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26/12/2009

LA MAIRIE DU IX° ARRONDISSEMENT, décide l'ouverture de cantines municipales

Par Bernard Vassor

ARTICLE MAIRIE DU IX SOUSCRIPTION.jpg
Archives de Paris.

Ouverture de cantines municipales.

Alors que l’hiver sévit durement sur la capitale, par esprit de fraternité républicaine, le rationnement de la viande a été ordonné. Mais, afin d’obvier à des difficultés qu’il présente pour quelques classes de citoyens qui ne peuvent cuire eux-mêmes les viandes qu’ils reçoivent, et aussi, pour offrir à tous une nourriture abondante , et aux indigents une gratuité réelle, la mairie du IX° arrondissement a créé les Cantines municipales. Déjà six cantines sont ouvertes dans divers quartiers. Elles sont établies :

CANTINE n° 1, rue de la Tour- d’Auvergne, n°2

……………..n°, 2, rue des Martyrs n°29

……………..n°3, rue du Cardinal Fesch, n° 9 (rue de Chateaudun)

……………..n° 4, rue Saint-Lazare, 74

……………..n° 5, rue La Bruyère, n°17

……………..n° 6, rue de Clichy, n° 40

……………..n° 7, rue de Maubeuge, n°6.

Ces Cantines offrent à la population deux repas par jour. L’un pour ainsi dire réglementaire, puisqu’il offre la part de viande affectée à chaque Citoyen par le rationnement se compose :

D’une ration de viande de bœuf avec bouillon e de riz ou de légumes.

L’autre, d’une ration de riz ou de légumes, de fromage, avec une tasse de café* noir sucré.

Le prix actuel de chacun de ces repas est de 0,25 centimes. Ils sont gratuits pour les personnes nécessiteuses, qui recevront en outre d’un bon de pain**. La mairie du IX° arrondissement a institué à la mairie, rue Drouot une Commission qui est chargée de distribuer les Bons, et de pourvoir au détail de tout service. Les membres qui la composent font appel à la bienveillance des habitants, au nom de l’Humanité, et les conjurent de leur venir en aide. Les souscriptions sont reçues :

A la mairie, de 8 heures du matin à 4 heures du soir et chez tous les membres de ladite Commission :

Arlès-Dufour (Alphonse), rue du Conservatoire, n° 11

Avenel (Paul), rue de La Rochefoucault, n° 43

Azam (Victor), rue LafaYette, n° 37

De Bagnaux, rue d’Amsterdam, n° 50

Genevais (Antoine), rue de Navarin, 25,

Noël Charles, rue du faubourg Poissonnière, n° 9.

Radigue (Pierre) rue de Clichy, n° 93.

Le Comité a été en outre chargé de l’hygiène des rues de l’arrondissement. Le Citoyen Signoret, rue Bréda, 23, (Henry Monnier) a adressé une lettre au Comité demandant que les ordures de chaque ménage soient déposées par les habitants dans des tombereaux ad-hoc, à leur passage qui seraient signalés par une petite clochette attachée au cou du cheval. Ce même Citoyen se charge de commander gratuitement les hommes chargés de l’entretien.

* Le café était fait à partir de graines de légumineuses grillées de toutes sortes et de chicorée.

* Le pain dit « pain  Ferry » du nom du maire de Paris, ou « pain de siège », composé de paille de seigle et d’un peu de farine de riz quand il y en avait.

Siège et Commune de Paris, hiver 1870-1871.

 

ARTICLE MAIRIE DU IX POMMES DE TERRE.jpg
Le délégué élu Arthur Ranc ayant démissionné, c'est le citoyen Bayeux Dumesnil qui fut chargé de l'administration des affaires courantes à la mairie du IX°.

12:30 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : paris, cantines municipales | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

25/12/2009

Un cadeau du père Noël : le musée de Montmartre est sauvé !

Par Bernard Vassor

VOLTE-FACE ?

