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11/03/2009
Une épidémie galopante au XIX° siècle : Le spiritisme.
Par Bernard Vassor
Esprit, est-tu là ?
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La maladie qui sévit au XIX°, n'épargna pas les plus grands écrivains. De Balzac, prêt à gober toutes les histoires de somnambules, de voyantes et de "baquet de Mesmer", à Victor Hugo, faisant tourner des tables, nous pouvons ajouter Victorien Sardou parmi les plus grands gogos, victimes des fumistes. Il fréquentait avec Goujon et Mathieu, deux secrétaires d'Arago, des milieux spirites qui faisaient tourner des tables et parler des esprits. Un médecin, chez madame Blackwell, sévissait au consulat des Etats-Unis. Une dame Japhet, cartomancienne servait de médium entre le ciel et la terre rue Tiquetone. C'est là que Victorien Sardou rencontra un nommé Léon-Hippolyte-Denizard Rivail (1804-1869), plus connu sous le nom d'Allan Kardec, qui venait de fonder "le Journal Spirite". Celui-ci ne tarde pas à donner chez lui 8 rue des Martyrs, des séances avec la "médium" Mme Duffaux. La maladie gagna les réunions mondaines. On fit tourner des guéridons en questionnant ou faisant écrire les gloires passées, dont certaines, se seraient bien passé de ces productions posthumes ! Des éditeurs publièrent même des tragédies d'outre-tombe d'auteurs comme Racine, un autre publia un ouvrage écrit en collaboration avec.... Dieu !
La "Revue Spirite" de Kardec publia les "Confessions de Louis XI dictées par l'esprit du roi à Mlle Duffaux agée de quatorze ans".
Un médium américain un certain Hume, prédit à Alexandre Dumas qu'il vivrait 113 ans, et qu'il mourrait à la suite d'un duel. Voltaire, questionné à son tour, exprima le regrêt que de son vivant il ait manifesté des sentiments anti-religieux. Jean-Jacques Rousseau dit que pour sa part, il n'avait rien à retrancher de ses opinions. Victor Hugo, à l'aide d'un guéridon fit parler Molière en vers, mais à la manière des romantiques.
Des esprits frappeurs, il y en avait partout, un américain faisait se soulever une table de trente kilos "qui venait se poser légère comme un oiseau sur un divan placé à l'autre bout de la pièce".
Alfred Delvau (toujours lui) raconte que deux américains, venus de Boston, les frères Ira et William Davenport se faisaient attacher solidement avec des cordes puis enfermer dans une armoire. Les lumières éteintes, ils faisaient entendre des instruments de musique, guitare, tambour, clarinette etc..., des mains lumineuses se promenaient sur les visages des spectateurs. Une fois les bougies rallumées les instruments se retrouvaient aux pieds des américains qui s'étaient défaits de leurs cordes. L'affaire fit du bruit, c'est ainsi qu'après un grand battage publicitaire, des affiches posées dans Paris invitaient les parisiens, moyennant un prix exorbitant à venir dans la salle Herz, rue de la Victoire le 12 septembre 1865, assister au phénomène surnaturel. Une foule considérable était venue. La séance fut orageuse, il fallut l'intervention de la police pour évacuer la salle et rembourser les spectateurs.
André Gill : Le zouave spirite.
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Digg
10/03/2009
L'origine probable des guinguettes
Par Bernard Vassor
L'origine du mot guinguette est controversé. Parmi les étymologies, certains prétendent qu'un certain Pierre Guinguet cabaretier, aurait établi un établissement portant son nom, d'autres sources disent que les premières guinguettes auraient vu le jour dans le quartier de la Guinguette aux Invalides. Certains ouvrages de "Droit coûtumier" donnent aux meuniers, autorisation de vendre les produits de leur travail, sur leur lieu de fabrication. Autorisation leur était faite d'exploiter une vigne aux alentours du moulin. C'est ainsi que certains, vendirent des galettes et le vin de leurs vignes, qu'il était obligatoire de consommer sur place. Le vin aidant, l'habitude vint de danser pour exprimer sa joie.
