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22/01/2011
Adélaïde Louise Pauline Hus de la Comédie-Française
Par Bernard Vassor
Née à Rennes en 1734. La paternité de François Hus, toute légale qu'elle fut, fut contestée par certains. La mère était une comédienne de province, une commère madrée, sachant tirer tout le profit possible des "protecteurs" de ses filles, selon des rapports de police, car Adélaïde avait une soeur qui elle aussi eut affaire aux inspecteurs du lieutenant de Police, monsieur de Sartines. Elle débuta à la Comédie-Française le 26 juillet 1751, dans Zaîre. Elève de mademoiselle Clairon, c'était une actrice fort médiocre. Elle fut aussi danseuse dans des comédies-balllets. L'actrice avait eu l'honneur de la dédicace d'un livre de Restif de la Bretonne. Mais mademoiselle Hus compte tenu du caractère licencieux la refusa. Nicholas-Edmé en prit son parti, et porta à la comtesse d'Egmont son exemplaire sur papier de Hollande.
Son charme, sa figure avenante, ses oeillades lui valurent la protection du prince de Condé, mais celui qui lui procura la fortune fut Auguste Louis Bertin, trésorier des partie casuelles, possesseur d'une grande fortune, libertin, avait installé une sorte de conservatoire en face du château de la Muette : "La Folie-Bertin". Il entretenait à grands frais cette Mlle Hus pour qui il avait aménagé l'ancienne demeure de Jean de Julienne à qui il l'avait racheté le 21 juin 1857 dans une des plus anciennes voies de Passy, remontant à l'époque gallo-romaine (à l'emplacement actuel de la maison de Balzac rue Raynouard).
En 1760, la belle choisit comme amant un voisin fils du maîtrCette propriété charmante à Passy, rue Basse,(aujourd'hui rue Raynouard) que l'on avait appelé La Folie Bertin fut ensuite divisée en trois parties en 1809, dont une, fut occupée par "La maison de Balzac" exactement sur l'emplacement de la salle de théâtre de l'ancienne Folie. En 1760, la belle choisit comme amant un voisin fils du maître des eaux de Passy, le jeune Leveillard le fils du maître des "Eaux de Passy". Bertin simula un départ en province et le soir, Mlle Hus demanda à son jeune amant de venir la rejoindre. Bertin revint à l'improviste, et avec l'aide d'un serrurier. Il surprit ainsi sa compagne en compagnie galante. Il lui dit : --"Habillez-vous, faites des paquets de tout ce qui vous appartient, vous trouverez à huit heures une charrette pour les emporter, ma voiture n'étant plus faite pour vous conduire"
Après le départ de l'infidèle, Bertin épousa la fille du gouverneur de la Bastille Mlle de Jumilhac en 1764, et installa des comédiennes dans cette Folie, dont Louise Contat qui tint le rôle de Suzanne dans "Le mariage de Figaro". Quand à Mlle Hus, ellle reçut "l'aide" du duc de Bedford, puis on la retrouva avec le comte de Sarsalle, puis trois ans plus tard, elle était entretenue par le comte Hocquart de Montfermeil. Elle était toujours à la Comédie-Française en conflit avec Mlle d'Epinay. Elle se maria le 8 janvier 1773 avec Louis-Elie Lelièvre, "distilateur ordinaire du Roi", inventeur d'un baume qui portat son nom. Elle obtint le divorce après la loi de septembre 1793. Enfin elle se consacra à des oeuvres charitables. Tombée dans le besoin, ses anciens camarades lui vinrent en aide en donnant une représentation à son bénéfice sur le Théâtre du Marais Elle mourut en 1805 le 18 octobre à l'âge de 71 ans. dans une misère relative, au Petit Carrousel près de la rue de Richelieu.
Mise à jour le 22/01/2011
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20/01/2011
"La Guéant", le premier amour de Nicolas
Par Bernard Vassor
Gravure de Binet : Le premier amour (Les Contemporaines)
Tendre Guéant, mon coeur ne l'oublira jamais,
Puisé-je dans mes vers vous ranimer tes attraits !
Combien elle était simple, interessante et belle !
Amour tu t'en souviens, tu lui reste fidèle.
Dorat : Les déclamations.
(Premier amour ou presque,nous savons qu'il fut dans son enfance amoureux de sa cousine)
.........................