Musée Montmartre sur rue 02.jpg
Photo B.V.
Sauf ultime retournement et entourloupe de la Ville de Paris qui avait annoncé par la voix de Danielle Pourtaud (à qui j'ai déjà eu affaire) déléguée de Delanoë à la culture sa volonté de vendre "au secteur privé" le musée et ses dépendance (Hôtel Demarne cher à mon coeur). En outre la dispersion des collections, véritable vandalisme au regard de "L'identité villageoise" entre le musée Carnavalet, la BHVP, et la Médiathèque a été abandonnée.
Ce retournement spectaculaire est peut-être dû à la formidable mobilisation des montmartrois et de notables personnalités du domaine de l'art, de la culture et du spectacle. Plus de 10 000 signatures recueillies...., ce qui donne à réfléchir aux différents élus, même les Tartufe qui ont signé la pétition d'une main, et soutenu en catimini le démantèlement du musée de l'autre main !
Je signale le formidable travail de Daniel Rolland, le nouveau directeur qui a mené ce combat avec détermination, et trouvé un mécène qui va apporter sa caution pour assurer la pérennité et la viabilité de ce lieu unique au monde. Le nom de ce mécène est un industriel dont nous ne pouvons pas encore vous donner l'identité, mais gageons qu'à l'énoncé de ce patronyme, tout le monde va se lever....je ne peux pas en dire davantage. Et, avec Sophie Renoir et Claire Durand-Ruel, nous pouvons dire que pour une fois, nous ne nous sommes pas battu pour
rien !
La liste  des guerriers mobilisés dans cette ultime combat est immense. Je veux mentionner mon ami André Roussard de la galerie homonyme rue Saint-Denis (aujourd'hui rue du Mont-Cenis), l'historien Rodolphe Trouilleux qui n'a pas ménagé sa peine, les membres du personnel du musée, qui n'ont pas compté leurs heures, et les nombreux artisans anonymes du succès .
Dommage pour ceux qui comme je le pense tout bas, voulaient vendre à une personne "amie" la maison de Rosimond, comédien de la troupe de Molière, qui lui aussi connaissait bien Tartufe.
..........................
Un autre musée va disparaître, par la volonté du président du Sénat cette fois. C'est le plus ancien musée de France, plus vieux que le Louvre!!!
Mais le combat cette fois est perdu d'avance ! Toutes les pétitions sont vaines.  Le confort des résidents du Palais passe avant tout, on ne réveille pas un sénateur qui dort.

 

08:29 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (15) | | | | Digg! Digg

24/12/2009

Un chant de guerre sanguinaire : le "Chant de guerre pour l'armée du Rhin"

PAR BERNARD VASSOR

Rouget de Lisle chantant la Marseillaise PAR iSIDORE pILS.jpg

Isidore Pils : Musée de la Ville de Strasbourg.

Peint en 1848, cette toile dont l'auteur prétend à une reconstitution historique de la création à Strasbourg de l'hymne national.

Il existe de nombreuses versions de l'histoire de ce chant, qui laisse encore aujourd'hui des zones d'ombre concernant le compositeur de ce "Chant de guerre de l'armée du Rhin" dédiée au maréchal Nicolas Lukner (guillotiné).

C'est dans la nuit du 25 au 26 avril 1792, que le capitaine du génie Rouget de Lisle aurait selon certains récits apocryphes, écrit et chanté six des sept couplets qui lui avait été commandés par le baron Philippe-Frédéric de Dietrich (guillotiné), banquier et maire de Strasbourg depuis 1790.

Sur les murs de la ville étaient placardées des affiches, inspirées par "Les Amis de la Constitution" où l'on pouvait lire :

"Aux armes citoyens

L'étendard de la guerre est déployé

Il faut combattre vaincre ou mourir"

Jusqu'ici, tout le monde est presque d'accord....Où tout le monde diverge, c'est sur le compositeur de la musique et le déroulement de cette soirée. C'est sur la place Broglie, demeure du baron (aujourd'hui à l'emplacement de la Banque de France)  que la femme de Dietrich raconte dans une lettre à son frère, qu'elle a "arrangé la partition pour le clavecin et d'autres instruments" aidée disent certains par Ignaz Pleyel (qui a bien failli lui aussi être guillotiné), familier de ce salon et maître de chapelle de la cathédrale de Strasbourg. Ce qui me semble bien improbable quand nous savons que Pleyel était autrichien, et que la déclaration de guerre était dirigée contre François II empereur du Saint-Empire romain germanique, premier empereur héréditaire d'Autriche. Certains mentionnent que c'est le baron lui-même qui aurait chanté le premier place Broglie (de Broglie), avec sa jolie voix de ténor, les six premiers couplets de ce chant, qui fit couler beaucoup d'encre et de sang. Des descendants de Dietrich sont intervenus en 1848 auprès de Lamartine pour faire rétablir la (leur) vérité, en vain !

