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19/08/2014

Un anarchiste converti : Pierre Dufour dit Paterne Berrichon

Par Bernard Vassor

pierre Dufour,paterne berrichon,rimbaud frédérique, Isabelle

Arthur et Frédéric Rimbaud

"L'HOMME A LA BARBE NOIRE DE MISSIONNAIRE"

Pierre dufour et son jumeau Alexandre ont vu le jour à Issoudun en 1855. Les enfants furent placés au Collège de Chezal-Benoit, puis au lycée de Châteauroux. Leur mère mourut en 1868 et le père en 1872. Alexandre s'embarqua pour l'Amérique du sud. Pierre vint à Paris pour suivre les cours de l'Ecole des Beaux-Arts. A l'appel de la classe 1875, il est conduit à partir militaire. Pendant son service, il est condamné à 2 ans de prison pour refus d'obéissance. Gracié au bout de seize mois, il est envoyé à Tours pour finir son temps. Revenu à Paris, il fréquenta Le Soleil d'Or place Saint-Michel. C'est là qu'il changea son nom de Dufour en Paterne Berrichon, Paterne pour rappeler l'église Sainte-Paterne d'Issoudun, et Berrichon, parce qu'il était originaire du Berry tout simplement. Menant une vie de bohème, il voulut être écrivain, puis artiste peintre, il tenta en vain de vendre ses tableaux. Son frère et ses sœurs l'aidèrent un peu. Sans domicile fixe, il fréquentait les cénacles de Montmartre et du Quartier Latin, collabora à la revue Lutèce, au Décadent, au Mercure de France, au Chat Noir et à la Revue Blanche. Il participa à toutes les manifestations du Quartier latin, frondeur, antimilitariste, membre d'une "ligue des anti-propriétaires» provoquant des bagarres, il fut arrêté à deux reprises pour résistance à agent de la force publique. Ses excès, la misère financière qui le conduisait à ne pas manger tous les jours l'on conduit à faire de fréquents séjours dans les hôpitaux. Poursuivi plusieurs fois en correctionnelle et en Conseil de Guerre, lui font alterner séjour hospitalier et incarcérations. On peut aussi entre temps le rencontrer dans les cabarets et les bouges de Montmartre où il eut la révélation de quelques poèmes d'Arthur Rimbaud. A cette époque, il eut une maîtresse qui l'entretenait, ils habitaient 50 rue Lhomond. On assure que François Copée lui fit un don de deux louis d'or, que la comtesse de Martel (Gyp) venait lui rendre visite dans "une horrible rue de la rive gauche, dans une maison à l'entrée de laquelle coulait un ruisseau infect." Anarchiste, il avait été compromis dans l'affaire du pillage des boulangeries avec Louise Michel. C'est dans ce contexte qu'il fit la connaissance d'Isabelle Rimbaud quelques années après la mort de celui-ci. Il était toujours en ménage avec la femme qui l'avait entretenu. Le choix ne lui fut pas difficile, la situation financière d'Isabelle et la perspective de gérer les droits d'auteur emportèrent sa décision. A ce régime, sa barbe devint grise, puis blanche, on trouvait qu'il ressemblait à Rodin. Ainsi donc, notre Berrichon commença sa conquête d'Isabelle dans le but d'enlever à Frédric Rimbaud et à ses filles les droits de succession littéraire, amenant la sœur du poète à attacher de l'importance à l'oeuvre qu'elle avait peu de temps auparavant dénigrée. Après leur mariage, l'exploitation non seulement des œuvres d'Arthur*  "il fallait cacher certains épisodes de sa vie", le charcutage  des textes, "parce que le public ne comprendrait pas" mais aussi des papiers de son père le capitaine, prit de l'ampleur, ainsi que l'achat de terres jusqu'à la mort d'Isabelle d'un cancer de l'estomac en 1917. L'immense chagrin du très pieux Paterne fut de courte durée; il avait écrit à un ami "qu'avec sa femme était partie son âme et qu'il lui tardait de la rejoindre dans le ciel" (il s'était entre temps converti, passant de Bakounine et Ravachol à la plus grande piété). Sur ce, sans tarder, il convola en justes noces très peu de temps après avec  une nommée Marie Saulnier  avec qui il vécut jusqu'à sa mort ab intestat le 30 juillet 1922

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es falsificateurs :

