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04/12/2006

JEAN-JOSEPH VADE


L’inventeur du langage poissard

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Par Bernard Vassor 

Note de l’auteur (Vadé):

Il faut pour l’agrément de ce genre de langage,

avoir l’attention de parler d’un ton enroué,

lorsque l’on contrefait la voix des acteurs :

celle des actrices doit être imitée par une inflexion

poissarde et traînant à la fin de chaque phrase.

Jean-Joseph est né non pas en 1720 comme le prétendent toujours les historiographes, mais, comme en témoigne Le registre des actes de baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse Saint-Pierre de Ham :

-- Le 19 janvier 1719 est né de légitime mariage et le lendemain baptisé Jean-Joseph fils de Jacques Vadé et d’Anne La Carrière. Le parrain fut Joseph Gomard, la marreine Jeanne La Carrière, tante de l’enfant, lesquels ont signé et mis leurs marques les mesmes jours et  an….

Le père, Jacques Vadé était originaire d’un petit village, Villiers-Saint-Christophe, où il s’était marié. Il était venu à Ham s’établir cabaretier. Le milieu dans lequel vécu le petit Jean-Joseph, ne fut pas sans influence sur l’esprit du futur chansonnier… La famille vint s'établir à Paris vers 1725. Après de brèves études il fut pourvu d'un emploi "dans les finances" à Sois, à Laon, puis à Rouen.  Rappelé à Paris,il obtint une sinécure qui lui permit de consacrer tout son temps à l'écriture. Sa littérature grivoise , fit de lui un auteur recherché dans la bonne société parisienne, mais aussi de solides inimitiés. Voltaire qui ne lui pardonna pas son intimité avec son ennemi Fréron saisit toutes les occasions d'accabler Vadé qui fut l'inventeur du qualificatif un peu courtisan pour Louis XV de Bien-aimé.  --"Un polisson nommé Vadé, imagina ce titre (de  Bien-aimé)  que les almanachs prodiguèrent" Voltaire dans ses Mémoires
A la suite d'une maladie que l'on dit pudiquement de la vessie, un chirurgien tenta une opératin qui provoqua une hémorragie à laquelle il succomba en 1757  

LA PIPE CASSEE 

CHANT II 

Voir Paris, sans voir la Courtille,

Où le peuple joyeux fourmille,

Sans fréquenter les Porcherons,

Le rendez-vous des bons lurons,

Cest voir Rome sans voir le Pape.

Ainsi ceux à qui rien n'échappe,

Quittent souvent le Luxembourg,

Pour jouir dans quelque faubourg,

Du spectacle de la guinguette.

 

 

Courtille, Porcherons Vill,

C'est chez vous que puisant ces vers,

Je trouve des tableaux divers., 

SOIREES DE HALLES 

(petit extrait) 

Margot,-- Parle donc , hai, beau morceau, si tu nous accoste pour nous dire des sottises en magnière d'injures, ça s'gâtera Coco.

Coco-- Pernez donc garde ! Faut-y pas prendre des mitaines pampine, figure à chien, cul pourri, tête de singe, matelas d'invalide, tu voudrois m' faire aller, mais ta colle, ça prend pas.

Margot -- Ah ! hai ! r'gardez-l'donc c'tariau, comme il est bien biau l'monsieu coupe-jarret, echappé d'Bicètre, morciau d'viande mal accroché, cadavrepestiféré, coeur de citrouille, fricassé dans la neige, recureur d'puits où lon met la fricassée, t'as la gueule morte, avec ta mine de p'lure d'oignon, ton nez resemble à un cul d'jument.

Coco -- A qui r'ssembl'tu, toi, charogne échappée d'la bouch'rie d'l'écaryeux chassieux, pucelle de la rue Maubuée, magnieuse de tuyaux d'pipes, voieirie ambulante, pourriture pestiférée(..)paillasse de corps-de-garde, chiffon ramassé dans les latrines (...)

11:15 Publié dans Les écrivains | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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