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11/10/2012

AU MONT-MARAT (Montmartre) en l'an II, quelques séances de la Société populaire, suivi d'une biographie sommaire du premier maire de cette commune.

Par Bernard Vassor

MONTMARTRE

Tableau attribué à Hubert Robert, 1733-1808.

Registre des archives de la préfecture de la Seine, nq)q 342. 

D'après le compte rendu de quelques séances de la Société populaire du"Mont-Marat", nous apprenons que le le 15 nivose de l'an II (4 janvier 1794) une assemblée générale de la Commune de ce lieu avait pris la veille un arrêté pour organiser le comité révolutionnaire et de nommer ses membres. Le citoyen Gaillard, agent national les a invités à nommer provisoirement un président d'âge et un secrétaire. Ils nomment président d'âge le citoyen Peillon et le citoyen Lepron pour secrétaire on inscrit les membres  par ordre de nominarion les citoyens suivant :

Benjamin Desportes (le frère de Félix, maire de Montmartre) citoyen Français

Pierre Debray meunier.

Louis Raimbault, maçon.

Keller, archand.

Préaux, fabricant de casques.

Taillefer, ouvrier en porcelaine.

Pierre Boucher, cultivateur.

Jacques Mathurin Chevalier, instituteur.

Peillon, marchand de vin.

Jacques Compoint*, cultivateur.

François Ernoult, marchand de vin.

Lepron, marchand clinquallier (sic) et foirerier (?).

Sont élus président et secrétaire pour quinze jours : Peillon, Chevalier et ont signé, à l'exeption de Lepron.

*La famille Compoint possédait de vastes terrains maraîchers à Saint-Ouen et sur le versant nord de la colline de Montmartre.

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 Le 28 nivose an II : Des marchands ferment leurs boutiques et cessent de les approvisionner pour ne pas vendre à perte. On nomme deux commissaires, les citoyens Préaux et Ernoult, pour visityer les jardins de luxe, propres à être  cultivés en denrées alimentaires.

5 ventôse (5 mars) : Enquête sur le citoyen Chabault qui a demandé le visa de son passeport sous prétexte de voyager pour affaire de commerce. On présume que c'est pour voyage de plaisir avec la citoyenne Thérèse Ganet ou Ganot, connue sous le nom de Thérot, avec laquelle il a une liaison très étroite. (Tout homme qui dans le commencement des dangers de la République, demande un passeport est supect).Interrogé par le président, il répond qu'il avait demeuré dans différentes sections de Paris en hôtel garni et qu'il avait acheté une maison à Montmarat.

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A suivre 

fELIX DESPORTES.jpg
Le premier maire de Montmartre
D'après une copie manuscrite de la bibliothèque de Colmar offerte à la "Société d'Histoire et d'Archéologie du Vieux Montmartre" une "notice biographique" (moi je dirai plutôt hagiographique) a été publiée dans le bulletin de cette association en 1906.
Nicolas-Félix Desporte Desportes a vu  le jour à Rouen et il mourut à Paris 6 rue Laffitte en 1849.
Il était installé sur la place publique du Tertre cédée par l'abbaye, quand la révolution éclata après avoir épousé en 1788 une riche héritière Victoire Berryer. De cette union naquirent une fille et deux garçons. L'aînée fut prénommée "Flore de Montmartre" dont la commune avait été la "marraine civique", née le 3 mai 1791. Auparavant, Desportes avait été élu maire de Montmartre le 22 mai 1790. La première mairie était sise place du Tertre à ,l'actuel numéro 3. Le train de vie dispendieux du maire et ses allures aristocratiques lui valurent de nombreuses inimitiés: tant et si bien qu'en 1792 il fut éloigné de son village et fut chargé en tant que ministre-résident à Deux-Ponts  de régler les indemnisations des "Princes posséssionnés" dont les biens avaient été séquestrés. Son frère Benjamin demeura membre du Comité révolutionnaire de Montmartre. Félix fut "suspecté et incarcéré en 1794. Il échappa de peu à la guillotine grâce à l'intervention d'un gardien. Libéré après Thermidor, il reprit ses missions secrètes au service des pouvoirs en place. Il fut nommé préfet du Haut-Rhin en 1802. Chevalier de la légion d'honneur puis baron d'empire en 1809. Il fut destitué en 1813 pour avoir été en relation avec le général Moreau. En plus de sa propension à chercher d'où vient le vent, Desportes n'hésita pas à "manger à tous les râteliers". Rallié aux Bourbons en 1814, mais après l'annonce du débarquement de Napoléon il se range aux côtés de l'empereur. Après Waterloo, il fut proscrit et contraint à l'exil en Autriche puis en Allemagne. Il ne fut autorisé à rentrer en France qu'en 1819. Rallié à la monarchie de Juillet en 1830, puis membre de l'opposition radicale qui avait le vent en poupe, mais ayant toujours deux fers au feu, il rendit visite au prince Louis Napoléon à Arenenberg en 1835, soutint la tentative strasbourgeoise de coup d'Etat de 1836. En 1839, il sert d'intermédiaire entre le prince réfugié à Londres et le maréchal Clauzel pour une tentative de putsch à Boulogne le 6 août 1840 qui tourna au désastre et fit de Louis Napoléon un prisonnier au fort de Ham. Suspecté, Desportes ne fut pas inquiété. Il n'eut pas l'occasion de se voire remercier par le Prince président arrivé au pouvoir en 1848, Nicolas-Félix Desportes mourut à l'âge de 86 ans quelques mois après l'intronisation.
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La filleule de la commune de Montmartre (morte en 1822) Flore Pierrette Montmartre épousa un maréchal, baron de Bouchporn à la cour du roi de Westphalie.

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