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23/12/2006

LE PETIT DUNKERQUE

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Par Bernard Vassor 
Sur le quai Conti, au numéro 3, c'était la boutique la plus séduisante de Paris au XVIII° siècle. Elle était tenue par un certain Granchez. Les princes étrangers ne manquaient pas d'aller la visiter; Voltaire lui consacrait ses loisirs. Avec son étalage de bijoux de luxe, ses breloques, ses tabatières et toute la bimbloterie artistique dont on paie dix fois plus cher qu'ailleurs. Il fut le bijoutier de Marie-Antoinette. Au début de l'Empire, la boutique fut remplacée par un horloger et un marchand de vin. Ses mascarons et ses sculptures prouvaient que la façade datait du XVII° siècle. Le cabaretier fit installer contre la boutique de cet maison une grille en fer, dîte "marchand de vin" dont l'encadrement se composait d'une frise également en fer, représentant des raisins et des têtes de Bacchus. Sur le tympan de la porte d'entrée était fixé un petit navire toutes voiles déployées, avec l'inscription : LE PETIT NAVIRE, le marchand de vin voulant conserver ce nom prestigieux. Ce cabaret était éclipsé par le Café Conti de l'autre côté de la voute rue de Nevers. Il ne reste rien aujourd'hui de tous ces ornements. Seul le plafond de la voute d'entrée de la rue de Nesle, peint avec une légende rappelant le passé, avec un texte de Claude Le Petit....
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La maison a été démolie en 1913....
Louis-Sébastien Mercier consacre un article au Petit Dunkerque dans Le Tableau de Paris : Le_petit_Dunkerque.pdf
Un historiographe de la fin du XIX° affirme : "Au XVIIIe siècle, le plus célèbre des magasins de mercerie à Paris était le Petit Dunkerque, qui se trouvait au bord de l'eau, à l'angle du quai Conti et de la rue Dauphine."

Marcel Proust , dans le temps retouvé raconte :

« Voyons, vous Goncourt, vous savez bien et Gautier le savait aussi que mes salons étaient autre chose que ces piteux Maîtres d’autrefois crus un chef-d’oeuvre dans la famille de ma femme. « Puis, par un crépuscule où il y a près des tours du Trocadéro comme le dernier allumement d’une lueur qui en fait des tours absolument pareilles aux tours enduites de gelée de groseille des anciens pâtissiers, la causerie continue dans la voiture qui doit nous conduire quai Conti où est leur hôtel que son possesseur prétend être l’ancien hôtel des Ambassadeurs de Venise et où il y aurait un fumoir dont Verdurin me parle comme d’une salle transportée telle qu’elle, à la façon des Mille et une Nuits, d’un célèbre palazzo, dont j’oublie le nom, palazzo à la margelle du puits représentant un couronnement de la Vierge que Verdurin soutient être absolument du plus beau Sansovino et qui servirait pour leurs invités, à jeter la cendre de leurs cigares. Et ma foi, quand nous arrivons, dans le glauque et le diffus d’un clair de lune vraiment semblable à ceux dont le peinture classique abrite Venise, et sur lequel la coupole silhouettée de l’Institut fait penser à la Salute dans les tableaux de Guardi, j’ai un peu l’illusion d’être au bord du Grand Canal. L’illusion est entretenue par la construction de l’hôtel où du premier étage on ne voit pas le quai et par le dire évocateur du maître de maison affirmant que le nom de la rue du Bac - du diable si j’y avais jamais pensé - viendrait du bac sur lequel des religieuses d’autrefois, les Miramiones, se rendaient aux offices de Notre-Dame. Tout un quartier où a flâné mon enfance quand ma tante de Courmont l’habitait et que je me prends à «  raimer » en retrouvant, presque contigu à l’hôtel des Verdurin, l’enseigne du Petit Dunkerque, une des rares boutiques survivant ailleurs que vignettées dans le crayonnage et les frottis de Gabriel de Saint-Aubin où le XVIIIe siècle curieux venait asseoir ses moments d’oisiveté pour le marchandage des jolités françaises et étrangères et « tout ce que les arts produisent de plus nouveau », comme dit une facture de ce Petit Dunkerque, facture dont nous sommes seuls je crois, Verdurin et moi, à posséder une épreuve et qui est bien un des volants chefs-d’oeuvre de papier ornementé sur lequel le règne de Louis XV faisait ses comptes, avec son en-tête représentant une mer toute vagueuse, chargée de vaisseaux, une mer aux vagues ayant l’air d’une illustration de l’Édition des Fermiers Généraux de l’Huître et des Plaideurs.