Le guinguet trouve certainement son origine dans le méchant vin vert aigrelet, (on disait "qu'il était tellement aigre, qu'il ferait danser des chèvres") on l'appelait aussi le ginglard ou le reginglard, qui serait dérivé de la gigue, danse échevelée. Toujours est-il qu'au XIX° siècle, le mot guinguette désignait "les Moulins de la Galette" qui tout autour de Paris étaient établis, on désignait aussi sous ce nom "les bals de barrière",les cabarets, les bastringues, marchands de vins, les bals publics, ayant autour d'eux des espaces de verdure.
La plus célèbre des guinguettes est celle de Ramponneau et Desnoyer, dont nous avons raconté mille fois les histoires, de Belleville aux Porcherons.
En 1784, les fermiers généraux firent ériger par Ledoux de nouvelles barrières d'octroi, englobant les ginguettes, avec des murs de trois mètres de hauteur. Un pamplétaire anonyme fit circuler ces vers :
"Pour augmenter son numéraire
Et raccourcir notre horizon,
La Ferme a jugé nécéssaire
De mettre Paris en prison"
Le mur à peine commencé, les cabarets guingeuettes et autres bastringues déménagèrent pour s'établir de l'autre côté du mur pour boire le vin hors taxes !
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Les membres du "Caveau" ont chanté à leur façon les guinguettes qu'ils fréquentaient assez souvent si l'on en croit la chanson d'un des membres fondateurs au début du XVIII° : Charles Collé
"Je vais vous croquer le tableau
D'une guinguette folle :
C'est là qu'on a du vin nouveau,
Qu'on rit qu'on batifole;
C'est là que Michau
Caresse Isabeau,
Sur le cul d'un tonneau.
La nuit,est-on las de Catin,
L'on embrasse Nicole,
Qu'on abandonne le matin
Pour Suzon qu'on bricole;
Ou pour Janneton,
Ou pour Margoton,
Ou pour Mamzell' Tonton".
Les guinguettes, le dimanche, était surtout fréquentées par des ouvriers et surveillées comme il se doit par la police.
Un rapport à la préfecture du 5 serptembre 1800, indique :
"On a remarqué que des ouvriers se réunissaient dans les guingettes des Porcherons ou de la Courtille, et que quelques perturbateurs d'entre eux proposaient de s'attrouper pour demander une augmentation du prix de leurs journées."
On ne peut pas en terminer sans parler à la fin du XIX° des guinguettes au bord de l'eau, de la valse-musette des flons-flons et de l'accordéon (chauffe Marcel)
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L'estaminet Lyrique, devenu ensuite : Le Petit Casino, aujourd'hui, c'est la salle Rossini
de la mairie du neuvième arrondissement
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Pour les cafés-concerts, il était établis depuis le début du siècle, que la règle, était que l'on ne devait entendre que des airs sérieux ou comiques qui ne pouvaient être empruntés aux répertoires des principales scènes lyriques. Le prix d'entrée se payait en consommations et ne pouvant nulle part être inférieur à 50 centimes.
Voici une liste des principaux établissements :
CAFES-CONCERTS
Café -Concert des Champs-Elysées;-Eldorado (boulevard de Strasbourg)-Casino Français (galerie Montpensier 18 Palais Royal);- Café des Aveugles ou du Sauvage, (péristyle de Valois)-Café Aublin (rue Contrescarpe Dauphine 5 c'est également
à l'adresse du Cheval Blanc);- Café-Concert des Folies (16 boulevard de Strasbourg) une autre Auberge du Cheval-Blanc (16 faubourg Saint-Denis) - Café-Concert du Cadran (86 rue Montmartre) ;-Le Café des Arts (47 boulevard du Temple)
LES BALS PUBLICS OU SALONS DANSANT :
Cellarius Henri, rue Vivienne
Cellarius fils et neveu, successeur, passage de l'Opéra
Markowski, de son véritable nom Joseph Mayer, bal 12 rue Buffault
Bal Perrin, chez ce professeur de danse, ces bals étaient fréquentés par des femmes légères.
