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27/02/2010

Un sport nouveau en 1868 : Les courses de bicycle ( ou grand bi ) au bois de Boulogne

PAR BERNARD VASSOR

velocipede course pré-Catalan SPIA LARGEUR.jpg
Un manège pour l'apprentissage.
La première grande course fut organisée par la revue : Le Vélocipède illustré en 1869. C'était une course d'endurance  Paris-Rouen, longue de 128 kilomètres parcourus en près de dix heures. Il y eut 95 coureurs engagés au départ, "ils ne furent que vingt en arrivant au port". Le premier champion de l'histoire du cyclisme fut l'anglais James Moore.

06:21 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Tags : michaux, karl drais, james moore. | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

26/02/2010

"L'affranchissement des femmes", une étape du combat pour l'égalité

&qu

PAR BERNARD VASSOR

femmes typographes largeur.jpg
Un atelier entièrement féminin en 1864*
«  En protestant contre les lois existantes,
faites sans les femmes contre les femmes,
la Société a toujours rejeté l’idée d’institutions
futures élaborées sans le concours des femmes,
parce que ces institutions seraient encore faites contre elles.»
Hubertine Auclert
"La fin du XIX° siècle aura marqué la renaissance féminine" écrivit la militante Maria Pognon, mais lorsque l'on demanda l'avis de Sarah Bernhardt sur l'impact des femmes cyclistes, elle eut cette réaction surprenante :
"Je crois que la bicyclette est en train de transformer nos moeurs plus profondément qu'on ne semble en général s"en douter (...) La considération morale doit l'emporter et j'estime que cette vie au-dehors, dont la bicyclette multiplie les occasions, peut avoir des conséquences graves et dangereuses".
Les anti-fémistes farouches ne s'y étaient d'ailleurs pas trompés, un virulent chroniqueur notait :
"La Vieillesse du siècle passé (écrit en 1902) a rajeuni deux produits tardifs, mais cocasses : le féminisme et le cyclissme_qui eux-même ont lancé quatre vents de notre nouveau monde, baptisés de noms cocasses : automobilisme, maboulisme, puffisme, décadentiste (...)"
.................................
Dans plusieurs journaux, des polémiques ont été soulevées entre journalistes et représentants du syndicat des typographes (dirigé par des hommes).
Nous sommes en 1864, ce n'était pas la première fois que des femmes prenaient le pouvoir dans des ateliers. Déjà en 1832, des journaux furent entièrement réalisés par des femmes. L'expérience dura pendant deux ans.
L'objet de la discorde portait pêle-mêle sur la liberté du travail, le maintien du niveau des salaires. Si on introduit des femmes dans les imprimeries disaient certains, c'est moins pour des motifs d'humanité et de morale, que parce que les femmes touchent un salaire inférieur.
La situation des hommes est donc menacée !!!! L'idée fonctionnait déja en Angleterre et en Amérique où il existait un grand nombre d'imprimeries avec des ateliers mixtes. L'auteur du "Roi des Montagnes" prit le parti des femmes dans des articles au "Journal Officiel", il  se prononça pour l'avantage de l'emploi des femmes et appuya leur droit de franchir les ateliers "qui pourront bénéficier de leur intelligence et de leur adresse" à la composition, à la correction et au margeage. La première expérience fut celle de la Société Paul Dupont à Clichy.
...........................
*Année du décès de Suzanne Voilquin, seule abandonnée dans un hospice. Elle avait dirigé "La Femme nouvelle" avec Désirée Gay et "L'Apostolat des femmes".
Exaltée, elle fut la fidélité même et a laissé un témoignage émouvant : "Le Journal d'une fille du peuple, ou la Saint-Simonienne en Egypte".
mise à jour le 26/02/2010

17:07 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

23/02/2010

Un hermaphrodite prénommé Abel, après avoir été Adélaïde Herculine dite Alexina

 

Par Bernard Vassor
hermaphrodite image Gautier 4.jpg
Gautier d'Agoty: Planche anatomique du premier périodique scientifique.
De

laguerre 1752-1755 : Observations sur l’histoire naturelle, sur la physique et sur la peinture.

