02/05/2011
Païva la polygame, de Saint-Petersbourg aux Champs-Elysées
Par Bernard Vassor
Hôtel de la Païva aux Champs-Elysées
Païva est de toutes celles qui ont le plus fait jaser et moquer dans les chroniques et chez les chroniqueurs du dix-neuvième siècle.
De nombreux mots d'esprit ayant tous un rapport avec ses qualités de prostituée ont accompagné sa fulgurante carrière
Voici l'un de ces articles fantaisistes :
"Vous connaissez la physionomie féminine qu'abrite cette voiture et vous êtes au courant de ses affaires. C'est une des quatres personnalités dont Paris ne se lasse pas de s'inquiéter. Veuve d'un pauvre tailleur de New-York (?) ex-madame Herz, ex comtesse de Païva, elle a parfait sa carrière en troquant son nom portugais contre un nom prussien qui sonne douloureusement au coeur de notrez pauvre Alsace, car ce fut celui de son premier gouverneur à l'époque de la conquête et tout savant qu'il soit en l'art des anexions le prince de Bismarck (...).
Un autre articlee prétend qu'elle était la fille d'un aubergiste qui avait épousé un tailleur russe de Saint-Pétersbourg. Elle rencontra le riche héritier d'une grande fortune dont elle épuisa tous ses biens ?
Marié à un tailleur français de Saint-Pétersbourg dont elle eut un fils, elle se remaria sans divorcer avec le marquis de Païva. Viloing, son mari en Russie, eut le bon goût de mourir peu après.
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A gauche, marquis de Païva, à droite, Guido von Henckel de Donnersmark, cousin de Bismarck
Au centre le pianiste virtuose Henry Herz.
Archives de la préfecture de Police
Mise à jour le 02/05/2011.
Sa véritable biographie est bien connue, ce qui l'est moins, se trouve dans les archives de la police :
En 1868, une jeune fille d'origine anglaise de 18 ans, fut appréhendée par la police des moeurs pour provocation à la débauche sur la voie publique. Intérrogée par un inspecteur, elle avoua, d'après celui-ci, avoir été au service de Madame de Païva place Saint-Georges. Elle déclara avoir été obligée de quitter son service malgré tous les bénéfices qu'elle en tirait, pour avoir refusé de satisfaire des désirs de la marquise pendant qu'elle prenait son bain (le rapport de police est plus explicite) Elle avait cédé plusieurs fois à ses exigences, mais après que la Païva l'ayant battue, elle avait immédiatement quitté son service.
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C'est elle aussi, qui acheta le collier de l'impératrice Eugénie, qui bien que sachant que la Montijo refusait de le lui vendre à elle, imagina un stratagème. Se faisant accompagner par son marchand de bijous, elle obtint le collier sous un faux nom et ne manquait jamais de le porter en toutes occasions
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