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06/06/2010

Une fourmi de dix-huit mètres, avec un chapeau sur la tête, si, ça existe !!!

par Bernard Vassor

Et ! Pourquoi pas ?

Desnos fourmi de 18 mètres.jpg

La galerie de Brooklynn "Invisible Dog" de Lucien Zayan, expose une sculpture de 18 mètres de long  et 4 mètres de hauteur avec un canotier sur la tête.

C'est l'artiste Xavier Roux qui lui a donné vie.

Un article de Sylvain Cype, dans "Le Monde", indique : "Une tonne et demie d'acier et de pattes enserrent quatre ballons ultra légers en polyuréthane et nylon cousus sur mesure".

En 2005, Xavier Deroux avait proposé son oeuvre à la Mairie de Paris en 2005 pour le 60° anniversaire de la libération des camps de concentration. Mais, "Il fallait passer par New York pour montrer que c'était possible. Maintenant on discute pour la faire entrer en France".

Bientôt, un square portera le nom de Robert Desnos (1900-1945)......

 

LA FOURMI

Une fourmi de dix-huit mètres

Avec un chapeau sur la tête,

Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Une fourmi parlant français,
Parlant latin et javanais,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Eh! pourquoi pas?

.......................

Le site des Amis de Robert Desnos :

http://www.robertdesnos.asso.fr/index.php

Et :

The Invisible Dog

51 Bergen Street

Brooklyn NY 11201

www.theinvisibledog.org

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05/06/2010

Le championat du monde de Sphéristique, le jeu de l'AparSton ou le ballon à pieds....

PAR BERNARD VASSOR

HARPASTON cadre.jpg
Le jeu de l'Aparston, monument en marbre, musée d'archéologie d'Athènes.
Dans quelques jours, des troupes hommes d'affaires richissimes, vêtus de culottes courtes et de maillots indiquant le chiffre de leur Q.I (pour certains, c'est même très exagéré) vont se chamailler autour d' un gros ballon au son d'hymnes vengeurs et guerriers, dans une bataille où le chauvinisme le disputera au patriotisme cocardier devant un public et des journalistes lobotomisés, scandant des slogans d'un niveau d'intelligence, aurait dit Serge Tchackotine, de l'age d'environ sept ans !
............
Voici dans l' "ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS ",
certainement d'après les indications de Julius Pollux, de Naucratis en Egypte (vers 150-200 avant J.C) qui avait la réputation d'être dépourvu d'intelligence, dans son "Dictionnaire Onomasticon".
la description de ce jeu chez les "anciens", dont l'origine remonterait à Pithus, à Nausicaa, aux Syconiens, aux Lacédémoniens et aux Lydiens. Ces peuples y introduisirent mille variétés (de jeux de balle) qui contribuèrent à le rendre plus divertissant et d'un plus grand commerce. Ils ne se contentèrent pas d'admettre que la Sphéristique dans leurs gymnases où ils eurent soin de  faire construire des lieux particuliers destinés à) recevoir tous ceux qui voulaient s'instruire dans cet exercice (...) ils proposèrent encore des prix pour ceux qui se distingueraient en ce genre dans les lieux publics. julius pollux Onomasticon. 06.jpg
Parmi les différents jeux de balle, pratiqués dans la Grèce antique, voici l'Aparston :
"A ce jeu,, les joueurs s'arrachoient la balle les uns aux autres. Ils étoient divisés en deux troupes qui s'éloignoient également d'une ligne qu'on traçoit ( à la craie) au milieu du terrein, & sur laquelle on posoit une balle. On tiroit derrière chaque  troupe une autre ligne, qui marquoit de par et d'autre les limites du jeu. Ensuite les joueurs de chaque côté couroient vers la ligne du milieu & chacun tachoit de se saisir de la balle et de la jeter au delà de l'une des deux lignes qui marquoient le but, pendant que ceux du parti contraire faisoient tous leurs efforts pour défendre leur terrein et puis envoyer la balle vers l'autre ligne. Cela causoit une espèce de combat fort échauffé entre les joueurs qui s'arrachoient la balle et qui la chassoient du pied en faisant diverses feintes (...) Enfin le gain de la partie étoit pour la troupe qui avoit envoyé la balle au-dela de cette ligne qui bornoit le terrein des antagonistes".
L'article de l'Encyclopédie a pour conclusion que selon les médecins, la pratique de la Sphéristique avait divers avantages pour la santé :
"Il croyoient que l'exercice de la grosse et petite balle étoient très propres à fortifier les bras, aussi bien que les muscles du dos et de la poitrine, à débarrasser la tête et à rendre l'épine du dos plus souple, affermir les jambes & les cuisses. Ils n'estimoient pas que le jeu de ballon fût d'une grande utilité, à cause de sa difficulté & des mouvemens violens qu'il exigeoit ; mais en général ils croyoient tous ces exercices contraires à ceux qui étoient sujets aux vertiges, parce que les fréquens tournoiemens de la tête & des yeux, nécessaires dans la sphéristique, ne pouvoient manquer d'irriter cette indisposition. Arrétée en conseilloit l'usage aux lépreux, mais le défendoit à ceux qui avoient la poitrine faible"
...........................................
Le ballon à pieds au milieu du XIX° siècle :