A la mort de madame Rimbaud en 1907, l'état de succession ne fit pas mention des droits d'auteur dus à la mère de l'auteur, dont Frédéric aurait dû recevoir sa part si ils avaient été révélés.... spoliant donc le frère d'Arthur. Ce n'est que plus tard, lorsque les filles de Frédéric mesdames Emilie Tessier-Rimbaud  et Nelly Lecour, averties par Ernest Delahaye en 1925 comprirent qu'elles avaient été dépouillées deux fois, la première en 1907, la seconde à la mort de leur tante Isabelle en 1917. Une petite fille d'Emilie m'a confié ce soir les turpitudes qu'avait fait subir à sa grand-mère, aussi bien Paterne que sa femme Isabelle (la sœur d'Arthur et de Frédéric donc), qui avaient conscience de les avoir grugé mais trouvaient des justifications à leur spoliation. A l'enterrement de la mère de Rimbaud, Frédéric ne fut pas invité, et son nom même pas mentionné. Nous savons le désintéressement du modeste Frédéric, il avait donné à ses enfants les immeubles qu'il avait reçus à la mort de sa mère. C'est alors que Paterne Berrichon inventa une convention verbale avec Rachilde (ou Vallette ?) pour s'approprier les droits d'auteur (madame Vallette, propriétaire du Mercure de France) dont les clauses n'ont pas été révélées, fait unique dans l'histoire de l'édition !!!

*Avec l'assentiment et la complicité d'Isabelle, la correspondance fut caviardée, ses cahiers d'écolier mis au jour, une "biographie" de Jean-Nicolas-Arthur mensongère et assez fantaisiste, ainsi que l'ajout de vers inédits ou supposés, et une nouvelle  histoire de Rimbaud "le Voyageur".

Si l"on ajoute les mensonges des époux indignes concernant les papiers concernant Arthur avaient été brûlés à Roche lors de l'invasion allemande dans les Ardennes dans le but de dissimuler à Frédéric et à ses sœurs l'existence de droits d'auteurs.

Les biographes de Rimbaud (je ne comprend pas la complaisance de Jean-Jacques Lefrère à son égard) continuent de passer sous silence cet épisode peu reluisant des époux pervers : Pierre et Isabelle la catholique ....caviardeuse !!!!

Le 25 juillet 1901, un buste de Rimbaud dont la maquette était l'oeuvre de Paterne Berrichon fut inauguré sur une place de Charleville au square de la gare Frédéric ne fut pas convié.

J t-r 

 mise à jour le 19 août 2014

23:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Notes pour servir à l'histoire de la création de la place Pigalle

Par Bernard Vassor

Place Pigalle,Rat mort,Café de la Nouvelle Athènes,Delvau

En janvier 1871 les soldats de ligne logés chez les habitants de Montmartre venaient laver leur linge dans la fontaine de la place

Le rêve est de ne pas dîner

Mais boire, causer, badiner.

Charles Cros

 Mise à jour le 19/08/2014.

Barriere Pigalle,royale,

Rare document concernant la place Pigalle de on origine. A l'époque :  barrière Royale avant la Révolution de 89,, ce qui nous permet de le dater entre la construction de l'enceinte des Fermiers généraux et de la révolution. 

A l'emplacement actuel des "Folies Pigalle" il y avait au XVIII° siècle un puits "encagé" fermé à clé, dont seules les religieuses de l'abbaye avaient l'usage. Il s'appelait, je ne sais pas trop pourquoi le "puits Trezel"

