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31/10/2007

AUGUSTE SALZMANN

PAR BERNARD VASSOR

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Né en 1824 en Alsace, il rencontre un peintre Gustave-Henri Salzmann qui n'avait malgré son patronyme aucun lien de parenté avec le jeune Auguste. Il exposa au salons de 1847 et 1848. Il fit des recherches archéologiques en Égypte.
Après avoir été l'élève de Gustave Legray dans son atelier du 7 chemin de ronde de la barrière de Clichy, en 1851,  il eut ensuite des ateliers rue Neuve Bréda (rue Clauzel), rue La Bruyère et rue Blanche.
 
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Chemin de ronde de la barrière de Clichy, atelier de Gustave Le Gray.
Il obtint du ministère de l'instruction publique d'éffectuer une mission au moyen-orient. Salzmann se défendit toujours d'être photographe, se déclarant archéologue, ne voulant pas " me voir au bout d'un certain temps, collé sur le dos une étiquette qui équivaut à un stigmate" et il ne s'inscrivit donc pas à la Société Française de photographie, il ne figura donc que très peu dans les comptes rendus de Ernest Lacan, le principal rédacteur du bulletin de cette assemblée pourtant prestigieuse.
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Bulletin de l'année 1856
 Sa mission dont il change la destination initiale, le conduit à Jérusalem. Il dut interrompre ses recheches et ses prises de vues de la Ville Sainte pour cause de maladie. Il publia à compte d'auteur dès son retour en France, en 1854, ses calotypes par les soins de l'imprimerie photographique de Blancart-Évrard à Lille. Une fausse seconde édition (en réalité une remise en vente de celle de 1854) parut en 1856. Il fit un deuxième voyage à Jérusalem 1863 et poursuivit ses fouilles avec minutie et acharnement, fournissant ainsi aux chercheurs et aux archéologues une source importante de documents. Miné par la recherche de fonds pour poursuivre ses travaux, et une santé délicate, il meurt en 1872 dans une relative pauvreté. Il suffit de fréquenter les salles des ventes aujourd'hui pour constater les sommes vertigineuses atteintes par les photographies de Salzmann pour constater la reconnaissance du public à son égard.

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ALFRED RENAUDIN

PAR BERNARD VASSOR

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LA MAISON DE MIMI PINSON, rue du Mont Cenis (vers 1900).
Alfred Renaudin est né le 3 juin 1866 à Laneuville-lès-Raon dans les Vosges. Fils d'un employé de chemin de fer, établie près de Lunéville en 1870. Il fut employé dans une verrerie, puis dans une faïencerie de Lunéville. où il peignait des bouquets de fleurs. Il fut l'élève de Jules Larcher, d'Edmond Petitjean, et il suivit les cours de l'École des Beaux-Arts de Nancy. Il fit de nombreux voyages en Afrique du Nord, en Egypte, et dans le midi. Conseillé par le peintre céramiste Ernest Quost (1842-1931) qui fut client du père Tanguy, admiré par Vincent Van Gogh. Il vécut à Montmartre 59 rue Caulaincourt, où il réalisa de nombreuses toiles de ce village.
André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, éditions André Roussard Paris 1999

 

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30/10/2007

IGNACE PHILIPPE SEMMELWEIS (1818-1865)

PAR BERNARD VASSOR

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Fils d'un épicier allemand, né à Buda en Hongrie. Il fit des études de droit à Pest et se rendit à Vienne pour obtenir un diplôme d'avocat. Il assista par hasard à l'autopsie d'une femme morte de fièvre puerpérale, ce qui le marqua profondément et le décida à s'inscrire à la faculté de médecine. Il s'inscrivit donc à ce que l'on a appelé la "seconde École de médecine de Vienne" qui fut un centre important d'études médicales au cours du XIX ème siècle.
 La thèse que nous voyons reproduite, est le premier écrit de Céline sous son nom véritable. Elle fut imprimée à Rennes chez Francis Simon, et ne fut pas mise dans le commerce.

