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18/07/2007

LE CAFE VOLPONI, EXPOSITION SYNTHETISTE

PAR BERNARD VASSOR

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Volponi était un propriétaire italien d'un café des boulevards. Il avait décidé, à l'occasion de l'exposition Universelle de 1889 d'en ouvrir un autre dans la périphérie des pavillons de cette manifestation pour la célébration du centenaire de la révolution française. Ce café avait pour enseigne "Grand café des Beaux-Arts".Il n'était pas question pour les clients de la boutique du père Tanguy de participer à la manifestation officielle. Emile Schuffenecker, parcourant un jour les travaux d'installation tomba en arrêt devant l'enseigne de Volponi. Au milieu des ouvriers, il entra en contact avec le patron qui était très contrarié, car Saint-Gobain à qui il avait commandé des panneaux de miroirs, ne pouvait pas le livrer dans les délais convenus. Sautant sur l'occasion, Schuffenecker, lui proposa de faire tendre des toiles grenat, afin d'y accrocher des toiles d'artistes qu'il se chargeait de trouver. Volponi donna son accord, d'autant plus que ce principe ne lui coûtait rien, et qu'il faisait de sérieuses économies en n'achetant pas de glaces !
"Schuff" écrivit donc à Gauguin pour l'informer de cette aubaine. Gauguin, prenant comme d'habitude les choses en main, lui donna des directives, des exigences sur les peintres à ne pas faire entrer (Pissarro, Seurat), et surtout, se réserver la part du lion. Interrogé, Théo Van Gogh refusa "d'exposer des toiles de Vincent dans un café".
Une centaine de toiles furent réunies, Emile Bernard qui organisait l'accrochage se réserva le plus grand nombre de tableaux (20) en usant d'un pseudonyme pour la moitié (sous le nom de Ludovic Némo) Schuffenecker en disposa 20, Gauguin 17, Charles Laval 10, Anquetin 7  Roy 7, Fauché 5, et Daniel de Monfred 3.
C'est Gauguin qui choisit le nom du "Groupe, impressionniste et synthétiste" 
Gauguin rentra à Paris pour veiller à la bonne marche des choses, Félix Fénéon consacra un article où il expliqua :" mais l'approche des toiles était défendue par des buffets, des pompes à bière, le corsage de la caissière de Volponi et un orchestre de jeunes moscovites dont l'archet déchaîne dans le vaste hall une musique sanas relation avec ces polychromies"
Cette exposition fut un véritable fiasco, aucune toile ne fut vendue, et mis à part Fénéon la presse n'en fit aucune mention. Suzanne Valadon leur rendit visite, et reconnut cinquante ans plus tard avoir été influencée par les techniques de "L'école de Pont-Aven"

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