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10/03/2011

Eliphas Lévi Zahed, curé de Saint-Nicolas du Chardonnet défroqué, inventeur de l'occultisme

Par Bernard Vassor

Flora Tristan,Wronski,

C'est en 1810 (mort en 1875) , que celui qui fut baptisé à l'église Saint-André -des-Arcs, fils d'un savetier du carrefour de Buci, Alphonse-Louis Constant, naquit, à deux pas du Procope rue des Fossés Saint-Germain ( aujourd'hui, ancienne Comédie). Après des études dans un collège pour enfants pauvres, il fut admis au séminaire de Saint Nicolas du Chardonnet.

 

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 Là, un prêtre le dirigea dans l'étude de la magie à Saint-Sulplice. C'est là qu'il rencontra Hoene Wronski, qui lui fit dont de son prognomètre, machine à prédire l'avenir... Il fut alors nommé sous-diacre et tonsuré. Une famille riche lui confia alors l'éducation de leur fille Adèle Allenbach. Il en tomba alors amoureux fou, la croyant la réincarnation de la vièrge, mais sa machine ne lui dit pas que la jeune fille qu'il prenait pour la réincarnation de la vièrge, allait laisser choire. Il quitta le séminaire, et s'engagea dans une troupe théâtrale, tout en continuant des études. Revenu à Paris dans l'appartement de sa mère qui s'était suicidée après le scandale causé par son fils, Constant rencontra une autre jeune fille dont il tomba éperdument amoureux. Il lui prodigua un solide enseignement littéraire et philosophique. Mais la jeune fille résista à ses invitations pressantes et vola de ses propres ailes. C'était Flora Tristan, celle qui allait devenir la grand-mère de Gauguin. Après la mort de Flora, il épousa Eugénie Chevrier qui lui donna un fils Xavier. L'abbé Constant changea son nom pour celui hébraïsé de Eliphas Lévi Zahed.

Il inventa le terme "d'occultisme", et fit apparaître selon des rites magiques des esprits les plus divers. Il fonda à Paris une revue tout ce qu'il y a de plus scientifique pour l'époque, à laquelle collaborèrent Michelet, Litttré, et Louis Ménard. Cette revue : "La Revue Philosophique et Religieuse". Il collabora même à la revue d'Alexandre Dumas" Le Mousquetaire" et donna des illustrations pour : "LouisXIV et son siècle, et le comte de Monte-Christo"!
Il intégra ensuite en Suisse l'Ordre Hermétique de la Rose-Croix dont il gravit les échelons pour devenir Grand-Maître
 Le grand mage fut ensuite ordonné maçon en 1861, dans la "Loge rose du Parfait Silence".
Pour couronner tout, il se prétendait la réincarnation de Rabelais. Après avoir écrit de nombreux ouvrages sur les grands mystères, l'histoire de la magie,la divination, il n'avait pas prévu que dans les derniers temps de sa vie, il aurait été obligé de se faire marchand de fruit pour subvenir à ses besoins.....Il habita dans le quartier Notre-Dame-de-Lorette au 10 rue Saint-Lazare.
Pour les âmes dévotes, signalons qu'au dernier instant de sa vie, il renia ses erreurs passées et souhaita retourner dans le giron de l'église catholique.
Mise à jour  le 10/03/2011 
 

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09/03/2011

Une conférence de Dominique Delord au cours d'une table ronde consacrée à la naissance de la Goutte d'Or et des migrations provinciales et Européennes.

Par BERNARD VASSOR
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Du mardi 15 mars au dimanche 20,  de nombreuses manifestations, expositions, concerts, tables rondes, visites du quartier et projections, auront lieu autour du thème de la naissance du quartier de 1830 à 1850 de la Goutte  d'Or.

Je signale à mes amis zoliens une visite guidée le 105 mars :  "La Goutte d'Or au temps de Zola" une exposition " Zola et la condition ouvrière d'hier et d'aujourd'hui" et des lectures "autour de L'Assommoir" le dimanche 20 à 18 heures au Xango Bar, 4 rue Affre.

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08/03/2011

DES AMAZONES : FLORA TRISTAN ET LES FEMMES DE SON TEMPS

Par Bernard Vassor
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Conception Bernard Vassor, réalisation infographique Pilippe Lefeuvre  © B.V. 2003.

Flora Tristan et les femmes de son temps

7 avril 1803-14 novembre 1844

L'homme le plus opprimé

 peut opprimer un être

qui est sa femme.

Elle est la prolétaire du prolétaire même.

Flora Tristan « L’Union Ouvrière » 
Comment résumer en quelques lignes la vie "ardente et trépidante" d'une femme qui a lutté jusqu'à l'épuisement pour établir une justice sociale dans la première moitié du XIX° siècle ?
Le titre de son premier ouvrage en 1836 : "Nécessité de faire un bon accueil aux femmes étrangères" suffit à démontrer la modernité du combat de celle qui fut aussi une grande voyageuse. Ses pétitions adressées aux députés pour obtenir l'abolition de la peine de mort, attendront un siècle et demi pour aboutir en France. La mesure, en revanche n'est toujours pas appliquée dans le nouveau monde.

