cavaignac (surnommé talons rouges pour avoir fait couler des flots de sang durant la répression féroce de juin 1848) pour avoir conduit son bataillon de la Garde nationale à l’assaut des ouvriers parisiens protestant contre la fermeture des Ateliers nationaux. Il ne fut pas réélu après la défaite de la Commune de Paris, c'est le bonapartiste (le seul élu dans Paris) Léon Honet qui lui succéda pour peu de temps à la mairie du neuvième. Je rappelle à tous les historiens ou biographes patentés, qu'il n'y eut pas de maire élu pendant la période insurrectionnelle de 1871. et que contrairement à ce qui est seriné, ânonné, de façon vénéneuse, les registres d'Etat-Civil, à part quelques arrondissement n'ont pas été détruits par les incendies de la Commune, mais qu'ils sont conservés dans des réserves des Archives de Paris. Ils ont d'ailleurs été microfilmés par les Mormons qui n'ont pas pour habitude de photographier sans raison du papier calciné.
Ernest Desmarest a été inhumé au cimetière du Père Lachaise où un imposant monument lui a été élevé..
16:31 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | |
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Une épouvantable catastrophe à Lyon sur la Saône.
Par Bernard Vassor
Le dimanche 10 juillet 1864,nous apprend le "Moniteur du soir" du lendemain, une catastrophe est arrivée sur la Saône.
Des bateaux à vapeur, les Mouches font un service régulier de Vaise à Perrache. Ce parcours si fréquenté fournit un nombre considérable de voyageurs à ces bateaux qui portent le nom général de Mouche et qui sont distingués par des numéros 1, 2, 3, etc.. comme les omnibus parisiens. C'est sur le numéro 4 que l'accident s'est produit. A 2 heures et demie, toutes les personnes qui se trouvaient sur le bateau à vapeur, effrayée par ses mouvements erratiques, se sont jetées d'un seul côté, la Mouche s'est penchée sur son flanc, la balustrade a été brisée et les passagers précipités par dessus bord comme vidés dans la Saône. Au bout de quelques minutes on a vu apparaître des bras, des jambes, des têtes battant l'eau desepérément, certaines femmes avaient même leurs mains crispées sur leurs ombrelles ouvertes. Il faisait un soleil torride, et les quais étaient à peu près désert. Il fallut un certain temps avant que les victimes du sinistre aient put recevoir quelque assistance. Puis, sont arrivées les barques de la Compagnie mobile de sauvetage dont les mariniers firent de leur mieux pour venir en aide aux survivants et récupérer les morts. A six heures du soir, trente corps sans vie furent alignés sur le pont de l'Abeille et ceux qui n"étaient pas valides furent conduits à l'Hôtel-Dieu ainsi que les cadavres ensuite déposés dans la cour, pour que des proches puissent venir les reconnaître. Ce dimanche noir, en famille fut pour beaucoup de lyonnais, et dans toutes les maisons une journée de désespoir, d'attente angoissée, passant parfois de la tristesse à la joie, ou de l'inquiétude à la cruelle vérité.
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