moeurs anglaise le ballon à pied 08 largeur.jpg
Depuis quelques temps, on voit se développer dans toutes les classes de la société anglaise un jeu d'une brutalité extrême. Ce jeu consiste à lancer à coups de pied un ballon en caoutchouc recouvert d'une enveloppe de cuir, au dessus d'un but marqué par une longue perche mise en travers de deux poteaux. Situé à la hauteur d'environ cinq mètres du sol, de l'autre à repousser ce ballon, à l'empêcher de franchir cette perche. Les parties durent quatre ou cinq heures. Deux camps sont formés d'environ seize joueurs chacun. Aussitôt que le ballon est lancé les deux camps se précipitent à la fois, l'un pour pousser le ballon, l'autre pour le rejeter. Les joueurs se mêlent entrépignant, se ruent sur la ballon, se poussent s'entrechoquent. Les coudes les poings, les pieds, la tête même tout est à l'oeuvre pour faire lâcher prise à l'adversaire. On se bat réellement, en poussant des cris, provoquant des corps à corps et terre à terre. Après la bataille on ramasse les blessés, il y a souvent des entorses, des membres démis, des jambes ou des bras fracturées. Dans certains établissements, il n'est pas permis de donner des coups de pieds sur les tibias de l'adversaire. Le jeu perd alors beaucoup de son intérêt. Les anglais appellent ce jeu barbare de ballon au pied "football"
..........
Fort heureusement ce jeu ne se pratique pas en France. Nous nous contentons d'un sport nouveau : Le vélocipède au bois de Boulogne ( aménagé en 1852 ) qui vient d'être créé par l'architecte des jardins Jean-Charles Alphand.

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04/06/2010

BICENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE FELIX PYAT (1810-2010) par Guy Sabatier