Le code Napoléon avait réduit la femme à l'état d'infériorité et d'assujettissement. Flora s'engagea avec "ses soeurs" saint-simoniennes dans le combat pour le rétablissement du divorce et le droit des femmes à disposer d'elles-mêmes.
Véritable créatrice du syndicalisme, elle fonda "L'Union Ouvrière » avec un but très clair : organiser les travailleurs, exiger le droit au travail, veiller à l'éducation des enfants et verser une pension aux ouvriers agés.
Avec elle il faut citer et remettre en mémoire celles qui furent les pionnières du mouvement féministe et qui luttèrent parfois jusqu'à la mort pour voire la réalisation de leur combat.
A "La Tribune des femmes" premier journal féminin militant, au 27 rue Laffitte en 1832 on pouvait rencontrer aux réunions du jeudi, Claire Demar et Marie-Reine Guindorf qui ont connu une fin tragique, Suzanne Voilquin "Fille du Peuple", Jeanne Deroin, Claire Bazard, Désirée Véret (Desirée Gay) et Eugénie Niboyet qui organisa à Lyon en 1832 la première organisation féminine "Pour la Paix dans le monde" 
Les principaux journaux dirigés en majorité par des ouvrières s'intitulaient :
La Femme Libre, La Femme Nouvelle, L'Apostolat des Femmes, La Tribune des Femmes, La Voix des Femmes.
Flora Tristan est morte d'épuisement à Bordeaux, seule ville en France qui l'honore chaque année le 14 novembre jour de sa mort, La maison du Pérou et L'institut d'Histoire sociale d'Aquitaine organisent une manifestation commune au cimetière de la Chartreuse.
Aux sources de cet article :
Dominique Desanti, qui fut la première à avoir écrit une biographie de Flora et Evelyne Bloch-Dano la dernière en date avec "La femme messie". Evelyne à également produit une superbe biographie de « Madame Zola ».

Nadia Prete m'a aidé à l’organisation à la mairie du neuvième, d’une magnifique célébration du bicentenaire de la pionnière de la cause des femmes avec des conférences et une exposition en liaison avec l’ambassade du Pérou avec l'Ambassadeur monsieur Javier Perez de Cuellar et l'attachée culturelle madame Carolina Bellaunde, et la bibliothèque Marguerite Durand. avec madame la conservatrice Annie Metz.

 Dans le monde entier, des associations Flora Tristan ont été crées pour venir en aide au femmes battues.Célébrée par André Breton qui possédait une partie de sa correspondance qui fut mise en vente lors de la dispersion du « Musée Breton » au 42 rue Fontaine. 

Une série de conférences avec

Article paru dans le journal municipal du 9ième arrondissement lors de la célébration du bicentenaire de Flora Tristan que j'avais organisée à Paris et à Bordeaux pour une exposition en liaison avec l'Institut d'Histoire Sociale de la Gironde et mon amie d'enfance Annie Gleroux Ducom.

..................................

"Refusons pour époux tout homme qui ne consentirait point à partager le pouvoir"