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La Guerbois

Par Bernard Vassor
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 La « Maison Guerbois », rue Saint Roch près l’hôtel de La Faye (de Soubise). Bien que quelques maisons existaient vers 1490, l'actuelle rue Saint-Roch avait été percée au milieu du XVI° siècle(1560).  Elle portait alors le nom de cul-de-sac Saint-Vincent, ensuite rue du Dauphin, rue de la Convention, du Trocadéro. Le prolongement prit les noms de ruelle Michaut Riegnaut, rue Michel Regnaut, puis ruelle Gaillon, en raison de l’hôtel Gaillon avant la construction de l’église Saint-Roch qui l’a remplacé. Pour simplifier un peu plus, la rue porta au XVII° siècle elle fut nommée rue de Lorges, rue Neuve-Saint-Roch, pendant la révolution rue de la Montagne et finalement son nom actuel.... Non loin était la communauté des sœurs de Sainte-Anne, établissement religieux fondé en 1686 par le grand-audiencier de France, Frémont, La maison Guerbois fut un endroit à la mode, où il était de bon ton de se montrer en compagnie des « gens de lettres ou de finances », en compagnie de marquis et de duchesses. Le poète Boursaut (1638-1701) nous donne une idée des « partie d’amour » qui se liaient dans la demeure de madame Guerbois.
Dancourt (1661-1721) acteur, auteur dramatique est encore plus clair :

11:10 Publié dans AUBERGES ET CABARETS. | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Le Café de Madrid

