15/01/2012
Quand va-t-on laisser en paix Arthur Rimbaud Vincent van Gogh et les autres ?
Par Bernard Vassor
Pour ce qui concerne Rimbaud, il ne se passe pas plus de deux ou trois ans pour que l'on découvre, une révolver, une photo où un personnage, la bouche ouverte, qui est le seul à regarder bêtement l'objectif. Régulièrement les plus grands biographes prétendent qu'Arthur était à Paris au moment de la Commune de Paris. Sauf Steeve Murphy et Pierre Brunel qui ont fait preuve d'une grande objectivité. Je ne parle pas des découverrtes "miraculeuses" d'article de journaux, sans oublier la supercherie de trois étudiants qui avaient "retrouvé" en 1945 le poème disparu La Chasse spirituelle. Ce canular avait révélé l'ignorance crasse de tous ces spécialistes rimbaldiens qui se tordaient d'admiration devant ce chef d'oeuvre inégalé de la littérature !!!
Juste pour mémoire le canular de trois jeunes gens de Livourne qui avaient à la hâte taillé trois morceaux de pierre, sachant que le canal de la ville allait être dragué en 1984 pour retrouver selon la légende des statues que Modigliani avait jeté dans ce canal. Bien sûr on ressortit de l'eau ces pierres à peine sculptées une à une. Bientôt, les plus grands experts mondiaux vinrent comme une volée de mouches se pencher sur ces fabuleux trésors qu'ils authentifièrent presque tous.
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Spéculation !
Pour l'affaire de Vincent, on cite toujours John Rewald qui le premier aurait émis l'hypothèse de l'assassinat sans trop insister à ma connaissance, n'ayant pas encore eu connaissance de ce texte jusqu'à présent. Une hypothèse n'a jamais été une réalité, tout juste une prétérition.
Bien des fadaises ont été écrites depuis lors. Jusqu'en 2009, où un historiographe hollandais, fait paraître dans sa langue natale un mauvais livre où il indique que Vincennt ne se serait pas suicidé, mais, serait mort en duel ! Avec des arguments d'une confondante bétise. Devant le tollé provoqué par ces niaiseries, le batave se confond en excuses et assure qu'il ne défend plus cette idée et promet que dans la réédition de son livre les choses seraient modifiées ainsi que dans la version française ce que j'ai pu constater. Il dit qu'il lui semble inutile de spéculer sur les raisons et conditions de ce décès. Il ajoute avec un certain cynisme : "j'ai à coeur de ne pas me mettre au service du mythe(commercial) mais du peintre". (j'ai la lettre complète au cas où)
La dernière en date est cette biographie monumentale de deux historiens américains qui remettent au goût du jour la fameuse "hypothèse".
Au passage ils salissent sans preuve la mémoire de deux jeunes frères : un qui est gentil cultivé, et l'autre qui a le rôle du méchant.
Par le plus grand des hasards, je connais très bien l'excellente traductrice qui est, ou a été membre de mon association, ce qui démontre bien sa grande valeur (humour).
Isabelle compte bien et c'est son devoir, défendre bec et ongles la version des yankees poulitzérisés.
Bien du courage madame l'épistophile, tu va peut-être devoir réviser ton jugement sur l'une de tes idoles
L'ensemble de l'ouvrage à part ce petit phénomène promotionnel est parait-il d'une très grande qualité littéraire. Il est le fruit d'une dizaine d'années de recherches au VGM qui dans l'ensemble soutienent cette version. Pardon à eux, mais je suis en total désaccord.
Le livre d'Alain Rohan dont je vous ai déjà parlé devrait faire taire pour quelque temps encore les prétentions commercieles de certains hypothésistes.
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Commentaires
Mon cher Bernard, (pas Emile, hein, sinon, j’aurais dit “mon cher petit Bernard” -- non, je dis bien, mon cher grand Bernard...)
Il faut avoir lu. J’ai eu ce privilège. Rien, dans cette hypothèse — qui ne se veut qu’une hypothèse, au même titre que celle du suicide — n’est avancé sans être étayé par des éléments solides qui, sans se présenter comme des “preuves indiscutables”, proposent une alternative possible à la théorie du suicide, en exposant les failles et incohérences de la théorie admise (qui manque, elle aussi de "preuves indiscutables"). Rien n’est inventé. Aucun élément “nouveau” non plus. Tout s’appuie sur des faits concrets et sérieusement documentés, qui, dans un cas comme dans l’autre, demandent à être analysés, étudiés et interprétés, plus de 120 ans après les faits (exercice périlleux, s’il en est — il n’est qu’à voir les remous et les passions qu’ont pu susciter la révision du procès Seznec). J’attends bien entendu de lire le livre d’Alain Rohan qui, lui, semble apporter des éléments nouveaux, pour me faire un avis – et non un jugement, car il ne s’agit pas de moi, piètre ignorante qui ne suis ni chercheuse, ni universitaire, ni spécialiste. En tant que telle, je me garderai bien d’entrer dans la polémique; en lectrice quelque peu avertie cependant, je maintiens que la théorie est très intéressante et plausible, mais voilà: elle dérange et bouscule des certitudes bancales et vaseuses, sur lesquelles on a bâti le mythe du “peintre maudit” fort opportun et vendeur (et maintes fois démenti par ailleurs), - qui a fait couler autant d’encre que de larmes. Pour ma part (une fois encore, du haut de mon mini-marchepied) je reste aussi sensible aux trois versions: celle du suicide, celle de la mort accidentelle, et celle du suicidé de la société d’Artaud. C’est aux auteurs qu’il a fallu du courage pour avancer cette théorie (qui, par son sérieux intellectuel, a séduit beaucoup d’éminents spécialistes de Vincent de par le monde) — moi, je me ferai un plaisir de la présenter (et non de la défendre bec et ongles, car il ne s’agit pas de cela et je n’en ai d’ailleurs pas les moyens intellectuels). Cela étant, elle ne change rien à la valeur du peintre, de l’écrivain et de son œuvre – mais dévoile peut-être une générosité de cœur méconnue de l’homme.
Écrit par : isabelle | 15/01/2012
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