« lun. 01 mars - dim. 07 mars | Page d'accueil
| lun. 15 mars - dim. 21 mars »
13/03/2010
La démolition de l'hôtel Thiers pendant la Commune de Paris
Par Bernard Vassor
Recherche de réfractaires pendant la Commune de Paris à l'église Notre Dame de Lorette.
Il y eut bien des vols organisés, mais pas toujours pour le bénéfice de ceux que certains accusent, se basant sur les racontars de journaux haineux et malveillants. On retrouve encore aujourd’hui les mêmes « canards »à propos des évènements de la Commune de Paris.
Depuis la fuite à Versailles de l’auteur de "l’homme à la houpette" la maison fut gardée successivement par 6 bataillons du XVIII° arrondissement : le 37°, le 61°, le 64°, 79°, 124° et le 158°. Mais, c’était surtout la douzième compagnie du 64° Bataillon, composée d’environ 55 hommes dont 24 restés en permanence, ont assuré la surveillance et la garde de l'hôtel. Ce bataillon était commandé par le capitaine Henri Jean-Baptiste Paupardin*, entrepreneur de menuiserie, chanteur lyrique à l’occasion, habitant 54 boulevard de la Chapelle.
Le 14 avril, dans la matinée, l’hôtel fut fouillé ; on y saisit des papiers et de l’argenterie. On peut lire dans le J.O. p359 le document daté du 18 avril suivant : Nous soussignés gardes nationaux à la 7° compagnie du 32° bataillon, protestons avec énergie (…). Il a été fait une perquisition par les soins d’un envoyé de la Commune, assisté de 2 personnes pourvues d’un mandat régulier (…). Les employés du citoyen Thiers qui n’ont pas quitté l’hôtel peuvent attester la véracité de ce que nous avançons.
Paris le 19 avril 1871
Le chef de poste : Maury, rue Marcadet, 167 ; le caporal : E.Cadot, rue Ramey, 38 ; Roland ; E.Choquier ; A.Lebeguy ; Morel ; F.Jolivet ; Mesure ; Marçaire ; Zizeau ; Poncelain ; Vagner ; E.Busigny ; Jakol ; Fournier ; Ed.Gaumond ; Constant.
Vu et approuvé pour la 7° compagnie du 32° bataillon.
Ont signé, pour les employés présents à l’hôtel : Pouzas Felix, valet de pied, Challet David, concierge de l’hôtel.
(Rectification des erreurs ou omissions du J.O de la Commune : Cadot Eugène était libraire, Mesurel François, entrepreneur de menuiserie, 37 rue Ramey, Lebègue Alphonse était épicier au 42 rue Ramey, Morel Paul, marchand de nouveautés, Choquier Henri, 22 rue Norvin, était employé, Wagner Frédérique, facteur de piano imp. Pers 2 ( ?).
Thiers_par_Commerson_binettes_contemporaines_.pdf
Article publié en partie sur le site terres d'Ecrivains
Mise à jour le 13/03/2010
Jules Fontaine.
Jules Fontaine dût répondre des vols commis ce jour là, devant le 5° conseil de guerre qui tenta de le faire passer pour un voleur et le condamnera à 20 ans de travaux forcés.
Dans une des lettres inédites, Louise Michel semble indiquer que Fontaine aurait gardé des « documents compromettants pour Thiers ». Andrieu, de son côté, laisse entendre dans ses souvenirs à peu près la même chose.
Pendant ce temps, la séance de la Commune, convoquée à 2 heures précises, se réunit à 3 heures et demi sous la présidence de Félix Pyat, démissionnaire la veille du Comité de salut public. La démolition est à l’ordre du jour, mais ne sera évoquée que vers huit heures moins le quart.
A l’heure prévue du « démontage » (16h), les délégués sont là : Jules Andrieu, maigre, voûté, borgne (il s’était à l’âge de dix ans crevé l’œil droit avec un ciseau en voulant défaire un nœud de ses lacets de soulier), Eugène Protot, Jules Fontaine, Gaston Da Costa, de très petite taille (on croirait un enfant - il n’a pas encore 21 ans), le teint blanc, un peu ridicule avec son pince-nez, son chapeau haut-de-forme, le col de sa veste rabattu, substitut du procureur de la Commune. Le commissaire de police du quartier Saint-Georges, Noguès, les accompagne. Il ne semble pas que les délégués de la Commune, du neuvième arrondissement, Guérin, l’agent d’affaires du 57 rue du faubourg Montmartre et Portalier, le bottier de la rue de Châteaudun, nommés après l’éviction de Bayeux-Dumesnil, soient sur place.
Ci dessous de gauche à droite:
Barhélémy Saint Hilaire
09:11 Publié dans histoire d'une démolition | Lien permanent | Commentaires (3) | | | |
Digg
Paul Cézanne et le père Tanguy
Par Bernard Vassor
Portrait du père Tanguy par Emile BernardDans un article du journal L’Occident de juillet 1904, Emile Bernard raconte :
Le père Tanguy est mort en 1894 dans sa petite boutique du 9 rue Clauzel.