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Après la révolution de 1830, un éphémère vent de liberté a soufflé sur la presse en France. Depuis le code Napoléon, les femmes étaient réduites à un état d'infériorité. Des lois s'accumulant depuis, l'interdiction du divorce, l'interdiction d'ester, la soumission de la femme inscrite dans le code civil. On rapporte un propos de l'Empereur : "Les femmes sont l'âme de toutes les intrigues, on devrait les reléguer dans leur ménage, les salons du Gouvernement devrait leur être fermés" .
Des femmes comme madame Bernier n'hésitent pas à apporter leur concours aux anti-féminites les plus durs. Dans un livre intitulé "Quel est pour les femmes le genre d'éducation le plus propre à donner le bonheur des hommes" où il est dit que la destination des femmes est de faire le bonheur domestique de l'homme, il est nécessaire que dès l'enfance, elle connaisse combien elle est inférieure à l'homme !
La Bibliothèque nationale en possède un exemplaire richement relié aux armes de l'Empereur Napoléon qui dût en faire son lmivre de chevet. Cet état d'esprit était largement partagé par bon nombre d'hommes politiques ou pas.
Dans un article précédent : voir le livre de Sylvain Maréchal, le compagnon Gracchus Babeuf précurseur du communisme.
En 1832, est favorisée la création de clubs déguisés et de sociétés secrètes. En 1834, une loi mit fin, interdisant toutes les associations. Entre ces deux périodes, des femmes firent paraître des journaux et des brochures de propagande en faveur de l'émancipation des femmes. De nombreux livres plaidant aussi dans ce sens virent le jour.
En 1832, Suzanne Voilquin , Jeanne désirée, Claire Démar, Marie-Reine Guindorf, Julie Parsyen furent les premières rédactrices de cette feuille entièrement féminine, de la conception à la réalisation, impression comprise. C'était surtout un organe saint-simonien  proche du journal "Le Globe". Le mot d'ordre était : "Refusons pour époux tout homme qui ne consentirait point à partager le pouvoir" . Ce journal changea de nom pour s'appeller : "l'Apostolat des Femmes" puis :"La Tribune des Femmes". Elles formèrent ensuite "L'Association de la Femme nouvelles" qui tenait tous les mercredis ses assises au 15 rue Laffitte. La femme messie Flora Tristan, participa aux réunions de cette assemblée.
Dans un des numéros, la fondatrice de "La Femme de l'Avenir", Suzanne Voilquin annonce qu'elle vient de divorcer avec la bénédiction du Père Enfantin, et décidée de céder son mari à une de ses collaboratrices Julie Parsy...
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D'autres comme madame Herbinot de Mauchamps fondèrent une revue mensuelle : "La Gazette des Femmes", journal de législation de jurisprudence, de littérature et de théâtre. Cette revue réclama impérieusement pour les femmes payant 200 francs d'impôt le droit de vote et somma Louis-Philippe d'ajouter à ses titres, celui de roi des Françaises. Les rédactrices demandèrent à la chambre dans une pétition, le rétablissement du divorce. Ce journal lui-aussi ne vécut que deux ans. Il est curieux de noter que tous les membres du comité de rédaction étaient des "Mauchamps"
Un autre organe  de presse féminin, plutôt bas-bleu, est parfois la cible des femmes de la Tribune,c'était le "Journal des Femmes" dirigé par madame Louise Bernard et madame Fouqueau de Passy qui à son tour attaquait les saint-simoniennes.
Plus tard, en 1836, Madame Dauriat donna au Rannelagh, des cours de "Droit social des femmes"qui fut aussitôt fermé par la police. Elles déclarait au cours de ces conférences : "Malheureusement, il y a des femmes si bien "apprises" qu'elles secondent de tout leur pouvoir contre leur sexe, l'éducation et la servilité si propre à préparer toutes les douleurs de l'épouse"
Claire Démar, une des rédactrice de "La Tribune des Femmes" publia deux ouvrages : "Appel aux françaises" et "Ma loi d'avenir". Dans ce dernier, elle souhaitait qu'avant le mariage il soit fait "un essai tout physique de la chair par la chair".
Avant la parution de son livre, elle se suicida avec son compagnon Desessarts. Une autre rédactrice de ce même journal, Marie-Reine Guindorf suivit le même chemin. Les désillusions étaient grandes au sein du mouvement du Père Enfantin...
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Le premier journal pacifiste internationnaliste français créé par Eugénie Niboyet.
"Unissons nous, répétons tous : Paix et Fraternité"
........
"Femmes, il dépend de vous d'améliorer
votre condition, d'être dans l'humanité
l"égale des hommes, de régner dans la
famille, d'y exercer une influence salutaire
sur l'époux et sur le fils"
Eugénie Niboyet
Protestante, d'origine Suisse, le champ d'action d'Eugénie en faveur de l'émancipation et du droit des femmes est très vaste. Ses premières activités débutèrent au sein d'une "Société pour la Morale chrétienne" d'origine protestante. Au sein de cette association, elle décida de fonder  une "Société de la Paix", et la création d'un journal qui eut une existence très brève, de février 1844, à octobre 1845.

Eugénie Mouchon est née à Montpellier, morte à Paris le 11 septembre 1796- Paris 6 janvier 1883.  Elle épousa un riche avocat lyonnais en 1822.

Conquise par le saint-simonnisme, elle fut déçue par la scission de "l'Eglise" par Bazard et Enfantin, après le départ deJules Lechevallier, elle rejoignit les rangs des fouriéristes. Elle fit de nombreuses traductions de romans et de textes deMary Wollstonekraft, et de Marie Egworth.

Elle fonda en 1833 à Lyon « Le Conseiller des Femmes » journal auquel collabora Marceline Desbordes-Valmore et, elle fut la première française à traduire un roman de Charles Dickens. En contact étroit avec Flora Tristan à Paris , les deux femmes se séparèrent en 1833..

C'est Eugénie elle qui orienta le mouvement féministe naissant vers les thèses de Fourier. Elle créa le journal "La Paix des deux Monde"

précurseur des mouvements pacifistes.

 En 1834 elle fonda une académie artistique féminine appellée "L"Athénée des Dames" dans lequel, elle combattit le duel et la peine de mort

 Présidente du "Club des femmes" du boulevard Poissonnière en 1848, dont les principales animatrices, étaient comme elle d'anciennes saint-simoniènes converties : Désirée GayJeanne DeroinAdèle Esquiros,Pauline Roland*Anaïs Segalas et d'autres, anciennes rédactrice de "La Tribune des Femmes" et de "L'Apostolat des fmmes" de 1832-1833. Pendant la Révolution de 1848, elle désaprouva Jeanne Deroin et lesVésuviennes, Elle avait fondé "La Société de la Voix des Femmes" en mars et son club 8 rue Taranne , fut le véritable pivot de tout le mouvement féminin à cette époque. On peut noter la présence comme membre ce club le sulfureux curé schismatique l'abbé Chatel, qui participa aussi à de nombreuses réunions dans d'autres clubs féminins. Il y prôna la liberté pour les femmes de divorcer, et le mariage des prêtres.

.......

Eugénie Niboyet voulant faire exercer une influence à travers des élus, lança la candidature d'Ernest Legouvé, féministe de longue date, et celle de George Sand, qu'elle croyait acquise au mouvement d'émancipation des femmes.

Dans un article paru dans "La Voix des Femmes" elle demande d'appeler à l'Assemblée Constituante :

"Le représentant qui unit nos sympathies, c'est le type un et une, être mâle par la virilité femme par l'intuition divine, la poésie. Nous voulons hommer Sand..."(...)

La réponse de George Sand fut cinglante hautaine et méprisante : C’est par l’intermédiaire d'autres journaux qu’elle répondit, traitant l’article d’Eugénie Niboyet de "plaisanterie", et se moquant même de ce journal, rédigé par "des damesqui forment des clubs et qui dirigent des journaux, que par ailleurs, 'elle ne connaissait pas, et qui a même osé annoncer sa candidature à l’Assemblée nationale. Elle déclara ne pas permettre qu'on la prenne symbole d’un cénacle féminin avec lequel elle n’a jamais eu la moindre relation et qu'elle est complètement étrangère aux articles signés G.S. parus dans ce journal. Son amie Marie D'Agoult sous le nom de Daniel Stern se montra aussi méprisante vis à vis des clubs féminins dans son "Histoire de la Révolution de 1848".

Contrairement à ce que l'on croit, George Sand, a plusieurs reprises refusa le demander et d'envisager le vote des femmes. Ce qui fit souligner par bon nombre d'écrivains et d'historiens, "l'ambivalence" de ses idées en ce qui concerne le féminisme. Elle récidiva en 1868, dans une brochure  : "Pourquoi les femmes à l'Académie". Son attitude haineuse et pour le moins rétrograde vis à vis de la Commune de 1871, et sa fermeture d'esprit en ce qui concerne "l'art moderne"en font une bien piètre féministe éclairée !!!

Notons au passage l'article révoltant de Charles Hugo contre les clubs de femmes (La Liberté, 29 septembre 1870) :

"Je ne suis pas allé dans ces clubs et je ne veux pas y aller...Les réunions de femmes avaient eu jusqu'ici trois noms : la maison, le bal et l'église; on vient de leur en appliquer un quatrième....le club ! A la maison les femmes étaient pures, au bal belles, à l'église saintes; mais au foyer, au bal, à l'église elles étaient femmes(...) au lieu de le consoler, elles crient contre le genre humain. Elles feront de leur voix qui avait été jusque-là douce comme un chant, tendre comme un conseil, inspirée comme une prière ...° Le moment est venu où les femmes doivent se taire !"  

   * Qui fut la tutrice d'Aline Chazal, future madame Gauguin, mère de Paul, et fille de Flora  Tristan. 

 

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La notice ci-dessus, est bien sûr limitée, compte tenu de la place accordée dans un blog, les principales informations proviennent de recherches à la bibliothèque Marguerite Durand il y a quelques années, grâce à la patience et l'amabilité des documentalistes et de la
conservatrice : Annie metz.
.........................
Les femmes de 89 furent à l'avant-garde de la Révolution. Dès le début de juillet, il y eut à Paris des mouvements de révolte contre la misère et les souffrances qui s'étaient abbattues sur le petit peuple. Michelet raconte que le samedi 3, une dame, au café de Foy, dénonça "les cocardes antinationales, et le danger public". Lundi 5, aux halles, une jeune fille, prit un tambour, battit la générale et entraîna toutes les femmes du quartier. Le 4 octobre au soir, "une femme courageuse, qui au milieu d'une foule de malheureuses créatures qui n'avaient pas mangé depuis trente heures court du quartier Sant-Denis au Palais-Royal, elle se fait jour dans la foule qui pérorait, elle se fait écouter; c'était une femme de trente-six ans, bien mise. Elle veut qu'on aille à Versailles, elle marchera en tête. On plaisante, elle applique un soufflet à l'un des plaisants. Le lendemain, elle partit des premières, le sabre à la main, prit un canon à la Ville, se mit à cheval dessus, et le mena à Versailles, la mèche allumée"
Plus tard, à partir de 1790, des centaines de clubs et de sociétés feminines furent crées dans beaucoup de villes et même villages enFrance. Citons dans le désordre : Annonay, Le Puy, Auch,. Pau, Orthez, Bayonne,  Damazan, Marmande, Bordeaux qui possédait plusieurs clubs féminins, Périgeux, Cognac, Limoges (où s'illustra la fougeuse citoyenne Laferrière qui organisaun bataillon d'Amazones armées),dans le Lot et Garonne, Coutances en Normandie, Marseilles, Grenoble etc...la liste des clubs pourait constituer un volume à elle seule...
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Sylvain Maréchal un des plus acharnés anti-feministe.
Plusieurs clubs furent créés par une jeune femme de Montauban Olympe de Gouges, que l'on disait illettrée.
A partir de 1791, un peu partout, dans les grandes villes de France, des femmes s'organisèrent et se rassemblèrent dans des  "Clubs de femmes". Ce qui ne plut pas aux hommes du Conseil exécutif provisoire qui firent interdire de telles réunions.
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L'admission des femmes dans les clubs ne fut pas du goût de tout le monde.
Une feuille politique  "La mère Duchêne à Lyon" imprima la déclaration suivante :
"Il s'est formé un club jacobino-femelle qui a arrêté par son règlement un drapeau rouge que l'on ferait garder par l'évêque Damourette...-Je sommes, dit la mère Carpillondu club des Citoyennes dévouées-t"à la nation; et fourche ça ira ! je ne laisserons pas le monde s'éteindre fiaute de bons patriotes..."
Une autre fit imprimer toujours à Lyon une ridicule :
"Déclaration du Droit des femmes"
"Article premier- Les femmes naissent vivent et meurent avec le droit de parler. Elles sont égales en prétention à cet égard (...)
Article 17 -L'art deraisonner étant, chez la femme, un droit inhérent et imprescriptible, nulle femme ne peut en être privée jusqu'à ce qu'il ne plaise à la nature d'en faire d'autres différemment constituées.."
Les femmes lyonnaises peu de temps après, montrèrent qu'elles savaient se faire entendre. Le 15 septembre, au nez et à la barbe des hommes, elles s'emparèrent de la ville, et en furent maîtresses pendant trois jours. Elles taxèrent les denrées, forcèrent les épiciers à ouvrir boutique et occupèrent les places et les marchés.
Des "commissaires de police féminines" veillaient à l'application des nouveaux tarifs que les autorités s'étaient vues imposer de contresigner sans moufter !
Lyon possédait plusieurs clubs féminins qui changèrent parfois de nom. En dehors des "Citoyennes dévouées à la nation", il y eut : "Les amies de la Constitution",( dont la présidente était la citoyenne Charpine,le bureau était mixte) Elles se réunissaient au n° 736 de la rue du Pas-Etroit, au coin de la rue Commarmot)-"Les Amies de la Liberté et de l'Egalité", présidente, la citoyenne Charton, -"Les Amies de la République"
C'est ainsi que l'on peut lire dans le bulletin de la Convention nationale du 19 au 26 janvier 1793, un article consacré à un club féminin à Lyon :
Club de femmes à Lyon(1793).
"Rien ne seroit plus édifiant, plus utile même qu'un cercle de bonnes mères de famille du même quartier, se réunissanteb385780112e0c37824a71f112d7b1d1.jpgchaque jour à une certaine heure, leurs enfans sur les genoux, & de l'ouvrage à la main. Qu'elles se consultent réciproquement sur les devoirs de leur état, qu'un citoyen père de famille, vienne chaque jour leur faire part des évènements de la journée & leur lise les lois nouvelles décrétées par l'assemblée nationale, il n'y auroit rien à dire à cela, c'est tout naturel.
Mais que penser de ce club de femmes qui vient de s'ouvrir à Lyon ? Assurément nous sommes les premiers à rendre hommage à la pureté des intentions de ces bonnes citoyennes; mais pourquoi s'être donné une présidente ? Pourquoi tenir des séances en règle ?
Pourquoi un registre des procès-verbaux des séances ? Passe encore pour l'hymne à la liberté qu'elles chantent d'ordinaire avant de se séparer; mais pourquoi inviter les trois corps administratifs, département, district & municipalité, à assister à la tenue de leur assemblée ? Pourquoi la présidente Chareton & la citoyenne Charpine s'adressent-elles aux magistrats, pour inviter l'évèque l'Amourette à leur composer un nouveau cathéchisme plus à l'ordre du jour ? Est-il un décret qui oblige les mères de famille à faire apprendre à leurs enfants ? (...) Une mère de famille a-t-elle besoin de livres pour éduquer ses enfants ? Le ppère n'est-il pas là pour partager l'éducation des siens ?" écrit indigné le chroniqueur lyonnais pour conclure pus loin la main sur le coeur :
"Au nom de la patrie (...)au nom des bonnes moeurs domestiques dont les clubs de femmes sont les fléaux, nous conjurons les bonnes citoyennes de Lyon de rester chez elles, sans s'inquiéter du cathéchisme de l'évèque Lamourette.
Nous les conjurons de réfléchir au tort qu'elles causoient sans s'en douter à la République, si chaque bourgade de France alloit les iliter. Il y auroit partout des clubs & nulle part bientôt de bons ménages bien tenus."
(Avis aux femmes formant un club dans la ville de Dijon).
Les clubs une fois interdits, laissèrent place à une "Société des Femmes Révolutionnaires"dirigée par une fille courageuse et éloquente Rose Lacombe.Elle s'attira la haine de Robespierre des jacobins, et aussi des poissardes dames de la halle, qui étaient en majorité royalistes, elles faisaient porter la responsabilité de la baisse de leur commmerce aux sociétés de femmes, qui, habillées en homme et armées se promenèrent dans les halles et injurièrent les poissardes. Celles-ci se précipitèrent sur elles, et plus robustes de constitution, elles appliquèrent une "indécente correction" aux envahisseuses, à la grande joie malsaine des hommes présents ravis de ce spectacle émoustillant.
.......
On trouve dans une feuille révolutionnaire (masculine) une observation d'une femme sur "La Société des Citoyennes révolutionnaires" :
"S'il manquait quelque chose à Paris, la surveillante de la République, c'est sans contredit, une association de femmes, telle que celle qui vient de se former, où les femmes après avoir rempli leurs devoirs domestiques, vont apprendre à être républicaines de moeurs et de principe (...)" Cette société fut à peine formée qu'elle fut en butte à toutes sortes de calomnies; il est vrai qu'elle débuta bien mal, en arrêtant qu'elles porteraient toutes la cocarde nationale et invitant par une adresse aux quarante huit sections : du 12 mai toutes les citoyennes qui sentaient tout le prix de la liberté de les imiter; invitation qui fit pleuvoir sur elles tous les blasphèmes que l'on puisse imaginer de la part de ces êtres ignorans et serviles de leur sexe, qui sont abrutis dans les préjugés, elles n'ont eu, pendant longtemps que ces individus méprisables pour ennemis; mais le caractère de cette société et les principes invariables qu'elle professe, lui en ont fait bien d'autres, ce sont les hommes qui s'aperçoivent qu'à mesure que les femmes s'éclaireront, leur despotisme marital disparaîtra (...) ils ont beau faire, les femmes commencent à voir qu'elles ne
sont pas faites pour être plus avilies qu'eux(....)
La conclusion est la suivante :
"A mon avis, les femmes qui ne sont pas dans les bons principes, sont aussi dangeureuse que les hommes; c'est pourquoi j'invite la société des républicaines révolutionnaires à mettre cet objet à l'ordre du jour dans ses délibérations"
Une autre femme, dans une adresse à l'assemblée, demanda :
"La permission de nous procurer des piques, des pistolets & des sabres, même des fusils pour celles qui auroient la force de s'en servir, en nous soumettant aux règlements de police"
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Premier Comité provisoire des femmes pendant la Commune de Paris de 1871, Cour des Petites Ecuries...
Document Archives de Paris, Archives nationales Guide des Sources du mouvement Communaliste, La Documentation Française 2007, cahier iconographique B.V.
Archives de Paris.
Mise à jour le 3 juin 2010

