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22/05/2015
Gérard de Nerval, invité d'honneur des bouchers de l'abattoir de Montmartre !!!
Par Bernard Vassor
AUJOURD'HUI 22 MAI,ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE GERARD....
GÉRARD DE NERVAL – Une vie, une œuvre (émission France Culture 2009)
https://www.youtube.com/watch?v=mCfBa0G6YzQ
Enfants voici les bœufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers.
Cet abattoir était situé à l'emplacement exact du lycée Jacques Decour.
Adossé au mur de la barrière des Martyrs, l'entrée se faisant par ce qui est l'avenue Trudaine aujourd'hui pour faire payer l'entrée des animaux passés par l'octroi.
.....................
Le doux et rêveur qu'était Gérard Labrunie reçut le 10 février 1850 une lettre saugrenue émanant de la confrérie des bouchers des abattoirs de Montmartre, l'invitant "à un petit festin entre amis où l'on devrait bien s'amuser". Ces tueurs lui disaient-ils avaient été enthousiasmé par la pièce "Les Monténégrins" jouée à l'Opéra-Comique, et qu'ils avaient décidé de prendre les costumes de ceux de cet opéra pour leur cérémonie, le jour de la fête du Bœuf-Gras. Gérard, naïvement touché par cette marque de sympathie, répondit aussitôt qu'il acceptait cette invitation. A la fin du repas il prononça un discours dans lequel, il annonçait, que bien qu'adepte du Bœuf-Gras, il était partisan des doctrines des Pythagoriciens et par conséquent il croyait que les corps des animaux recevait les âmes des humains, et que la mort du Bœuf-Gras par conséquent ressemblait à un assassinat, et qu'il était heureux que l'occasion lui était donnée pour souhaiter qu'à l'avenir, on renonçât à abattre ces animaux, et que l'on put remplacer ces bovins par un Haricot-Gras !!! Les bouchers qui n'avaient rien compris à ce discours applaudirent à tout rompre l'orateur avec la satisfaction d'avoir un artiste à leur côté. La conclusion d'Alfred Delvau est que l'auteur avait le droit de tout dire à condition qu'il ne les forçât pas de les comprendre.
Mise à jour le 22 mai 2015
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Digg
20/05/2015
Un "gai chanoine" au XVIII° siècle porté sur LA CHOSE, un maître de la littérature galante : Gabriel-Charles de Lattaignant
Par Bernard Vassor
Gabriel-Charles de Lattaignant
Chose curieuse, les hommes d'église fournissent un quotta relativement considérable à cette troupe légère des libertins de ce siècle : François Joachim Pierre, cardinal de Bernis, Guillaume abbé de Chaulieu, l'abbé Voisenon (Claude-Henri de Fusée) ont acquis dans le genre gaudrillard une authentique réputation Gabriel Charles de Lattaignant naquit à Paris' en 1697. Sa famille, le destina à l'état ecclésiastique. Grâce à d'excellentes études, il fut pourvu du canonicat de Reims qui lui donna une position avantageuse dans le monde.
...........
Lattaignant ne songeait guère à faire imprimer ses fantaisies quand Meunier de Querlon, son ami, qui en avait rassemblé un grand nombre, les publia à son insu, en 17S0, sous le titre de Pièces dérobées à un ami, (2 vol. in-12 ) qu'il dédia à Lattaignant ce qui était la moindre des choses. Quoique Lattaignant fût reçu dans la bonne société, il n'y était pas toujours le bienvenu. Il habitait le deuxième étage d'une maison de la rue de la Jussienne, aujourd'hui disparue dans un appartement où il tenait table ouverte, recevait les plus gais compères et n'excluait pas le beau sexe de ses petits soupers. Une de ses plus illustres invitées fut la comtesse Dubarry. Celle-ci vivait dans l'hôtel de son proxénète de mari situé tout à côté* et racontait volontiers au gai chanoine les scandales de Versailles et les dépits jaloux de son amant couronné.
Le Mot et la Chose
est un poème galant du XVIII° siècle, composé par l'abbé Gabriel-Charles de Lattaignant :
Madame, quel est votre mot
Et sur le mot et sur la chose ?
On vous a dit souvent le mot,
On vous a souvent fait la chose.
Ainsi, de la chose et du mot
Pouvez-vous dire quelque chose.
Et je gagerai que le mot
Vous plaît beaucoup moins que la chose !
Pour moi, voici quel est mon mot
Et sur le mot et sur la chose.
J'avouerai que j'aime le mot,
J'avouerai que j'aime la chose.
Mais, c'est la chose avec le mot
Et c'est le mot avec la chose ;
Autrement, la chose et le mot
À mes yeux seraient peu de chose.