Par Guy Sabatier

Felix Pyat. image cadre.jpg
Félix Pyat est né à Vierzon dans le Cher d'un prêtre défroqué après 1789 (devenu ensuite avocat légitimiste avec la Restauration) et d'une nonne décloîtrée, le 3 octobre 1810. On comprend pourquoi la révolution française l'influença. Il fit des études au collège royal de Bourges où Jules Sandeau était son condisciple. Ensuite, son père l'envoya à Paris pour faire des études de droit en vue d'embrasser la carrière du barreau. Mais il participa à la révolution de 1830  avec les Etudiants des Ecoles, puis il fréquenta les cercles littéraires du quartier latin. Il connut George Sand avec laquelle il n'eut pas d'atomes crochus et commença une carrière de journaliste au "Figaro" (alors républicain) grâce au berrichon Henri Delatouche. Il abandonna la perspective de devenir avocat et c'est à partir de 1832 qu'il commença à avoir du succès avec ses "mélodrames de la république sociale" : Une Révolution d'Autrefois ou les Romains chez eux, Une Conjuration d'Autrefois, Arabella, Le Brigand et le Philosophe, Ango, Les Deux Serruriers, Cédric le Norvégien, Mathilde, Diogène...Il obtint un triomphe avec Le Chiffonnier de Paris interprété par Frédérick Lemaître au théâtre de la Porte Saint-Martin ! Journaliste à la Revue du Progrès, au Journal du Peuple, à La Réforme, il connut plusieurs démocrates-socialistes : François-Vincent Raspail, Louis Blanc, Godefroy Cavaignac, Alexandre Ledru-Rollin, Victor Considérant et les disciples de Fourier, Félicité de Lamennais...
Quand éclate la Révolution de Février 1848,  il est nommé commissaire de la République à Bourges par le gouvernement provisoire. Ensuite, il est élu Représentant du Peuple à l'Assemblée Constituante. En Juin, il parcourt les barricades pour dissuader les ouvriers d'engager un combat qu'il estime désespéré.
A la Tribune, il défend ardemment le "Droit au Travail" pour qu'il soit inscrit dans le préambule de la Constitution et il s'oppose à la proposition de Tocqueville de créer un président de la République, de surcroît élu au suffrage universel. Avec le groupe de la Montagne, il dénonce l'expédition militaire envoyée par le Prince-Président à Rome pour défendre les Etats pontificaux contre les républicains italiens. Mais leur manifestation du 13 Juin 1849 est réprimée et il doit s'exiler à 38 ans, en pleine gloire mélodramatique. Avec le coup d'Etat de Napoléon III puis la Commune, il restera pratiquemment trente ans hors de France.
Il se réfugie en Suisse (Lausanne et canton de Vaud), puis en Belgique où il fait jouer un nouveau mélodrame à Bruxelles, en 1855 : Une Famille anglaise, enfin en Angleterre. Il retrouve les milieux des proscrits qui ont émigré à Londres. Il rompt avec Ledru-Rollin et fonde le Groupe de La Commune Révolutionnaire qui deviendra, en 1864, la section française en exil de l'Association Internationale des Travailleurs. Il rédige de nombreux libelles incendiaires contre le second empire qu'il proclame lors de meetings enflammés et qu'il fait pénétrer clandestinement en France. Il soutient "l'Indien Juarez" dont les partisans mexicains fusillent l'empereur Maximilien qui avait été placé sur le trône avec le bon vouloir de Napoléon III et l'aide de l'armée du général Bazaine.
Cependant, en 1869, il accepte la seconde amnistie impériale et rentre en France. Mais son séjour sera bref car pour dénoncer l'assassinat du journaliste Victor Noir, il écrit son fameux toast à une petite balle qui en appelle au meurtre de l'empereur. Condamné, il repart à Londres. Mais il revient à la suite de la défaite de Sedan et de la proclamation de la République le 4 septembre 1870. Pendant le siège de Paris, il fonde un journal intitulé Combat qui critique la frilosité des républicains modérés face à l'occupation prussienne et révèle la capitulation de l'armée de Bazaine enfermée dans Metz.