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GARCILASO DE LA VEGA : "Histoire de la conquête de la Floride" : Floridienne venant implorer le roy Hermaphrodites, destinez a servir les malades et a enterrer les morts

PAR BERNARD VASSOR

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Garcilaso de la Véga est né en 1539 à Cusco au Pérou, mort en Espagne à Cordoba en 1616. Il était le fils d'une princesse Inca et d'un capitaine Espagnol, un des conquistadors du Pérou. Il fut un des plus grands écrivains de son temps, et revendiqua la fierté de ses origines, et de sa double ascendance. Il écrivit "l'Histoire des Incas", des "Rois du Pérou", et "l'Histoire de la Conquête de la Floride". Dans ce dernier ouvrage, il décrit la tentative des français pour coloniser la Floride, et leur sauvage anéantissement par les troupes espagnoles. Ses ouvrages furent traduit par César Pierre Richelet* en 1737 à Amsterdam, chez J-Frédéric Bernard , édition datée par erreur de 1727. Ses ouvrages sont d'une grande rareté.
*Richelet (1631-1698) était traducteur d'Espagnol, lexicographe, grammairien, Régent au collège de Vitry le François. 

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27/10/2007

LES CABARETS GUINGUETTES AUBERGES ET ESTAMINETS A MONTMARTRE AVANT L'ANEXION (1860)

PAR BERNARD VASSOR

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ADOLPHE FELIX CALS, MOULINS A Cals fut un des premiers peintres à s'installer à Montmartre. Il avait une des rares maison tout en haut de la butte, rue Saint Jean (rue Cortot aujourd'hui)

Depuis le XVIIème siècle, la butte était couverte de moulins à vent. Le petit peuple se réunissait sous des tonnelles entourées de chèvrefeuille et d'aubépine. On comptait en 1786 douze moulins, mais il n'en restait que dix en 1795, et depuis, le nombre n'a cessé de décroître. Il y avait le moulin de "La Lancette" qui appartenait aux abbesses, "le Blute fin" et le Moulin de la Galette de la famille Debray. Il y avait également "le Moulin vieux", Moulin neufMoulin Rollinle moulin de la vieille Tour, de la Grande Tour, du Palais, du Radet et de la Béquille. Ce dernier devait son nom à une grosse perche que l'on utilisait pour faire tourner le faîtage en fonction de la direction du vent. Certains moulins servaient surtout à moudre des matières destinées à la fabrication de la porcelaine. C'est Pierre Deruelle qui fonda la fabrique "de porcelaine de Clignancourt" en 1771 (officiellement déclarée en 1781) sous la protection du comte de Provence devenu par la suite le roi Louis XVIII. La marque de la fabrique était un moulin.

 Certains moulins furent donc les premiers lieux ayant  le privilège un peu partout en France, de vendre du vin, des galettes chaudes fabriquées uniquement avec la farine provenant du moulin. Autour de quelques tables, on pouvait écouter de la musique et pourquoi ne pas danser....

Pierre-Charles Debray fut tué par les armées russe en 1814 (et cloué, ou pendu, selon les uns ou les autres, sur les ailes de son moulin, resté là pendant trois jours, prétendent certains historiens) propriétaire de plusieurs moulins est inhumé au cimetière du Calvaire** où l'on peut lire l'épitaphe suivante :

"Pierre-Charles Debray

Meunier propriétaire à Montmartre

Décédé le 30 mars 1814

Tué par l'ennemi sur la butte de son moulin."

Des cabarets s'installèrent donc en dehors de la barrière et le quartier fut bientôt le rendez-vous des peintres, journalistes écrivains et chansonniers, et bien sur des "petites femmes" légères ou pas, venant donner une note gracieuse dans ce milieu de "la bohème «artistique et littéraire. Nous pouvons citer quelques bals, guinguettes ou cabarets, sans toutefois établir une liste complète : commençons par la Boule Blanche du boulevard Rochechouart qui prit le nom de la danseuse vedette et gérante qui fit la gloire de l'établissement, on allait donc danser à "La Belle-en-cuisses". Restons sur ce boulevard pour aller au "Bal Robert"au numéro 58 actuel, "le bal de l'Ermitage" se trouvait à l'angle de la rue des Martyrs. Plus haut, il y avait "Le Château rouge"," Le Grand Turc", Le bal des marronniers, le Boeuf-noir,, le Bal du Bossu, la Tour Malakoff, le Bal Roger ou Tivoli Montmartre, le Bal du Château des Brouillards, le Petit Moulin-Rouge, la Feuillée de Montmartre, le Bal des Lilas, le Bal du Poirier sans-pareil ( l’angle actuel des rues Berthe et Ravignan), et l'Echelle de Jacobrue Bénédicte (avenue Gabrielle) que nous apercevons à gauche dans la photographie ci-dessous. Cette rue Bénédicte, ou plutôt le chemin Bénédicte existait depuis des temps immémoriaux, on trouve sur des plans datant de 1450, un chemin du Pressouer (pour pressoir) Bénédicte qui comme son nom l'indique conduisait à un pressoir qui semble-t-il se trouvait à l'emplacement de "L'Échelle de Jacob » d’après le même plan reconstitué par André Maillard, historien du vieux Montmartre*.  Au premier plan, la place Saint-Pierre.

