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21/03/2009
Paul Gauguin, "un loup sauvage sans collier", de la rue Notre dame de lorette à Atuana aux îles Marquises
Par Bernard Vassor
Gauguin a vu le jour au 54 rue Notre Dame de Lorette (ancienne numérotation) le 7 juin 1848. Il est mort le 8 mai 1903 aux « Marquises ». Baptisé à l’église Notre Dame de Lorette, il embarqua un an plus tard avec sa mère et son père Clovis Gauguin, qui décide de partir pour le Pérou pour y fonder un journal à Lima. Sa mère, Aline Gauguin, espère retrouver une part de l’héritage de sa mère Flora Tristan, fille non reconnue d’une famille noble péruvienne, les Tristan y Moscoso. Clovis Gauguin meurt pendant le voyage, sa famille se retrouve seule au Pérou, où elle est accueillie par Pio de tristan y Moscoso, l’oncle de la mère de Paul Gauguin. Qui vécut à Lima jusqu’à l’age de six ans. Rentré en France avec sa mère et sa soeur, il alla à l’école à Orléans où la famille vivait chez un oncle maternel. Elève médiocre, il prépara l’école navale, mais ne parvint pas au niveau du concours d’entrée. Il s’engagea donc comme « pilotin» à dix sept ans dans la marine marchande, puis militaire. Son navire « Le Gérôme Napoléon » est désarmé après la défaite de Sedan. Il revint à Paris en 1871 chez son tuteur Gustave Arosa, un entrepreneur, financier, spécialisé dans la photographie. Celui-ci le fit entrer chez Bertin, un agent de change en bourse, 1 rue Laffitte dans l’immeuble de la Maison Dorée. Il gravit rapidement les échelons, qui lui donnèrent une aisance matérielle importante. Entre temps, il avait fait la connaissance chez Gustave Arosa, d’une jeune danoise (Mette Sophie Gad) qui habitait avec sa sœur rue des Martyrs dans une pension de famille chez madame Fouinet. Il ne tarda pas à l’épouser à la mairie du neuvième arrondissement, le mariage religieux se fit à l’église luthérienne de la rue Chauchat, son épouse étant protestante. Il eut cinq enfants. Petit rapin amateur, Il fréquenta un anarchiste Camille Pissarro, qui lui fit connaître Edgar Degas (c’est Degas, qui pour expliquer le caractère de Gauguin trouva la formule de la fable de La Fontaine du loup sauvage sans collier) et Paul Cézanne avec qui il allait peindre le dimanche à Pontoise. Il vit la première exposition impressionniste en 1874 boulevard des Capucines. Tout allait pour le mieux, Gauguin avait sa calèche qui l’attendait toute la journée, devant ses bureaux de la rue Laffitte, jusqu’à la place de la bourse. Mais voilà, la faillite de la banque catholique « l’Union Générale » en 1882 provoqua le krack financier et la crise financière qui mit fin à la carrière de Gauguin. Il abandonne tout pour se consacrer à la peinture. Pour faire des économies, il part vivre à Rouen. Sa femme le quitte pour retourner à Copenhague. Gauguin la rejoignit un peu plus tard et se fit représentant en toiles cirées ! Sa belle famille le chassa. Il revint vivre à Paris où il fut hébergé par un ancien collègue de chez Bertin, Emile Schuffenecker. Celui-ci trouvant que Gauguin s’intéressait de trop près à sa femme, Gauguin se retrouva dans une chambre d’hôtel, vivant de petits travaux, il fut même colleur d’affiches. Il connut un peintre breton Jobbé-Duval dans une petite boutique de la rue Clauzel qui était fréquentée par des artistes sans ressource ou débutants, comme Jongkind, Monet, Emile Bernard, Pissarro, Louis Anquetin, Vincent van Gogh, Jobbé-Duval lui conseilla d’aller en Bretagne à Pont-Aven dans une pension où la vie était peu chère, et les paysages d’une grande beauté sauvage.
