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18/07/2009

Les derniers indiens Charruas à Paris

Par Bernard Vassor

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Une femme et trois hommes, Senaqué, Tacuabé, le chef Vaimaca Pirù, Guyunusa transportés en France en France pour y être exhibés. Si l'image ci-dessus est une photographie, il ne peut s'agir que d'une reconstitution.
Plus précisément, ce qui est caché, c'est un français, François de Curel qui avait acheté ces indiens pour les exposer dans un cirque.
Deux d'entre eux sont morts atteint de phtisie à l'Hôtel-Dieu de Lyon le 23 juillet 1834 (il y aura 175 ans la semaine prochaine):  Tacunabé et la jeune squaw Michaela Guyunasa. Nous ignorons le sort des deux autres, sauf, que la dépouille de Vaimaca Piru fut à la suite de la création d'une association culturelle indienne, transféré de France vers l'Uruguay pour y être inhumé selon les tradition de son peuple..
Les Charruas furent presque enièrement décimés le 11 avril 1831, lors d'une "rencontre amicale" par le premier président urugayien Barnabé Rivera. Réunis sur les rives d'un torrent le Salsipuedes (sauve-qui-peut) plus de 500 indiens furent massacrés. Ce sont ces rares survivants qui ont été présentés à Louis-Philippe aux Tuileries.

11:29 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

17/07/2009

Un zoo humain rue du faubourg Saint Honoré, les indiens Ioways

Par Bernard Vassor

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A la salle Valentino, le 29 mai 1845, George Sand se rendit à un spectacle organisé par Alexandre Vattemare sous le prétexte encore admis aujourd'hui "d'échanges culturels" à mon avis, le premier zoo humain organisé dans le monde (l'exposition sera itinérante)  Vattemare était lemanager des Indiens "IOWAYS" accompagné d'un traducteur Jeffrey Doraway. Une exposition composée d'armes, d'ornements indiens, de scalps, et de plus de cinq cents toiles du peintre américain George Catlin, représentant des "indigènes", de scènes de chasse complétait ce "spectacle vivant". Pendant la durée de la tournée, en juin 1845, une jeune indienne nommée Oke-We-Me, atteinte de phtisie (comme la Dame au Camélias, inhumée dans le même cimetière)lors de sa visite Sand la trouva étendue sur une natte  "jolie encore, mais livide. Le noble guerrier Petit-Loup, lui prodiguait les plus nobles soins".
Elle est morte le 18 juin 1845, elle avait 27 ans.
George Sand ne fut pas la seule à faire cette visite salle Valentino :
Gérard de Nerval n'y voit que les restes dégénérés d'une civilisation primitive, Théophile Gautier était du même avis à quelques nuances près...Victor Hugo, et Charles Baudelaire. (qui dissertera sur l'art primitif et qui remarquera le sens inné de la couleur dont font preuve les sauvages en se peignant le visage,) feront aussi la visite de la "ménagerie" tout comme Delacroix.
George Sand donnera un long article dans le Diable à Paris Avec le titre suivant ; Relation d'un voyage chez les sauvages à Paris
Les IOWAYS :
La tribu venait des plaines du Haut-Missouri, près des Montagnes-Rocheuses. La "délégation" comprenait trois chefs de tribu : Ne-mon-ya (pluie qui marche) âgé de 56 ans, un géant de 6 pieds ! Me-hu-she-kaw (Nuage blanc), 32 ans, et Se-non-ty-ya (pieds ampoulés) 60 ans.
Il y avait aussi des guerriers : Le Grand Marcheur, Petit-Loup, Celui qui vatoujours en avant, Pluie Qui Marche.
Les squaws étaient au nombre de qutre :
Pigeon qui se rengorge, femme de Nuage blanc, Pigeon qui vole, Aigle femelle de guerre qui plane, et Oke-We-Me (ours femelle qui marche.)
Un bébé de de 2 ans et demie surnommée Ta-pa'ta-me (sagesse) qui était la fille de Nuage blanc et Pigeon qui se rengorge.
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La tribu Iyoway salle Valentino, 252 rue du faubourg Saint-Honoré.
...........
Après une nouvelle visite à la conservation du cimetière Montmartre concernant la sépulture de la jeune indienne inhumée en 1845, dans le but d'organiser une cérémonie traditionnelle. La super-Sherlock-Homes des archives du cimetière, madame Krieg, après des heures de nouvelles recherches a découvert que la concession avait été reprise en 1862, Alexandre Vattemare ne l'ayant pas renouvelée*
Un autre problème a été soulevé : la division 30, était à l'époque la division 23, puis la division 13. Or Okewé my ne figure pas sur les registres de ces divisions. Sur la matrice cadastrale un nom a été effacé complètement. Il est impossible à moins d'utiliser des moyens considérables de reconstituer cette partie. Une chose est donc certaine, c'est que nous ne sommes sûr de rien ! Mes remerciements anticipés vont également à madame le Conservateur du cimetière qui doit me donner une autorisation pour l'organisation en petit comité d'une cérémonie traditionnelle amérindienne.
L'organisation "en grandes pompes" en l'église de la Madeleine (comme Marie Duplessis), relevant davantage à mon avis, davantage à une opération publicitaire, qu'à une volonté de respecter les traditions des indiens Ioways!!!  
*Vattemare est mort en 1864. 
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George Catelin, "Danse traditionnelle"  
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Tony Johanot : Petit Loup au chevet d'Oke-we-me
*Notice sur les Indiens Ioways, et sur Nuage Blanc, premier chef de la tribu venu des plaines du Haut-Missouri Imprimerie de witterssheim 1845, 24 p.
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Emplacement de la tombe d'Oke We My (photo B.V)
 
