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16/12/2012

Les concerts Besselièvre aux Champs-Elysées en 1868. En un mot, c’était le domaine de la PARISIENNE.

Par Bernard Vassor

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UN ENDROIT OU UNE MERE PEUT SANS DANGER Y MENER SA FILLE.

Une des curiosités des Champs-Elysées est « le concert Besselièvre »qui prit la succession du « concert Musard » créé en 1835. Les soirées du vendredi étaient une grande curiosité. La place du Cours de la Reine devint le rendez-vous du monde élégant, un de ces endroits où la mode tient sa cour et où il fallait être vu. Les dames distinguées venaient y étrenner leurs robes nouvelles et leurs chapeaux les plus insolites.  La particularités de cet établissement était, dirons-nous....: la rigidité des contrôleurs vis-à-vis du public féminin. Sous leur regard suspicieux, une dame non accompagnée ne pouvait obtenir de passeport d’entrée que si elle présentait au regard du surveillant, une figure donnant toutes les garanties de son honnêteté. La tâche du vigile était des plus délicates, car, rien ne ressemble plus à une honnête femme à une dame qui ne l’est pas, et que les dames du meilleur monde victimes de la mode, imitaient par leur tournure, sans le savoir celles qui ne l'étaient pas, elles, de leur monde.

Dès que l'on apprit que l'endroit attirait les favorites de l'empereur, les irrégulières du demi et du quart-monde s'y précipitèrent en troupeaux. C'est pour cela qu'il lança :"Plus de biches ici !" Mais rien n'y fit, on ne retient pas le courant d'un fleuve avec une petite cuillere. LLes vigiles, plantons, agents des moeurs ne purent empêcher celles qui furent nommées pour l'occasion "Les Musardines", soeurs des Lorettes ou des Lolottes du quartier latin.

Ce fut aussi le rendez-vous des princes, princesses, barons et barones célébrités littéraires artistiques et politiques se réunissant sous les marroniers pour causer sans façon. La politique restait au vestiaire.

Monsieur Charles "de" Besselièvre avait un temps collaboré au "Corsaire", le vrai, celui de 48, Baudelaire et avait dirigé en 1857 la salle Musard de la rue Basse-du-Rempart. Fils d'un marchand de draps, Il n'avait pas plus que moi, droit à une particule. Il avait fait jouer en collaboration avec D'artois, une dizaine de pièces aux Variétés et au Vaudeville dont une avec Roger de Beauvoir. Il avait moyennant 10 000 francs sortis de sa poche fait publier sous son nom des articles vantant la pièce qu'il avait fait jouer la veille. Il se fit le commanditaire de "La Chronique", une feuille royaliste dirigée par l'inéffable Villemessant.

 Le coup d'Etat du 2 décembre précipita sa perte et celle du petit marquis.

Emile Goudeau qui fréquentait le concert Besselièvre entendit un jour un air cristalin intitulé "Hydropathen-valse" Goudeau serina tellement ses amis avec cette musique, qu'ils le surnomèrent "L'Hydropathe".

Besszelièvre après avoir dilapidé son héritage, fit faillite, et tomba dans un oubli total. Il est mort à Passy en 1882 dans la plus grande pauvreté semble-t-il.

18:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

15/12/2012

Histoire de "Bouillons" de Boulanger à Chartier en passant par Duval

Par Bernard Vassor   

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« Le bouillant Achille a de l’œil, le bouillon Duval Jamais » 

Meilhac et Halévy : La Belle Hélène

Les premiers "Bouillons Duval" ont été sont lancés par  un boucher Pierre-Louis Duval établi en plein cœur des halles au 15 rue Coquillière en 1854. C’étaient de grands restaurants bons marchés. Duval (1811-1870) reprit ainsi le nom initial du premier restaurant parisien. A sa mort il laissa à son fils un véritable empire. Sur son enseigne il avait fait inscrire :"Venez à moi vous tous qui souffrez de l'estomac, je vous restaurerai". Pierre-Louis avait été surnommé je ne sait pas trop pourquoi "Champ d'oiseau».

Alexandre Duval son successeur, sera surnommé par les parisiens "Godefroy de Bouillon" .

Compte tenu du succès remporté plus tard, (il existait trois bouillons Duval à l'exposition universelle de 1889, dont celui mitoyen de la galerie de Théo van Gogh, où Vincent avait remarqué un tournesol...), Duval subit bientôt la concurrence des frères Edouard et Camille Chartier et par un certain Boulard..

……………………..

On peut véritablement appeler un « bouillon » le premier restaurant parisien qui s'appelait Boulanger . Ouvert en 1765., il était situé rue Bailleul-Saint-Honoré, à l'angle de la rue Jean-Tison*. Ce nommé Boulanger imagina de donner à manger des bouillons de viande et de légumes. Comme il n'était pas traiteur, il n'avait pas le droit de servir de ragoûts. Il contourna les règles en présentant sur de petites tables de marbre sans nappe des œufs, des volailles au gros sel et du bouillon. Il avait noté sur son enseigne une inscription tirée de l'évangile : "Venite ad me, omite qui stomacho laboratis, et ego restaurabo vos". Tel fut l'origine du mot restaurateur.

La femme du "Boulanger" ne fut certainement pas étrangère au succès de l'établissement. Diderot vanta les qualités "de la belle restauratrice de la rue des Poulies" (actuel emplacement de la rue du Louvre)

En face, se trouvait d'après un historien du XIX° siècle (qui confond Boulanger et

 boulanger !) une maison de campagne (frappée d'alignement en 1828) de la reine Blanche avec une tourelle qui ressemblait à celle de l'hôtel Hérouet rue des Francs-Bourgeois (qui existe toujours). Le restaurant  Boulanger (qui avait changé de propriétaire, un nommé Duru*) disparut en 1854, lors du percement de la rue du Louvre, anciennement rue des Poulies.

*En 1271, cette rue s'appelait rue d'Averon. Elle commençait rue de l'Arbre à Sel (Arbre Sec) pourdéboucher rue des Poulies.

**Duru tenait aussi l'Auberge de la Providence au faubourg du Roule

Mise à jour le 15/12/2012

11:42 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

12/12/2012

Les combats de taureaux et les paris "sportifs" ont été interdits dans Paris ! (mise à jour)

Par Bernard Vassor

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Plan de Frochot 1812

C'est en septembre 1790, que les combats de taureaux furent interdits dans la capitale par le département municipal de police. Ces spectacles, qui se tenaient depuis des temps immémoriaux avaient lieu dans des amphithéâtres situés autrefois la rue de Sèvres, puis, derrière l'hôpital Saint-Louis, sur le chemin de Pantin, au bout de la rue de la Grange aux Belles, à l'angle de la rue de Meaux actuelle. L'on y faisait battre des dogues contre des animaux féroces tels que le sanglier, le loup, le léopard, le tigre, le lion l'ours etc.. et contre un taureau qui n'était mis à mort que les jours de grandes fêtes. On assistait aussi à un divertissement appelé le pécatta, qui était la lutte entre un âne et un chien, et le hourvari, où des chasseurs étaient chargés  sous les cris d'une foule assoiffée de sang, de forcer des chiens à traquer des animaux et de les mettre à mort. Une ordonnance royale interdisait en 1786 la représentation de cette boucherie, mais, aussitôt, un entrepreneur de spectacle sous la direction d'un nommé Monroy, (ça ne s'invente pas) obtint une tolérance qui lui permit de rouvrir aussitôt cette arène, à la condition de modérer l'ardeur de ses animaux !

La Restauration rétablit cette coutume qui fut de nouveau abolie en 1833. On devait acquitter pour l'entrée de ce cirque la modique somme de 75 centimes pour "les 3° places" un franc pour "les secondes", et deux francs aux premières loges réservés "aux beaux messieurs et aux gentes filles".

Les dames de la cour qui y venaient en luxueux équipage, manifestaient un vif plaisir. La vedette incontestée qui figurait sur toutes les affiches était un ours surmonté d'un bonnet de grenadier baptisé Carpolin. Les garçons bouchers et "le ramassis des plus ignobles voyous des faubourgs" complétaient cette charmante clientèle. Dans cette joyeuse ambiance, des paris étaient engagés dans une cohue invraisemblable.

Ajoutons qu’un médecin célèbre qui soigna Gérard de Nerval et mis au monde les filles de Théophile Gautier (Judith et Estelle) fut le héros involontaire d’un de ces combats animaliers. Il avait engagé un de ses chiens dans une lutte à mort contre un ours. Voyant que son bull-dog allait être tué sous les griffes du plantigrade, Amédée Aussandon, un véritable hercule s’engagea dans l’arène pour protéger son chien, il fit face à l’animal l’enlaça pour l’étouffer et réussit à le faire fuir. Mais dans la lutte, l’animal lui avait déchiré le ventre avec ses griffes. Aussandon alla se laver les intestins qui étaient sortis de son abdomen à une pompe toute proche, et il se fit lui-même dans sa maison de santé du 48 rue Notre-Dame de Lorette les points de couture qui lui permirent une guérison complète.

C’est dans cette maison de Santé que Gérard fut interné une première fois en 1849 et une deuxième en 1850.

Certains disent que c'est le préfet Gabriel Delessert qui mit fin à ces pratiques. Mais, il n'était pas en poste à cette période (1833). C'est alors Henri Gisquet qui était en fonction.

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Les combats d'animaux sont signalés dans certains textes dès le XIII°siècle.

On trouve la trace de bâtiments rue de Sèvres en 1770, disparus en 1773, mais où l'on retrouve à l'emplacement de la future barrière du Combat en 1773 au bas des Buttes Chaumont le tracé d'une vaste salle (plan Deharme) et sur le plan Verniquet de 1791 est indiqué l'emplacement de la salle de combats d'animaux.

20:32 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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