04/02/2008
LE CAFE TABOUREY : "LE PROCOPE DE L'ODEON"
PAR BERNARD VASSOR
Il était situé à l'angle de la rue Molière qui longe le théâtre de l'Odéon (aujourd'hui rue Rotrou) et de la rue de Vaugirard (à l'emplacement aujourd'hui des éditions Flammarion). Le café était séparé en deux compartiments, l'un très cher, pour des gens respectables, l'autre appelé "le fumoir »où étudiants et bohèmes s'adonnaient à une joyeuse consommation d'herbe à Nicot. D'abord lieu de rendez-vous des cénacles romantiques, où se retrouvent les frères Hugo, Jules Janin qui habite la maison même, Balzac s'y rend quelques fois, Barbey D'Aurevilly vint y faire admirer ses accoutrements outranciers. de jeunes auteurs venaient là y lire leurs pièces dans le but de les présenter aux directeurs des théâtres avoisinants. Baudelaire avec ses cheveux verts et ses mains manucurées y écrit fiévreusement des poèmes qui seront publiés dans la Revue des Deux Mondes sous le titre de : "Les Lesbiennes" avant de trouver un autre nom pour une publication chez Poulet-Malassis. De ce café, il annonce qu'il vient d'écrire un article "sur un écrivain américain" (Edgard Poe") qui fut publié dans la Revue de Paris. On le voyant quelques fois en compagnie de Nerval et d'Edouard Ourliac.
Il s'y fit suivre là son courrier. Champfleury qui s'était séparé des "Buveurs d'eau" retrouvait néanmoins Murger qui s'était embourgeoisé après le succès de sa pièce aux Variétés. Un journaliste politique nommé Coquille y passait ses soirées avec une tasse de café qu'il commençait à boire à huit heures, et qu'il terminait vers onze heures environ. Il avait l'habitude d'écrire ses articles pour le journal Le Monde, (dont il était le directeur) au dos de faire-part de décès, ou bien de factures de fournisseurs. Flaubert*y situe une scène de "l'Education sentimentale"**
Devenu le lieu de rencontre au quartier Latin du cénacle parnassien, c'est là que Germain Nouveau eut le coup de foudre pour Rimbaud et le suivit aussitôt dans son voyage pour Londres, sans rien emporter, oubliant même de remettre à l’hôtel la clé de sa chambre. Il demanda à Richepin de récupérer ses manuscrits. *
"C'est au café Tabourey fréquenté par des peintres et écrivains que je suis assis avec des camarades lorsque soudain la porte s'ouvre et entre un jeune homme en criant une grossièreté banale, il va s'asseoir à une table, seul. Il a environ dix-neuf ans, un regard d'ange sur un visage joufflu sous des cheveux en broussaille, un corps long et fluet, de grands pieds, des mains rudes et rouges, c'est Arthur Rimbaud.
La gêne et le silence s'installent avec cette entrée plus que fracassante et je suis fasciné, je vais vers ce jeune homme, je me présente. Le lendemain, nous partons pour Londres où nous vécûmes une saison. Qui de nous deux quitta l'autre ? Je ne sais plus très bien mais ce que je sais, c'est que plus jamais je ne devais revoir Arthur." Germain Nouveau
Flaubert l'Education sentimentale :
** Frédéric avait déjà posé, au bord du guichet, un porte-cigares rempli.
« Prends donc ! Adieu, bon courage ! »
Dussardier se jeta sur les deux mains qui s’avançaient. Il les serrait frénétiquement, la voix entrecoupée par des sanglots.
« Comment ?... à moi ! à moi ! »
Les deux amis se dérobèrent à sa reconnaissance, sortirent, et allèrent déjeuner ensemble au café Tabourey, devant le Luxembourg.
Tout en séparant le beefsteak, Hussonnet apprit à son compagnon qu’il travaillait dans des journaux de modes et fabriquait des réclames pour l’Art industriel.
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A SUIVRE......
00:00 Publié dans CAFES ET RESTAURANTS | Tags : jules valles, balzac, barbey d'aurevilly, baudelaire, poulet-malassis | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
23/02/2007
LE CAFE GENIN, "LE TEMPLE DE L'HUMANITE"
16:50 | Tags : Jean-Didier Wagneur, Génin, Courbet, Rops, Alfred Delvau, Jules Vallès | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
02/12/2006
mise à jour le 20 février 2008
On abusa de sa célébrité pour publier une brochure portant son nom intitulée :
CE QUE JE PENSE D'HENRIETTE MARECHAL
DE SA PREFACE
ET DU THEATRE DE MON TEMPS
PAR PIPE-EN-BOIS
LIBRAIRIE CENTRALE
1866
Un grand in-octavo de 27 pages
Il désavoua publiquement cette brochure, mais d'autres placards affiches prospectus étaient proposés au public qui achetait aux crieurs, pourvu que le nom de Pipe-en-Bois figure sur l'imprimé.
Ce qui n'empêcha pas d'autres brochures comme celle-ci :
MON OPINION VRAIE
SUR
HENRIETTE MARECHAL
PAR
ACHILLE PIPE-EN-BOIS
La carrière de Georges Cavalier ne se borna pas à siffler, Gambettiste, il joua un rôle important pendant la République du 4 septembre, puis pendant la Commune de Paris.
18:05 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Tags : princesse mathilde, debureau, jules vallès, edmond about, georges cavalier | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg