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11/06/2006

La Maison Dorée

La dernière exposition impressionniste

Par Bernard Vassor

Aujourd’hui : 20 boulevard des Italiens, 1/3 rue Laffitte.

Notre association Autour du père Tanguy alors en gestation avait été mandatée par l'association des Amis d'Alexandre Dumas pour trouver un lieu afin de faire mettre une plaque célébrant le plus fécond de nos auteurs dramatiques.medium_Maison_Doree_plaque_01.jpg
Avec Chantal Chemla, nous avons jeté notre dévolu sur l'emplacement de la Maison dorée, lieu occupé aujourd'hui par la Bnpparibas à l'angle du boulevard des Italiens et du 1 rue Laffitte.
Un accueil enthousiaste et chaleureux nous a été réservé par la direction de cette banque.
Antoine Sire s’est chargé de nous diriger vers les différents services concernés, avec lesquels nous avons travaillé à la mise en place de l’appareil historique nécessaire à l’élaboration du texte devant figurer sur cette plaque.

Voici l'historique qui nous a permi à Chantal Chemla notre secrétaire, également des Amis de Dumas et moi-même de réaliser le dossier devant être présenté à la préfecture pour accord.


Sur cet emplacement s’élevait l’hôtel Choiseul-Stainville où vécut madame Tallien, « Notre-Dame de Thermidor », la plus célèbre des Merveilleuses qui mit à la mode le vêtement grec flottant et transparent. Elle avait les pieds ornés de rubis, une chevelure abondante tour à tour brune, rousse, blonde, le teint pâle, les yeux très noirs. Elle dirigea avec son mari le mouvement réactionnaire. Son salon figurait parmi les plus acharnés Clubs contre-révolutionnaires, Tallien, lassé de son infidélité s’éloigna d’elle. Pendant son absence, elle eut trois enfants. Dès son retour, il obtint le divorce.


Après la démolition de l’hôtel Choiseul-Stainville, l’emplacement fut occupé par le Café Hardy, établi à l’angle du boulevard de Gand et de la rue Cerutti : on ignore la date de naissance de l’établissement, mais il était déjà célèbre sous l’Empire.
« On pouvait y déguster (chez Madame Hardy, ou Hardi) les meilleures côtelettes de la capitale, des membres de volaille en papillotes savantes, des émincés de volailles aux truffes, des andouillettes farcies aux truffes…qui donneraient de l’appétit à un agonisant. » Almanach des Gourmands. Grimaud de la Reynière, 1804. Une des spécialités de la maison était le boudin Richelieu.
Sur la porte du café, on pouvait lire: « Riz au lait—Riz au gras et déjeuner à la fourchette ». « Dans le plus grand des salons Hardy avait fait construire une immense cheminée en marbre blanc ; dans cette cheminée, de 10 heures du matin à 3 heures de l’après-midi un énorme gril d’argent était en permanence sur des charbons incandescents . Les mets à griller sont présentés sur un buffet alléchant pour exciter les appétits les plus paresseux. »
C’était l’endroit le plus cher de Paris si l’on en croit les journaux de l’époque : « Il faut être bien riche pour dîner chez Hardy et il faut être hardi pour souper chez Riche » (le « Café Riche » était à deux pas, à l’angle de la rue Le Peletier).

C’est le lieu de rendez-vous des agents de change et généralement de tous ceux qui travaillent en grand sur la place depuis quelque temps. Le général Rostopchine et le général Gérard figurent parmi les clients de marque.
L’établissement fut vendu « à prix d’or » en 1836 aux frères Hamel déjà propriétaire du café de Chartres (Le Grand Véfour) au Palais Royal, qui feront faillite !

