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07/06/2009

Le Waux-Hall d'été de la rue Sanson

Par Bernard Vassor
WAUX-HALL pilodo hauteur.jpg
Le premier Wauxhall ou Waux-Hall se trouvait sur le boulevard Saint-Martin entre le troisième et le cinquième arrondissement (aujourd'hui le dixième) avant le percement de la rue Lancry, sur les terrains de Lancry et Lollot en 1776. C'était une vaste salle pouvant recevoir plus de 2500 personnes, acueillant des spectacles"pyrrique". Elle était tenue par un nommé Torre, artificier comme ses cousins italiens Ruggierri. Après la première démolition, la salle fut transportée rue Sanson, aujourd'hui rue de la Douane. Le lieu devint un bal où les filles publiques et tarifées attiraient une foule nombreuse.
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Extrait du plan de Paris de Furne en 1839, d'après le bulletin hors-série N° 2/ 2009 de la Société historique
Le bâtiment entouré d'un grand jardin était une grande rotonde à double galeries avec des colonnes et pilastres enrichies de fresque et de tentures. C'était le bal préféré de la jeunesse du quartier du Château-d'Eau. Pïlodo au violon dirigeait l'orchestre qui faisait danser les dimanches, lundis, mercredis et vendredis de chaque semaine. Les danseurs et danseuses appartenaient selon Alfred Delvau à "un ordre composite : les uns sont des chevaliers du mètre, les autres sont autre chose; les unes des gigolettes, les autres sont autre chose aussi. Ce n'est pas rue de la Douane, je suppose, qu'on peut rencontrer des duchesses ou des attachés d'ambassade"
Le Wauxhall fut anéanti en même temps que les théâtres du boulevard du crime, victimes de la pioche du "baron" Haussmann.

18:42 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Nana , chez Laure, la table d'hôte de la rue des Martyrs

Par Bernard Vassor

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Nana chez Laure Piedfer rue des Martyrs.
Alfred Delvau, dans un de ses ouvrages sur les plaisirs de Paris, décrit la table d'hôte bien réélle de Madame Taillandier rue des Martyrs.
Des recherches aux archives de Paris devraient permettre de retrouver le numéro. "Les habitués de la table d'hôte de Madame Taillandier, rue des Martyrs, appartenaient presque toutes à cette catégorie d'actrice galantes devenues simples spectatrices des galanteries des autres, en mettant leur expérience des choses et des hommes à la disposition de qui en a besoin (...) les vieilles lunes parisiennes qui ne vont pas chez Madame Taillandier honorent de leur présence une autre table d'hôte du même genre, située rue Notre Dame de Lorette"
Emile Zola dans son roman fait monter Nana pour manger avec son amie Satin chez "Laure Piedfer", la table d'hôte de la rue des Martyrs où le dîner cooûtait trois francs :
"Les trois salons étaient encore vides. Elles se placèrent à une table, dans le salon même où Laure Piedfer trônait, sur la haute banquette d'un comtoir. Cette Laure était une dame de cinquante ans aux formes débordantes, sanglée dans des ceintures et des corsets. Des femmes arrivaient à la file, se haussaient par dessus les soucoupes, et baisaient Laure sur la bouche, avec une familiarité tendre; pendant que ce monstre, les yeux mouillés, tâchait, en se partageant, de ne pas faire de jalouses"
C'était vous l'avez compris, un lieu exclusivement féminin. Les trois salons pouvaient contenir une centaine de femmes venues là pour se restaurer, ou bien faire des conquêtes. Zola, une fois de plus en moralisateur ne cache pas son dégoût.
"Il y avait là une centaine de clientes, mêmées au hasard des tables, la plupart touchant à quarantaine, énormes, avec des empâtements de chair, des bouffissures de vice noyant les bouches molles; et au milieu de ces ballonnements de gorges et ventres, apparaissaient quelques jeune filles minces, l'air encore ingénu sous l'effronterie du geste, des débutantes levées dans un bastringue et amenée par une cliente chez Laure, où le peuple des grosses femmes, mis en l'air à l'odeur de leur jeunesse, faisaient autour d'elle une cour de vieux garçons inquiets, en leur payant des gourmandises"
Il y avait très peu d'hommes "l'attitude humble sous le flot envahissant des jupes"
Comble de la perversion pour le pudibond auteur de Nana "parmi cette foule très mélangée, où des robes déteintes, des chapeaux lamentables s'étalaient à côté de toilettes riches dans la fraternité des mêmes perversions. Intéressée par un jeune homme, aux cheveux courts et bouclés, le visage insolent, tenant sans haleine, pendue à ses moindres caprices, toute une table de filles, qui crevaient de graisse. Mais, comme le jeune homme riait, sa poitrine se gonfla. -Tiens c'est une femme ! laissa-t-elle échapper dans un léger cri...Nana fit une moue dégoûtée"
La scène prend fin quand Nana "jeta ses six francs à Laure, qu'elle méprisait à cette heure plus que la boue des ruisseaux"

