PAR BERNARD VASSOR
Pendant plusieurs mois,
William T. Stead dans le West End London, va fréquenter les prostitués, les lupanars les maquereaux et tenancières de maisons. Ce qu'il va révéler va dépasser en horreur tout ce qu'il est possible d'imaginer. Sont compromis dans ce scandale les plus hautes sphères de l'aristocratie et découvre des réseaux de prostitution enfantine inimaginables où sont compromis des médecins, des législateurs, même le neveu de la reine Victoria qui dépense des fortunes dans les bordels. Ses articles intitulés (en français)
"La jeune fille moderne Hommage de Babylone" dans le Pall Mall Gazette fait l'effet d'une bombe. Beaucoup vont lui reprocher "l'américanisation" de ses procédés.C'est le 4 juillet 1885 que la campagne de presse va démarrer. Le tirage du journal passe de 80 000 à 120 000 exemplaires. Il rejoint l'Armée du Salut pour dénoncer ce que l'on appela "la traite des blanches", ou "la chasse aux vierges vertes". L'ampleur du trafic dépasse l'entendement, Stead découvre des bordels où sont groupées une cinquantaine de fillettes de dix ans, sous couvert d'agence de femmes de chambre. La plupart sont des filles d'ouvriers vendues par leurs parents à des hommes puissants, ou à des réseaux. Des gamines de douze ans sont vendues à de riches aristos. Droguées, certaines se retrouvent en France ou en Belgique
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Pour obtenir des preuves, il achète pour 3 livres, avec des membres de l'Armée du Salut, une enfant de 13 ans Eliza Armstrong à un réseau de prostitution. Mais, comme il n'a pas obtenu le consentement du père de l'enfant, c'est lui qui est arrêté et jeté en prison. Il y resta trois mois. Après sa libération, il lança une campagne pour porter l'age du consentement sexuel de treize à seize ans.
Ardent défenseur du droit des femmes, il mena aussi campagne pour l'égalité des salaires. Pacifiste il préconise l'arrêt de la guerre contre l'Afrique du Sud. Lance des campagnes contre la pauvreté et demandé l'obtention de pensions de vieillesse.
En 1912, il est demandé pour participer à une une conférence pour la paix au Carnegie Hall de New-York. Il accepte volontiers, et il embarque sur un paquebot portant un nom bizarre : ........."Le Titanic".
Les dernièrs témoignages signalent sa présence, debout sur le pont du navire.
Un livre de William Stead sur cette affaire a été traduit en Français, il est paru sous le titre Les Scandales de Londres dévoilés par le Pall Mall Gazette, Dentu éditeur Paris 1885.