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23/03/2008

LE PARADOXE ARTHUR MEYER, homme de presse, journaliste, FONDATEUR DU MUSEE GREVIN

PAR BERNARD VASSOR

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Arthur Meyer dans son bureau de la rue Drouot (4)
Né en 1844 au Havre, mort à Paris en 1924.
Il fit des études au collège Bonaparte (lycée Condorcet) puis des études de droit. Il fut clerc chez un avoué : maître Chain, qui devient pendant le second Empire, maire du neuvième arrondissement.
En 1862, il fréquenta les salons de Blanche dAntigny, reine de la bicherie parisienne (un des deux modèles de Zola pour le personnage de Nana)  et devint un temps son secrétaire particulier, lui permettant ainsi grâce à ses relations, une ascension rapide dans le monde du journalisme. Puis c'est un personnage sulfureux qui le prit à son service :Janvier de la Motte., dont j'ai déja raconté les aventures scandaleuses.
En 1869, il entra en qualité de chroniqueur mondain dans le journal fondé par Edmond Tarbé et Henry de Pène.
En 1870, il devint secrétaire du Comité plébiscitaire, il se dit (très sérieusement) ensuite une victime du 4 septembre  !Car on lui avait promis la sous-préfecture d'Yvetot....

Il s'était retrouvé dans le camp des boulangistes, puis des antidreyfusards comme ses abonnés du Gaulois. Il s'était battu en duel avec Drumont qui l'avait éreinté dans son pamphlet antisémite « La France juive » et surnommé "Juda Meyer". Converti au catholicisme, au boulangisme et au monarchisme après avoir été un farouche bonapartiste, cela ne l’empêcha pas d'avoir maille à partir avec « La Libre Parole » et « L'Action française ».Antisémite, malgré ses origines (son père avait été rabin à Strasbourg), il a justifié ses positions dans un livre de mémoires : "Ce que mes yeux ont vu",(Plon-Nourrit 1912) sa conversion et son mariage avec une descendante d'une des plus illustres familles de l'aristocratie française.

Réconcilié avec Edouard Drumont, il approuve bruyamment ses écrits antisémites les plus féroces. Il affirme que l'antisémitisme a été créé par le "drefusisme"

Ennemi farouche d'Emile Zola qu'il poursuivit de sa haine même après la mort de l'auteur des Rougon Macquart il fut exaspéré par sa panthéonisation. Un autre ennemi d'Arthur Meyer qu'il poursuivit de sa haine fut Arthur Ranc (qui fut lui aussi maire désigné du neuvième arrondissement après le 4 septembre, puis élu délégué de ce même arrondissement à la Commune de Paris, aussitôt démissionnaire)

C'est ainsi que l'on apprend par les mémoires d'Arthur Meyer, que Ranc fut l'auteur de mots d'ordre et de phrases passées à la postérité : "la jésuitière de l'état-major", "messieurs prêtres", "la faction romaine" ou "la vérité est en marche". Il le trouvait un adversaire redoutable, "inaccessible à toutes les tentatios, ennemi de luxe (...) rompu à tous les jeux de la plume et de l'épée". PLus grave encore à ses yeux, Ranc fut à l'origine avec Scheurer-Kestner de la demande de révision du procès Dreyfus.

Le musée Grévin 

Quand vers 1880 Arthur Meyer décida de créer un musée de cire, il entreprit de monter une société anonyme au capital d’un million de francs que des amis vont compléter les fonds qui manquaient au directeur du Gaulois. Ce fut l’architecte Esnault-Pelterie qui a été chargé de la construction du musée et des annexes pour les ateliers de sculpture de moulage et de confection.. Ne tenant pas à donner son nom à cet établissement, le conseil d’administration décide de donner le nom d’un artiste connu du moment, pas très compétent bien sûr, mais peu importe, on lui adjoint un adjoint. Après bien des chicanes, assignations procès, une réunion de conciliation permet un accord, et le 29 août 1883, Alfred Grévin fut nommé Président de la Société du Musée .
Le journal « le Moniteur » raconte : --. Le jour de l’inauguration, le Tout-Paris se presse autour d’Alfred Grévin qui pose en plastronnant, debout, un crayon à la main, appuyé sur une console, le béret enfoncé sur la tête en arrière ».
Jusqu'à son dernier jour, il affirma Dreyfus coupable, et ne renia aucun de ses actes.

Sa petite fille Odette Carasso a  rédigé une biographie honnête de son aïeul :

Odette Carasso, Arthur Meyer, Directeur du Gaulois. Un patron de presse juif, royaliste et antidreyfusard, Éditions Imago, 2003    

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