 

mise à jour le 7 mars 2009

Mise à jour le 8 mars 2011

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07/03/2011

Gervaise à la Goutte d'Or

PAR BERNARD VASSOR 

Goutte d'Or,Gervaise,Coupeau,Nana

Le quartier de la Goutte d'Or, au temps de Gervaise écrit en 1877. L'action se situe vers 1850.

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L'Assommoir au théâtre, adaptation de William Busnach (1832-1907) et Octave Gatineau (1824-1878)
Le bistro du père Colombe se trouvait à l'angle du boulevard des Poissonniers (Rochechouart) et de la rue des Poissonniers, de l'autre côté de l'octroi de la place de la Barrière des Poissonniers. Le nom de ces voies provient de l’acheminement pour le transport de la marée depuis le moyen age.  "L'enseigne portait en longues lettres bleues le mot DISTILATION, écrite d'un bout à l'autre. Il y avait à la porte, dans deux moitiés de futaille, des lauriers roses poussiéreux.(...) mais la curiosité de la maison était, au fond, de l'autre côté d'une barrière de chêne, dans une cour vitrée, l'appareil à distiller que le consommateur voyait fonctionner, des alambics aux longs cols, des serpentines descendant sous terre, une cuisine du diable devant laquelle venaient rêver les ouvriers soûlards" 
Zola
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Plan de 1859, la portion de la rue où se trouvait l'Assommoir a été amputée lors du percement du boulevard Ornano, devenu Barbès un peu plus tard dans cette partie.
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 Dans le décor de la pièce, nous voyons la rotonde de la Barrière, et le café du père Colombe à droite, et les comédiens Mousseau et Courtes.
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L'acteur Mousseau, qui tient le rôle de Bibi-la-grillade, avec l'argent récolté, pour son rôle, acheta l'Auberge du Clou avenue Trudaine...