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Par Bernard Vassor,

Le dimanche 9 octobre 2005.
Alfred Delvau, le subtil chroniqueur des bons et mauvais lieux de Paris, écrivait : Le café de Madrid est le Procope du XIX° siècle (...) [C’]est le chef-lieu du Landernau, la ville spéciale des potins artistiques et littéraires (tous ces aimables popoteurs du café de Madrid colportent tous les potins, toutes les médisances que chaque matin voit éclore dans leur Landernau. Ce fut d’abord un établissement modeste où les flâneurs venaient se reposer ou se désaltérer, situé entre un marchand de couleurs et la galerie Vibert (et Goupil).
Après le percement du passage Jouffroy, le café va prendre de plus en plus d’importance. Les rédacteurs et ouvriers des journaux voisins vont se retrouver, entre midi et quatre heures, pour refaire le monde. Les habitués de ces réunions, Hebrard gérant du journal Le Temps, Arthur Ranc qui sera un temps maire du IX° arrondissement, le jeune avocat Gambetta, Delescluze du journal Le Réveil, et ses collaborateurs Razoua, Quentin, François Favre manquaient rarement l’heure de l’absinthe. Quand Gambetta était là, il gesticulait et criait comme un possédé lorsqu’un contradicteur soulevait des objections à ses propos. On voyait souvent attablés dans la salle du fond, les frères de Fontvielle, le secrétaire du Figaro et Emile Cardon. Paul Delvau (encore lui) et Alphonse Duchesne s’y retrouvaient en compagnie d’acteurs des "Variétés", Manuel, Albert Brasseur (l’ancêtre de pierre et  Claude).Hector de Callias, le mari alcoolique de Nina de Villard, y rédigeait ses chroniques musicales du Figaro devant un nombre impressionnant de verres vides. Il ne quittait l’endroit que pour se rendre en face au « café de la Porte Montmartre », afin d’en prendre un petit dernier. La terrasse du café était remplie, de onze heures du soir à une heure du matin, d’un essaim de jeunes « belles de nuit » disposées en espalier, attendant en dégustant une glace qu’un galant leur prenne le bras pour les conduire chez Véron sur le trottoir d’en face ou bien chez Bignon (aîné), boulevard des Italiens.  Nous verrons Nina de Callias un peu plus tard faire des discours enflammés en faveur de la Commune de Paris. Charles Monselet y montrait souvent sa mine réjouie corrigeant ses chroniques gastronomiques.  Georges Cavalier, dit «  Pipe en bois »  était toujours entouré des futurs chefs de la Commune, Eudes, le farouche Raoul Rigault et le colonel Razoua que l’on verra après le 18 mars en uniforme, arriver à cheval en compagnie de son estafette à qui il confiait sa monture devant la porte du café, le temps de se désaltérer, et repartir au galop sur le boulevard Montmartre pour se rendre par la rue Drouot à Montmartre où se trouvait le 61° bataillon qu’il commandait.  Les communards apprendront plus tard que le patron du Madrid était un indicateur de police qui fut malgré tout condamné « aux pontons ». Le cabinet à la préfecture dirigé par le très mystérieux commissaire Lombard n’ayant jamais soutenu ses « informateurs », peu de mouchards pourront bénéficier de faveurs ou de sauf-conduits. Ce café a fermé ses portes il y a une quinzaine d’années. La dernière propriétaire du Madrid à qui j’avais été présenté, m’a fait venir après la fermeture pour me montrer comme une relique la chaise de Verlaine !  Razoua.   *C’est Jules Vallès qui lui donna ce surnom. Il devait sa notoriété qui était grande au fait suivant : lors des première représentations d’une pièce des frères Goncourt ( Henriette Marechal), il émaillait les répliques des acteurs de coups de sifflets stridents, ce qui provoquait l’hilarité du public. La pièce fut retirée après une dizaine de représentations.    

10:41 Publié dans Le Procope du XIX° siècle, 6 boulevard Montmartre | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Le Grand Orient de France

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Par Bernard Vassoe

En partie sur terres d'écrivains  lundi 16 janvier 2006.

En 1940, le Grand Orient fut dissout et remplacé par un groupe anti-maçonnique dirigé par des occultistes chargés de la propagande destinée à discréditer l’Ordre dans l’opinion, avec des accusations de sorcellerie et toutes sortes de crimes et de complots. Anciennement rue de la Voirie.
La voirie était le lieu ou l’on déversait les déchets et les ordures. Cette partie des marais du quartier des porcherons était sur le passage de l’égout, une berge qui servait à la fois d’avenue et de lieu de déversoir au réceptacle d’immondices, favorable aux cultures maraîchères. En 1670, le jardinier Etienne Perrier et sa femme, Elisabeth Cadet, achetaient à Jean Saulnier et Michelle Baudin plusieurs pièces de terre cultivée dans la censive des checier, chanoine et chapitre de l’église Saincte-Opportune à Paris, sieurs des Porcherons du fief de Coquatuse, Huran et autres fiefs assis à la place aux Veaux.
L’abbesse de Montmartre, Mme de Lorraine était aussi une dame des Porcherons.