 MONTMARTRE 1850
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 Au premier plan, la place Saint-Pierre.
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Au-delà de cette barrière, le vin était moins cher, (il ne fallait pas payer l'octroi) nous apercevons à gauche, la première maison qui fait l'angle de la rue de l'Empereur (Lepic) où se tenait "le café Coquet"à l'angle de la rue Amélie et du boulevard Pigalle*** (actuellement boulevard de Clichy et rue Puget). La clientèle de Coquet (en 1850) était composée comme au café Jean-Goujon, au"Coquet" "d'une vingtaine de "ces messieurs" pommadés, astiqués, brossés, reluisants, tout battants. A quelle catégorie sociale appartiennent-ils ? Ils ne sont ni peintres ni sculpteurs, ni journalistes, ni ouvriers, ni rentiers..."****  neuf Le Bal de la Reine Blanche, se tenait à gauche de cette barrière, et allait jusqu'au cimetière Montmartre. Le bal Perot se trouvait  à la Chapelle, le bal Robertimpasse du Cadran, aujourd’hui 58 boulevard Rochechouart était une vaste baraque en plâtre et en bois, qui allait presque jusqu'à la rue des Acacias (rue des Abbesses). Le bal des marronniers cité plus haut était au niveau du 78 rue des Martyrs (aujourd’hui place André Gill) fut créé par un certain Isidore Tolbec, qui fut aussi le patron du Boeuf-Noir situé en face au 79 rue des Martyrs. A côté de "la-Belle-en-Cuisse, le bal de l'Ermitage se trouvait approximativement au 6 et 8 de l'actuel boulevard de Clichy, à l'époque boulevard des Martyrs construit sur un talus, le sol était en terre battue.

La Boule Blanche avait été installée en 1822 par une femme légère, appelée Belle-en-cuisse C'était sous des tonnelles et sur de la terre battue que les danseurs se tenaient à côté d'une baraque où rôtissaient en permanence des moutons que l'on débitait en tranches pour six sols la portion. Après le décès de la patronne, c'est le sieur Bécuzet qui racheta le cabaret, et fit d'importants travaux d'embellissement. Une salle de bal à couvert, des tables plus confortables, et il ajouta à la boule blanche des miroirs et un quinquet, ce qui faisait que l'on pouvait voire la lumière de très loin à la manière d'un phare. Une fillette fuguait souvent pour venir observer et copier les pas des danseuses, c'était celle qui allait devenir "la Rigolboche". La boule banche, ne le resta pas longtemps. La poussière et la crasse l'avaient transformée dans la plus belle couleur noire qui soit. Les clients l'appelèrent donc "La Boule noire". Le succès fut au rendez-vous, et un monsieur Leclerc offrit à Bécuzet de lui racheter la Boule noire pour une somme importante. Becuzet accepta et alla fonder à Ménilmontant le célèbre Bal FaviéLeclerc vendit le cabaret en 1849 aux frères Corlieu qui restèrent jusqu'en 1872. Charcoussot prit la relève, et la Boule noire passée de mode disparut en 1882. C'est en 1894 que la Cigale fut construite sur les ruines de la Boule noire. 

Le Bal du Grand-Turc fut fondé en 1806 par un allemand Joseph Teiche, qui avait accolé un hôtel à son établissement qui partit en 1848, remplacé par son cousin Pégard, qui le revendit aussitôt à un autre cousin monsieur Hugot. On pouvait y rencontrer Alexandre Dumas, Alexandre Pothey, Pétrus Borel, Monselet, Alfred Delvau,Nerval. Ce fut le terrain d'élection des germanophiles jusqu'à la guerre de 1870. Le Grand-Turc se trouvait dans une partie du boulevard Rochechouart aujourd'hui qui fut remplacé par une partie du boulevard Barbès. La liste est loin d'être complète, nous évoquerons le bal du Château Rouge dans un prochain article.