*Alexandre Vattemare 1796-1864, était un artiste de théâtre, transformiste ventriloque, organisateur de spectaclesen Angleterre. Revenu en France il s'établit à Marly le Roi (faire recherches). Sa sépulture au cimetière Montmartre est régulièrement entretenue. Son fils, Alfred Vattemare (1825-1883) fut premier vicaire à l'église Notre Dame de Lorette.

 

 
Pierre -Alain Tillette, Catalogue du fond des Etats-Unis, précédé d'une étude sur Alexandre Vattemare et la bibliothèque américaine de la Vile de Paris, Mairie de Paris, 2002 

Squaw
10. Ruton-ye--mA, se pavanant le pigeon, l'épouse du nuage blanc
11. Ruton--je, pigeon sur l'aile
12. Oke--je, ours femelle qui marche sur le dos des autres
13. Koon-za-ya-je, navigation femelle d'aigle de guerre
14. Ta-PA-ta-je, Sophia, sagesse, la fille du nuage blanc
15. Corsaire, un papoose.

17:57 Publié dans HISTOIRE | Tags : vattemare, ioways, ode-we-me, sand, dame aux camélias | Lien permanent | Commentaires (4) | | | | Digg! Digg

16/07/2009

La Dame aux Camélias à la télévision, suite

Par Bernard Vassor

dame aux camelia cimetière montmartre 02.jpg
Tombe d'Alphonsine Plessis au cimetière Montmartre.
J'ai une indulgence inépuisable pour
les courtisanes, et je ne me donne
pas la peine de discuter cette indulgence
A.Dumas fils
En préhambule à la diffusion de la "Traviata", France2 donnait hier un documentaire sur la vie et la mort de la Dame aux Camélias. Bien que mon nom figure au générique à "l'insu de mon plein gré", je me permet quelques petites observations.
Présenté par l'inenarrable Christophe Hondelatte qui a débité toutes sortes de lieux communs emaillés d'erreurs . Malheureusement il était servi par le conservateur du musée de la Dame aux Camélias nous donnant dans un français approximatif des explications vaseuses sur les lorettes et les grisettes (il faut lui dire que Tortoni n'était pas un restaurant, mais un glacier). Même le très érudit Jean Darnel (je ne sais pas ce qui a été coupé au montage) s'est laissé aller aux facilités et aux clichés mille fois rabachés et à quelques anachronismes sans gravité, mais impardonables pour un tel connaisseur. Juste en passant... quelqu'un s'est-il posé la question de savoir si il y avait une période de floraison pour les camélias ??? (c'est le jardinier qui parle). Si elle en portait un tous les jours à son corsage, la fleur devait avoir triste mine hors saison !
Dumas fils n'était pas à Paris lors de la mort et des obsèques de Marie Duplessis. Le dramatiste était parti un an plus tôt sur les pas de "la Dame à la Perle" en Russie (dont il a tiré un roman en 3 volumes en 1854) C'était la comtesse Nesselrode* parente du ministre russe des affaires étrangères qui voyageait avec son mari, dont Alexandre le petit était fort épris. Son père n'était pas avec lui contrairement à ce qui est dit dans le documentaire. Le prétendu amant de coeur était en Algérie en Janvier, et se trouvait à Marseille à ce moment là.
La prétendue biographie qui nous a été servie, ne tient que par les révélations de "Dumas le Petit" et de Jules Janin qui tenait ses informations...d'Alexandre Dumas ! Il lui fit la préface de la quatrième édition du roman en 1852.
Pour ce qui concerne le roman, le présentateur vedette a répété que c'était le livre qui avait été le plus vendu au XIX° siècle....
Les romanciers Paul de Kock ou Xavier de Montépin avaient des tirages supérieur à ceux de Balzac, Sand Hugo, Dumas réunis.
Le roman (l'édition originale en 2 volumes in-octavo) est sorti en pleine révolution, celle de février et de juin 1848 n'a pas eu de succès. Dumas fils en fit une pièce de théâtre qui  fut reçue en 1849** au" Théâtre Historique" de son père sur le Boulevard du Crime qu'il à lue à Virginie Dejazet en 1850. Celle-ci a refusé le rôle qui échut à Eugénie Doche en 1852, au théâtre du Vaudeville.
A SUIVRE........
* Lydie Zakrefska, femme du comte Nessellerode qui avait conçu le projet avec deux autres grandes dames de créer une "société de débauche en participation" avec comme sujets choisis parmi l'élite et des jeunes premiers comme servants....Le jeune dramaturge semblait donc un beau poisson pris dans les filets du trio infernal.
*La pièce ne fut pas jouée en raison de la faillite d'Alexandre Dumas père
Articles précédents :