En 1848, ce sera « l’annexe » de la rédaction du journal le National qui avait ses bureaux rue Le Peletier, dirigé par Armand Marrast l’éphémère maire de Paris « qui avait l’air d’un marquis et qui ressemblait à Barras », avec son ami un certain Clovis Gauguin époux d’Aline Chazal. Le baron Dornès, qui fut tué au cours des journées de juin 1848, Louis Blanc demeurant au dessus de Tortoni, étaient aussi des habitués, ainsi que le général Clément Thomas (qui sera fusillé à Montmartre le 18 mars 1871), Nestor Roqueplan et Gérard de Nerval.***
Même si la date de 1839 figure actuellement sur la façade de l’immeuble, on ignore exactement quand fut construit le bâtiment actuel.
Les versions de cette histoire sont fort nombreuses ; en effet chaque témoin ou mémorialiste en a donné la sienne.
Voici celle de Balzac :
« L’immeuble avait eu pour auteur un ancien tapissier devenu par vocation architecte (…) un restaurateur en avait à l’avance retenu le rez-de-chaussée mais, effrayé du prix du loyer de cette maison luxueuse, il obtint de déchirer son bail moyennant un dédit de 25000 francs. Celui-ci fut racheté par un confrère, ainsi naquit le fameux restaurant de la Maison d’Or, plus tard Maison Dorée. »
« Toujours est-il que le premier propriétaire connu fut Louis Verdier qui le baptisa :
Le Restaurant de la Cité. "Mais le public, qui ne l’entendit pas de cette oreille, devant les dorures, les balustrades et les balcons rutilants, l’appela la Maison d’Or, ou bien Maison Dorée, nom qui s’imposa par la suite. » (Balzac)

« Cette Cité des Italiens, bâtie par l’architecte Victor Lemaire qui avait conçu la fantaisie de dorer les balcons et les encadrements des baies. En outre, des médaillons et des frises sculptées par les frères Lechesne, ornaient la façade : parmi les branches de chêne enroulées en rinceaux couraient cerfs et sangliers. » (Le Musée des Familles).

On peut lire dans Le Courrier Français : C’est elle (la Maison d’Or) qui a inauguré le règne des cafés splendide, où les peintures, les glaces, l’or et l’ameublement fastueux attirent et éblouissent le regard. Ce ne sont partout que médaillons, pendentifs, culs-de-lampe, boiseries sculptées, plafonds ciselés.Les sculpteurs ornemanistes qui ont apporté leur collaboration au décor somptueux, sont Auguste Jean-Baptiste Lechesne, Jean-Baptiste-Jules Klagman et Georges-Jules Garraud.
Lechesne et Pierre-Louis Rouillard réalisent la frise animalière qui ceinture l’ensemble de l’immeuble.( L’architecte Pierre Dufau l’a reproduite rue Taitbout pour ceinturer l’immeuble rue Taitbout, siège de la BNP lors de la restauration en 1974-1975).

Théophile Gautier décrit ainsi l’immeuble : « Une maison en or décorée de pierres »
Gérard de Nerval donne ce commentaire : « La Maison d’Or, c’est bien mal composé : des Lorettes, les quarts d’agents de change, et des débris de la jeunesse dorée. »
Le restaurant est divisé en 2 parties, l’une donne sur le boulevard, est réservée au « tout venant », l’autre, rue Laffitte, reçoit les habitués de marque, à l’abri des curieux, dans de luxueux « Cabinets ». Le plus demandé est le numéro 6, fréquenté par ce qui compte le plus à Paris, princes, comtes et marquis ainsi que d’excentriques fortunés se l’arrachent. La cave somptueuse avec ses 80 000 bouteilles attira tout ce qui comptait de noceurs et de fêtards de la capitale.

. Après une soirée à l’Opéra Lepelletier, on peut aussi bien croiser le futur Edouard VII , que Lord Sémour ou le baron de Saint Cricq. Émile Zola, pour la reprise de l’Assommoir en 1885, au théâtre du Châtelet, y a donné un dîner. Les romanciers de l’époque convoquent souvent leurs héros à ces fastueux dîners (Lucien de Rubempré, pour Balzac ; Swann , pour Proust…)
Entre le Café Riche au n°18, et le fameux glacier Tortoni au n°22, La Maison Dorée, au 20 boulevard des Italiens, resta le plus cher et le plus recherché des restaurants parisiens pendant plus d'un demi-siècle.
Le cuisinier Casimir Moisson et les frères Verdier réussirent à faire de ce lieu le centre de la vie culturelle et politique de la capitale, le cœur, l'esprit et l'estomac du Boulevard", c'est-à-dire de Paris. Le symbole de la capitale était alors ses « grands Boulevards », la Tour Eiffel n'étant pas encore construite.
*
A la fin du XIX° siècle, les bureaux de : La Revue Blanche, seront domiciliés au numéro 1.
En 1895 une annexe de la « Maison Bing » est installée dans la cour, à la date de la première exposition Art Nouveau. (information inédite, ne figure pas au magnifique ouvrage d’Alexandre Weisberg : Art Nouveau Bing Smitsinian institut ,1986)
Mais La Maison Dorée, dernière rescapée de la démolition des numéros pairs du boulevard des Italiens, va fermer ses portes en 1902. Et, en 1909, un bureau de poste va s’ouvrir à sa place : c’est René Binet qui va se charger de la décoration avec habileté, en tirant le meilleur parti, compte tenu des contraintes imposées par la location par l’Administration des Postes, puis sera morcelée pour l’établissement de plusieurs commerces.
Les dernières modifications auront lieu lors de l’installation de la BNP dans les années 1974-1976. Sous l’impulsion de Maurice Druon, ministre de la culture, ce sera la première transformation avec « façadisme».


