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01/01/2007

Alexandre Channe un autre cénacle de la Bohème

Tournachon par Nadarmedium_NADAR_AUTO_CARICATURE_05.jpg

Par Bernard Vassor

Ce cénacle antérieur à celui de Lelioux, le jeune Alexandre avait moins de dix huit ans.

Nous savons que bien qu’il fut un des héros des « Scènes de la Bohème », Schaunard, en raison de l’aide financière apportée par ses parents, n’entrait pas dans les critères « Buveurs d’Eau ». Les statuts de cette association stipulaient que les membre ne devaient subvenir à leurs besoins que par le produit de leur art. Schanne ou Schann (le nom du magasin de jouets de la rue aux Ours) ou Schaunard, était le fils d’un fabricant de jouets qui exerçait dans la rue aux Ours ; il avait rêvé que son fils prenne sa succession dans la fabrication du « joujou moral ». Alexandre avait débuté dans l’atelier de Léon Gogniet où après une année de travail acharné, il avait peint un bras d’homme. Ce bras était resté son chef d’œuvre. Léon Cogniet ayant fait l’éloge de ce bras, le père Schanne le fit encadrer. Epuisé par tant d’efforts, ne voulant pas compromettre sa gloire, il ne produisit plus d’œuvre picturale jusqu’à sa mort à l’age de soixante quatre ans !.

C’est donc avec Nadar (qui s’appelait encore Tournachon), qu’ils avaient créé au 56 rue de la Harpe au troisième étage dans ce qui allait devenir un capharnaüm indescriptible dans ce grenier insalubre. Schann apporta un lit à sangles, une paillasse et son bras encadré et un chevalet de peintre qu’il laissa à la disposition de ses amis. Le compositeur Dominique un des premiers sociétaire, avait apporté son épinette (qui avait coûté quinze francs et servait de garantie mobilière au propriétaire qui avait l’habitude des déménagements à la cloche de bois, chose quasi naturelle à l’époque), instrument qui fut sans doute à l’origine de la vocation du futur auteur de « La Symphonie sur l’influence du Bleu dans les Arts… ». Le sculpteur Salmon raconte que : « Au départ, Dominique, Tournachon et moi fûmes les premiers locataires. J’apportais une selle de sculpteur, un écorché, et une gravure de « La Belle Jardinière » mais bientôt les murs se couvrirent d’esquisses et de dessins. Le tout nouveau venu Rodolphe Bresdin (le« Chien Caillou» de Champfleury) y fit des dessins à la plume. Le jeune Pradier laissa une vierge modelée en terre hydrofère. De nombreux visiteurs qui deviendront célèbres, laissaient des esquisses (Thomas Couture le premier jet de son oeuvre « L’Amour de l’Or »)

Le poète Carolis avec une voix de basse profonde récitait par cœur Hugo, Musset, Barbier, Hégésippe Moreau. Un élève d’Ingres yLouis Tabary, les frères Lebrun chanteurs distingués de la maîtrise de Notre-Dame,  Armand Barthet, auteur des « Moineaux de Lesbie » étaient les plus assidus de cette assemblée et en constituaient l’aristocratie. Plus rares étaient Thomas Couture, Vastyne, Murger, « Christ » les frères Desbrosse que l’on retrouva rue de la Tour d’Auvergne chez les Buveurs d’Eau et dans l’atelier de la rue des Canettes. Schaunard, qui ne faisait plus de progrès que dans le calembour, retourna finalement chez son père, Tournachon ayant obtenu quelque succès partit vers d'autres cénacles pour devenir Nadar.

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