Bal Saint-Georges 18 rue Neuve-Bréda (rue Clauzel, archives B.V)
Le bal Mabille (allée des Veuves) prix d'entrée 3 francs, dame 50 centimes
Le Château des Fleurs,(rue dess Vignes, près des Champs Elysées) cavamler 2 francs, dame 50 centimes avec abonnement, sans abonnement 1 franc.
La Grande Chaumière, (201 à209 boulevard Raspail et 112 à 136 boulevard du Montparnasse)
La Closerie des Lilas ou jardin Bullier qui prend en hiver le nom de Prado entrée 1 franc pour les cavaliers seulement, gratuit pour les dames.
Le Château Rouge (Chaussée de Clignancourt ptès de la barrière Rochechouart) 2 francs par cavalier
Le jardin du Pré-aux-Clercs (chaussée du Maine)
Le Casino Cadet (18 rue Cadet)
Les bals d'Asnières,(succursalles du Casino Cadet) prix d'entrée 3 francs pour les cavaliers, de 3 à 5 francs les jours de fête.
Le bal Valentino : 251-255 rue Faubourg Saint-Honoré
Le Vauxhall (24 rue de la Douane , derrière la place du Château d'Eau)
La salle Barthélémy (20 rue du Château d'Eau du nom de l'architecte qui l'avait construite)
Bal de la rue Aumaire (dans une boutiqu de cette rue)
Bourg-Tibourg, dans la salle à manger d'un restaurant.
Rue du Vert-Bois idem
Bal des Savoyards, rue Montorgueil
Le Casino Paganini rue de la Chaussée d'Antin, (1838)dont l'illustre virtuose se retira dès son ouverture, ce qui provoqua la faillite deux mois plus tard.
Bal Desnoyer avant 1830 à Belleville
Les Armes de France, à Belleville
Le Bal Favié à Belleville
Le Bal des Chiens au Château d'Eau
Le Bal des Nègres, boulevard Saint -Denis
Le Bal Dourlans au Ternes
Le Bal de la Reine Blanche près du cimetière Montmartre à la barrière Blanche (qui sera remplacé par le Moulin Rouge en 1890)
Les Folies-Robert,( par Gilles Robert) ouvert en 1856 rue des Acacias (Abbesses à Montmartre) , puis, 58 boulevard de Rochechouart et impasse du Cadran.
Le Bal Chapal, 15 rue Bréda (Henry Monnier)
Le Bal des Barreaux Verts, à Ménilmontant
Bal Ragache, Bal Constant, Elysées-Menimontant.
Le Bal de la Reine Blanche dans Paris au Marais qui changea son nom en Bal des Acacias, mais les clients continuaient de l'appeler le Bal de l'Astic, fréquenté par des femmes israélites, qui étaient recherchées à l'époque pour leur beauté, les peintres Daubigny, Mesonnier, Daumier, Delaroche,venaient y chercher des modèles.
Le Grand Bal du Pavillon du Mail dans le quartier de l'Arsenal
Le Bal Cadet à Montrouge
L'Ermitage-Montmartre, barrière des Martyrs
La Boule Blanche devenue Boule Noire,
Salle Lévis, aux Batignolles.