A la suite des événements de janvier 1871, il crée un autre journal : Le Vengeur dont il sortira une autre série durant La Commune de Paris. Après l'insurrection du 18 mars, Félix Pyat se rallie au mouvement, il est élu comme membre de la Commune dans le Xe arrondissement et siège à l'Hôtel-de-Ville. Quelques affaires vont un peu ternir sa participation : il va s'opposer en particulier au général Rossel qu'il soupçonne d'être un apprenti dictateur et cela l'amène à prendre des décisions malheureuses sur le plan militaire (affaire du Moulin-Saquet). Voulant appliquer les vieilles recettes de la Révolution française, il impose majoritairement un Comité de Salut public. Benoît Malon le traitera de "mauvais génie de la Commune". En outre, après être apparu sur une barricade, Pyat (âgé de 61 ans) disparaît lors des premiers jours de la semaine sanglante. Ce manque de combativité lui sera reproché violemment par Lissagaray dans son Histoire de la Commune où il se montre fanfaron et donneur de leçons avec le sang des autres.
Contrairement à une légende qui le prétend parti immédiatement à l'étranger, Pyat demeure plusieurs mois dans les alentours de Paris et ne regagne Londres qu'en 1872. Il va passer huit années difficiles en reprenant l'écriture de différents libelles contre les opportunistes de la IIIe République.
L'amnistie des communards lui permet de revenir en France en 1880. Avec sa compagne, la modiste Henriette Rigot, il s'installe à Saint-Gratien, 35 rue d'Ermont, qui sera sa dernière demeure. Il participe à plusieurs journaux éphémères, toujours sur la ligne de la République sociale. Il essaye de faire rejouer ses anciens drames et en écrit un nouveau L'Homme de Peine qui est joué au théâtre de l'Ambigu-Comique mais qui n'a pas de succès. Après la mort de Jules Vallès, Séverine dirige Le Cri du Peupleet Félix Pyat rentre dans la rédaction. Outre des articles politiques, Il y fait paraître en feuilleton un roman inspiré de sa fameuse pièce Le Chiffonnier de Paris. Cependant, l'affaire Boulanger bouleverse la scène politique. Lors d'une partielle à Marseille, en 1888, Pyat soutenu par les socialistes de la région (La Voix du Peuple) se présente contre le général et il est élu. Il quitte Le Cri du Peuple car ses collaborateurs, les guedistes et d'autres sont de plus en plus attirés par la mouvance boulangiste.
Pyat siège à la chambre des députés avec Zéphyrin Camélinat et un petit groupe de députés d'extrême-gauche. Fidèle au principe du mandat impératif, il se rend à Marseille tous les six mois pour rendre des comptes à ses électeurs.
Entouré de Jules Perrier et d'Eugène Protot (délégué à la justice sous la Commune),
Pyat décède dans sa maison de Saint-Gratien le samedi 3 août 1889, à huit heures du soir.
Guy Sabatier, le 4 juin 2010.
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Pour célébrer ce Bicentenaire, nous publions un livre qui, outre une présentation, contient le drame inédit Médecin de Néron (écrit en 1847-1848) que Pyat avait conservé dans ses bagages pendant son exil. Le manuscrit fut confié à l'ouvrier-bijoutier Henry Mathey (ex-commandant en second du fort de Vanves pendant la Commune) qui le recopia en plusieurs exemplaires du fait de son admiration pour Pyat. Mathey mourut à l'hospice de Brévannes en 1913 et Lucien Descaves qui lui avait rendu visite, récupéra un exemplaire. Il figure dans ses Archives conservées à l'Institut International d'Histoire Sociale d'Amsterdam.
Comment guérir un empereur, incarnation du mal absolu, pour qu'il cesse définitivement de nuire, tel est l'intrigue de ce drame ? On y voit à l'oeuvre le socialisme utopique, humanitaire et eschatologique de Félix Pyat.
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03/06/2010

