Référencement gratuit

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« lun. 04 févr. - dim. 10 févr. | Page d'accueil | lun. 18 févr. - dim. 24 févr. »

16/02/2008

PETITE HISTOIRE DES RUES DE PARIS.... SUITE, les transports

PAR BERNARD VASSOR

LES TRANSPORTS A PARIS

Une des première remise de voitures publiques était située dans le cul-de-sac Saint-Fiacre vers 1660. Cette impasse est située au 81 de la rue Saint-Martin. C'était à l'origine une ruelle, elle porta aussi le nom de : Impasse Saint-Pierre.

Au milieu du XVIIIè siècle, une concurente de la Gourdan, l'entremetteuse Hecquet organisait là des petits soupers fins et des parties galantes. L'académicien, avocat général Antoine Louis Séguier était selon un rapport de police le principal client de la maquerelle avec quelques Fermiers-généraux. Celle-ci avait aussi une autre maison dans le faubourg Saint-Laurent.

Fermée par une grille depuis 1843, son nom lui vient de l'enseigne qui donna son nom aux voitures parisiennes. La commission du Vieux Paris, au début du XXè siècle a fait procéder au nettoyage et à l'encadrement par un filet bleu d'une inscription relevée sur le mur :

CUL DE SAC

III FIACRE

10°

La partie hachurée visible sur la pierre est dûe au ciseau d'un révolutionnaire voulant laïciser cette voie. 10° indique le numéro de la section dans laquelle se trouvait l'impasse. En 1662, une compagnie d'omnibus bon marché vit le jour sous le nom de : "Carrosses à cinq sols"*.

049c050646ac6d739271063b3ba695d7.jpg

Louis-Jean de Monmerqué a publié une brochure fort rare : "Les carrosses à cinq sols ou les omnibus du dix-septième siècle."dans laquelle il donne lecture d'une lettre de la soeur de Pascal, madame Gilberte femme Perier, qui commente l'inauguration le 21 mars 1662 des lignes de cette entreprise : "L'établissement commença à sept heures du matin; mais avec une pompe et un éclat merveilleux... Messieurs les commissaires délivrèrent aux cochers chacun leurs casaques qui sont bleues, des couleurs du roi et de la Ville, avec des broderies sur l'estomac..." Elle ajoute que la foule était nombreuse que souvent on est obligé d'y aller à pieds. "J'attendais à la porte Saint-Merry, dans la rue de la Verrerie, ayant grande envie de m'en retourner en carrosse, parcque que la course est un peu longue de là chez mon frère, mais j'eus le déplaisir d'en voir passer cinq devant moi sans pouvoir y prendre place, et pendnat ce temps, j'entendais les bénédictions que l'on donnait aux auteurs d'un établissement si utile au public.." (Nous savons que Pascal n'habitait pas très loin, rue des Morfondus**,sur la montagne Sainte-Geneviève). (...) "voilà en quel état est présentement notre affaire; je m'assure que vous ne serez pas moins surpris que nous de ce grand succès; il a surpassé de beaucoup toutes nos espérances" (...) D'après Monmerqué, Pascal avait placé des fonds dans l'entreprise du duc de Rianès et du marquis de Sourches. L'historien Sauval prétend même qu'il fut l'inventeur de cette innovation. Il avait été créé trois lignes, la première reliait la Bastille au Luxembourg en passant par l'île Saint-Louis, la deuxième partait du couvent des Filles-du-Calvaire à la rue Saint-Honoré, et la dernière partiait de la porte Montmarte pour se rendre au pont Saint-Michel. La marquise de Sévigné dit un peu la même chose dans une lettre à Madame de Grignan. Le parlement avait enregistré l'entreprise en précisant que "les soldats, les laquais, gens de livrées, manoeuvres, gens de bras et juges ne pourraient entrer dans lesdits carrosses". Cette restriction fut la cause de la faillite de la spéculation en excluant la plus grande partie de la population. Dans cette brochure, "carrosse" est écrit avec 2 R) L'enseigne Saint-Fiacre fut au cours du temps transportée rue du Faubourg-Saint-Denis. On en dénombrait 1800 vers 1770, jusqu'à ce que la concurence des voitures de place mit fin au monopole de la Compagnie des Fiacres

Dans un curieux guide à l'usage des étrangers à Paris publié en 1727, l'auteur donne ces indications à propos des carosses (avec un seul R) dans Paris :

Les gens de condition ne peuvent pas aller à pié dans Paris.. Il y fait très souvent tems pluvieux, alors les rues sont pleines de crottes, à force d'être trop battue & trop pratiquée par les passans à pié & en voiture; auquel cas on fait mieux de prendre un carosse, que de se gâter la peruque, les habits, les souliers & bas (...) il ne sied pas trop bien de faire le piéton, où d'y paroitre la peruque entortillée par le vent, les bas et les souliers crottéz (...)Il y a deux sortes de voitures dont un étranger se peut servir dans Paris (chaises à porteurs mises à part) savoir :

1)Les carosses de louage, bien entendu ceux qui s'arrêtent en pleine rue, lesquels on nomme fiacre vulgairement.