*André Maillard, Les origines du vieux Paris, éditions de Minuit 1959

**André Roussard, dictionnaire des lieux à Montmartre éditions Roussard Paris

**bis André Roussard qui m’a corrigé quelques erreurs ou imprécisions, qu'il en soit remercié.

***Roman d'Alexandre Dumas : Le dévouement des pauvres,  Roman très peu connu daté de 1868 : Dumas Café Coquet Chapitre III.pdf

**** Alfred Delvau, Les plaisirs de Paris. 1857.

Archives personnelles

 

12:05 Publié dans AUBERGES ET CABARETS. | Tags : alexandre dumas, alexandre pothey, pétrus borel, monselet, alfred dalvau, nerval | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg! Digg

26/10/2007

LE CONSERVATOIRE DE MONTMARTRE, L'ÉLEPHANT BLEU, GAMINETTE, LE CABARET DE LA VEINE, 108 boulevard rochechouart

PAR BERNARD VASSOR

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Voila tout ce qui reste du 108 boulevard Rochechouart, de la longue énumération de cabarets qui se sont succédés à cet endroit. On a pu assister dans les années 1860-1870 à des spectacles à "la Corneille", qui succéda à"la Morgue littéraire", puis "la taverne franco-russe". Ensuite en 1894 Debière le propriétaire, qui avait installé des sculptures d'éléphants partout lui donna le nom de "Cabaret des Eléphants". Xavier Privas honora de sa présence l'inauguration ce cabaret éléphantaisiste.en compagnie des chansonniers, de Trimouillat, Mlle Ritter, etc..  Eugène Lemercier déclama :
Une ballade à l'éléphant en gaité :  
"Prince de la critique prompte,
A traiter l'Art comme un enfant,
Sarcey, que sans peur nul n'affronte,
Est bien plus lourd qu'un éléphant"
L'établissement n'eut que six mois d'existence, remplacé par celui de Léon de Bercy et Blédor : "Le Cabaret du coup de gueule" qui à la suite d'un accident, ferma ses portes pour laisser place au "Conservatoire de Montmartre" tenu par un chanteur Henri Martin qui avait transformé l'interieur avec un décor d'abbaye de Bénédictines de Montmartre. Henri Martin mort en 1899, la direction du Conservatoire fut confiée à madame Gabrielle Bassy qui prit comme associée, une certaine "Gaminette"
qui fit de l'endroit le Temple de lesbos, qui n'eut guère plus de  succès, le tribadisme, n'attirait pas grand monde à cette époque, (Gaminette avait vingt ans d'avance sur la mode provoquée par le scandale de "la Garçonne"en 1922....,) c'est le chanteur Jean Chagot qui reprit le flambeau et engagea Yon Lug, puis Chagot repassa le bébé à Xavier Privas qui rebaptisa le Conservatoire en lui donnant le nom de "Cabaret de la Veine

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GUSTAVE FLAUBERT ET LOUISE COLET

PAR BERNARD VASSOR

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Ce dagueréotype, envoyé à Louise Colet, est la première photographie de Gustave Flaubert, était totalement inconnue il y a à peine un an. Il est daté de 1846, Gustave avait vingt cinq ans, et  venait d'avoir sa première attaque d'épilesie.
Voici une lettres adressées à Louise Colet l'année de leur rencontre : 
"Mardi soir, minuit. 4 Août 1846.  
Il y a douze heures, nous étions encore ensemble ; hier à cette heure-ci, je te tenais dans mes bras... t'en souviens-tu ? Comme c'est déjà loin ! La nuit maintenant est chaude et douce ; j'entends le grand tulipier, qui est sous ma fenêtre, frémir au vent et, quand je lève la tête, je vois la lune se mirer dans la rivière.   5ea7783d9c071b848986d8c050c8bdcc.jpg