Les "Amazones" de 89, 48 et 1871

PAR BERNARD VASSOR

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La notice ci-dessus, est bien sûr limitée, compte tenu de la place accordée dans un blog, les principales informations proviennent de recherches à la bibliothèque Marguerite Durand il y a quelques années, grâce à la patience et l'amabilité des documentalistes et de la
conservatrice : Annie metz.
.........................
Les femmes de 89 furent à l'avant-garde de la Révolution. Dès le début de juillet, il y eut à Paris des mouvements de révolte contre la misère et les souffrances qui s'étaient abbattues sur le petit peuple. Michelet raconte que le samedi 3, une dame, au café de Foy, dénonça "les cocardes antinationales, et le danger public". Lundi 5, aux halles, une jeune fille, prit un tambour, battit la générale et entraîna toutes les femmes du quartier. Le 4 octobre au soir, "une femme courageuse, qui au milieu d'une foule de malheureuses créatures qui n'avaient pas mangé depuis trente heures court du quartier Sant-Denis au Palais-Royal, elle se fait jour dans la foule qui pérorait, elle se fait écouter; c'était une femme de trente-six ans, bien mise. Elle veut qu'on aille à Versailles, elle marchera en tête. On plaisante, elle applique un soufflet à l'un des plaisants. Le lendemain, elle partit des premières, le sabre à la main, prit un canon à la Ville, se mit à cheval dessus, et le mena à Versailles, la mèche allumée"
Plus tard, à partir de 1790, des centaines de clubs et de sociétés feminines furent crées dans beaucoup de villes et même villages enFrance. Citons dans le désordre : Annonay, Le Puy, Auch,. Pau, Orthez, Bayonne,  Damazan, Marmande, Bordeaux qui possédait plusieurs clubs féminins, Périgeux, Cognac, Limoges (où s'illustra la fougeuse citoyenne Laferrière qui organisaun bataillon d'Amazones armées),dans le Lot et Garonne, Coutances en Normandie, Marseilles, Grenoble etc...la liste des clubs pourait constituer un volume à elle seule...
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Sylvain Maréchal un des plus acharnés anti-feministe.
Plusieurs clubs furent créés par une jeune femme de Montauban Olympe de Gouges, que l'on disait illettrée.
A partir de 1791, un peu partout, dans les grandes villes de France, des femmes s'organisèrent et se rassemblèrent dans des  "Clubs de femmes". Ce qui ne plut pas aux hommes du Conseil exécutif provisoire qui firent interdire de telles réunions.
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L'admission des femmes dans les clubs ne fut pas du goût de tout le monde.
Une feuille politique  "La mère Duchêne à Lyon" imprima la déclaration suivante :
"Il s'est formé un club jacobino-femelle qui a arrêté par son règlement un drapeau rouge que l'on ferait garder par l'évêque Damourette...-Je sommes, dit la mère Carpillondu club des Citoyennes dévouées-t"à la nation; et fourche ça ira ! je ne laisserons pas le monde s'éteindre fiaute de bons patriotes..."
Une autre fit imprimer toujours à Lyon une ridicule :
"Déclaration du Droit des femmes"
"Article premier- Les femmes naissent vivent et meurent avec le droit de parler. Elles sont égales en prétention à cet égard (...)
Article 17 -L'art deraisonner étant, chez la femme, un droit inhérent et imprescriptible, nulle femme ne peut en être privée jusqu'à ce qu'il ne plaise à la nature d'en faire d'autres différemment constituées.."
Les femmes lyonnaises peu de temps après, montrèrent qu'elles savaient se faire entendre. Le 15 septembre, au nez et à la barbe des hommes, elles s'emparèrent de la ville, et en furent maîtresses pendant trois jours. Elles taxèrent les denrées, forcèrent les épiciers à ouvrir boutique et occupèrent les places et les marchés.
Des "commissaires de police féminines" veillaient à l'application des nouveaux tarifs que les autorités s'étaient vues imposer de contresigner sans moufter !
Lyon possédait plusieurs clubs féminins qui changèrent parfois de nom. En dehors des "Citoyennes dévouées à la nation", il y eut : "Les amies de la Constitution",( dont la présidente était la citoyenneCharpine,le bureau était mixte) Elles se réunissaient au n° 736 de la rue du Pas-Etroit, au coin de la rue Commarmot)-"Les Amies de la Liberté et de l'Egalité", présidente, la citoyenne Charton, -"Les Amies de la République"
C'est ainsi que l'on peut lire dans le bulletin de la Convention nationale du 19 au 26 janvier 1793, un article consacré à un club féminin à Lyon :
Club de femmes à Lyon(1793).