Il avait quitté deux ans auparavant celle un petit peu plus grande du 14 de la même rue.
Dans un long article au Mercure de France des 1er et 16 octobre, Emile Bernard continue :
« Celui qui écrit ces lignes a été pendant vingt ans de sa vie un admirateur fervent de Paul Cézanne. (..) il a déchiffré avec passion les toiles (rares alors) que l’on pouvait voir de ce peintre dans une petite boutique de la rue Clauzel à Paris. »Dans sa notice des « Hommes d’aujourd’hui » en 1889, Bernard rend hommage à son maître d’alors :
« Tout ce que l’on en savait était raconté par le père Tanguy, le bon, le généreux Breton dont la boutique était l’unique repaire, en ces temps si vite passés, de la peinture. »
Un peu plus loin, Emile Bernard questionne Cézanne sur son compatriote Achille Empéraire (1829-1898), très petit, difforme, il avait un esprit brillant et savait admirablement commenter les œuvres d’art du Louvre devant lesquels il accompagnait Cézanne. En 1877, Cézanne écrit à Zola : « Hier soir, en allant rue Clauzel chez mon marchand de couleurs, j’y ai trouvé Empéreire(sic). Celui-ci, venait souvent quand il était à court d’argent demander des avances au brave Père Tanguy qui dira à Emile Bernard :« Achile Empéraire avait résolu de vivre à Paris à raison de cinquante centimes par jour »

Francis Jourdain (1876-1958), ami de nombreux peintres du XIX° siècle a laissé des souvenirs, dans lesquels nous pouvons lire un portrait de Cézanne : « Si l’on était fort peu et mal renseigné sur les « idées » de Cézanne, on ignorait généralement la peinture qu’elles avaient engendrée. Léon-Paul Fargue et moi étions très fiers d’avoir en retournant les toiles entassées chez le père Tanguy, découvert un paysage à la gravité duquel, il faut en convenir nous étions beaucoup moins sensible qu’à l’éloquence frénétique et exaltante» du cher Van Gogh, le fol dont les « Lichens de soleil et les morves d’azur » embrassaient la minuscule échoppe de la rue Clauzel.
Nous avions été conduits là par Emile Bernard ; qui fâché avec Gauguin, et un peu jaloux de l’importance accordée aux recherches de celui qu'il disait avoir initié"***"
*Julien Tanguy était né en 1825
**Le nom de Socrate revient à plusieurs reprises chez les habitués du lieu pour qualifier de façon avec une tendresse moqueuse sa sagesse, ou bien évoquer comme le faisait Vincent le caractère acariâtre de sa femme comparée à Xanthippe la femme du philosophe Grec..
***Dont un portrait par Cézanne est exposé au musée d’Orsay.
***La querelle entre Bernard et Gauguin, portait sur la création du synthétisme. Emile Bernard n’avait peut-être pas tout à fait tort, bien que Louis Anquetin semble avoir été le précurseur.... Il a d’ailleurs déclaré : « L’école de Pont-Aven est née 14 rue Clauzel dans la boutique du père Tanguy." Mise à jour le 13/03/2010
08:48 Publié dans LES PEINTRES INCLASSABLES | Lien permanent | Commentaires (0) | | | |
Digg
12/03/2010
Geneviève Hodin, l'Alphabétaire insolite, suivi d'un lexique rimbaldien
&quo
« Il est de fait que Rimbaud a dévasté la poésie,
brisé l’instrument, détruit l’art classique du vers,
bouleversé la notion du rythme, et même d’une certaine façon,
l’art de s’exprimer logiquement. »
Emile Henriot
Geneviève Hodin récidive, après sa brochure : "Brillé, birilli, bérelle et autres curiosités rimbaldiennes" ouvrant de nouvelles pistes de recherches, voici qu'elle a composé avec la collaboration d'Yvette Bainey,un glossaire à partir du supplément du "Dictionnaire Landais"(1854) . Cet ouvrage est indispensable à la compréhension des textes du XIX° siècle dont les mots ont changé de sens, ou bien sont aujourd'hui ignorés. Le lecteur découvrira des définitions obsolètes, étonnantes et curieuses. Le recul invite à jouer avec les mots et parfois les idées.
Vient ensuite un glossaire des termes choisis par Arthur Rimbaud dans ses poésies, mots qui n'ont plus pour la plupart aujourd'hui le même sens qu'à son époque et que nous trouvons dans les Dictionnaires Landais de 1851 à 1854. L'acception des termes comme foire ("Les poètes de sept ans"), hannetonner ("Chant de Guerre parisien"), éclanche ("Mes petites amoureuses") s'en trouve complétée et ces vers éclairés d'un jour plus précis.
........................................