Tes petites pantoufles sont là pendant que je t'écris ; je les ai sous les yeux, je les regarde. Je viens de ranger, tout seul et bien enfermé, tout ce que tu m'as donné ; tes deux lettres sont dans le sachet brodé ; je vais les relire quand j'aurai cacheté la mienne. Je n'ai pas voulu prendre pour t'écrire mon papier à lettres ; il est bordé de noir ; que rien de triste ne vienne de moi vers toi ! Je voudrais ne te causer que de la joie et t'entourer d'une félicité calme et continue pour te payer un peu de tout ce que tu m'as donné à pleines mains dans la générosité de ton amour. J'ai peur d'être froid, sec, égoïste, et Dieu sait pourtant ce qui, à cette heure, se passe en moi. Quel souvenir ! et quel désir ! Ah ! nos deux bonnes promenades en calèche ! Qu'elles étaient belles, la seconde surtout avec ses éclairs ! Je me rappelle la couleur des arbres éclairés par les lanternes, et le balancement des ressorts ; nous étions seuls, heureux. Je contemplais ta tête dans la nuit ; je la voyais malgré les ténèbres ; tes yeux t'éclairaient toute la figure. Il me semble que j'écris mal ; tu vas lire ça froidement ; je ne dis rien de ce que je veux dire. C'est que mes phrases se heurtent comme des soupirs ; pour les comprendre il faut combler ce qui sépare l'une de l'autre ; tu le feras, n'est-ce pas ? Rêveras-tu à chaque lettre, à chaque signe de l'écriture ? Comme moi, en regardant tes petites pantoufles brunes, je songe aux mouvements de ton pied quand il les emplissait et qu'elles en étaient chaudes... le mouchoir est dedans..

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A suivre................................................    

 

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25/10/2007

DUBUT DE LAFOREST "LE SCANDALEUX SUICIDÉ DE L'AVENUE TRUDAINE"

PAR BERNARD VASSOR

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"Les derniers scandales de Paris"est un véritable recueil de toutes les débauches de tous les crimes, morphinomanes, souteneurs, pierreuses (marmites d'or),procureuses, lupanars et tolérances, "Bals de lesbiennes et de tatas", esthètes, hommes de joie, avec une proclamation moraliste, il dédie même un de ses romans au docteur Lombroso !!!  Il n'hésite pas à se revendiquer de Montaigne, de Rabelais, de Michelet, de Balzac et de Fourier...
Ce premier volume de la série devrait ravir les habitants du neuvième  arrondissement : C'est l'histoire d'une jeune fille vierge Cloé de Haut-Brion qui se retrouve par hasard dans une maison close, mais qui, malgré tout conserve sa virginité ! Malheureusement, elle tombe sous la coupe d'un maquereau qui en fait une courtisane de luxe qui lui donne le titre de :"La Grande horizontale"
L'action commence en hiver 1890 et les premiers lieux évoqués, sont le boulevard des Italiens où des femmes qui avaient chacune un carré réservé, "longent les trottoirs arrêtant les hommes,  puis, "Le Bol d'or" la brasserie de la rue du faubourg Montmarte, le lupanar du 7 bis rue de la Victoire, établissement de madame Elvire Martignac "qui était un des mieux achalandé de Paris, avec une élite de clients sérieux qui ne regardaient pas à la dépense" nous trouvons aussi "l'Egyptien" un café du boulevard Montmartre,
Jean-Louis Dubut de Laforest est né en 1853 à Saint-Pardoux en Dordogne. Littérateur, "Peintre de mauvaises moeurs" selon le Larousse du XXème siècle, il est mort à Paris 10 avenue Trudaine, à la suite du saut de sa fenêtre au quatrième étage de son immeuble le 3 avril 1902. 
Scandaleux en effet, ses ouvrages feraient passer les livres de Jean Lorrain ou de Rachilde, pour de pâles romans destinés à l'édification de la jeunesse. Presque oublié, ce romancier populaire mériterait une réédition de ses ouvrages. Il ne figure même pas un extrait dans "Romans fin-de-siècle" (ed Robert Laffont 1999).
Certains critiques osaient faire la comparaison, "toutes proportions gardées"avec la"Comédie Humaine," ou "Les Mystères de Paris"
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La liste de la série "Les Scandales de Paris " à la BnF, contient à elle seule les 37 volumes suivants :
Auteur(s) :  Dubut de Laforest, Jean-Louis (1853-1902)
Titre(s) :  Les derniers scandales de Paris [Texte imprimé] : grand roman dramatique inédit / Dubut de Laforest
Publication :  Paris : Fayard frères, [ca 1890-1900]
Description matérielle :  37 vol. : ill. ; in-12
  1. La vierge du trottoir ; 2. Les souteneurs en habit noir ; 3. La grande horizontale ; 4. Le dernier gigolo ; 5. Madame don Juan ; 6. Le caissier du tripot ; 7. Le docteur Mort-aux-gosses ; 8. Le tartufe paillard ; 9. Les victimes de la débauche ; 10. Ces dames au salon et à la mer ; 11. Les écuries d'Augias ; 12. Agathe-la-Goule ; 13. Esthètes et cambrioleurs ; 14. Un bandit amoureux ; 15. La brocante ; 16. Per'mich ; 17. Maîtresses et amants ; 18. Faiseurs et cocos ; 19. Haute galanterie ; 20. Le lanceur de femmes ; 21. Les petites rastas ; 22. Farabinas ; 23. La bonne à tout faire ; 24. La demoiselle de magasin ; 25. Robes et manteaux ; 26. Peau de balle et balai de crin ; 27. Le coiffeur pour dames ; 28. Travail et volupté ; 29. Le nouveau commis voyageur ; 30. L'homme de joie ; 31. La marmite d'or ; 32. Mlle de Marbeuf ; 33. Morphine ; 34. Cloé de Haut-Brion ; 35. La môme-Réséda ; 36. La bombe ; 37. La rédemption.
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22:55 Publié dans Les originaux, les excentriques, les fous litterra | Lien permanent | Commentaires (3) | | | | Digg! Digg

