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24/12/2010

On a arrêté un Robinet au cimetière Montmartre !!!! "A bas la Rousse"....

Par Bernard Vassor

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Le gisant d'alphonse Baudin au cimetière Montmartre

Pour comprendre cette affaire, il faut se reporter au coup d'état du 2 décembre 1851. Alphonse Baudin, député républicain est  frappé d'une balle en pleine tête tirée par un soldat du 19° de ligne  sur une barricade que Baudin avait érigé et défendait rue Sainte-Marguerite, pour sauver la République confiquée par le prince président Louis Napoléon Bonaparte. Son corps fut inhumé en secret au cimetière du Nord. Quelques hommes ayant redécouvert sa tombe s'y rendaient chaque année pour honorer sa mémoire.

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Le 2 novembre 1867, un groupe de plusieurs dizaines de manifestants était surveillés par 50 sergents de ville et un certain nombre d'hommes de la police secrète en civil appartenant au service spécial du commissaire Lagrange chargé des basses oeuvres au service de l'empereur.

A la fin de la cérémonie le groupe de républicains sortit du cimetière sans incident. Les sergents de ville courageux mais pas téméraires s"emparèrent de badauds isolés et les conduisirent  au commissariat du 1 de la rue Bréda (aujourd'hui Henry Monnier) pour y être entendus par le commissaire Bellanger.

Parmi les jeunes gens arrêtés, un certain Gabriel Robinet niait énergiquement  avoir crié : A bas les mouchards,- a bas la Rousse ! (la police en argot)

Présenté au commissaire Béllanger qui demanda à la cantonnade en le montrant  du doigt :-"Et celui-ci, qui l'a arrêté ? Des policiers lui répondirent :"Ce sont des agents de la centrale, mais ils ne sont plus là".

Au  moment où le commissaire allait prononcer l'élargissement du Robinet, un individu  habillé en bourgeois s'écria : "Celui-là ? attendez donc, c'est moi qui l'ai arrêté; il m'a dit : A bas la Rousse ! et m'a fait rebellion." Malgré ses dénégations le jeune étudiant du lycée Saint-Louis Gabriel Robinet fut consigné au poste et traduit en justice le 4 décembre 1867 pour y être condamné à 2 mois de prison par la sixième chambre du tribunal de  police correctionnel.

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Une année plus tard, le journal "Le Réveil" lança une souscription publique pour élever une statue au martyre de la République. Un procès fut intenté  contre le directeur du journal Charles Delescluze défendu par un très jeune avocat du nom de Léon Gambetta.

La statue en bronze érigée avenue Ledru Rollin connut le même sort que celle de Charles Fourier : démontée par les autorités françaises en 1942 pour être donnée aux allemands afin d'en faire des obus. 

Quand à Charles Delescluze (député aussi), 3 ans plus tard il connut le sort de Baudin, lui, fut couché par la mitraille versaillaise sur une barricade de l'avenue du Prince Eugène (avenue de la République) le 25 mai 1871. Il repose au Père Lachaise.

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