Le Clos Cadet appartenait en 1694 à Marie Ranier, épouse de Mathieu de Montholon, conseiller du Châtelet. C’était une petite maison avec trois arpents de marais, clos de murs, la face centrale en regardait la place du même nom, par-dessus le mur ou à travers une grille, et la Croix Cadet surgissait au même angle, mais la porte qui donnait dessus prit le nom du dudit Montholon. Un chemin attenant conduisait à l’égout de la ville (rue Richer). La maison qui nous occupe dans cette voie, a été la propriété du duc de Richelieu sur un terrain appartenant à madame de la Mark. Elle fut un hôtel de campagne du prince de Monaco avec ses écuries de l’autre côté de la rue (des numéros 7 à 13 *) En 1858, le prince Murat qui était le vénérable du Grand Orient de la rue du Pot-de-Fer (Bonaparte), acheta la propriété pour y établir le siège de l’obédience maçonnique. Le prince Murat, candidat à sa succession fut victime d’une cabale du prince Napoléon qui d'ailleurs était sur les rangs. Le conflit fit rage, la police et les forces armées furent appelées à la rescousse. L’Empereur interdit aux deux belligérants de poser leur candidature, et imposa par décret du 11 janvier 1862 le maréchal Maignan, connu pour sa férocité pendant la campagne d’Algérie et dans le coup d’état du 2 décembre, provoquant l’hostilité des maçons. Aujourd’hui, le bâtiment abrite une superbe musée, récemment restauré, une bibliothèque réservée aux chercheurs et une librairie spécialisée. medium_G_O_ECU_06.jpg

Archives BHVP
Delamare : Traité de la Police Archives de Paris       

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22/12/2006

LA CHEMINEE DE MONSIEUR DE LA POPELINIERE

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Par Bernard Vassor
LA POUPELINIERE, ALEXANDRE JEAN-JOSEPH, LE RICHE DE (1692-1762) 
Un singulier Fermier général !
Monsieur de la Popelinière est devenu immortel grâce à sa cheminée tournante. Ce financier dévoré par la passion de la poésie, de la littérature et des arts, à composé beaucoup de prose et des comédies qu'il faisait jouer sur ses propres théâtres qu'il avait installés dans ses différentes maisons. De tous ses écrits il ne nous reste que deux oeuvres, Daïra et les Tableaux des moeurs de ce temps, mais nous y reviendrons. 
Le riche financier avait plusieurs maisons à Paris:
62 rue de la Chaussée d'Antin (d'après Hillairet)
59 rue de Richelieu
Rue Chanterelle (ou Chantereine)
Rue de La Croix Blanche (rue Blanche)
Une grande maison à Passy. 
Parlons d'abord de Madame de la Popelinière :
"Françoise Catherine Thérèse Boutinon des Hayes appartenait à l'illustre famille théâtrale des Dancourt : descendante de l'auteur dramatique Florent Dancourt, petite-fille de La Thorillère et fille de la fameuse actrice Mimi Dancourt. Elle-même jouait la comédie lorsqu'elle devint la maîtresse du fermier général Alexandre Jean Joseph Le Riche de la Pouplinière (ou la Popelinière) (1693-1762) qui l'épousa en 1737. Fermier général à vingt-six ans (1718), donc très jeune et avant même que l'organisation définitive de la Ferme générale ne soit mise en place vers 1725-1726."

11:50 Publié dans Un fermier général particulier | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

21/12/2006

LE RESTAURANT PETER'S DU PASSAGE MIRES

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Par Bernard Vassor

Ce restaurateur original, Pierre Fraisse français avec des origines américaines, avait anglicisé son nom en "Péter's".  Il avait fait sa spécialité d'excellentes boissons américaines (?) qui avaient fait sa renommée. On y déjeune à l'anglaise du "Rump steake" (sic) Villemessant le directeur du Figaro s'était fait le protecteur, (le Barnum) du restaurateur. Dans l'entrée des deux premières tables du passage Mirès (ou passage des Princes) étaient réservées aux journalites de la rue Rossini. Henri de Villemessant qui prédait ces dîners, était entouré de la crème de la presse parisienne de l'instant : Timothé Trim (Léo Lespés) Albert Wolff, Adrien Marx, Henri Rochefort. Il y avait aussi Polydore Millaud l'associé et compatriote bordelais de Mirès accompagné de ses rédacteurs. L'immense restaurant était toujours bondé Offenbachla Turtle-sup y avait aussi sa table. A la devanture, un aquarium géant avec des tortues vivantes, destinées à être converties en soupe "". La démesure de ces soupers faisaient la renommée de l'établissement. Peter's organisait des menus pantagruéliques pour des soupers de 600 couverts, des saumons de 80 livres, des roastbeaf de 500 livres, un puding de 300 livres, des truffes de 500 grammes à chacun des convives. LLes repas pouvaient être arrosés d'un Fleury à un franc cinquante la bouteille.Il vendit le restaurant du passage des Princes en décembre 1864 pour fonder à côté du Vaudeville le Café américain où il avait inové avec la cuisine à vapeur. Puis il partit fonder de nouvelles affaires à Philadelphie où il fit faillite. Revenu en France, il ouvrit un petit restaurant à Asnières mais toujours sans succès. On l'a rencontré à Nice maître d'hôtel du Garden-House. On perd sa trace à Deauville.

