26/02/2012
Histoires anecdotiques : les procès de luxure bestiale et autres condamnations animales
Par Bernard Vassor
Gargouille de Notre-Dame en Beaujolais symbolisant la luxure.
"Si un homme couche avec une bête, il sera puni de mort;
et vous tuerez la bête.
Si une femme s'approche d'une bête pour se prostituer à elle,
tu tueras la femme et la bête;
elles seront mises à mort, leur sang retombera sur elles"
Lévitique XX.15-16).........
De nombreux procès mêlant l'horreur, les vices, confondant la sodomie, le viol, la flagellation et toutes les perversions concernant des rapports avec des animaux, vaches, cochons, juments et même des poules*.On relève qu'en 1550, un nommé Giron s'était perché sur un fagot pour commettre le crime de bougrerie avec une vache. Le fagot servit à allumer le bûcher qui consuma le sieur Giron et sa vache.
Un an plus tard Jacques Prenault qui avait abusé d'une vache noire subit un châtiment identique. Jean de la Soille au cours d'un procès reconnut avoir abusé d'une façon abominable d'une ânesse qu'il avait pourtant choyée plus que les autres. A Baugé en 1698, Antoine Batailles fut convaincu de crime de sodomie et de péché contre nature pour habitation charnelle avec une jument. La même année, Sébastien Barillet, avait abusé de sa femme volage qui refusait depuis longtemps le devoir conjugal, l'avait fort préssé contre l'ordre de la nature à se laisser connaître charnellement. Elle avait d'ailleurs consenti aux infâmes volontés maritales, tout en s'en plaignant à son confesseur. Barillet fut brûlé vif en 1699.
* Au cour d'un procès, Vijon un maître d'école parisien, valet de chambre du duc de Gramont, fut pendu et brûlé vif en place de Grève pour avoir abusé d'une poule blanche, ce qui donna lieu à cette chanson satyrique :
"Lorsque Vijon vit l'assemblée
Qui l'assistoit dans son malheur
D'une voix haute et troublée
Il luy dit : vous me faîte honneur...
Vraiment ! voilà bien de la foule
Pour un simple fouteur de poules
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En 1266, un pourceau fut brûlé à Fontenay-aux-Roses pour avoir dévoré un enfant, en 1394, c'est à Mortain qu'un porc fut condamné pour les mêmes raisons à la pendaison. En 1040, trois petits cochons furent suppliciés à Rouvres en Bourgogne pour avoir dévoré un bébé dans son berceau.
Des dizaines d'autres condamnations pendant le moyen-âge furent prononcées sur la race porcine. Parfois, on revêtait en habits d'homme les animaux avant leur exécution.
A Moisy-le-Temple, un taureau fut pendu pour avoir transpercé un homme de ses cornes en 1314.
A Montbar (vville natale de Buffon) c'est un cheval qui fut pendu pour avoir "occis" un homme. Accusé de sorcellerie, un coq fut mis au bucher, avec son oeuf ! Selon la croyance populaire, des oeufs malformés était pondus par des coqs. Des insectes furent excommuniés. Les rats, les souris et même des limaces ont éété aussi l'objet de jugements ecclésiastiques. Au Portugal, ce sont des fourmis qui subirent le même sort.
On raconte que Saint-Bernard,inaugurant une abbaye à Frogny, fut interrompu par une invasion de mouches faisant un bruit assourdissant, mais, Bernard, sans se troubler prononça la phrase suivante : "Je les excommunie" alors aussitôt les mouches tombèrent mortes à terre, si bien qu'il fallut les évacuer avec des pelles. Une expression naquit de cette histoire : "Tomber comme des mouches à Frogny".
Au onzième siècle, à Aix-les-Bains, des paroissiens se plaignirent à l'évèque de l'invasion de serpents dans leur ville. L'évèque pronça aussitôt l'excommunication des reptiles qui ne moururent pas, mais, cessèrent d'être venimeux.
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A SUIVRE
D'après Roland Villeneuve
http://www.babelio.com/auteur/Roland-Villeneuve/20296
et Emile Agnel et l'abbé Lebeuf
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