 

J'ai vingt-cinq ans, et, quoique jeune encore,

j'approche à n'en pas douter du terme fatal

de mon existence. J'ai souffert, et j'ai souffert seul !

seul ! abandonné de tous !

Tel est le début du manuscrit retrouvé près du corps inanimé dans une chambre de la rue de l'École de Médecine au mois de février 1868. Le docteur Tardieu qui avait reçu ce manuscrit des mains du docteur Régnier qui avait constaté la mort d'"Abel Barbin". Ambroise Tardieu publia une version édulcorée de ce manuscrit dont il ne reste aucune trace, ce qui laisse un doute sur l'écriture de ces mémoires.. 

Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina vit le jour le 8 février 1838 à Saint-Jean d’Angély. De 1845 à 1853 elle séjourna d’abord à l’orphelinat, puis au couvent des Ursulines de Chavagne. De 1856 à 1858 elle vécut à l’école Normale d’Oléron3.   De 1858 à 1860 elle devint institutrice dans un pensionnat. S’étant plainte de douleurs dans l’aine, elle fut  auscultée par un médecin de La Rochelle, le docteur Chesnet.

Son examen indique :

« Alexina qui est dans sa vingt deuxième année, est brune, sa taille est de 1,59 m. Les traits des on visage n’ont rien de bien caractérisé et restent indécis entre ceux de l’homme et de la femme. La voix est habituellement féminine, mais parfois il s’y mêle dans la conversation ou dans la toux des sons graves et masculins. Un léger fuvet recouvre la lèvre supérieure ; quelques poils de barbe se remarquent sur les joues. La poitrine est celle d’un homme, elle est plate et sans apparence de mamelles. Les règles n’ont jamais paru. Les membres supérieurs n’ont rien de formes arrondies qui caractérise ceux des femmes bien faites ; ils sont très bruns et légèrement velus. Le bassin et les hanches sont ceux d’un homme ».

Un journal local : L’Echo rochelais, suivi un peu plus tard par d’autres feuilles du département, se fait le haut-parleur d’une indiscrétion certainement d’origine médicale en annonçant :

Comme il n’est bruit dans notre ville que d’une métamorphose é

Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina, est née...
Elle séjourna d'abord
S'étant plainte de douleurs dans l'aine, elle fut auscultée...
Les membres supérieurs n'ont rien des formes arrondies qui caractérisent...
De 1860 à 1868, il vécut à Paris...
manuscrit qui fut exploité...trange, extraordinaire en physiologie médicale, d’après des renseignement pris à bonne source (on ne disait pas encore de source sûre..) :

Une jeune fille âgée de 21 ans, institutrice (..)avait vécu dans l’ignorance d’elle-même, c’est-à-dire dans la croyance d’être ce qu’elle paraissait dans l’opinion de tous (…) enfin, tout récemment, une circonstance fortuite est venue jeter un certain doute dans son esprit ; appel a été fait à la science et une erreur a été reconnue….

La jeune fille était un jeune homme !!! »

Un autre journal peu scrupuleux ajoute hypocritement par prétérition :

« Dans l’impossibilité de nous reconnaître dans tous ces bruits, les cancans se sont répandus dans le quartier Saint-Jean, nous nous sommes abstenus d’entretenir nos lecteurs des faits avant de les bien connaître.

Voici les renseignements puisés à bonne source :

(…) »

L’article reprend ensuite les informations de l’Echo rochelais en insistant bien sur le fait qu’elle était institutrice et …compatriote.

….

En 1860 son état-civil fut réformé par le tribunal de Saint-Jean d’Angely, Alexina devint Abel Barbin.

De 1860 à 1868 il vécut à Paris.

Au mois de février 1868, on a retrouvé à Paris dans une chambre du quartier de l’Odéon le cadavre d’Abel Barbin qui s’était suicidé avec les émanations d’ un réchaud à charbon. Il avait laissé un manuscrit qui fut exploité plus tard par un médecin aliéniste le docteur Ambroise Tardieu.

 

ALEXINA,docteur TARDIEU

Source Gallica

 

Depuis l'antiquité, les hermaphrodites ont été considérés comme des monstres, tout juste "bons à jeter à la mer".D'ambroise Paré (le pire en inhumanté), aux aliénistes du XIX° siècle ces hommes-femmes ont servi d'animaux de laboratoire sur des tables de dissection ! 