A Mabille
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Sources, Le Guide Parisien Paris 1850
François Gasnault : Guinguettes et Lorettes Aubier 1986
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Digg
09/03/2009
Les petits "théâtres de Société"
Par Bernard Vassor
Une représentation de "Pierrot photographe"
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A la fin du règne de Louis Philippe, et sous le second empire, de nombreux particuliers faisaient représenter chez eux des pièces ou des pantomimes. Aussi bien dans le grand monde, que dans le milieu de la bohème. Chaque salon voulait avoir son "petit théâtre". Chez madame Orfila, chez le comte de Nieuwerkerke, chez les Sellières dans une salle contenant plus de 900 personnes, des amateurs, comme le marquis de Morny qui jouait le rôle d'Henri III dans un costume qui avait coûté 7000 francs. Les répétitions avaient été dirigées par le comte de Morny, assisté de Sanson de la Comédie-Française, et madame Plessy sa consoeur qui dirigeaient la princesse de Beauvau, le corsage couvert d'émeraudes la baronne de Laurenceau. Le duc de Morny avait un certain talent d'écriture, il fit donner un opéra-bouffe sous le pseudonyme de "Saint-Rémy", intitulé : "Monsieur de Choufleury restera chez lui" et en 1862, une comédie :"Les Bons conseils"
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Etienne Carjat, qui avait ses ateliers et le bureau de son journal "Le Boulevard"au 56 rue Laffitte fit représenter une pantomime qui eut un succès formidable.
Dans certains de ces petits théâtres, les acteurs étaient le jour, banquiers, agents de change, financiers, boursiers, ou négociants. Ils se transformaient le soir en saltimbanques.
Le marquis de Massa, donna même une revue au château de Mouchy en 1863, jouée par le duc de Mouchy, Emmannuel Bocher, Sellières, le marquis et la marquise de Gallifet, qui alimentèrent la chronique mondaine se cocufièrent mutuellement. Luis, Gaston, qui s'illustra dans sa carrière militaire, entretenait plusieurs demi-mondaines célèbres. Elle, était la fille du banquier Charles Laffite. Ils vécurent séparés. Ils eurent trois enfants, dont une fille qui épousa le baron François de Sellière. La marquise fut la marraine adoptive de Marie-Ernestine Antigny, dite Blanche d'Antigny, un des modèles qui a inspiré Zola pour le personnage de Nana.
Selon des sources policières, la marquise qui était liée avec Mme de Richemont, chacune d'elle avait des amants qu'elles choisissaient dans l'armée. Au château de Mauduit, où elle habitait, elle faillit être surprise avec son amant le comte de Gallois, par son mari, revenu plus tôt
qu'on ne l'attendait. A paris, elle demeurait 5 rue Basse du Rempart, où "elle recevait des tribades, notamment Mme Alphonse de Rothschild" (Léonora dite Laure).
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Digg
La plus ancienne compagnie française d'assurances sur la vie : "La Nationale"
Par Bernard Vassor
C'est en 1819, la même année que la création du Phénix, compagnie d'assurances incendie, que des financiers créérent "La Nationale" avec un fonds de garantie réalisé en immeubles, rentes sur l'état, et valeurs diverses.
Nous trouvons parmi les membres du conseil d'administration quelques années plus tard : le comte de la Panouse, le comte Frédéric Pillet-Will, dont la banque avait été fondée sous le premier empire (dont nous avons raconté les frasques dans une notice consacrée à Léontine Massin)
le baron Rodolphe Hottiguer, régent de la banque de France (qui eut pour maîtresse Hortense Schneider) l'agent de change Edmond-Alexandre Archdéacon, Demachy, de la maison F.A. Seillière, banquier et le baron Gustave de Rothschild.
La Compagnie propose:
"Des Assurances en cas de décès pour la vie entière" (?)
"Des assurances mixtes"garantissant moyennant une prime annuelle, un capital déterminé, payable aux héritiers de l'assuré ou à l'assuré lui-même, s'il vit après un nombre d'années convenu à l'avance.
"Les assurés ont droit à une participation de 50 pour 100 dans les bénéfices produits par ces deux natures d'assurances"
Les principaux immeubles se trouvent aux n° 15, 17, 19, 21, 23 boulevard Montmartre, boulevard du Temple, à l'Hôtel du Jardin Turc, les hôtels de la Compagnie, 85, 87, et 89 rue de Richelieu, l'hôtel Richelieu au 79 de la même rue et 1 rue Ménars, et une propriété au 2 rue d'Amboise.
10:19 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (3) | | |
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