18:08 Publié dans HISTORICO-LITTERAIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

06/06/2009

Rue des Martyrs : le cabaret Le Carillon

PAR BERNARD VASSOR

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Ce cabaret fut fondé par Georges Léon Stiers*, dit Tiercy qui avait débuté "aux Décadents", le cabaret de la rue Fontaine (16 bis). Sur l'affiche, nous voyons une concierge se sauver... C'était Tiercy lui-même qui dans ce déguisement s'enfuyait au son de la chanson qu'il avait composée et qui obtenait un très grand succès :
"Ah ! mes enfants"
C'est moi la concierge d'la maison qui fait l'coin
Pleurez mes beaux yeux car j'en ai bien besoin,
Ah ! mes enfants !"
Le cabaret était situé en réalité à l'angle de la Cité Charles Godon, au premier étage dans un grand atelier avec comme décor une chaire imposante surmontée d'une grande cloche, ce qui justifia le nom de ce cabaret. On pouvait y entendre parfois Paul Delmet. Après le spectacle, qui coûtait deux francs, le café du rez-de-chaussée accueillait les fêtards qui pouvaient ecouter un jeune débutant Henri Dreyfus qui changea de nom un petit peu plus tard et connut lui aussi la célébrité dans le quartier de Montmartre. Tiercy ayant pris "un bouillon" de vingt mille francs céda l'établissement à Alfred Bertrand, auteur dramatique qui fonda la "Société du Cornet" avec Paul Delmet et Georges Courteline. Bertrand Millavoye,patronyme d'Alfred Bertrand qui confia la direction à Fursy, nouveau nom et anagramme d'Henri Dreyfus, qui avait d'abord fait précéder son nom de la particule "de". L'été, dans le jardinet attenant, un tribunal humoristique : "Les Assises du Carillon" où des acteurs étaient chargé de juger l'actualité du moment*. C'était la chanteuse Violette Dechaume6a6e8a6747cdb80e3861d515442c107e.jpg qui représentait la partie civile, et Bertrand Millevoye était l'avocat de la défense. Georges Courteline en fit une comédie en un acte : Un client sérieux repésenté pour la première fois le 24 août 1896**, qui d'ailleurs fut jouée au Carillon. ce coup d'essai fut suivi par d'autres joyeuses pièces : Le Gendarme est sans pitié, Théodore cherche des allumettes, la Peur des coups....." Un gros succès également pour Paul Héric et Marcel Hourette : Totote aux enchères, pièce jouée par Mademoiselle Violette Dechaume et messieurs Verdier et Daunis.
*Né à Lille en 1861, ancien étudiant en pharmacie, vendeur de produits chimiques. Après avoir fait faillite, créa "Le Sans-Soucis" et ensuite rue de la Chaussée d'Antin le "Théâtre Tiercy" où il choisit de mourir le jour de l'inauguration.
**Cela ne vous rappelle-t-il pas une émission radiophonique avec Pierre Desproges et Claude Villers ?
(C'est également dans cet immeuble que Frédéric Chopin avait donné pour la première fois la"Marche funèbre")
mise à jour le 6 juin 2009
**
Courteline, personnages.jpg
Dans la deuxième édition, le nom de Violette Dechaume a disparu, et le nom de "Mapipe a été rayé ?...