"Rien ne seroit plus édifiant, plus utile même qu'un cercle de bonnes mères de famille du même quartier, se réunissanteb385780112e0c37824a71f112d7b1d1.jpgchaque jour à une certaine heure, leurs enfans sur les genoux, & de l'ouvrage à la main. Qu'elles se consultent réciproquement sur les devoirs de leur état, qu'un citoyen père de famille, vienne chaque jour leur faire part des évènements de la journée & leur lise les lois nouvelles décrétées par l'assemblée nationale, il n'y auroit rien à dire à cela, c'est tout naturel.
Mais que penser de ce club de femmes qui vient de s'ouvrir à Lyon ? Assurément nous sommes les premiers à rendre hommage à la pureté des intentions de ces bonnes citoyennes; mais pourquoi s'être donné une présidente ? Pourquoi tenir des séances en règle ?
Pourquoi un registre des procès-verbaux des séances ? Passe encore pour l'hymne à la liberté qu'elles chantent d'ordinaire avant de se séparer; mais pourquoi inviter les trois corps administratifs, département, district & municipalité, à assister à la tenue de leur assemblée ? Pourquoi la présidente Chareton & la citoyenne Charpine s'adressent-elles aux magistrats, pour inviter l'évèque l'Amourette à leur composer un nouveau cathéchisme plus à l'ordre du jour ? Est-il un décret qui oblige les mères de famille à faire apprendre à leurs enfants ? (...) Une mère de famille a-t-elle besoin de livres pour éduquer ses enfants ? Le ppère n'est-il pas là pour partager l'éducation des siens ?" écrit indigné le chroniqueur lyonnais pour conclure pus loin la main sur le coeur :
"Au nom de la patrie (...)au nom des bonnes moeurs domestiques dont les clubs de femmes sont les fléaux, nous conjurons les bonnes citoyennes de Lyon de rester chez elles, sans s'inquiéter du cathéchisme de l'évèque Lamourette.
Nous les conjurons de réfléchir au tort qu'elles causoient sans s'en douter à la République, si chaque bourgade de France alloit les iliter. Il y auroit partout des clubs & nulle part bientôt de bons ménages bien tenus."
(Avis aux femmes formant un club dans la ville de Dijon).
Les clubs une fois interdits, laissèrent place à une "Société des Femmes Révolutionnaires"dirigée par une fille courageuse et éloquente Rose Lacombe.Elle s'attira la haine de Robespierre des jacobins, et aussi des poissardes dames de la halle, qui étaient en majorité royalistes, elles faisaient porter la responsabilité de la baisse de leur commmerce aux sociétés de femmes, qui, habillées en homme et armées se promenèrent dans les halles et injurièrent les poissardes. Celles-ci se précipitèrent sur elles, et plus robustes de constitution, elles appliquèrent une "indécente correction" aux envahisseuses, à la grande joie malsaine des hommes présents ravis de ce spectacle émoustillant.
.......
On trouve dans une feuille révolutionnaire (masculine) une observation d'une femme sur "La Société des Citoyennes révolutionnaires" :
"S'il manquait quelque chose à Paris, la surveillante de la République, c'est sans contredit, une association de femmes, telle que celle qui vient de se former, où les femmes après avoir rempli leurs devoirs domestiques, vont apprendre à être républicaines de moeurs et de principe (...)" Cette société fut à peine formée qu'elle fut en butte à toutes sortes de calomnies; il est vrai qu'elle débuta bien mal, en arrêtant qu'elles porteraient toutes la cocarde nationale et invitant par une adresse aux quarante huit sections : du 12 mai toutes les citoyennes qui sentaient tout le prix de la liberté de les imiter; invitation qui fit pleuvoir sur elles tous les blasphèmes que l'on puisse imaginer de la part de ces êtres ignorans et serviles de leur sexe, qui sont abrutis dans les préjugés, elles n'ont eu, pendant longtemps que ces individus méprisables pour ennemis; mais le caractère de cette société et les principes invariables qu'elle professe, lui en ont fait bien d'autres, ce sont les hommes qui s'aperçoivent qu'à mesure que les femmes s'éclaireront, leur despotisme marital disparaîtra (...) ils ont beau faire, les femmes commencent à voir qu'elles ne
sont pas faites pour être plus avilies qu'eux(....)
La conclusion est la suivante :
"A mon avis, les femmes qui ne sont pas dans les bons principes, sont aussi dangeureuse que les hommes; c'est pourquoi j'invite la société des républicaines révolutionnaires à mettre cet objet à l'ordre du jour dans ses délibérations"
Une autre femme, dans une adresse à l'assemblée, demanda :
"La permission de nous procurer des piques, des pistolets & des sabres, même des fusils pour celles qui auroient la force de s'en servir, en nous soumettant aux règlements de police"
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Premier Comité provisoire des femmes pendant la Commune de Paris de 1871, Cour des Petites Ecuries...
Document Archives de Paris, Archives nationales Guide des Sources du mouvement Communaliste, La Documentation Française 2007, cahier iconographique B.V.
Archives de Paris.
Mise à jour le 3 juin 2010