23:40 Publié dans Les soupers du Figaro | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

RUE RADZIWILL 33 & 35

 
 
Autrefois cette rue s'appelait rue Neuve-des-Bons-Enfants. Ouverture.
Ouverte en 1640. Dénomination : Arrêté du 26 février 1867. 
Le passage Radziwill, aujourd'hui supprimé, y aboutissait. La maison Radziwill portait le nom d'hôtel de Hollande en 1860 avait été construite au commencement du règne de Louis XV.
 Historique.
Précédemment rue Neuve des Bons Enfants. Cette voie a été déclassée par décret du 23 novembre 1912 en vue des agrandissements de la Banque de France. La rue Radziwill finissait rue Baillif (supprimée).
La maison possède la particularité  d'avoir un escalier double propice à recevoir des descentes de police, puisque deux portes du même étage sont desservies par un escalier différent ! Doté de plusieurs entrées dont une sur la rue de Valois (48). Elle était la propriété de la banque de France à la fin du XIX° siècle. Les tiges se réunissent au premier au dessus de l'entresol, les six autres étages reposent sur la tige en spirale qui de nouveau se séparent et les deux niveaux montant rattrapent le niveau de la rue des Bons-Enfants.
Les deux escaliers distincts et superposés dans la même cage, avec deux points de départ éloignés de quelques mètres, dans lesquels les visiteurs passant alternativement les uns au dessus des autres, pouvaient se voire sans jamais se croiser. En 1784, monsieur de Brainville en était le propriétaire. 
Cet hôtel avait été élevé par un nommé François Guillaud de Talleyrac, maître maçon sur l'emplacement d'une autre maison datant du XIII° siècle.
Ce fut dès sa construction une maison mal famée ouverte aux filles publiques et aux mauvais garçons du quartier du Palais Royal. Pendant la Révolution vait compter jusqu'à 40 tripots dans cette maison de jeux clandestins.
Un rapport de police mentionne une descent danstrois tripots du petit-hôtel Radziwill, et saisie du matériel de jeu, sur la dénonciation d'un sieur Goblet, professeur d'écriture et de calcul qui avait vu sa classe désertée depuis l'installation de filles publiques dans la maison.
Malgré les différentes  décisions et annonces de démolition depuis 1910, pour assimilation à la Banque de France, "la plus haute maison de Paris" est toujours debout. Je n'ai pas obtenu l'autorisation de la visiter ni de la photographier. J'ai réussi à obtenir l'assurance que les escaliers étaient intacts !
 

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La prison Saint Lazare

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Rue du faubourg Saint Denis 
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à gauche, dortoir des prostituées 
 
                                     à droite, la chapelle
 
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Cages cellulaires appelées "La ménagerie" 
 

                                 
 

 

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Souterrain de la prison Saint-Lazare
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FRANCIS CARCO, visite à la "Prison de femmes" 
 
 

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20/12/2006

Le cabaret « Le CHIEN NOIR »

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Par Bernard Vassor 

La société chantante « le Gardénia » par les dissidents de la rue Victor Massé

 

Publié en partie sur terres d'écrivains Le mardi 6 décembre 2005.

Joli toutou, notre chien noir,
Enfin joyeux de vous revoir
Donne sa patte !
Il sait très bien, sans aboyer,
Faire les honneurs du foyer
A qui le flatte.
La légendaire pingrerie de Rodolphe Salis et sa fâcheuse tendance à toujours tirer la couverture à lui ont conduit bon nombre de chansonniers à se séparer du « gentilhomme de la rue de Laval." 