Nous devons l'édification de ce quartier à un ministre de Napoléon, préfet de police :
Le comte Nicolas-Therèse-Benoit Frochot (1761-1828).
Avocat au parlement de Bourgogne, il fut chargé de rédiger les cahiers de doléances du tiers-état. Ami de Mirabeau qui4b5963f5a84db3c3445da4051db164b5.jpg
le désigna comme son exécuteur testamentaire. Il fut emprisonné en 1793 comme suspect. La mort de Robespierre va lui permettre d'éviter la guillotine. Il fut nommé préfet de Paris en 1800. A ce titre Bonaparte le chargea de construire des cimetières afin de les faire sortir hors de Paris.
Frochot s'était rendu acquéreur lors de l'expropriation des bien ecclésiastiques et de la vente des biens nationnaux, d'une parcelle de terrain correspondant à l'emplacement du cimetière de la paroisse Saint-Roch formant un quadrilataire des actuelles rues Notre-Dame-de-Lorette, rue des Martyrs, place Pigalle versant sud, et rue Pigalle.*
Un document en ma possession me permet d'affirmer que le préfet profita de sa fonction pour s'approprier ces terrains appartenant aux églises Saint-Roch et Saint-Germain l'Auxerrois, un délit d'initié en quelque sorte. 
Son action pour la ville de Paris fut très bénéfique, il réorganisa les hospices, les écoles, allégea l'octroi, modifia le régime des prisons.  Après la mort de Bonaparte en 1804, l'empereur Napoléon le récompensa largement. Nommé Conseiller d'état, chevalier d'Empire et anobli avec un titre de comte. En 1812, il fut manipulé dans un complot, où on lui fit croire que Napoléon était mort pour favoriser la conspiration de Mallet. Il fut destitué, mais  (encore une girouette) Louis XVIII en 1814 lui accorda une pension pendant l'exil de Napoléon à l'île d'Elbe. Pendant les Cent-jours il devint préfet des Bouches-du-Rhône. La restauration fut fatale à sa carrière.
En 1826, un nommé Brack, propriétaires de la parcelle occupant l'actuelle place, et de terrains avoisinants demandât l'autorisation d'ouvrir deux voies conduisant de la rue Notre-Dame-de Lorette jusqu'à l'ancienne barrière Pigalle. Il lui fut accordé par ordonnance royale le percement de ces rues à la condition de créer une place semi-circulaire devant la Barrière de Ledoux. La rue porta le nom de "rue Brack", puis de rue de la Nouvelle Athènes, et enfin de rue Frochot en 1830.

La place Pigalle et ses cafés :

Aménagée en quarts de cercle en 1826, après le percement des avenue et rues Frochot et Dupéré à la barrière Montmartre (ou barrière Pigalle). La fontaine en son centre aété inaugurée en 1863. Jusqu’alors, à l'ouest de cette fontaine, un "puits encagé" devant la rotonde de la barrière décorait le lieu. On n’y puisait plus d’eau depuis longtemps, mais le puits existait quand même dans ce quartier Bréda où fleurissaient lorettes peintres et modèles de tout acabit. De chaque côté de la rotonde se trouvait une guérite près de la grille du "mur murant Paris" C’est le 22 mai 1862 que Gabriel Davioud (1823-1881), architecte, présenta son projet. La fontaine est construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde. Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte.
Dans une lettre du 29 juin 1868 de la Direction des Eaux et Égouts de Paris, on note : « Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures s’y débarrassent de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier ».
La conséquence en est l’installation d’un petit jardin autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui servait de clôture.
C’est dans la seconde moitié du 19° siècle que la place Pigalle va jouer un rôle très important dans la vie artistique parisienne.

Au n°1 après avoir été la maison de Diaz de la Pena, se trouvait le café « Abbaye de Thélème » où les garçons étaient habillés en moines et les serveuses en moniales.

Au n° 7 actuel de la place, un limonadier s’installe en 1835. Cet établissement édifié à l’angle de la rue Frochot et de la place, se nommait "le Grand Café de la Place Pigalle" mais les clients vont s’empresser de le baptiser "le Rat Mort" en raison de l’odeur pestilentielle qui empuantissait l’endroit, ce qui ne l’empêchera pas de devenir le rendez-vous de tout ce qui comptait comme journalistes, écrivains, peintres et jolies dames esseulées. On pouvait aussi rencontrer tous les chiens du quartier, terriers, épagneuls, bichons havanais, lévriers, barbets, caniches, qui s’y livrent à des combats acharnés. Cet endroit est aujourd’hui un lieu de strip-tease.

Aux confins de la rue Pigalle, à la jonction des deux demi-lunes qui avaient été tracées de part et d’autre en partant des guérites de l'octroi et qui étaient le passage des bœufs conduits à l’abattoir de l’avenue Trudaine s’installa un autre marchand de vin. Quelques années plus tard (vers 1855), que cet endroit sera connu sous le nom de "Nouvelle Athènes". C’est aujourd’hui le n°9 place Pigalle.

Au n°11, les Folies Pigalle ont remplacé les ateliers d’artistes qui se trouvaient là et où notamment Puvis de Chavannes (entre autres artistes) y avait son atelier.