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Philippe Hamon m'a signalé ses articles dans l'ouvrage intitulé : La Goutte d'Or, faubourg de Paris, Hazan et Archives d'architecture moderne, 1988.
"La grande maison entre deux petites, est près de la rue des Poissonniers, à quatre ou cinq maisons. Elle a onze fen^tres de façade et six étages (..) à droite une vaste boutique de marchand de vin, avec salles pour ouvriers; à gauche, la boutique du charbonnier, une boutique de marchand de paraapluies, et la boutique que tiendra Gezrvaise et où se trouvait une fruitière. En entrant par le porche, le ruisseau coule au milieu (...) 
Dossiers préparatoires d'après les cahiers Emile Zola.
Mise à jour le 07/03/2011

 

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02/03/2011

La rue des Lombards, "Au Mortier d'Or", devenue une échoppe de tatoueur. (Tout fout l'camp mon pôve meussieur)


PAR BERNARD VASSOR

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L'établissement d'un droguiste à l'enseigne du Mortier d'Or,(de la Barbe d'Or aussi disent certains historiens) fut fondé en 1689 et passe pour occuper l'emplacement du Poids-du-Roi. Comme vous le savez déjà, les épiciers, droguistes apothicaires étaient également des marchands de couleurs !de couleurs. A côté du Mortier d'Or, il y avait le "Fidèle Berger" un confiseur. La rue se partageait entre épiciers, confiseurs, que camouflaient des officines d'usuriers (prêteurs sur gage).
...................... 

La rue au XIIéme siècle s'appelait de l'Aiguillerie dans sa partie est, rue de la Lamperie dans la partie ouest, plus tard rue de la Buffetterie, puis sous Louis XIII, la rue de la Pourpointerie. Pourtant, c'est sous Philippe Auguste que des prêteurs sur gage venus d'Italie, de GênesVenise,PiseFlorence, ou Sienne, Ils furent désignés par la population sous le npm de Lombards. Le père de Boccace faisait partie de cette corporation (l'auteur du Décameron son fils, était né à Paris par hasard à Paris selon le marquis de Rochegude), il avait pignon sur rue. Le nom de rue des Lombards apparait vers 1650, alors que les habitants de Paris lui donnaient déjà depuis plus de deux siècles. L'hospice Sainte- Catherine était situé à l'angle de la rue Saint-Denis et servait d'asile aux bonnes sans place. Les religieuses catherinettes étaient également chargées d'enterrer tous les morts exposés à la morgue du Châtelet qui n'avaient pas été réclamés... La rue avait au début du règne de Louis XIV "Le-Poids-du-Roi" juré-peseur que nommait les épiciers et les apothicaires qui étaient chargés de vérifier les poids et mesures, les poinçons, les étalons d'usage légal.

