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12/07/2009

Schaunard, synestésiste sans le savoir

PAR BERNARD VASSOR

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Amand Gautier : la brasserie Andler, autour de la table, A. Gautier, Cabaner au milieu (un autre synestésiste) et Alexandre Schanne faisant la conversation.
Schanne a vu le jour en 1823 à Paris (vraisemblablement 24 rue aux Ours) il est mort à Paris le 13 mai 1887 dans son magasin de jouets rue des Archives. 

 Alexandre Schanne de son patronyme authentique, baptisé par ses amis Schanard-Sauvage ou Schanne à pêche.

Son père était fabricant de jouets rue aux Ours. Il avait inventé des animaux en carton recouverts de peaux véritables.

Schanne fut l’élève de Léon Cognet. Doué aussi pour la musique, il avait pris l’habitude de peindre tout en bleu après avoir passé des journées entières sur les tour de Notre-Dame.

Il composa vraiment la symphonie intitulée : « De l’influence du bleu dans les arts », faisant ainsi de la synesthésie bimodale sans le savoir ! Ou bien de la synopsie ; c'est-à-dire la perception de sensations liées à un autre sens, provoquant des phénomènes de vision colorée (comme après l’ingestion de peyotl).

Cette symphonie était liée dans le livre de Murger à un tableau de Schaunard : « Le passage de la mer rouge ».

On l’a décrit comme étant de grande taille, le front découvert, le nez proéminent qui avait la particularité selon Henri Murger, d’être camard de face, et aquilin de profil ! Il avait des yeux très fin et portait à la fin de sa vie une petite barbe blanche.

schanne cadre ciselé.jpg

La seule trace de son œuvre picturale est résumée dans une notice du salon de 1850 :

Alexandre-Louis Schanne, 21 rue Notre-Dame de Recouvrance

Numéro 2756, portrait de Mme Pierre

C’est tout !!!

Pour ce qui concerne la musique, une romance : "Alain, Chartier des grains",sur des paroles de son ami Auguste Chatillon.

Schanne mort en 1886 rue des Archives, né en 1823.

Il y eut des usurpateurs qui utilisèrent son nom dont un avoué de province qui fut démasqué en 1877.

Champfleurypour sa part avait décrit le visage de son ami. La moustache tombante, les cheveux longs, Il était en dessous de la vérité lorsqu'il parlait de son nez que Cyrano de Bergerac aurait pu envier. Ce compagnon de Murger qui ne fut jamais du cercle des "Buveurs d'eau" en raison de l'aide apportée par ses parents (Il était stipulé dans les statuts que les membres de la secte ne devaient avoir aucune autre activité qu'artistique, et ne vivre que de leur art)
Pilier du café Momus, il avait un réel talent , pianiste compositeur, attesté par Champfleury. Malheureusement nous n'avons aucune trace de son oeuvre musicale. En revanche, y a quelques tableaux dans des collections privées, et à la Bibliothèque nationale, une estampe et un dessin.
Il a sur la fin de sa vie laissé un livre d'anecdotes sur la Vie de bohème: "Les souvenirs de Schaunard".
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Le musée Carnavalet abrite ce buste en terre cuite très étonnant.

11:36 Publié dans Les originaux, les excentriques, les fous litterra | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