****
Les Journaux


Le Paris
1852-1853
Son titre changeait selon les jours de la semaine, pour :Paris-Lundi, Paris-Mardi etc…
Chaque numéro était accompagné d’un dessin de Gavarni.
20 octobre 1852 supprimé par jugement correctionnel le 8 décembre 1853

« Le premier quotidien littéraire depuis la fondation du monde. Nous en écrivons le premier article » notent très modestement les frères Goncourt.
Les bureaux étaient situés au n°1 de la rue Laffitte, au rez-de-chaussée, à côté du restaurant de la maison d’Or. La curiosité de ces bureaux, était le bureau de Villedeuil, où Villedeuil avait utilisé la tenture et les rideaux de velours noir, les crépines d’argent de son salon, rêve d’un croque-mort millionnaire. (…) cette pièce mortuaire était le saint des saints du journal. À côté était une caisse grillée, où se tenait le caissier… C’est dans ces termes que les « frères » parlent de leur cousin le marquis de Villedeuil. La chute du journal sera provoquée, ironie de l’Histoire, par un article intitulé : Voyage du n° 43 de la rue Saint-Georges au n° 1 de la rue Laffitte.
Les habitués de la rédaction, Henri Murger, avec son œil pleurard, son air humble et caressant d’ivrogne; Aurélien Scholl avec son lorgnon dans l’œil, Banville avec sa mine blafarde, Alphonse Karr avec la tête rasée de forçat ; Louis Esnault, orné de ses manchettes, de son obséquiosité et de sa tournure contournée et gracieusée de chanteur de romances.
Les autres rédacteurs ont également été vitriolés par les duettistes : Gaiffe, rédacteur au journal L’Evénement de Meurice et des fils Hugo, est traité de « Rubempré des coulisses, il se collait à Villedeuil, allait dîner dans son assiette à la Maison d’Or, ou bien lui tirait 20 francs… »
Roger de Beauvoir et quelques autres, sont dispensés de critique — provisoirement.
*

LE MOUSQUETAIRE
(1853 – 1857)


Lorsque Girardin dans son journal La Presse, suspend la publication de ses Mémoires, Alexandre Dumas fonde un quotidien pour poursuivre son journal ».
Le premier numéro est daté du 12 novembre 1853l .le dernier du 7 février 1857. Le prix de l’abonnement est de36 F (pour Paris). Le journal tire à 10 000 exemplaires (au début).
Dans ses bureaux du 1 rue Laffitte, les principaux collaborateurs sont : Philibert Audebrand, Joseph Méry, Gérard de Nerval, Alexandre Dumas fils (un seul article), Octave Feuillet, Paul Bocage, Émile Deschamps, Henri Rochefort, Roger de Beauvoir, Aurélien Scholl, Théodore de Banville, Maurice Sand, Alfred Asseline, la comtesse Dash, Xavier Aubryet.

« J’ai rêvé toute ma vie d’avoir un journal bien à moi ; je le tiens enfin et le moins qu’il puisse me rapporter, c’est un million par an. Je n’ai pas encore touché un sou pour mes articles, c’est 200 000 F que j’ai gagnés depuis la création du « Mousquetaire », somme que je laisse tranquillement à la caisse, pour toucher dans un mois 5 000 F à la fois. Dns ces conditions, je n’ai besoin ni d’argent, ni d’un directeur. « Le Mousquetaire » est une affaire en or et je tiens à l’exploiter tout seul » (Lettre d’Alexandre Dumas, adressée à Villemessant)

Mais le journal ne répond pas à ses espérances. Le 28 octobre 1854, les principaux rédacteurs (A. Privat d’Anglemont, Aurélien Scholl, Georges Bell, Philibert Audebrand, Alfred Asseline, Fages, Henry de La Madelène, A. Dupeuty, A. Desonnaz) démissionnent en bloc.
En 1856, Dumas abandonne la direction à Xavier de Montépin, puis résilie son contrat avec Boulé : « Le jeu n’en vaut pas la chandelle » (1er février 1857).
Philibert Audebrand, …….