« Herculine Barbin nous parle ainsi d'une société où le corps est banni, renvoyé à une sorte d'invisibilité, d'inexistence, qui seule peut expliquer que l'on puisse passer autant d'années au milieu de femmes sans comprendre, ou sans que l'on vous fasse comprendre, que l'on n'en est pas une.Ce récit plein « de bruit et de fureur » nous est conté par l'intéressé lui-même sous forme de souvenirs. Mais le style de la narration comme son écriture font très vite oublier qu'il s'agit là d'une autobiographie et non d'un roman. Sans le vouloir, Herculine Abel Barbin donne à sa propre histoire la saveur enfiévrée des drames chers à son siècle : on s'y évanouit, on s'y pâme, on y tremble d'amour et d'effroi. Et pourtant on y lit aussi l'immense désarroi d'une âme livrée à des questionnements sans fin et à un dégoût profond de soi, et finalement des autres, qui ne peut conduire qu'à la mort. Michel Foucault qui publia ce texte en 1978, accompagné de divers documents d'époque, voulait ouvrir avec lui une série intitulée « Vies parallèles ». Un titre qu'aurait sans doute revendiqué Herculine Barbin qui écrit à la fin de ses mémoires : « Il y a entre les hommes et moi un abîme, une barrière infranchissable... » Michel Foucault 1978.

ttp://www.leboucher.com/pdf/herculine/barbin.pdf

Mise à jour le 23/02/2010

12:14 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (7) | | | | Digg! Digg

22/02/2010

Le 61° bataillon de la Garde nationale à Montmartre à Montmartre

Par Bernard Vassor

Canons champs des polonais montmartre.jpg
Des gardes nationaux du 61°, au "Champs des Polonais" situé au sommet de la Butte.
Peut-être y-a-t-il quelques montmartrois qui auraient un ancêtre parmi eux ?
Les 171  canons avaient été payés par une souscription de parisiens, pour la défense de Paris assiégé par les prussiens.
C'est à l'emplacement de la basilique qu'avaient été parqués les canons qui étaient menacés d'être repris par la volonté d'Adolphe Thiers.
Canons montmartre gravure.jpg
Sous un autre angle.
Chassepot exercice largeur 03.jpg
L'équipement des gardes nationaux : un pantalon de drap bleu foncé à bandes rouges sur le côté, une tunique de la même couleur avec des boutons dorés, un képi, avec un écusson brodé portant le numéro du bataillon, et aux pieds les fameux "godillots" jaunes. Un paquetage avec un étui à baïonette et une boite à bougies. Pour l'hiver, une capote bleu clair complétait l'ensemble.
Pendant le siège de Paris, le 61° bataillon, était basé 6 rue de la Fontenelle, anciennement rue des Rosiers ( puis rue de la Barre, aujourd'hui rue du Chevalier de la Barre). Le nom de rue des Rosiers figurait toujours sur les registres d'inscription des bataillons de la G.n. Certains gardes était inscrits deux fois dans chacune de ces noms de rues.
Chassepot sepia largeur.jpg
Différents fusils étaient distribués, le Chassepot (ci-dessus) dit "du camp de Châlon", fusils "à aiguille ou a tabatière", fusils Favé et Plumerel et pour quelques privilégiés des fusils automatiques américains réformés de la guerre de secession de type Winchester et Scharp qui avaient été achetés par le colonel Victor Schoelcher chargé de l'armement.
reconstitution 61° rue des rosiers.jpg
Le siège du 61° bataillon. Cette photographie fait partie d'une série de reconstitutions (falsification historique) après la Commune pour l'exploitation idéologique et commerciale des "crimes de la Commune".
Ici, c'est l'exécution dans le jardin attenant au poste de police du 61°, des généraux Lecomte et Thomas....la réalité est tout autre !
Ils furent tués l'un après l'autre par des gardes nationaux incontrôlés. Seul le général Lecomte fut adossé à un mur qui n'est pas celui de la photographie !
C"était en réalité d'après un témoignage de l'époque une petite maison à deux étages sous l'autorité du comandant polonais Kardanski chargé de la surveillance des canons.
6 rue des Rosiers.jpg
Le siège du 61) bataillon le 18 mars 1871.
Germain Turpin, dont le nom ne mérite pas d'être oublié, fut la première victime de l'armée de Thiers. Atteint d'une balle à l'abdomen pendant son tour de garde du parc d'artillerie du "Champs des polonais" situé à l'emplacement exact de la basilique du Sacré-Coeur.
Voici une liste de quelques membres de ce 61° :
Turpin, la première victime des Versaillais, dans la nuit du 18 mars 1871, alors qu'il était de garde, il fut abattu dans son sommeil par un soldat de l'armée du général Lecomte*. Georges Clemenceau, alors maire de Montmartre et (piètre) médecin, accouru par le vacarme a déclaré que la blessure n'était pas bien grave. Le malheureux, transporté à l'hôpital Lariboisière est mort d'une péritonite 9 jours plus tard dans d'atroce souffrances.  Georges Clemenceau, Simon Mayer chef d'état-major, Razoua commandant de la 18° légion, Louise Michel, Olivier Métra le chef d'orchestre enrôlé comme clairon et bien sûr, le concierge du 10 de la rue Cortot Julien Tanguy. Signalons aussi le célèbre capitaine Paschal Grousset à l'origine de l'affaire Victor Noir. Il fut après la défaite des insurgés à Montmartre, arrêté au domicile de sa soeur déguisé en femme et conduit dans les locaux de la préfecture de Police (qui n'avait pas encore été incendiée) et exhibé pour mieux l'humilier
Mon ami le professeur de médecine à Lariboisière Jean-Paul Martinaud a livré tous des éléments importants dans son ouvrage : Une histoire de l'Hôpital Lariboisière, éditions l'Harmattan 2005