Fin de la première partie
10:17 Publié dans Les amis de Vincent | Lien permanent | Commentaires (1) | | | |
Digg
17/03/2009
Fernando, Medrano, Bouglionne, trois grands noms du cirque, une seule adresse
Boulevard Rochechouard
Médrano n’est plus.
Notre vieux cirque de Montmartre
sera peut-être remplacé
par une merveille architecturale,
mais les Montmartrois se compteront
qui la considéreront d’un œil sympathique…
L.R Dauven*
99 ans exactement après sa construction , a été entamé la démolition du plus prestigieux cirque de Montmartre.
Construit d'août 1874 à juin 1875, le cirque Fernando, propriété du fondateur, un acrobate Belge de son véritable nom Fernand Beert.
Suzanne Valadon y fut écuyère, jusqu’à cet accident qui interrompit sa carrière équestre. Les peintres impressionnistes furent nombreux à célébrer l’endroit, Renoir, Georges Seurat, Toulouse-Lautrec, Anquetin,Renoir et Degas,. Vers 1905, c'est Picassoaccompagné de Fernande Olivier et Max Jacob, qui fréquentait Médrano 3 ou 4 fois par semaine. Il adorait les clowns qu'il retrouvait au bar" dans l'odeur d'écurie qui montait chaude et écoeurante"(...) je n'ai jamais vu Picasso rire d'aussi bon coeur qu'à Médrano, il s'y amusait comme un enfant"*
Les jours de relâche, la salle était louée pour des conférences ou bien des réunions électorales.
*Administrateur du musèe de Montmartre
En 1897, le clown Gérôme Médrano dit Boum-Boum racheta à Fernand Beert le créateur du cirque et lui donna son nom. A sa mort le 27 avril 1912, c'est la veuve de Gérome Blanche-Mathilde qui prit sa succession et lui redonna son lustre d’antan. En pleine guerre en 1915, une véritable révélation va secouer Médrano, un trio dont on imagine mal l'enthousiasme dont il futl'objet, ce sont les Fratellini. En 1916 Jacques Copeau, fondateur avec Suzanne Bing d'une école de comédiens, recommande à ses élèves la fréquentation et l'observation du spectacle du trio Fratellini à Medrano.
En 1933, une grande exposition eut lieu au cirque Medrano, où figuraient des oeuvres de Granville, Gustave Doeé Daumier et Picasso.
Serge, l’historien du cirque rappelle les noms prestigieux qui enchantèrent le public : « les rois du rire » Grock, Rhum et son meilleurs partenaires Charles Manetti dans le rôle du clown blanc,Porto, Rastelli qui fut considéré comme le meilleur jongleur de tous les temps, les Codonas et les Fratellini qui y donnèrent des spectacles mémorable jusqu’en 1963, année du dernier spectacle après la vente aux Bouglione qui n’en firent un cirque que par intermittence. Ils louèrent la salle à des commerçants qui en firent une brasserie munichoise.
Le dernier spectacle de cirque fut donné par la dompteuse Catherine Blankartqui menât la parade finale du cirque Montmartrois. Une consolation tout de même, les Bouglione obtinrent quand même des promoteurs et des édiles, que la majorité des logements soient réservés au "gens du cirque"
*Charles Manetti tantôt clown blanc, tantôt Auguste, fut aussi le complice de Maîss, le formidable équilibriste sur fil, la dynastie des Manetti continue avec "Guytou", qui hante encore les lieux. Le café des artistes est toujours à sa place au coin de la rue des Martyrs.
L'article qui est reproduit dans cet article est extrait du journal "Le Chat Noir" du 5 mai 1888, il est signé : Baron B...
**Souvenirs de Fernande Olivier.
mise à jour le 17 mars 2009
09:28 Publié dans La mémoire des pierres | Lien permanent | Commentaires (4) | | | |
Digg