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Voici une liste d'enseignes visibles au début du XVIIIéme siècle. Rappelons que la numérotation des rues de Paris n'est apparu dans sa forme actuelle qu'à partir de 1804. Nous constatons que contrairement à ce qui est dit par des historiens du XIXéme, le "Poids-du-Roi ne se trouvait pas à l'emplacement du Mortier d'Or. 
Quelques noms de prêteurs "Lombards", monayeurs, changeurs du XIIIéme au XVIéme : 
Perruzzi, Bardi, Spini, Scali, Biccio, Lusciato (mouche)Ciapponi, Boccacio (Boccace), Spifame etc.. 
Le numéro 44 de la rue, est occupé aujourd'hui par une échoppe de tatoueur et de"body-percing".
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 Un extrait de "Les Français peints par eux-mêmes" en 1841 :
"SI l’on disait à l’autre bout du monde qu’il y a une rue où tous les produits du globe se rencontrent, s’échelonnent, se superposent ; une rue dont les trois continents et les mers qui les embrassent, les entrailles de la terre et sa surface, tous les ordres de la nature et quelques autres encore ont fait les frais, où ils ont déposé des échantillons, cette rue paraîtrait fabuleuse, idéale, impossible, comme le vaisseau aimanté, le sphinx, l’onyx, la licorne et le physétère : cette rue existe, cette rue personne ne la connaît, et tout le monde s’en est servi sous la forme d’un bonbon ou d’une infusion théiforme ; tout le monde y est entré, et personne n’en est sorti sans avoir été tenté par quelque produit du Chat noir* ou du Berger plus ou moins fidèle. Parlez, que vous faut-il, une mine d’or ou d’asphalte ? la voici ; des coraux ? en voilà ; de la réglisse ? vous êtes servi ; des aérolithes ? on va vous en procurer ; du chocolat ? c’est le pays ; une momie ? elle repose dans un bocal ; la pierre philosophale ? vous l’aurez. Nicolas Flamel s’était établi dans le voisinage de la rue des Lombards ; mais sa recette consistait à prêter à la petite semaine à tous les épiciers-droguistes de son quartier, moyennant quoi maître Nicolas était censé faire de l’or, et faisait du bien à sa paroisse. Il fit bâtir le portail de Saint-Jacques-la-Boucherie avec un or usuraire ; néanmoins il y fut enterré avec les honneurs dus à une âme charitable et chrétienne. La rue des Lombards doit, ainsi que chacun sait, son nom aux marchands lombards qui posèrent là leurs pénates, à la suite de plusieurs émigrations qu’il serait trop long de raconter ici. Ils s’établirent sous des emblèmes pieux, à l’Image de Notre-Dame, à Saint Christophe, à l’Image de Dieu, quoiqu’au fond... de leurs boutiques, ils n’eussent pas plus de conscience que des mécréants. Depuis cette époque, la rue des Lombards est restée ce qu’elle était, c’est-à-dire la plus commerçante, la plus tumultueuse et la plus encombrée de Paris. Elle marque au bout de la rue Saint-Denis et dans le voisinage des halles un point central où convergent tous les intérêts, toutes les marchandises et tous les soins matériels de la grande cité. Vous trouverez dans la rue des Lombards les mêmes enseignes, les mêmes produits et les mêmes infatigables travailleurs qui s’y sont succédé depuis plusieurs siècles. C’est une rue traditionnelle par excellence, et les dynasties qui sont en possession de ce fief industriel et commercial s’y sont conservées sans altération jusqu’à nos jours. C’est que, de toutes les royautés, la plus solide est celle du comptoir.
ANDRÉAS (18..-18..) : La rue des Lombards (1841).

Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (29.VI.2010)
Texte relu par : A. Guézou
Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex 
-Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
Courriel : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros] obogros@ville-lisieux.fr
http://www.bmlisieux.com/
* Le Chat Noir ne se trouvait pas rue des Lombards, mais dans une rue parrallèle, rue Troussevache, aujourd'hui rue de la Reynie. Une partie des bas reliefs que l'on peut voire encore aujourd'hui, a été conservée et replacée sur la boutique reconstruite sur le trottoir d'en face, où est né Eugène Scribe, d'après une information que m'a communiquée Jean-Claude Yon.

Mise à jour le 2 mars 2011

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01/03/2011

Premier mars : il y a cent quarante ans, 30 000 soldats Prussiens défilaient sur les Champs-Elysées.

Par Bernard Vassor

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Le 1er mars, vers 8 heures du matin, un peloton de cavaliers allemands s'avance en éclaireur sur l'avenue de la Grande-Armée, tout Paris est en deuil. Des drapeaux noirs flottent sur les fen^tres. Place de la Concorde, les statues  des villes de France ont le visage recouvert d'un voile noir. Un cordon de troupes Françaises empêche tout contact  avec la population et les 30 000 soldats Allemands qui défilent.

La veille du défilé des troupes de Guillaume 1° roi de Prusse, une affiche bordée de noir, avait été imprimée par les membres du Comité central de la Garde nationale pour désaprouver le mouvement du Conseil fédéral de l'Association Internationale des Travailleurs réunis à  la mairie du troisième dirigé par Jules Bergeret, futur général de la Commune qui avait décidé de prendre les armes et d'attaquer les prussiens qui venaient d'entrer dans Paris. Les délégués se concertent et choisiSsent la prudence.

"La Garde nationale, avec l'armée, formera un cordon tout autour des quartiers, veillera à ce que l'ennemi soit isolé sur un sol qui ne sera plus notre ville, ne puisse en aucune façon communiquer avec les parties retranchées de Paris"

Parmi les 28 signataires de l'affiche, on comte 4 sculpteurs sur bois, 11 personalités n'ayant pas exercé de responsabilités notables, ou ayant été tués par la suite : Badois, Cadaze, David-Boisson,, Frontier, Gritz, Masson, Piconel, Pouchain, Ramel, Tessier et Weber*. Notons la présence de Arnold futur élu dans le dixième arrondissement, le tailleur de limes Barrous, le marchand de vin Boursier, du brossier Bouit, Chouteau, peinte en bâtiment, Dutil tourneur en nacre, Laroque et Lavalette journalistes, Maltournal relieur, Matté le ciseleur, Ostyn tourneur sur métaux et enfin de Bergeret.

William Serman, Histoire de la Commune de Paris, Fayard 1986.

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