« Une seule personne avait été affectée à la surveillance du parc d’artillerie, le garde national Germain Turpin, un maçon de 36 ans habitant passage Doudeauville. Il était de garde cette nuit là, auprès de fameux canons lorsqu’il entendit arriver la troupe de ligne, courageusement, il fit les sommations d’usage, mais la seule réponse qu’il reçut fut une décharge de fusil qui l’atteignit à l’abdomen et le coucha par terre. Louise Michel qui se trouvait de garde au poste de garde du 61° bataillon en haut de la rue de la Fontenelle* toute proche, accourut avec une cantinière. Les deux femmes lui firent un premier pansement en déchirant leur propre linge. Le docteur Clemenceau maire du XVIII° arrivé sur place peu après lui prodigua les premiers secours sur place car le général Lecomte** soucieux de ne pas ameuter la population, s’opposa à ce que l’on transporta le blessé à l’hôpital, au scandale de l’assistance. Louise Michel parvint à le relever et le conduire à Lariboisière, on le coucha dans le lit n° 14 de la salle Saint-Ferdinand ( par la suite devenue Ambroise Paré) où atteint de péritonite affection que l’on ne pouvait pas opérer à l’époque, il agonisa 9 jours entouré de sa famille. Germain Turpin mourut heureux, disait-il d’avoir vu la Révolution. » (…) Deux autres blessés furent emmenés à Lariboisière, le premier Henri-Louis Blaise un tapissier du quartier agé de 21 ans survécut lui aussi neuf jours (…)la troisième victime Marguerite Boivin couturière agée de 37 ans qui faisait parti du groupe de femmes ayant arrêté la troupe et rallié les soldats, réusit à se rétablir au terme d’un séjour de 75 jours dans le lit 24 de la salle Sainte-Jeanne, d’une blessure des vaisseaux fémoraux »

Ouvrage collectif avec le soutien des Archives de France et de la Ville de Paris : Guide des Sources du mouvement communaliste et de la Commune de Paris (1864-1880), éditions : la Documentation Française 2007,

Réf. : 9782110065483
732 pages, 16x24 cm
ISBN : 978-2-11-006548-3

Archives de Paris

Service Historique de l'Armée de Terre (ancien nom)

mise à jour le 22/02/2010

05:17 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : germain turpin, clemenceau, paschal grousset | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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