La Revue Blanche.
1 rue Laffitte
1901-1903


Les frères Natanson, Alexandre, Thadée et Alfred, fils de banquier russo-polonais, seront les protecteurs de cette publication. Ses bureaux deviennent un lieu de discutions.
Les artistes viennent y présenter en avant première leurs œuvres, pour les soumettre à la critique de leur cénacle.
Dirigée par Félix Fénéon, les collaborateurs de cette revue sont : Toulouse-Lautrec, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis, Valloton, le sculpteur Maillol.
Jules Renard, Marcel Proust, Emile Verharen, Paul Claudel, Jules Laforgue, Tristan Bernard, Jarry, André Gide.
Léon Blum assurera la critique des livres, Julien Benda, Octave Mirbeau et Charles-Louis-Philippe verront leurs textes publiés dans cette somptueuse publication. Pour parfaire le tableau, Misia Godebska « la plus belle femme de Paris, dont le charme attire les peintres et les écrivains qui viennent chez eux », sera la première épouse de Thadée.






***


Paul Gauguin

Débarqué du navire « Prince Eugène » après la chute du second Empire, Paul rentre à Paris.
Son « tuteur » Gustave Arosa, le fait entrer en 1871 comme coulissier chez l’agent de change Bertin du premier étage du 1 de la rue Laffitte. Il y restera après la retraite de Bertin grâce à Castaldo successeur et ami d’Arosa. L’agence Galichon prendra le relai ( au deuxième étage).
Gauguin démissionnera en 1882 pour se consacrer entièrement à la peinture. C’est là qu’il fit la connaissance de Schuffeneker son collègue à l’agence Bertin


Cadastre de 1862 / rue Laffitte propriété n° 1/3

année 1864 la Cie d’assurances La Nationale ( propriété de la famille Hottinger), représentée par Monfoy 13 rue de …..(illisible)

S’adresser à gérant de 2h à 4 h concierge à gauche ……………
Description sommaire de la propriété
À l’angle du Bld des Italiens et de la rue Laffitte double en profondeur élevé sur cave d’un rez-de-chaussée , entresol et 3 étages carrés ( 1° et 3° avec balcon) 4° étage sous combles .
Construction en pierre de taille, couverture en zinc, façade très riche .
Un escalier principal, un escalier de service.

4 fenêtres de face sur le boulevard

7 fenêtres de face sur la rue Laffitte.

Cadastre de 1876

Construction de 1841(sic) archives de Paris D1P4/

Rue Laffitte propriété n°1/3
La Cie d’assurances La Nationale Vie 13 rue de Grammont
Description identique à l’acte ci-dessus
Cadastre de 1876 (modification)
S’adresser à : 2° concierge sous le 2° passage à gauche pour les immeubles 1/3 D, 1/3 E, 1/3 F, 1/3 G
Description sommaire de la propriété :
Bâtiment sur rue à l’extrême droite de la propriété. Double en profondeur, élevé sur cave et 5 étages carrés ( le 5° en retrait avec balcon) 6° sous combles .
Petite aile à droite sur la cité, de même élévation.
Construction en pierre de taille, couverture en zinc.
5 fenêtres de face sur la rue.


Notes complémentaires à l'article Maison dorée

1886 du 15 mai au 15 Juin
Huitième et dernière exposition impressionniste
:

C’est à la Maison Dorée qu’eut lieu la dernière tentative du groupe impressionniste.
Le public invité par les journaux et les peintres académiques à venir rire de « La Grande-Jatte » de Seurat. La clientèle du « Tortoni » entraînée par Alfred Stevens n’a pas manqué de conspuer les exposants !
Beaucoup d’anciens avaient jeté l’éponge.
Liste des participants :

Marie Bracquemont, Mary Cassat, Edgard Degas, Jean-Louis Forain, Paul Gauguin, Armand Guillaumin, Berthe Morisot, Camille Pissaro, Lucien Pissaro, Odilon Redon, Henri Rouart, Emile Schuffenecker, George Seurat, Paul Signac, Charles Tillot, Victor Vignon, Frédéric Zandonomeghi.

