18/06/2007
LES ARTISTES A L'ASSAUT DU MONT LESBOS
PAR BERNARD VASSOR
PICASSO :LE BAL DU MOULIN DE LA GALETTE, DÉTAIL
Depuis le XVIIIéme siècle, Montmartre avait exercé un attrait sur ce que l'on appelait alors "La Tribaderie".
Marie -Antoinette Saucerotte, dite "La Raucourt" fut, sans doute la première à y exercer son influence en établissant sa maison de campagne à l'emplacement approximatif de la rue Victor- Massé jusqu'à l'hôtel Rousseau, rue de la Rochefoucauld, elle fut honorée par la Présidence de la Loge Androgyne ou secte an -andrine, sorte de loge maçonnique pour Dames où existait une hiérarchie. Les membres étaient issus de la plus haute société et devaient gravir des grades, les néophytes devaient jurer de respecter les statuts avant de devenir aspirantes, postulantes, puis initiées.
Epitre à une jolie lesbienne
Toi, la plus belle des Didons,
Chaste un peu moins que Pénélope ,
Chaste un peu moins que Pénélope ,
Dans ce pays d'illusions
Il n'est rien e nous ne fassions
Pour fuir l'ennui qui nous galope.
Plumes en l'air, nez en avant,
Il n'est rien e nous ne fassions
Pour fuir l'ennui qui nous galope.
Plumes en l'air, nez en avant,
Zola situe une scène où Nana qui fréquente une "table d'hôte" rue des Martyrs réservé aux lesbiennes. Cette maison a bien existé au premier étage d'un immeuble de la rue des Martyrs. Toujours aussi prude et plutôt proudhonien dans sa conception du rôle de la femme (une femme doit être courtisane ou une ménagère), décrit cet endroit et les clientes de l'établissement :
"Elles se placèrent à une table, dans le salon où Laure Piedefer trônait, sur la haute ba,quette d'un comptoire. Cette Laure était une dame de cinquante ans, aux formes débordantes, sanglée dans des ceintures et des corsets. Des femmes arrivaient à la file, se haussaient par dessus les soucoupes, et baisaient Laure sur la bouche, avec une familiarité tendre.(...) Il y avait là une centaine de clientes, mêlées au hasard des tables, la plupart touchant à la quarantaine, énormes, avec des empâtements de chair, des bouffissures de vice noyant les bouches molles (...) des débutantes levées dans des bastringues et amenées par une cliente, où le peuple des grosses femmes,mis en l'air à l'odeur de jeunesse, se bousculait, faisait autour d'elle une cour de vieux garçons inquiets, en leur payant des gourmandises".
JEAN-LOUIS FORAIN : LE RAT MORT
Vers 1880, le Rat Mort devint un bar pour lesbiennes. Plus tard, rue Pigalle, le Hanneton de madame Armande dite "Papa" ouvrit ses portes au 75 rue Pigalle
La fille du duc de Morny créa un scandale présentant avec Colette la pantomime "Rêve d'Egypte" avec Colette. Elle provoqua un scandale immense. Ruinée, la comtesse se suicida en 1944.
Louise Abbema dont parle le professeur Jan-Wilem Noldus, recevait dans son atelier de la rue Laffitte Sarah Bernhardt et Augusta Holmès, avec qui elle partagera une amitié que rien ne prouvera que cela ait conduit à une relation plus poussée.Robert de Montequiou cependant va plus loin en présentant les relations d'Augusta ( qui habitait 5 rue Mansart au temps où elle avait eu une liaison avec Catulle Mendès) et de Sarah en surnommant Augusta : "L'Abbémania de Gougniotte" jeu de mot dérivé de l'Ave Maria de Gounot bien sûr.
George Bottini fut le meilleur peintre des bas-fonds de Montmartre, aidé de son ami Jean Lorrain ( Bottini, le Goya de Montmartre et le Guys de notre époque, comme l'appelait le critique Arsène Alexandre) qui conduisit Liane de Pougy et Sarah Bernhart dans tous les lieux les plus mal-famés.
Quelques mots au xixéme siècle pour désigner l'homosexualité féminine : Lesbiaque, saphique en homage à Sapho la poétesse de Lesbos, tribade, tribadisme, fricarelle, fricatrice, Henri Monnier et les Goncourt parlent de gougnottes, de gousses le préfet de Police Macé les nomme des "antiphysitiques", homosexeuls masculins ou féminin
06:25 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
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