Au n°13 enfin, au rez-de-chaussée du bel immeuble construit en 1879, se trouve le grand café Les Omnibus, le « marché aux musiciens »jusqu’à la fin des années 1960 et qui tient son nom de la ligne Pigalle-Bercy établie à côté de « La Poste aux Chevaux »,

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 Au n° 7 actuel de la place, un limonadier s’installait en 1835. Cet établissement édifié à l’angle de la rue Frochot et de la place, se nommait "le Grand Café de la Place Pigalle" mais les clients vont s’empresser de le baptiser "le Rat Mort" en raison de l’odeur pestilentielle qui empuantissait l’endroit, ce qui ne l’empêcha pas de devenir le rendez-vous de tout ce qui comptait de journalistes, écrivains, peintres et jolies dames esseulées. On pouvait aussi rencontrer tous les chiens du quartier, terriers, épagneuls, bichons havanais, lévriers, barbets, caniches, qui s’y livrent à des combats acharnés. A la jonction des deux demi-lunes qui avaient été tracées de part et d’autre en partant des guérites et qui était le passage des bœufs conduits à l’abattoir de l’avenue Trudaine. Alfred Delvau écrivit en 1865 que c'était bien un café à l'époque, et qu'il ignorait pourquoi il avait été baptisé ainsi et que même les habitués les plus anciens seraient bien embarrassés comme lui pour répondre à cette question !
L'enseigne indiquait bien le nom de "Café de la Place Pigalle". Ce n'est que bien plus tard, pour attirer les touristes que fut le nom du café fut transformé en "Rat Mort"

La place telle que nous la voyons aujourd’hui date de 1827. Elle a été aménagée en deux demi-cercle coupés par l'emplacement du mur de la barrière des Fermiers Généraux.

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La fontaine :

Gabriel Davioux a fait sa carrière à la préfecture de la seine au service d’Alphand à partir de 1856., il fut chargé d’installer 15 fontaines dans Paris qui seront inaugurées le 2 août 1862.Ces bassins à l’origine, entourés d’un espace gazonné et d’une grille ouvragée seront refaits au XX° siècle.

Le 22 mai 1862 Davioud présente son projet pour la place Pigalle, la fontaine est construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde Ledoux. 

Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte.

Une lettre du 29 juin 1868 de la direction des eaux et égouts de Paris indique : « Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures  s’y débarrassent  de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier »

La conséquence de cet état de fait est l’installation d’un petit jardin autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui servait de clôture.

AP. VO 3 185. dans la lettre du 29 juin, le Contrôleur de la direction des Eaux et.. propose la mise en place d’une grille de fer sur le pourtour de la vasque.
La barrière qui a changé de nom en fonction des événements, révolution oblige ! barrière, royale, barrière Montmartre, barrière du Chemin des Dames (non ! ce n’est pas ce que vous croyez, les « dames » étaient les abbesses qui régnaient sur la butte Montmartre) enfin, barrière Pigalle. La fontaine en son centre date de 1862. Jusqu’alors, à la place de cette fontaine,  un "puits encagé" devant la rotonde de la barrière décorait le lieu. On n'y puisait plus d'eau depuis longtemps, mais le puits existait quand même dans ce quartier Bréda où s’installèrent lorettes peintres et modèles. De chaque côté de la rotonde se trouvait une guérite accostée au « mur murant Paris » C’est le 22 mai 1862 que Gabriel Davioud (1823-1881), architecte,  présenta son projet. La fontaine fut construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde. Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal qui supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte.
Dans une
 lettre datée du 29 juin 1868 de la Direction des Eaux et Égouts de Paris, nous pouvons lire : « Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures  s’y débarrassent  de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier » La conséquence en est l’installation d’un petit jardin autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui servait de clôture.

Davioud Gabriel, ,Paris et ses fontaines, action art de la Ville de Paris 1995

Café « La Nouvelle Athènes »

Par Bernard Vassor ©2005

 

Propriété rue Pigalle N° 66 ancien N° 96 ( 9 place Pigalle)

Descriptif sommaire de la propriété :

Maison ayant entrée de porte simple. Sa façade sur la place de la Barrière Montmartre ; elle se compose (d’une bâtisse à illisible… rayé) de deux pavillons à droite et à gauche réunis au bâtiment principal, le tout simple en profondeur et élevé sur caves. .terre plain de rez-de-chaussée et 5 étages carrés dans une partie seulement.

En avant se trouve un bâtiment à rez-de-chaussée seulement élevé sur l’emplacement d’une ancienne cour et qui forme une salle de café.

Construction en moellon et pans de bois couverture en zinc, desservie par un escalier étroit et mal éclairé il n’y a ni cour ni eau.

