11/02/2013
VALLADON EUGENIE-EMMA, DITE THERESA, CHANTEUSE POPULAIRE
Par Bernard Vassor
Theresa a vu le jour à la Bazoche-Gouët (Eure-et-Loire).en 1837, morte en 1913.
"Theresa a fait école. Beaucoup de grues ont cherché à l'imiter ;
mais il est arrivé ce qui arrive toujours en pareil cas :
elles n'ont, le plus souvent, réussi qu'à copier ses défauts,
et ont créé l'ère funeste des prima-gueula de la chope..."
Fille d'un musicien de guinguette elle connaissait de ce fait toutes les rengaines de l'époque. Engagée comme figurante au Théâtre de la Porte Saint-Martin,. Puis elle débuta, Café Moka, rue de la Lune. Comme chanteuse
- Elle habitait un magnifique appartement 118 rue du faubourg Poissonnière. Prostituée dès l’âge de quatorze ans, elle contracta une maladie vénérienne. Elle se livra alors à la boisson, chassée de partout, elle revint demander asile à sa mère
Elle fut engagée à la Porte Saint Martin, où elle rencontra un médecin qui lui donna cent francs par mois. Le Chanteur Darcier lui prodigua quelques leçons de chant. La mère de Thérèse qui habitait rue du faubourg Montmartre allait tirer les cartes chez les proxénètes et les prostituées du quartier. En 1867, Theresa déménagea passage Saulnier où elle vécut avec la fille Joséphine qui se fait appeler
« Lucien » elle-même bénéficiaire d’un testament la donnant comme seule héritière de Theresa. Le lieu le plus fréquenté par le couple, était chez Constance, la modiste du 46 rue Lamartine où il y avait là une nombreuse société de tribades, on affirme qu'il s'y passait là des scènes de la plus révoltante immoralité !!!
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Dans les Mémoires de Theresa "écrits par elle-même par Theresa de l'Alcazar", en réalité sous la plume d'Henri Rochefort qui s'auto-qualifiait d'"étincelant chroniqueur du Figaro.", nous découvrons l'existence de cette table d'hôtes de la cité Riverin. Dans ces confessions sélectives, Theresa prétend avoir vu le jour Cité Riverin, c'est bien plus chic que "La Bazoche Gouet" !. Puis elle nous donne la description d'une table d'hôte dans cette cité chez une nommée Clémence à laquelle elle consacre un long chapitre :
"Il y avait alors une table d'hôte qui a changé de local depuis, mais qui est resté célèbre dans le monde des théâtres". Et des autres salles de spectacles du Boulevard du Crime.
"On entrait alors par la cité Riverin, on prenait la seconde porte à gauche, on montait trois étages, et l'on pénétrait dans le restaurant borgne.(...) Quand à la population féminine, elle se composait du fretin dramatique, de ces bonnes filles qui ne se font pas teindre les cheveux et qui n'ont pas les moyens de nourrir un chien vert, de la plupart enfin de celles que le lecteur connait déjà. Les unes ne faisaient qu'un seul repas dans la journée. Les autres étaient de pauvres femmes qui vivaient au jour le jour d'un grog qu'on leur offrait au Café du Cirque, ou d'une double semelle à la sauce piquante qu'elles récoltaient à minuit au Café des Mousquetaires. Clémence tutoyait tous ses habitués" Je ne connais pas l'origine de ces tables d'hôtes. On n’en trouve aucune mention dans l'édition du "Furne corrigé". Peu avant "l'annexion", s'organisèrent aux abords de Paris en 1848 des tables d'hôtes aux prix modérés en raison de l'augmentation du prix des denrées provoquant l'émigration des plus pauvres émigrés. Les tarifs les plus bas étaient en 1848 : 75 centimes pour le déjeuner, 1 franc 25 le dîner allant parfois jusqu'à 1,75 fr . Les organisateurs de ces réunions, peu gastronomiques suivaient un système analogue à celui des quotidiens qui perdent sur les abonnés, mais qui se rattrapaient sur les annonces. Les consommateurs à prix fixe n'apportant que très peu de bénéfices, mais, les suppléments et les extra étaient prohibitifs...
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La cité Riverin ouverte en 1829, se trouvait (et se trouve toujours) entre la rue du Château d'Eau, et la rue de Bondy (aujourd'hui rue René Boulanger, face au théâtre Saint-Martin, elle longeait l'arrière du marché Saint-Martin. parallèle à la rue de la Pompe (rue Bouchardon).
Bien que son repertoire fut le plus inepte, quelques écrivains lui consacrèrent des éloges dithyrambique (dont Barbey d'Aurevilly). Alfred Delvau lui trouvait "un petit chic canaille"
Quelques titres de chansons peuvent vous en donner la profondeur :
"Rien n'est sacré pour un sapeur",
"La femme à barbe"
"C'est dans le nez que ça m'chatouille" ,
"Les canards tyroliens"
"La déesse du Bœuf gras" :
Mes deux biceps sont roug's comm' des carottes
Et mes jarrets, c'est plus dur que du fer
D'mandez-en donc d'pareils à vos cocottes
On n'en vend pas comme ça, ça s'rait trop cher...
A partir de 1880, son répertoire s'améliore avec "La Glu" de Jean Richepin, et des chansons de Paul Burani (anagramme de URBAIN son prénom) et de Déroulède le patriotard
mise à jour le 11/02/2013
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