24/10/2007

CHARLES PAUL RENOUARD, UN MODELE ARTISTIQUE POUR VINCENT VAN GOGH

PAR BERNARD VASSOR

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Cette gravure parue dans "The Graphic" de Londres peut très bien se passer de commentaire.
Dessinateur, graveur, et peintre, Renouard (1845-1924) a été l'élève aux Beaux-Arts d'Isidore Pils, peintre d'histoire, naturaliste et orientaliste. Très pauvre, il travaille pour payer ses études comme peintre en bâtiment. Il travaille avec son maître à la réalisation du plafond du grand escalier de l'Opéra. Quand il était à Londres en 1873, Vincent allait toutes les semaines regarder les vitrines du "Graphic". Il acheta plus tard à la Haye 21 tomes de ce journal. Il découpa les gravures sur bois et les colla sur un papier fort pour se constituer "son musée personnel". Il n'était pas le seul admirateur de Renouard, Huysmans, Vollard, le collectionneur Camondo et même Jean-Léon Gérôme qui ne se génait pas pour le comparer à son homonyme, bien sur en défaveur d'Auguste qui ne trouvait pas grâce à ses yeux. L'influence que Renouard exerça sur Van Gogh fut énorme !
Dernier détail piquant, j'ai découvert au cadastre, qu'après le départ d'Auguste Renoir et de son frère cadet Edmond qui partageait avec lui le 35 rue Saint-Georges, c'est Charles Paul Renouard qui les remplaça dans l'atelier du cinquième étage qui fut détruit en 1818 par un obus allemand tiré par la "grosse Bertha"
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 Réparation du toit de "l'atelier de la rue Saint-Georges" en 1918

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MARIUS ROSSILLON DIT O'GALOP (nunc est bibendum!!..)

PAR BERNARD VASSOR

Et maintenant, il faut le boire

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Marius Roussillon, dessinateur et peintre est né en 1867 à Lyon, mort à Carnac en 1946. Il était le voisin et ami de Jules-Alexandre Grün au 20 rue des Martyrs. Caricaturiste, il a participé aux nombreuses revues humoristiques et satyriques comme "le Rire" et "l'Assiette au Beurre". Très bon aquarelliste, sa renommée lui vient de l'affiche qu'il avait proposée aux frères Michelin à la fin du dixneuvième siècle. Nous n'avons pas encore découvert d'où lui venait son surnom d'O'Galop. Le slogan "Nunc est bibendum"  repris par les frères Michelin, est extrait d'une tirade de Rodolphe Salis au Chat Noir, et c'est en voyant dans le carton à dessin un dessin soumis par Rossillon, qu'une publicité pour de la bière représentait ce curieux bonhomme qui est encore aujourdh'hui l'emblème de la firme de Clermont-Ferrant. Cette affiche avait été refusée par une brasserie. L'emblème est extrair d'un vers d'Horace qui lui-même l'avait traduit d'Alcée de Lesbos...:
"Et maintenant, il faut le boire"

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