5 fenêtres de face aux 2 premiers étages et 3 aux autres.

2 boutiques et 6 logements et ateliers.

(Cette description du cadastre ne mentionne pas la partie du rez-de-chaussée construite en brique constatée lors de la destruction de l’immeuble en 20… !)

 

Maison construite en 1835, elle n’avait alors qu’un étage, les 2 et 3°étages ont été ajoutés en 1842.

Les 4 et 5° en 1845 ; c’est seulement en 1845 que la salle de café a été construite à la place de la cour.

Cette maison a une certaine apparence à l’intérieur, mais elle ne comprend que de petits logements sans valeur, et des ateliers qui n’en ont guère que le nom.

Le café seul a de l’importance….

 

La demoiselle Marie Anne Rose GINISTY, habitant à Batignolles rue Trezel numéro 27 a acquit les titres de propriété le 13 juillet 1844

« d’une maison dont la façade sur la place de la barrière Montmartre »

Le premier cafetier en 1846 était : Daverat Martin limonadier, bail le17 avril 1846.

Description du cadastre :

Entrée de porte simple :

N°1

A gauche à l’angle grande salle de café (emplacement rue Pigalle, rue Frochot) salle de billard non séparée du café avec vitrage ( ?) à droite cabinet rue Pigalle, cabinet noir sur cave en soupente.

A gauche grande salle de café, laboratoire divisé, escalier en soupente ch à c. Cabinet avec œil de bœuf, autre cabinet, porte terrasse.

A droite rue Pigalle une échoppe rue Frochot petite boutique à fenêtre cintrée. Occupée en 1860 par un nommé Bagné, cordonnier à façon

Puis, occupé par Dangeville (sans prénom ) de 1854 à 1859, l’endroit était alors appelé par les familiers le « Café Dangeville » ou bien « la Nouvelle-Athènes ».

En 1859, c’est un nommé Michaud limonadier qui devient propriétaire de ce café.

Il est alors fréquenté par « les rapins du café de la Nouvelle Athènes* », on l’appellera aussi « le café des Républicains » sous Napoléon III et « Le café des  intransigeants » nom donné aux impressionnistes avant-l’heure.

Un des premiers noms de locataire du 66 rue Pigalle ( entrée de l’immeuble côté rue Pigalle, la deuxième entrée étant rue Frochot ) est celui  du précurseur Eugène Boudin. On se plait à rêver de Charles Baudelaire attablé avec son ami Paul Delvau, et écrivant  au dos d’un menu son « Ode à Paris vu de Montmartre »

Pendant le siège de Paris et la Commune, ce sera avec « Le Rat Mort », un lieu de réunion des Gardes nationaux du IX° et XVIII° arrondissement.

Après la Communes et la fermeture du « Guerbois » Manet vint y porter ses pénates.

La liste des artistes qui ont hanté ce lieu est particulièrement impressionnante ; parmi ceux-ci, nous pouvons citer Edgar De Gas qui a immortalisé les buveurs d’absinthe avec son célèbre tableau ( l’Absinthe ) où figurent son ami Marcelin Desboutin et le modèle Ellen André, qui fréquentaient aussi le « La Roche » café voisin de la rue Notre-Dame de Lorette. Suzanne Valadon et Zandomeneghi (collection privée Milan) Jean-Louis Forain représentant la toile « Au Café de la Nouvelle Athènes » ; Toulouse-Lautrec faisant un pastel de son ami Vincent devant un verre  d’artémisia absinthium.  Manet, dont « La Prune » a été selon certains réalisée dans ce lieu.

L’endroit était fréquenté aussi par des écrivains, des modèles ( Victorine Meurant immortalisée par Manet dans Olympia ), des collectionneurs, des marchands de tableaux, et de jeunes dames fort accueillantes, sur la place Pigalle se tenant à l’époque « Le marché aux modèles » femmes et hommes attendant le bon vouloir des peintres à la recherche d’inspiration.

Le préfet de police ajoutera même une catégorie : « les anti-phisitiques » dont il fait une description particulièrement sarcastique. Des voyous et les petites bonnes du quartier complètent la clientèle.

Un habitué du lieu vient en voisin (il habite le 10 place Pigalle), souvent seul, il est l’objet de moqueries et des quolibets. C’est Jean Lorrain, qui, fardé outrageusement les cils couverts de mascara les mains soigneusement manucurées et porvu d’une bague à chaque doigt, l’auteur de « La Maison Philibert » cherche l’inspiration avant d’aller s’encanailler dans les « bordels de barrières ».

