29/05/2011
La podophilie, le mythe de Cendrillon, ou le fétichisme des pieds.
Par BERNARD VASSOR
Gustave Doré.
Dans ce conte, un prince met toutes les jeunes filles de son royaume à sa disposition pour tester leurs voutes plantaire à l'aide d'un soulier de verre (ou de vair).
A ce propos, Bruno Bettelheim note :
"Ce n'est sans doute pas un hasard que Perrault a choisi des pantoufles de verre. Un petit réceptacle où une petite partie du corps peut être tenu serrée peut être considéré comme le symbole du vagin. Et s'il est fait d'une matière fragile qui peut se briser, on pense ausitôt à l'hymen"
B.Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées, Robert Laffond 1976
Si l'édition princeps des Contes de Charles Perrault est datée de 1697, c'est un autre Charles, de Brosses celui-là, qui employa pour la première fois le terme "fétichisme" (1760) dans un ouvrage intitulé :
Du culte des Dieux fétiches,
où l'on peut lire
"Le culte de certains objets terrestres et matériels appelés fétiches (...) et que pour cette raison j'appellerai fétichisme"
Du culte des dieux fétiches ou Parallèle de l'ancienne de brosses 10 pages.pdf
Depuis l'antiquité, il existe des centaines de versions d'histoires et de légendes de souliers volés, perdus et retrouvés, où les protagonistes déchaussés sont parfois des hommes....
Le dix-huitième siècle est particulièrement friand de ce genre de pratiques sexuelles.
De nombreux livres de Restif de la Bretonne en font état : "Le pied de Fanchette", "L'Anti-Justine"
Au dix-neuvième, Gustave Flaubert, dans sa correspondance privée, avec l'ancienne prostituée, (devenue après mariage) "comtesse de Loynes" se livre sans ambiguïté à des propos salaces, exprimant nettement ses préférences sexuelles pour le fétichisme des pieds :
"Je me précipite sous la semelle de vos pantoufles, et, tout en les baisant, je répète que je suis...
Tout à vous"
Plus tard, il lui écrivit :
" Les Turcs, pour honorer leurs maîtres, se posent le front sur leurs pieds. Moi, ce n'est pas pour vous honorer que j'applique mes lèvres sur les vôtres" .
...............
Octave Mirbeau, dans "Le Journal d'une femme de chambre" (n'y voyez aucune malice d'actualité) met en scène un vieillard maniaque fétichiste. Célestine consigne dans son journal :
"sans pouvoir jamais me fixer nulle part, faut-il que les maîtres soient difficiles à servir maintenant !... C'est à ne pas croire".
A SUIVRE......
Au xxe siècle, le docteur Sigmund Freud
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