Une autre sorte de carosse de louage dits communément carosses de remise. On les trouvent chez certaines gens, surout au faubourg Saint-Germain & ces cochers ont d'ordinaire fait peindre des carosses & chevaux sur leurs portes cochère, ou placé des écriteaux qui disent : Loueurs de carosses. On peut les louer dans ces lieux par mois ou par jour (...) On peut les avoir à toute heure. Il y en a quelques fois jusqu'à vingt rue Mazarine, sans avoir rien à faire; une autre fois, il n'y en a pas un seul(...)

1bd3dd002ff856b1428ab1a7748a5d35.jpg

Pendant la révolution, une pétition anonyme à l'Assemblée Nationale, demandait la suppression des carosses dans Paris et dans les grandes villes pour les remplacer par des chaises à porteur. Emporté par un élan patriotique, notre citoyen emporté par un élan écologiste avant l'heure, il déclare :

"J'ai une voiture, un cabriolet et quatre chevaux; je désire mes frères vous en faire le sacrifice sur l'autel de la patrie; qu'ils soient vendus au profit de ceux qui vont toujours à pied. La reu leur appartenoit comme à moi (...)Ordonnez le sacrifice que je sollicite, et alors je pourrai aller quelques fois à cheval, mais plus souvent à pied, je jouirai d'un des charmes des grandes villes, celui de l'égalité et de l'obscurité. J'ai suffisament motivé ma motion, et je conclus à ce que la Commune de Paris propose à l'assemblée Nationale le décret suivant ": carrosses et cabriolets petition écologiquo-patriotique.pdf

 

La réglementation des voitures et leur numérotage fut fixée en 1703 par ordonnance du lieutenant de Police. Avant la révolutin de 1789, les bureaux de voitures de la cour ne conduisaient qu'aux lieux où résidait le roi. Sous Napoléon, ont pouvait compter quinze sociétés de usant de ce moyen de transport, comptant 34 lignes pour 390 voitures circulant dans Paris. A la fin du XIXè siècle, la Compagnie des omnibus comptait 2000 voitures ou tramways, la Compagnie générale 5000, plus 7000 voitures diverses, tramways éléctriques, tramways à vapeur, soit environ 16 000 véhicules roulant dans Paris ....

**Cette voie s'était appelée à l'origine : chemin du Moulin à Vent, puis rue du Puits de Fer, rue des Morfondus, rue Neuve-Saint-Etienne-du-Mont, puis rue Rollin en 1867 .

A SUIVRE.........

18:05 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : Carrosses à cinq sols, PASCAL, FIACRE, Louis-Jean de Monmerqué, marquis de Sourches | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

PETITE HISTOIRE DES RUES DE PARIS, SUITE...les trottoirs

PAR BERNARD VASSOR

LES TROTTOIRS

C'est sous Napoléon I, que les bornes destinées en principe à protéger les piétons, furent remplacées progressivement par des trottoirs. Les ruisseaux situés au milieu des rues et des ruelles, (transformant la chaussée en amas d'immondices, de boues fangeuses, ou de torrent les jours de pluie) ont été progressivement reportés le long de chaque côté des trottoirs. Il était recommandé aux voyageurs empruntant des lignes omnibus, de prendre place à gauche si le trajet suit des rues à ruisseau, et de prendre place à droite si la ligne suit des rues à chaussée.

10faccd0007fc5db2a6d1062678c12e9.jpg

L'entretien des rues était assuré par la corporation des balayeurs ou des "boueux". On pouvait rencontrer ces pauvres gens vêtus de guenilles. Mouillés jusqu'aux os les jours de pluie, ils étaient également chargés de curer les égouts. Les femmes de cette corporation portaient des robes de bure effilochées en lanières depuis le hauteur du genou. Certains ajoutaient à leur panoplie une sorte de "carmagnole"de toile cirée. Chaussés de grands sabots débordants de paille qu'ils tressaient autour de leurs jambes en guise de bottines. Il y avait aussi quelques enfants garçons et filles qui s'acquittaient tant bien que mal de cette tache. Tout ce petit monde était placé sous la surveillance d'inspecteurs qui les regardaient sans pitié. Malheur aux dandys et aux élégantes qui devaient passer à portée de leur instrument de travail ...vengeance des gueux, le balai allant de droite, revenait fatalement à gauche où se trouvaient placés les promeneurs aventureux qui recevait une projection de ce qui se trouvait dans le ruisseau.

*Appelées mibrais, d'où, le nom de certains noms de lieux qui devaient être particulièrement boueux.

10:15 Publié dans Histoire des rues de Paris | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg