16/01/2012
Une réponse de la traductrice du livre des deux historiens américains, auteurs d'une biographie magistrale de Vincent van Gogh.
Voici sans aucune retouche la réponse de la traductrice. Je reste pour ma part sur mes positions, le livre d'Alain Rohan devant bientôt faire litière de certaines suppositions "hypothétiques", ......mais, attendonns la parution de ce livre..
Je suis bien sûr d'accord avec elle sur certaines affirmations vaseuses et pleunichardes de certains historiens de l'art (ou pas) donnant à penser que Vincent a vécu dans la misère la plus noire abandonné de tous. J'ai dans mes petits articles à plusieurs reprises critiqué par exemple son attitude envers les femmes et son "égoïsme" en certaines circonstances. Mais j'en ai déjà trop dit, je lui laisse la parole.
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Mon cher Bernard, (pas Emile, hein, sinon, j’aurais dit “mon cher petit Bernard” -- non, je dis bien, mon cher grand Bernard...)
Il faut avoir lu. J’ai eu ce privilège. Rien, dans cette hypothèse — qui ne se veut qu’une hypothèse, au même titre que celle du suicide — n’est avancé sans être étayé par des éléments solides qui, sans se présenter comme des “preuves indiscutables”, proposent une alternative possible à la théorie du suicide, en exposant les failles et incohérences de la théorie admise (qui manque, elle aussi de "preuves indiscutables"). Rien n’est inventé. Aucun élément “nouveau” non plus. Tout s’appuie sur des faits concrets et sérieusement documentés, qui, dans un cas comme dans l’autre, demandent à être analysés, étudiés et interprétés, plus de 120 ans après les faits (exercice périlleux, s’il en est — il n’est qu’à voir les remous et les passions qu’ont pu susciter la révision du procès Seznec). J’attends bien entendu de lire le livre d’Alain Rohan qui, lui, semble apporter des éléments nouveaux, pour me faire un avis – et non un jugement, car il ne s’agit pas de moi, piètre ignorante qui ne suis ni chercheuse, ni universitaire, ni spécialiste. En tant que telle, je me garderai bien d’entrer dans la polémique; en lectrice quelque peu avertie cependant, je maintiens que la théorie est très intéressante et plausible, mais voilà: elle dérange et bouscule des certitudes bancales et vaseuses, sur lesquelles on a bâti le mythe du “peintre maudit” fort opportun et vendeur (et maintes fois démenti par ailleurs), - qui a fait couler autant d’encre que de larmes. Pour ma part (une fois encore, du haut de mon mini-marchepied) je reste aussi sensible aux trois versions: celle du suicide, celle de la mort accidentelle, et celle du suicidé de la société d’Artaud. C’est aux auteurs qu’il a fallu du courage pour avancer cette théorie (qui, par son sérieux intellectuel, a séduit beaucoup d’éminents spécialistes de Vincent de par le monde) — moi, je me ferai un plaisir de la présenter (et non de la défendre bec et ongles, car il ne s’agit pas de cela et je n’en ai d’ailleurs pas les moyens intellectuels). Cela étant, elle ne change rien à la valeur du peintre, de l’écrivain et de son œuvre – mais dévoile peut-être une générosité de cœur méconnue de l’homme.
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