12:05 Publié dans LES COURTISANES LES MODELES ET LES ACTRICES | Tags : marie duplessis, alphonsine, dumas fils, perregaux | Lien permanent | Commentaires (3) | | | | Digg! Digg

13/07/2009

L'hermaphrodite Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina, Camille ou bien Abel

Par Bernard Vassor
gautier d'agoty hermaphrodite planche face.jpg
Planche anatomique du premier périodique scientifique.

Observations sur l’histoire naturelle, sur la physique et sur la peinture
Paris Delaguerre 1752-1755Observations sur l’histoire naturelle, sur la physique et sur la peinture
Paris Delaguerre 1752-1755

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Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina était née le 8 février 1838 à Saint-Jean d’Angély. De 1845 à 1853 elle séjourna d’abord à l’orphelinat, puis au couvent des Ursulines de Chavagne. De 1856 à 1858 elle vécut à l’école Normale d’Oléron3.   De 1858 à 1860 elle devint institutrice dans un pensionnat. S’étant plainte de douleurs dans l’aine, elle fut   auscultée par un médecin de La Rochelle, le docteur Chesnet.

Son examen indique :

« Alexina qui est dans sa vingt deuxième année, est brune, sa taille est de 1,59 m. Les traits des on visage n’ont rien de bien caractérisé et restent indécis entre ceux de l’homme et de la femme. La voix est habituellement féminine, mais parfois il s’y mêle dans la conversation ou dans la toux des sons graves et masculins. Un léger fuvet recouvre la lèvre supérieure ; quelques poils de barbe se remarquent sur les joues. La poitrine est celle d’un homme, elle est plate et sans apparence de mamelles. Les règles n’ont jamais paru. Les membres supérieurs n’ont rien de formes arrondies qui caractérise ceux des femmes bien faites ; ils sont très bruns et légèrement velus. Le bassin et les hanches sont ceux d’un homme ».

Un journal local : L’Echo rochelais, suivi un peu plus tard par d’autres feuilles du département, se fait  le haut-parleur d’une indiscrétion certainement d’origine médicale en annonçant :

Comme il n’est bruit dans notre ville que d’une métamorphose é

Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina, est née...
Elle séjourna d'abord
S'étant plainte de douleurs dans l'aine, elle fut auscultée...
Les membres supérieurs n'ont rien des formes arrondies qui caractérisent...
De 1860 à 1868, il vécut à Paris...
manuscrit qui fut exploité...trange, extraordinaire en physiologie médicale, d’après des renseignement pris à bonne source (on ne disait pas encore de source sûre..) :

Une jeune fille âgée de 21 ans, institutrice (..)avait vécu dans l’ignorance d’elle-même, c’est-à-dire dans la croyance d’être ce qu’elle paraissait dans l’opinion de tous (…) enfin, tout récemment, une circonstance fortuite est  venue jeter un certain doute dans son esprit ; appel a été fait à la science et une erreur a été reconnue….

La jeune fille était un jeune homme !!! »

Un autre journal peu scrupuleux  ajoute hypocritement par prétérition :

« Dans l’impossibilité de nous reconnaître dans tous ces bruits, les cancans se sont répandus dans le quartier Saint-Jean, nous nous sommes abstenus d’entretenir nos lecteurs des faits avant de les bien connaître.

Voici les renseignements puisés à bonne source :

(…) »

L’article reprend ensuite les informations de l’Echo rochelais en insistant bien sur le fait qu’elle était institutrice et …compatriote.

….

En 1860 son état-civil fut réformé par le tribunal de Saint-Jean d’Angely Alexina devint Abel Barbin.

De 1860 à 1868 il vécut à Paris.

Au mois de février 1868, on a retrouvé à Paris dans une chambre du quartier de l’Odéon le cadavre d’Abel Barbin qui s’était suicidé avec les émanations d’ un réchaud à charbon. Il avait laissé un manuscrit qui fut exploité plus tard par un médecin aliéniste le docteur Ambroise Tardieu.

Depuis l'antiquité, les hermaphrodites ont été considérés comme des monstres, tout juste "bons à jeter à la mer".D'ambroise Paré (le pire en inhumanté), aux aliénistes du XIX° siècle ces hommes-femmes ont servi d'animaux de laboratoire sur des tables de dissection ! 

10:02 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg! Digg

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