10:07 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : fursy, courteline | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

03/06/2009

Avant l'AFP :Une forme de journalisme inédite : "Les Nouvelles à la main" dans le salon de madame Doublet de Persan

 Par Bernard Vassor

 
Sur ce plan de 1728, le couvent et les dépendances se trouvaient à l'emplacement où la rue des Filles Saint-Thomas faisait un angle, exactement sur les lieux occupés par la Bourse, et l'AFP aujourd'hui.

Pendant très longtemps, il n’y eut d’autres journaux en France que la Gazette de France, et le Mercuresoumis à une sévère censure pour informer le public. Mais, dans les dépendances du couvent des Filles-Saint-Thomas, une dame Legendre Doublet de Persan, au milieu du 18° siècle tenait une sorte de bureau où se rédigeait un bulletin appelé «Nouvelles à la main», «Correspondance secrète» ou bien "Bulletin de Paris", diffusé sous le manteau à Paris, en province et dans les ambassades. Le ton était très libre, les informations scandaleuses, touchant les plus hauts personnages du royaume étaient répandues. Cet ancêtre du Canard Enchaîné déplut à la cour. Voyer d’Argenson au ministère des affaires étrangères enjoignit à madame Doublet de cesser ses activités. Rien n’y fit, même le roi Louis XV menaça de la faire enfermer dans un couvent. Les appuis dont disposait la dame Legendre de Persan étaient très puissants. Les "conférences" de madame Doublet étaient très fréquentées. Comble de coïncidence, cette dame appartenait à la famille Croizat, le plus gros agioteur de l'époque, l'homme le plus riche de France. Devenue veuve très tôt, elle se retira dans ses appartements, et n'en bougea plus jusqu'à sa mort. Son frère était l'abbé Legendreétait un fieffé libertin, tout comme l'abbé Voisenon.

La «Correspondance à la main» reprit ses activités de plus belle. Le policier Sartine envoya des espions qui l’informaient de la tenue des réunions et de l’identité des participants : des gens de la noblesse, des écrivains en renom, et même des ecclésiastiques. Il y avait parmi les «nouvellistes» un certain Voltaire et les bulletins avaient des correspondants établis en Hollande où l’on comptait des abonnés à Utrecht, Leyde et Amsterdam. Les «bulletinistes» étaient parfois inquiétés et faisaient de fréquents séjours à la Bastille comme Louis-Petit de Bachaumont, co-fondateur du journal et ami de toujours de la dame Legendre. Un certain Blanchard fut condamné à être battu et fustigé au milieu du Pont-neuf, avec deux écriteaux pendus à son cou portant la mention « gazetier à la main » L’abbé Prévost, malgré ses dénégations fut exilé à Marseille. Après la mort de Bachaumont (qui partageait le logement avec madame de Persan) ce fut Pidansat de Mairobert qui reprit la direction des «Nouvelles». Celui-ci, impliqué dans le scandale de «l’affaire du marquis de Brunoy» dont les débauches homosexuelles scandalisaient Paris, se suicida en 1779. Mouffle d'Angerville prit la suite.Les principales têtes de turc des nouvellistes furent Beaumarchais et l’académicien La Harpe.


Un journalisme inventé :

Les rédacteurs, tous bénévoles étaient nombreux et venaient de tous horizons, de la cour, des ambassades, de la noblesse, des écrivains et des philosophes. La maison de madame Doublet ét était appelée "La Paroisse".

Dans un bureau étaient tenus deux registres, l'un contenait des informations jugées plausibles, l'autre des nouvelles peu crédibles. Chaque participant aux réunions "de rédaction" devaient défendre un point de vue sur les deux registres. Bachaumont, l'abbé Voisenon et madame Legendre décidaient en dernier lieu de la publication de ces informations.

Voyons maintenant le domicile de madame Doublet, qui selon Grimm, passa 40 ans sans sortir de chez elle. Avant le percement du prolongement de la rue Vivienne et la construction du Palais Brongnard le couvent des Filles-Saint-Thomas occupait cet emplacement et les dépendances se trouvaient à l’angle actuel de la rue Vivienne et de la rue du Quatre-Septembre…..