25 juin 1885 un dîner est donné par Emile Zola à l’occasion de la reprise de « l’Assommoir » au théâtre du Châtelet.
Menu BHVP actualité, série 77

Ernest Verdier a laissé un livre de souvenirs : Dissertations gastronomiques


Complément à l’histoire de la Maison dorée suite :

En 1771 une bâtisse très simple est construite à l’ouverture d’une voie nouvelle à l’angle des remparts, futur boulevard des Italiens..
Première partie comprise entre le boulevard et la rue de Provence :

-Louis, roi de (…) Notre aimé et féal secrétaire Jean-Joseph de Laborde, propriétaire de son chef de terrains situés en notre bonne ville à Paris entre la rue Neuve-Batelière et la Chaussée d’Antin, et comme subrogé aux droits du sieur Bouret de Vezalay auquel la ville a concédé la propriété de la superficie du grand égout en toute sa largeur entre le ponceau de la Chaussée d’Antin et la partie déjà voûtée du faubourg Montmartre, nous auroit fait exposer que les terrains dont il est propriétaire, sont devenus, par l’extension successive de la ville propre à former des habitations aussi commodes qu’agréables et utiles, la proximité du quartier, la pureté de l’air, et la promenade des remparts y faisait désirer à nombre de citoyens d’y établir leur demeure, mais ces terrains n’étant traversés d’aucune rue et n’y ayant aucun débouché commode entre le faubourg Montmartre et la Chaussée d’Antin, ils ne pourroient être divisés en portions de grandeur convenable à ceux qui voudroient en acquérir et y bâtir d’une manière proportionnée à leurs facultés et à leurs besoins (…) il retireroit un plus grand avantage de ses terrains s’il nous plaisoit lui permettre d’ouvrir deux rues nouvelles
(…)
Article premier : Il sera ouvert aux frais du sieur Laborde deux rue de 30 pieds de large chacune, conformément à notre déclaration du 16 mai 1765, l’une qui sera nommée rue d’Artois, à travers ses terrains à prendre du rempart de la ville, en face de la nouvelle rue Gramont et qui ira aboutir sur l’égout, et l’autre qui sera nommée rue de Provence sur le terrain dudit égout, à prendre de la Chaussée d’Antin au faubourg Montmartre
Article 2 : L’ouverture desdites deux rues et le pavé d’icelles, pour la première fois étant établi aux frais du sieur dit de Laborde (…)
Donné à Versailles, le quinzième jour du mois de décembre de l’an de grâce 1770, et de notre règne le 56°. Signé Louis . »
Lettres patentes enregistrées au parlement le 6 septembre 1771.

On donna nom le nom du frère du roi, le prince d’Artois à la voie ainsi percée. En 1792, le prince ayant émigré, le nom d’Artois fut remplacé par celui d’un écrivain italien, ancien jésuite devenu républicain mort en 1792 (3 février), Cerutti (Joseph-Antoine-Joachim)*.

Cet italien donnait des repas somptueux, et comptait parmi ses convives les plus assidus Mirabeau et Talleyrand. C’est dans les bras de l’ancien jésuite que Mirabeau, après des libations copieuses, tomba victime d’un malaise qui provoqua sa mort quelques jours plus tard en avril 1791. Quelques mois après, Cerutti mourait et l’on donna son nom à la rue. Lors du retour des Bourbons, la rue reprit le nom de rue d’Artois.
A l’avènement de Louis-Philippe la rue fut débaptisée et on lui donna celui de Jacques Laffitte qui avait contribué si puissamment à la révolution de juillet.


*Né à Turin en 1738 ( 13 juin) , il écrivit une «Apologie de l’Institut et des jésuites » (1762).
Au début de la révolution il publie des écrits politiques et devint un des écrivains que Mirabeau employait à la confection de ses discours. Elu député à l’Assemblée législative, il zst mort chez lui en 1792.













Merci pour l’aide apportée à :
Archives de Paris Christiane Filloles
A la BHVP, Marie-Odile Gigoux, Jean Dérens, Luc Passion
Archives de la Préfecture de police : André Lecudénec, Rémy Valat, et au commissaire divisionnaire Gicquel.

22:40 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg! Digg

Commentaires

C'est vraiment intéressant ton post. Je vais lire les suivants avec l'espoir qu'ils sont aussi bons! ^^

Écrit par : Poêles à granulés | 29/10/2011

Vraiment intéressant celui la de billet ! C'est le moment d'aller consulter les suivants avec l'espoir qu'ils sont aussi bons! :D

Écrit par : Poêles à granulés | 29/10/2011

Les commentaires sont fermés.