10/07/2009

La maison de la Boule d'Or à Montmartre

Par Bernard Vassor

Marcadet rue hauteur.jpg
Chemin vicinal de la Grande communication de Batignolles à Montmartre, devenu rue Marcadet en 1868.
L'emplacement de l'immeuble actuel 112 rue Marcadet était occupé au XVIII° siècle par deux maisons distinctes, occupées par  deux propriétaires différents. Les deux maisons furent réunies en 1771 pour le comte Barthélémy Agirony de Corsé qui transforma de fond en comble les bâtiments pour en faire une "folie". Le comte vendit sa propriété en 1788 à un marchand de vin, Hubert Tory. Après la mort de celui-ci, la "maison de campagne de la Boule d'Or" (c'est la première fois que l'on vit apparaître ce nom, dû à une grosse boule dorée qui surplombait le belvédère) fut vendue en 1811 au baron Jean-Babtiste-Léon Michel, baron de Trétaigne qui fut nommé maire de Montmartre en 1855. Grand amateur d'art, il devint l'ami de Delacroix, Troyon, Jean-Baptiste Rousseau, Diaz de la Penã qui furent invités à exposer dans sa maison de la Boule d'Or, qui devint une véritable galerie où l'on pouvait apprécier les jeunes peintres et sculpteurs qui allaient devenir les précurseurs d'un art moderne. La femme du baron, madame Léon de Trétaigne était elle-même statuaire et tenait un salon qui était fréquenté par des artistes de tous genres; musiciens, poètes, écrivains, se réunissaient dans ce salon. madame Mauté de Fleurville future belle-mère de Verlaine y donnait des concerts de piano. Paul Verlaine était aussi un habitué de ce salon. C'est là que Mathilde Mauté vit pour la première fois l'auteur de "Sagesse".
Le baron mort en 1872, toutes les oeuvres entreposées chez lui furent vendues à Drouot. La baronne Léon, resta avec son fils propriétaire des lieux, avec son gendre, et sa fille marquis et marquise de Courcival . La maison fut ensuite amputée d'une portion part suite du percement de la rue Ordener. La maison fut menacée pour la construction de la nouvelle mairie. On trouva un autre emplacement pour la mairie. Le soulagement des défenseurs de Montmartre fut de courte durée, la spéculation foncière eut raison de la maison qui succomba sous la pioche des vandales en 1903 pour le percement d'une rue qui porte le nom du baron de Tétaigne. Elle commence 112 rue Marcadet, et prend fin au 117 ter rue Ordener.
Le "Dictionnaire des lieux à Montmartre" (éditions Roussard) indique l'existence d'une autre maison "de la Boule d'Or" rue de la Fontenelle en 1830, entre la rue Ramey et la rue de la Barre.
RECTIFICATION :
Jean-Baptiste-Michel-Léon baron de Trétaigne le maire de Montmartre est mort en 1865, sa femme était née Elise Cordier. C'est la vente après décès qui a eu lieu en 1872 à Drouot. Son fils le baron Léon lui aussi,est mort en 1876.

10:14 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (5) | | | | Digg! Digg

09/07/2009

Paul Sescau le montmartrois

Par Bernard Vassor

Nouvelle Athènes vue de l'atelier de sescau largeur.jpg
Au troisième étage du 66 rue Pigalle, aujourd'hui disparu.
C'est à cet endroit, et non au 9 place Pigalle comme indiqué sur l'affiche de son ami Toulouse-Lautrec que se trouvait un des ateliers (minuscule : 2,75m X 2,75m) de Paul Sescau. L'autre, plus grand était situé 53 rue Rodier. Une petite précision, le 9 place Pigalle était l'entrée du célèbre café de "La Nouvelle Athènes" (c'est dans ce lieu que Henry a fait le portrait de son ami Vincent). Bien que situé au dessus de ce café, l'entrée était rue Pigalle. Il y avait une autre entrée rue Frochot. Sescau fut le premier à photographier les oeuvres de Toulouse-Lautrec. Il figure en tant que personnage sur bon nombres de toiles :
"Au Moulin Rouge","la Danse au Moulin Rouge", à côté d'Yvette Guilbert, "la baraque de la Goulue" avec Oscar Wilde et Félix Fénéon.
 