A suivre

 

10:11 Publié dans HISTOIRE | Tags : doublet, bachaumont, legendre de persan | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

01/06/2009

Le Théâtre des Bouffes du Nord dans le Faubourg Saint-Denis, boulevard de la Chapelle

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De 1876 à 1885, une quinzaine de directeurs malchanceux se succédèrent, Le théâtre, situé dans le quartier de la Chapelle, en lisière des champs, mal éclairé et mal desservi, rebutait les habitués des salles parisiennes. Quant au public de l'endroit, il n’était pas préparé à assister sagement à un spectacle. Il arrivait que la police soit forcée de faire le ménage tant certains énergumènes prenaient  part avec passion aux événements qui se déroulaient sur la scène. En1882  Louise Michel, tenta d'attirer les" Marlous" et les" Gigolettes " en faisant jouer une pièce révolutionnaire intitulée" Nadine " qui sombra, dans une totale indifférence. Puis, en 1885 Après que la nouvelle directrice, Mme Olga Léaud, soit partie avec la caisse sans payer les artistes, le théâtre ferma ses portes. Septembre 1885 Abel Ballet, metteur en scène qui sévit principalement dans les théâtres de quartier, rouvre les Bouffes du Nord. Il y monte de grandes fresques historiques et des mélodrames où l’on fait pleurer Margot à gros sanglots. Le spectacle commence à 7 heures le soir et finit souvent au-delà de minuit, Tout comme à Montparnasse, on apportait son fricot que l'on réchauffait sur un poêle commun et que l'on dégustait à l'entr’acte, Cette année-Ià débutait une jeune fille nommée Yvette Guilbert dans" La Reine Margot" d'Alexandre Dumas…  

17:39 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Petite histoire du Château-Rouge. à Montmartre

Par Bernard Vassor

chateau rouge pendant la Commune de 1871 05.jpg

Au risque d'en décevoir beaucoup, le Château-Rouge n’a pas abrité, selon une légende inventée au XIX° siècle, les amours naissantes de Henri IV, et de Gabrielle d’Estrée. La confusion vient de ce que la construction était faite de briques rouges et de pierres, certains historiens assimilant ce bâtiment à ceux de la place Royale (place des Vosges) mais les dessins architecturaux conservés à la BnF  prouvent incontestablement que l’on peut dater la décoration architectonique de l’époque de Louis XVI.. Aucun plan avant 1791, ne signale de construction importante. Le premier propriétaire de l’endroit, était un certain M.Christophe, subdélégué de l’intendance de Paris. Puis, lui succéda un nommé Feutrier (qui donna son nom à une rue de Montmartre). Lors de l’invasion des armées de la coalition, en mars 1814, le roi Joseph, frère de Napoléon, dirigeait la résistance dans le château. C’est là qu’il signa un ordre de capitulation. Les Feutrier reprirent possession du domaine. Le château, laissé à l’abandon, devint la propriété d’une ancienne vendeuse à la toilette Mlle Ozanne. Le domaine mis en vente en 1844, fut acquis par une société, qui la revendit à M. Boboeuf  qui en fit le« bal du Château-Rouge". Ce bal champêtre connut tout de suite un vif succès. En 1847, fut organisé, le premier banquet réformiste qui aboutit à la révolution 1848. Les « polkeuses »avaient pour nom, Mogador, Rigolboche, Brididi, Rigolette, Gambilmuche, Zouzou et Chichinette, sous la conduite de l’illustre Chicard.

Dans le Guide parisien de 1863, nous apprenons que le droit d'entrée était de deux francs pour les cavaliers (ce qui était très cher, celà représentait une demi-journée de salaire d'un ouvrier qualifié)

Le Château fut investi pendant la Commune par la 18° légion de la Garde nationale. Après cet événement, le bâtiment tomba dans une décadence totale. La spéculation mit un terme à son existence. Sur cet emplacement en 1882, les architectes Richefeu et Corbron, bâtirent des maisons de rapport qui occupent aujourd’hui les n° 42 à 54 de la rue de Clignancourt, et les n° 7 , à 13 bis de la rue Custine.

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