Quel meilleur nom trouver que celui de l’ennemi héréditaire du Chat ? C’est donc au « Nouveau Cirque », 251 rue Saint-Honoré, dans des locaux de la défunte salle Valentino que Jules Jouy, Vincent Hyspa, Paul Delmet, et Victor Musy allèrent s’installe et baptisèrent l'endroit Le Chien Noir . Ils furent bientôt rejoints par Emile Goudeau, Alphonse Allais et un petit débutant venu de Bretagne : Théodore Botrel. C’est là qu’il (Botrel) connut le succès avec une chanson écrite à la hâte et modifiée au dernier moment en raison d’une assonance. Il était question de peau de lapin qui devait rimer avec déplaise. Notre barde breton se souvenant de ses origines ajouta à lapin....polaise.

Jules Jouy (1855-1897)était surnommé, à l’époque, le roi des chansonniers. medium_jules_jouy_09.jpgIl avait fondé les concerts du Théâtre des décadents, organisé des revues à l’Eldorado et à la Scala. Son œuvre chansonnière est considérable. C’est à lui que l’on doit : «  La Muse à Bibi » (illustrée par André Gill) et une adaptation du Rêve de Zola, avec des dessins de Depaquit.
Il est mort fou en 1897. Son enterrement fut suivi par le "Tout Montmartre"... Il avait quarante quatre ans.

A lire si vous le trouvez :  Léon de Bercy, Montmartre et ses chansons, Daragon libraire, 10 rue Notre-Dame-de-Lorette Paris, 1902.   

23:20 Publié dans 251 rue Saint-Honoré | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

LA SALLE VALENTINO

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Par Bernard Vassor 

Dans une immense salle de 1200 places, les Franconi y installèrent un cirque au début du XIXème organisant des spectacles militaires. Il avait une entrée sur la cité Chabrand. Ce Chabrand qui racheta l'endroit pour y créer un bazar.

En 1830, il loua ces locaux qui servirent  pour l'abbé Châtel, qui y installa son église schismatique : l'"Eglise catholique française"

qui ne tint que quelques mois, pour s'instaaler ensuite 59 rus du faubourg Saint Martin. 

Salle Valentino 247-251  rue Saint-Honoré. Du nom d’un violoniste  (Valentino Henri Justin Joseph, Lille 1785- Versailles 1865) chef d’orchestre qui avait « magistralement dirigé le Guillaume Tell de Rossini le 3 août 1829 à l'Opéra Le Peletier ».
Après l’arrivée du docteur Véron à la tête de l’Opéra Lepelletier qui avait réduit le traitement des membres de l’orchestre, Valentino donna sa démission et prit la direction de l’Opéra-comique jusqu’en 1837.

 Chabrand fut contacté par Musard pour l’établissement d’une salle de concert en association. On installa un café, un promenoir et une orangerie.  Le bazar Chabrand fut baptisé « Champs Elysées d’hiver », en 1834 Musard obtint que son nom lui fût substitué. En 1838 Chabrand apprit que « Napoléon-Musard »avait obtenu de la préfecture l’ouverture d’une salle de concert rue Vivienne, le laissant seul face à des engagements financiers importants rebaptisa son établissement «Salle Saint Honoré ».   

Le 15 octobre 1838, il inaugurait une salle de concert à la hauteur des numéros . Il confia « la musique sérieuse» à Valentino.  La salle qui pouvait contenir 1200 place, fut d’abord réservée aux concerts classiques trois fois par semaine. Puis, le succès aidant, le reste du temps elle servait de salle bal et à des concerts de musique légère. « Mais bientôt envahie par les quadrilles, les symphonies de Beethoven durent céder le pas aux galops et danses échevelées. » En 1841, la salle devint une succursale du bal Mabille et Valentino se retira définitivement. Son nom resta attaché à cet établissement jusqu’à sa fermeture définitive vers 1880-1886.  En 1848 et 1871, elle servit de lieu de réunion aux « Clubs rouges ».  A l’emplacement du « Concert Valentino »

La propriétaire de l'époque en 1881, la baronne Ladoucette, vendit les lieux à la Société française des grands panoramas qui inaugura un grand panorama des peintres Poilpot et Jacob : La Bataille de Reischauffen.