Affiche de Toulouse-Lautrec 1894.
Le 16 mars 1895, Sescau offrit à son ami à son domicile 53 rue Rodier, un repas mémorable, dont voici le menu :
La Bouillabaisse
Hors d'oeuvre :
L'agnelet rôti
Le Sarigue en Liberty*
Foie gras de l'oie Fuller**
Végétables
Pièce humide
Cheese and fruits
Ti noir
Pivre Lilas frotteurs
&
Champagne Charlie.
Il faut dire que Zola, peu de temps auparavant, avait offert un dîner où il proposait du kangourou.
Sescau illustra en 1897 de "100 photographies d'après nature" un roman populaire de la comtesse de Martel (Gyp) intitulé "Tototte", édité chez Nilson Lamm en 1897.
Sescau fut un précurseur du roman photographique, sous le pseudonyme de Van Pusch, il définit dans une enquête d'André Ibels
*Jeu de mot un peu douteux, le sarigue est un marsupial à très longue queue, rappelons que Henri, pour des raisons similaires, avait été surnommé "La cafetière" et à l'époque Samuel Bing avait importé d'Angleterre et mis à la mode, dans son exposition "Art Nouveau" les tissus imprimés fleuris du marchand Arthur Lassenby Liberty.
**Faut-il préciser que la danseuse américaine dite "la Loie Fuller" rencontrait un immense succès avec sa danse sur un carré de lumière électrique où elle faisait virevolter de nombreux voiles ? Le peintre d'Albi  était un de ses fervents admirateurs, avec Rodin, qui eut une liaison avec elle, Camille Flamarion, qui dans un moment d'égarement amoureux la nomma membre de la Société d'astronomie, et Pierre et Marie Curie à qui elle avait demandé des morceaux de radium, afin de les coudre sur sa robe qui serait ainsi devenue phosphorescente !!!

15:35 Publié dans A MONTMARTRE LE SOIR | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

07/07/2009

La guinguette du Moulin-Joly

Par Bernard Vassor
Watelet entrée cuisine Moulin Joly.jpg
Entrée des cuisines, par WATELET.

Sur « l’Isle des Druides », appelée également l’île Marante à Colombes.

Nous devons aujourd’hui à l’inénarrable abbé Lebeuf, pornographe malgré lui, l’histoire de ces petites îles situées entre Asnières et Argenteuil, face à la ville de Colombes,

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L’existence des druides est attestée par l’historien Léon Quénéhen qui signale : « Ne perdons pas de vue que les druidesses n’habitaient pas avec les druides, mais dans des îlots voisins, d’où elles venaient à des époques fixes, et la nuit, leur rendre visite, pour y retourner avant le jour. »

Un épisode de la vie de l'auteur du Temps des Cerises

Par Bernard Vassor

Le village de l'île des Druides est mentionné pour la première fois au XII° siècle comme appartenant à l’abbaye de Saint-Denis, on y cultivait la gaude, une variété de réséda, utilisée pour la teinture du jaune.
L’usage s’était établi, de faire chaque année une procession par les vignes où l’on portait le saint sacrement pour les préserver des vers...
Cet usage a été remplacé par l’exorcisme, ce qui est nettement plus approprié ! Le peintre Claude-Henry Watelet, conseiller du roi, receveur général des finances, poète à ses heures, aménagea son domaine sur l’île Marante, surnommée aussi « l’île enchantée ». Watelet, passionné par l'art des jardins, architecte paysagiste, il avait aménagé ce petit coin sorti des eaux entre Nantezrre Houilles et Bezon. Il y reçut la Pompadour, madame de Tencin, Maurepas, Saint-Lambert et Voyer D'Argenson.
Il avait fait graver sur les arbres des lieux, des sentences rimées sentimentales ou philosophiques. C’est également là que Louise Compoint,( la famille Compoint possède à Montmartre trois voies qui portent son nom) propriétaire du Moulin-Joly, reçu un compliment en vers de son neveu le jeune Jean Baptiste, à l’occasion de son mariage avec un nommé Poullain autour des années 1855.
C’était la première tentative rimée d’un certain « Jean Baptiste Clément » qui habita plus tard le village de Colombes, en ménage avec une compagne qui avait deux enfants *. Décrété bien national à la révolution, le moulin fut démoli en 1811, et reconstruit en 1830. C’est à cette époque qu’il sera, selon l’usage, transformé en guinguette. Ce droit « coutumier » consistait en une autorisation pour les meuniers de pouvoir exploiter quelques arpents de vigne autour des moulins, de pouvoir servir des galettes confectionnées uniquement avec la farine du moulin et de boire le vin de la vigne du meunier, si toutefois on peut appeler vin une affreuse piquette additionnée d'eau....Après quelques années, Louise Poullain se sépara de son mari et vint habiter à Montmartre rue Houdon, 10, où Jean Baptiste poursuivi par la police, trouva bien souvent un refuge.

*Archives personnelles.

11:01 Publié dans BALS ET GUINGUETTES | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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