Nicolas avait vingt-quatre ans quand il aperçut pour la première fois à la Comédie-Française "une comédienne à la peau brune et marquée de petite-vérole, des yeux noirs pleins d'expression, la taile svelte, la jambe élégante et nerveuse chaaussée avec soin". Il était ouvrier imprimeur, et consacra ses soirées à admirer la belle Victoire Guéant. Un soir, armé de courage, il alla se planter à la sortie des acteurs qui correspondait alors à un passage conduisant au carrefour de Bussy.
L'amour seul occupait alors ses pensée, et il réservait son nom de famille pour les romans qu'il avait à écrire. Jusqu'au jour, où, il la suivit en courant derrière la voiture qui la conduisait à l'hôtel de Hollande où l'ambassadeur de Venise donnait un fête ce soir là. Nicolas l'aida à descendre de voiture et s'invita sans vergogne à cette soirée.
Nous ignorons si Nicolas fut récompensé de ses assiduités. Mlle Victoire mourut un an plus tard le 8 octobre 1758 de la " variole".
Mademoiselle Victoire Mélone Geayant dite Guéant était née à Paris le 20 août 1833 à Paris. Elle débuta à l''âge de seize ans à la Comédie-Française, et s'illustra dans des rôles d'amoureuses. Mais, elle avait déjà figuré en 1746 dans un rôle de petite-fille dans "Le Moulin de Javel" au théâtre-Français
17:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | |
Digg
17/01/2011
Gérard de Nerval : une lettre édifante à Marie-Laetitia de Solms.
Par Bernard Vassor
Marie-Laetitia Bonapartre Wise est la petite-fille de Lucien, le frère de Napoléon. Elle fut l'épouse du comte de Solms en 1848, puis du premier ministre Italien Rattazzi en 1854. Femme de lettre, artiste, elle fut la première femme caricaturiste en 1850. Elle tint un salon littéraire, boulevard Bonne-Nouvelle, fréquenté par Hugo, Dumas, Sand Nerval et fut la dernière égérie d'Eugène Sue en exil à Annecy.
Cette lettre fut écrite par Gérard en janvier 1853.
A Madame de Solms
Janvier 1853.
Ne me donnez pas, chère bienfaisante, le beau livre que vous m'avez promis pour mes étrennes, je les convoitais depuis longtemps ces beaux volumes dorés sur tranche, cette édition unique. Mais, ils coûtent très cher et j'ai quelque chose de mieux à vous proposer : une bonne action.
Je vous sens tresaillir de joie, vous dont le coeur est si chercheur ! Et bien ! voici ma belle amie, de quoi l'occuper pendant toute une semaine ! Rue Saint-Jacques, n°7, au cinquième étage, croupissent dans une affreuse misère- une misère sans nom- le père, la mère, sept enfants, sans travail, sans pain, sans lumière.
Deux des enfants sont à moité morts de faim. Un de ces hasards qui me conduisent souvent m' y a porté hier. Je leur ai donné tout ce que je possédais : mon manteau et quarante centimes. O misère ! Puis, je leur ai dit qu'une grande dame, une fée, une reine de dix-sept ans, viendrait en leur taudis avec tout plein de pièce d'or, de couvertures, de pain pour les enfants. Ils m'ont regardé comme un fou. Je crois vraiment que je leur ai promis des rubis et des diamants, et, ces pauvres gens, ils n'ont pas bien compris, mais ils se sont mis à rire et à pleurer.
Ah ! si vous aviez vu ! Vite donc, accourez, avec vos grands yeux si doux, qui leur feront croire à l'apparition d'un ange, réaliser ce que votre pauvre poète a promis en votre nom.
Donnez à cette bonne oeuvre le prix de mes étrennes, car je veux absolument y concourir, ou plutôt remettez à D... les quatre-vingts francs que devraient coûter le chef-d'oeuvre auquel je ne veux plus penser, et je cours au Temple et chez le père Verdureau acheter tout un aménagement de prince Russe en vacances.
Ce sera beau vous verrez ! Vous serez éblouie !
Je cours quêter chez Béranger.
Au revoir petite reine, à bientôt au grenier de mes pauvres. Nos pauvres ! je suis fier en écrivant ces mots. Il y a donc quelqu'un de plus pauvre que moi de par le monde !
N'oubliez pas le numéro. A cinquième, dernier couloir, la porte à gauche.....
11:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | |
Digg