09:54 | Tags : droit des femmes, rose lacombe, mère duchêne | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

01/06/2010

Actes du colloque "Zola au Panthéon"

Les actes du colloque "Zola au Panthéon" vont être publiés prochainement par les Presses Sorbonne nouvelle. Vous trouverez ci-après la table des matières du volume et, en fichier joint, un bon de souscription qui vous permettra de vous procurer le volume si vous le souhaitez.
Bien cordialement.
___________________________________
Avant-propos, par Alain PAGES.
I. Première partie.  1906-1908. Un combat dreyfusard

Histoire d'une panthéonisation
Antoine COMPAGNON : Les ennemis de Zola.
Michel DROUIN : La quatrième affaire Dreyfus.
Marc KNOBEL : La cérémonie de juin 1908.
Jean-Sébastien MACKE : "Gloire à Zola" : une panthéonisation en musique et en chansons.
Philippe ORIOL : "L'apothéose de la calomnie": la dernière offensive antidreyfusarde.
Vincent DUCLERT : La République devant l'Affaire.

Enjeux idéologiques
Béatrice LAVILLE : Une esthétique de l'engagement.
Sophie GUERMES : La question du progrès dans les Évangiles.
Christophe REFFAIT : Les réticences dreyfusardes envers l'ouvre de Zola.

II. Deuxième partie.  1908-2008. Un destin littéraire

Archives de l'oeuvre
Michèle SACQUIN : Les manuscrits de Zola à la BnF.
David BAGULEY : La bibliographie du "troisième Zola".
Silvia DISEGNI : Zola mis à l'Index.

Mémoires zoliennes
Adeline WRONA : Figures du grand homme.
Martine LE BLOND-ZOLA : Un livre de Denise Le Blond-Zola : Émile Zola raconté par sa fille.
Brigitte EMILE-ZOLA : La panthéonisation racontée par Jacques Émile-Zola.
François LABADENS : Le caveau XXIV.

Epilogue
Cyrille ZOLA-PLACE : Actualité de l'écriture zolienne.
Anna GURAL-MIGDAL : Zola à travers le cinéma contemporain.

Bibliographie, par David BAGULEY.

09:24 Publié dans Histoire littéraire | Tags : alain pagès, michel drouin, michèle sacquin, sylvia disegni, martine leblond-zola, françois labadens | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

"Partie carrée", "Le Bain", devenu "Déjeuner sur l'herbe

par Bernard Vassor

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Le Salon des refusés avait été créé en 1863 par l'empereur, en marge du salon officiel, à la suite d'une pétition d'artistes refusant l'autorité des membres du "Salon" officiel dont les membres du jury étaient nommés parmi les proches de Napoléon III. Ceux-ci imposaient une censure  arbitraire, bien que n'étant pas experts pour la plupart en matière d'art. La peinture ne devait aborder que des sujets religieux, historiques ou mythologiques. Edouard Manet (1832-18883) issu d'une riche famille de la haute bourgeoisie, possédant une immense propriété à Gennevilliers avait été l'élève du très "académique" Thomas Couture dans son atelier de la rue ede Laval (Victor Massé aujourd'hui). Ayant pris des distances avec ses maîtres, répondant aux observations des critiques lui reprochant de ne pas avoir réalisé de nu, Manet va les prendre au mot : "il paraît qu'il faut que je fasse un nu..Et bien je vais leur en faire un !".

Il demanda à son frère cadet Gustave, inspecteur général des prisons, futur conseiller municipal de Montmartre et à Victorine Meurent (Olympia)qui habitait  alors 25 rue Bréda (Henry Monnier) de poser à Argenteuil ou bien à Gennevilliers pour la composition. Il termina sa toile dans son atelier de la rue Saint-Pétersbourg à Paris.

Le sujet avait déjà été traité par Le Titien, puis par Watteau et James Tissot.

 

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LA GUINGUETTE DU SOLEIL D'OR, rue de Bondy

Par Bernard Vassor
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Par Bernard Vassor
La célèbre guinguette du Soleil d'Or avait déjà cette enseigne au moment de la révolution dans le village de Vaugirard, alors commune de Sceau. C'est là que se réunirent le 23 fructidor an IV, le noyeau des jacobins qui voulait renverser le directoire en soudoyant les troupes stationnées dans la plaine de Grenelle..
L'immeuble a conservé la célèbre enseigne en bois : Au Soleil d'Or avec une belle tête de Phoebus entourée de rayons, ainsi que l'on représentait le roi sous le règne de Louis XIV.
La ruelle du Soleil d'Or aujourd'hui
medium_soleil_d_or_ruelle_06.jpgUn rapport adressé au Directoire exécutif le 24 fructidor an IV par le ministre Cochon, chargé par ses collègues d'étouffer ce complot connu sous le nom de : "La conspiration du camp de Grernelle" : Sur sept heures du soir, on m'anonçaqu'environ soixante factieux étaient réunis à Vaugirard, déans la maison où pend une enseigne Au Soleil d'Or., qu'un grand nombre d'autres étaient dispersés dans les cabarets, dans les jardins, tous armés de pistolets, de sabres,  de cannes à lance et quelques uns de fusils et qu'ils n'attendaient que le signal d'attaque qui devait être donné entre onze heures et minuit".
mise à jour le 1 juin 2010

09:11 Publié dans Une guinguette au XVIII° siècle | Lien permanent | Commentaires (3) | | | | Digg! Digg

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