Ensuite, ce fut Oller qui installa un établissement hydrothérapique pendant une brève période pour être remplacé par "le Nouveau Cirque" avec des spectacles de pantomimes et de concerts populaires.Puis le cabaret « le Chien Noir » (article SUIVANT) y a trouvé ici un nouveau public.  L'endroit fut fermé définitivement en 1926.  

Annexes : Les  clubs révolutionnaires 1848 Alphonse Lucas  les Clubs rouges :

"Le Club des Clubs, comme du reste toutes les associations démocratiques, cherchait à agir sur l’esprit de l’armée, à semer dans ses rangs la démoralisation et l’indisicipline. Nous donnons place ici à deux pièces qui nous paraissent curieuses, non seulement par ce qu’elles renferment, mais encore par les noms dont elles sont signées. (p. 63) Les membres dirigeants du Comité central électoral, tenaient des séances dans les divers arrondissements de Paris et les principales localités de la banlieue; celles qui avaient lieu rue Saint-Honoré (salle Valentino), sous la présidence du citoyen Patorni, avocat à la cour d’appel, étaient les plus suivies. Rien n’était plus risible que l’éloquence du président Patorni; il avait contracté la singulière habitude de chanter à la tribune la romance de Béranger intitulée les Souvenirs du Peuple; mais l’enthousiasme était si grand en faveur du neveu de notre grand empereur, que ces ridicules facéties étaient chaque soir vigoureusement applaudies. Les citoyens A. Legallois et Hippolyte Bonnelier étaient les orateurs ordinaires des réunions napoléoniennes; le premier est un très-singulier socialiste dont nous disons quelques mots à l’article Club de la Montagne (rue Frépillon). A propos du second, nous avons imprimé ce qui suit dans une publication précédente:

« Le citoyen Hippolyte Bonnelier homme de lettres, auteur de plusieurs romans d’un mérite douteux, ancien sous-préfet à Compiègne, ex-comédien du second Théàtre-Français, où il débuta sous le nom de Max, et décoré de juillet, s’était fait, après la proclamation de la République, une assez singulière spécialité doué d’un organe sonore et de l’éloquence à périodes ronflantes mais dépourvue d’idées que les masses applaudissent avec un si vif enthousiasme, il promenait l’un et l’autre de club ou club, dénigrant aujourd’hui ce qu’il avait loué hier. Nous avons tour-à-tour entendu ce citoyen au club Blanqui, au club démocratique du faubourg Montmartre, au club des femmes, etc., etc. Son éloquence cosmopolite se fit surtout applaudir dans les réunions du Comité électoral napoléonien?  Nous avons entendu le citoyen H. Bonnelier, dans une des séances du Comité central, à la salle Valentino, appliquer ces mots à madame la duchesse de Berry: «Cette femme dont la robe était mal attachée.» A ce moment-là, le citoyen H. Bonnelier avait sans doute oublié qu’il avait été le lecteur ordinaire de cette princesse, et que plus d’une fois, il avait eu à se louer de sa générosité» 

A propos de ces quelques lignes, le citoyen H. Bonnelier nous a fait menacer, par tous les journaux, d’un procès en diffamation dont nous attendons encore les résultats. Dans sa note adressée aux Journaux, le citoyen H. Bonnelier affirme que jamais il n’a fait partie de la maison de Madame la duchesse de Berry. Nous lui donnons ici, de notre plein gré, acte de sa réclamation; nous pouvons avoir été induit en erreur par des renseignements inexacts. A part cette exception, nous maintenons tout ce que nous avons avancé. (pp. 75-76)

23:10 Publié dans Le bal de la rue Saint-Honoré | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

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