La plus grande confusion règne, l'hymne à la liberté, composé et mis en musique primitivement par Pleyel en 1791 pour l'acceptation du premier acte constitutionnel à Strasbourg, auquel fut associé le nom de Rouget de Lisle et aucun document mentionnant qu'il est l'auteur de l'hymne de l'armée du Rhin, ne prouve aucunement que la musique lui appartienne. Une seule fois, en 1825, dans un recueil, Rouget s'était approprié la composition de ce chant, englobant "Cinquante chants français" trente cinq ans plus tard. Tous les témoins étant "montés sur la veuve" (sauf Ignaz Pleyel qui s'était retiré à Saint-Prix, près de Montmorency un an plus tôt (1824) laissant à son fils Camille la direction de sa fabrique rue Cadet)

Le nom de Jean-Frédéric Edelmann (guillotiné) apparaît comme le plus probable. Sylvie Pécot, laissant la direction de sa fabrique à son fils Camille) (décédée il y a cinq ans) musicologue, professeur de clavecin, après de minutieuses et convaincantes recherches a démontré que la paternité en revenait à Edelmann.

Une autre hypothèse penche fortement en faveur de Jean-Baptiste Grison, maître de chapelle à Saint-Omer, organiste, compositeur, haute-contre, un oratorio (Esther) dont le manuscrit original de cinq ans antérieur, présente de nombreuses et troublantes similitudes avec l'hymne en question. Rappelons qu'avant d'arriver à Strasbourg, Rouget était en garnison à Saint-Omer. (un article sur internet, par une savante rhétorique, réussit le tour de force de prouver que c'est parce que Rouget était en garnison à Saint-Omer quelques années plus tôt que Grison a écrit cette oeuvre !!!)

A écouter sur :

http://dailynord.fr/2009/12/marseillaise-identite-nationale/

................................

A Marseille, rue Thubaneau, selon les uns, rue du Tapis Vert selon d'autres, François Mireur, venu de Montpellier, entonna le 22 juin 1792, devant le Club des Amis de la Constitution, le Chant de guerre de l'armée du Rhin qui exalta l'assistance, et qui fut publié le lendemain par des journaux locaux. Les Marseillais, après être monté à l'assaut des forts, dont celui de Saint-Nicolas. Puis, au moment de la création par l'Assemblée Législative à Soisson, à l'appel du conventionnel Barbaroux, un bataillon partit de Marseille, et prit part le 10 août à l'assaut des Tuileries en entonnant l'hymne créé à Strasbourg, et qui frappa si fort les esprits, qu'il fut baptisé "L'Hymne des Marseillois". La Ville de Marseille fit graver sur une table de marbre le nom d'une trentaine de soldats tués, lors de l'attaque des Tuileries.

HYMNE MARSEILLOIS.jpg

Une version en 1793.

Les paroles de cet hymne outrancier et sanguinolent, commandées par une situation d'urgence, furent partiellement corrigées. Un septième couplet fut ajouté au mois d'octobre, appelé "le couplet des enfans" puis, à plusieurs reprises, des fautes de versification furent corrigées lors de modifications d'orchestration.

Nous pourrions demander, comme pour la violence à la télévision, une signalétique interdisant l'audition aux enfants de moins de douze ans.

Rappelons que parmi tout ce petit monde, à Strasbourg, Edelmann, Dietrich, Nicolas Luckner à qui le chant patriotique était dédié, furent guillotinés !!!! Rouget un moment considéré comme suspect,  fut à deux doigts de monter sur "la bascule du monte à regret". Pleyel, fut contraint de composer d'autres musiques patriotiques sous peine de voire se raccourcir sa taille et la durée de sa vie sur son acte d'état-civil.

Le symbole de l'identité nationale ne serait-il qu'une supercherie ?

A suivre..........

17:16 Publié dans HISTOIRE | Tags : rouget, edelman, grison, pleyel, barbaroux | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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