Geneviève Hodin, rimbaldienne passionnée, dont « Les Amis de Rimbaud », ont maintes fois appréciés ses connaissances lexicographiques, enrichit notre vision de l’œuvre de l’œuvre de Rimbaud, par le biais de curiosités instructives et amusantes.
Napoléon Landais lexicographe et littérateur né et mort à Paris (1803-1852) écrivit aussi de nombreux romans complètement oubliés aujourd'hui, sous le pseudonyme d'Eugène de Massy. Il proposa en 1837 : "De l'éducation et de l'instruction en France", écrit dans lequel il proposait une réforme dans l'instruction. Pierre Larousse, avec son sens bien connu de la mesure, juge la Grammaire générale et raisonnée de toutes les grammaires (1836 d'après P.Larousse) ( " Un livre très médiocre, sans esprit de synthèse"). En revanche, il fut apprécié d'Alexandre Dumas (le grand) et de bien d'autres littérateurs romantiques.
............................
Le rimbaldien découvrira que, parfois, les pampas, sont des hommes, les volets, dans "Le Bateau ivre" des volières, les pianistes, des malades, qu'une certaine Juana ("Les mains de Jeanne-Marie") fut dite "Jeanne la folle" etc..
POUR COMMANDER CE LIVRE :
En librairie ou chez l'éditeur
Jean-Louis-PAUL.
t; src="http://autourduperetanguy.blogspirit.com/media/01/01/1975701828.jpg" id="media-462716" alt="commander.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" />
222pages 105X205 mm
ISBN 2-84505-085-3
07:03 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | | | |
Digg
09/03/2010
Charles Baudelaire : Comme un beau cadre.....

LE CADRE
Comme un beau cadre ajoute à la peinture,
Bien qu'elle soit d'un pinceau très vanté,
Je ne sais quoi d'étrange et d'enchanté
Et l'isolant de l'immense nature,
Ainsi bijoux, meubles, métaux, dorure,
S'adaptaient juste à sa rare beauté ;
Rien n'offusquait sa parfaite clarté,
Et tout semblait lui servir de bordure.
Même on eût dit parfois qu'elle croyait
Que tout voulait l'aimer ; elle noyait
Sa nudité voluptueusement
Dans les baisers du satin et du linge,
Et, lente ou brusque, à chaque mouvement
Montrait la grâce enfantine du singe.
5-4、「幽霊」第3章「額縁」Le Cadre
第3章の額縁というソネを見てみましょう。この初めの8行においては、韻の踏み方が実に規則的なものになっています。●。●。純粋なソネの形式を取るためには、この韻の組み合わせ以外はありえないことは、先ほど述べました。しかし、ボードレールのソネにおいて、このような純粋なソネの形式を守っているものがほとんどないことも、先ほど述べたとおりです。このことに関してはある時、ボードレールのソネを読んだ詩人のテオフィル・ゴーチエが、これはソネではない、と忠告したほどです。実際に数えてみると、第2版に含まれるソネが60ありますが、その60篇のソネのうち、abba abbaという韻律を守っているものはわずか9篇しかありません。その9編というわずかな正しいソネの中に、この詩篇の前半も含まれていることになります。●。
さらには、この初めの8行では、独特の直喩の使い方が確認できます。●。まず、初めの4行ではCommeによって始められた額縁の直喩が展開されます。次の4行では、Ainsiによって直喩を受けた上で、その直喩によって修飾される本文が展開されます。Comme以下の、額縁が絵画を修飾するという話と、Ainsi以下の宝石類が恋人の女性を飾り立てるという話が、対応し、アナロジーの関係を見せています。このようなCommeとAinsiによるアナロジーの展開、さらには、Comme以下と Ainsi以下が、第一節、第2節の句切れに正確に対応しているという形式は、16世紀のプレイヤード派を思わせるものです。●。●。
額縁の中にぴったりとはまり込んだ絵画のように、詩節の句切れの中にぴったりとはまり込んだ、このアナロジーの形式は、額縁という主題を形式的にも見事に表現しているでしょう。
しかし、その額縁によって高められた恋人の美しさも、もはや過去のものでしかありません。詩篇の中で執拗なまでに繰り返される半過去の時制が、それを強調します。堅固な額縁によって支えられた美しさも、過ぎ行く時間の中では、もはや色あせた過去のものでしかないのです。●。
まさしく、このことすらも、この「額縁」というソネの形式が表現していると言えるのではないでしょうか?。●。プレイヤード派が用いた厳密な脚韻、そして詩節の句切れに見事に一致したアナロジーも、美しい形式ではありながら、19世紀半ばにおいて散文詩という新しいジャンルを作り出そうと 詩ながらも、韻文詩のもつ可能性を追求し続 けたボードレールにとっては、既に過去のものでしかなく、現代にそのままの形で持ち込もうとしても、色あせた輝きしか放つことがないのです。
Mise à jour le 09/03/2010
09:35 Publié dans ETUDES LITTERAIRES | Lien permanent | Commentaires (4) | | | |
Digg