Le premier étage est réservé aux joueurs de billard.

En 1902 une chanteuse de rues Eugénie Buffet loua le premier étage pour en faire un

Café Concert.

*

Georges Moore, confessions d’un jeune Anglais :

 

« La Nouvelle Athènes est un café de la place Pigalle. (….) bien qu’inconnue, l’influence de la Nouvelle Athènes est enracinée dans la pensée artistique du XIX° siècle. (…) Je vois la figure pâle de ce café, le nez blanc de ce bloc de maisons arrivant à la place, entre deux rues. Je vois jusqu’au bout de la pente des deux rues, et je sais les boutiques qui s’y trouvent. J’entends la porte vitrée du café grincer sur le sable quand je l’ouvre. (…) à cinq heures, l’odeur végétale de l’absinthe ; bientôt on monte de la cuisine la soupe fumante, et à mesure que la soirée s’avance, ce sont les odeurs mêlées des cigarettes, du café et de la petite bière. Une cloison s’élevant de quelques centimètres au dessus des chapeaux sépare la devanture vitrée du corps principal du café. Les tables de marbre habituelle sont là ; là nous avions l’habitude de nous assoire et de faire de l’esthétique jusqu’à deux heures du matin. Quel est cet homme dont les yeux proéminents brillent d’excitation ? C’est Villiers de L’Isle Adam (…) il raconte à cette blonde fille, aux paupières lourdes, à l’air stupide et sensuel..

(…)A ce moment la porte vitrée grinça sur le sable du plancher, et Manet entra, (…) il s’assied à côté de Degas, cet homme aux épaules raides, vêtu d’un costume poivre et sel, il n’y a rien chez lui qui soit français d’une façon bien tranchée excepté sa cravate. Ses yeux sont petits, ses paroles sont incisives, ironiques, cyniques

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Le quartier de La Nouvelle Athènes (du sud de la Place Pigalle, aux rues de Clichy,  de Châteaudun, et des Martyrs)
a donné son nom au Café qui, dès 1855  accueillait les artistes de Montmartre et en particulier les peintresque l'on appela les "Intransigeants", puis à partir de 1874 les" Impressionnistes"
S’y réunissaient.
 Degas y a peint plusieurs tableaux, dont " L’Absinthe" en 1875. 
Entre 1930 et 1936, au 1er étage, rue Pigalle le club de jazz
Bricktop's réunissait la haute  société parisienne.
Les jazzmen américains et français y faisaient les beaux jours du Jazz à Montmartre: Mabel Mercer, Alberta Hunter,
Irving Berlin, Django  Reinhardt, Stéphane Grapelli, Louis Armstrong, Duke Ellington, Ethel Waters…
Cole Porter y écrivit "Love for sale", " Night & Day ","Miss Otis regrets" 

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Le Rat Mort :

Au n° 7 actuel de la place, un limonadier s’installait là en 1835. Cet établissement édifié à l’angle de la rue Frochot et de la place, se nommait "le Grand Café de la Place Pigalle" mais les clients  s’empressèrent de le baptiser "le Rat Mort" en raison de l’odeur pestilentielle qui empuantissait l’endroit, ce qui ne l’empêcha pas le café de devenir le rendez-vous de tout ce qui comptait de journalistes, écrivains, peintres et jolies dames esseulées. On pouvait aussi rencontrer tous les chiens du quartier, terriers, épagneuls, bichons havanais, lévriers, barbets, caniches, qui s’y livrent à des combats acharnés. A la jonction des deux demi-lunes qui avaient été tracées de part et d’autre en partant des guérites de l'octroi ce qui était le passage des bœufs conduits à l’abattoir de l’avenue Trudaine. Pendant un siècle d'existence, ce café connut plusieurs propriétaires et changea plusieurs fois de statuts. Après avoir fait concurrence "à la Nouvelle Athènes" le café aménagea un restaurant au premier étage, puis le transforma en cabinets particuliers. Une brasserie de femmes pour femmes s'installa, puis de nouveau le premier étage fut de nouveau loué pour des réunions d'artistes.

SOURCES :

Bibliothèque Forney

Archives de Paris,

Archives nationales,

Archives Bernard Vassor

Achives P-E Seda

Bibliothèque Jacques Doucet

 

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