Je crois même, en faveur du mot,
Pouvoir ajouter quelque chose,
Une chose qui donne au mot
Tout l'avantage sur la chose :
C'est qu'on peut dire encore le mot
Alors qu'on ne peut plus la chose...
Et, si peu que vaille le mot,
Enfin, c'est toujours quelque chose !
De là, je conclus que le mot
Doit être mis avant la chose,
Que l'on doit n'ajouter au mot
Qu'autant que l'on peut quelque chose
Et que, pour le temps où le mot
Viendra seul, hélas, sans la chose,
Il faut se réserver le mot
Pour se consoler de la chose !
Pour vous, je crois qu'avec le mot
Vous voyez toujours autre chose :
Vous dites si gaiement le mot,
Vous méritez si bien la chose,
Que, pour vous, la chose et le mot
Doivent être la même chose...
Et, vous n'avez pas dit le mot,
Qu'on est déjà prêt à la chose.
Mais, quand je vous dis que le mot
Vaut pour moi bien plus que la chose
Vous devez me croire, à ce mot,
Bien peu connaisseur en la chose !
Eh bien, voici mon dernier mot
Et sur le mot et sur la chose :
Madame, passez-moi le mot...
Et je vous passerai la chose !
.......................
Une chansonnette pleine de sous-entendus :
LE PETIT COLLET
AIR : Vlà c'que c'est qu' d'aller au bois.
L'abbé triomphe du plumet,
V'là c'que c'est qu'un p'ti't collet.
On le croit prudent et discret
Et la plus sévère
Consentit à tout faire '
Pourvu que.ce soit en' secret
Vlà c'que c'est qu'un, p'tit collet.
Pourvu que ce soit en secret,
Vlà c'que c'est qu'un p'tit collet.
De. la façon' dont il le fait
Ni sa renommée,
Ni sa bien-aimée ~
Ne risquent point le quolibet
Vlà c'que c'est qu'un p'tit collet.
Ne risquent point le quolibet,
Vlà c'que c'est qu'un p'tit collet,
Le plumet a trop de caquet,
Et de sa victoire
N'aime que la gloire
L'abbé jouit, mais il se tait
Vlà c'que c'est qu'un p'tit collet.
L'abbé jouit, mais il se tait
Vlà c'que c'est qu'un p'tit collet.'
Il fait moins de bruit que d'effet;
Voici sa maxime
L'amour n'est point crime,
C'est la façon dont on le fait
Vlà c'que'c'est qu'un p'tit collet.
C'est la.'façon dont on le fait
Vlà c'queVest qu'un p'tit collet.
N'a-t-il pas raison, en effet '?
On s'aime sans crainte,
On rit sans contrainte
Lorsque personne ne le sait
Vlà c'que c'est qu'un p'tit collet
......
La maison de Guillaume Dubarry existe toujours elle, rue de la Jussienne.
20:31 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | |
Digg
19/05/2015
LE CADAVRE NUMÉRO 12 SUR UNE DALLE DE L’HÔPITAL DE LA CHARITÉ.
A écouter sur le site Gallica de la BnF
LA VOULZIE
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k129692v.r=H%C3%A9g%...
Une souscription ouverte dans le but d'acquérir un coin de terre où l'on pût soustraire ses restes à une complète dispersion, ne produisit aucun résultat, et le destin, poursuivant le poète jusque dans la tombe, allait éparpiller ses cendres, quand un homme de cœur, qui fut son constant ami, M. Sainte-Marie Marcotte, acheta personnellement la concession perpétuelle d'un terrain dans lequel le corps de Moreau repose encore aujourd'hui. M. Sainte-Marie Marcotte raconte ainsi, avec une discrétion qui l'honore, dans la biographie qu'il lui a consacrée, la translation des cendres de son ami: « Un matin, au mois de janvier 1840, deux jeunes gens suivaient tête nue, à travers le cimetière du Montparnasse, les fossoyeurs qui « avaient exhumé de sa fosse provisoire le corps le de Moreau et le portaient à son dernier asile. Ils y étaient seuls. » L'un de ces deux jeunes gens était M. Sainte-Marie Marcotte lui-même.
..........................
Deux de ses amis, des poètes ouvriers comme lui tinrent à lui rendirent un hommage posthume
C'est d'abord le regretté Pierre Dupont, à qui Hégésippe
Moreau est doublement cher, et comme poète,
et comme enfant de Provins par affection, qui écrit :
Passant, sur la pierre qui s'use
Aux baisers de l'air et de l'eau,
Lisez un nom cher à la muse ;
Hégésippe Moreau.
.............
C'est ensuite Pierre Lachambeaudie le saint-simonien, qui s'écrie, en songeant au Myosotis, sublime héritage du poète :
Salut à vous, fleur de saphir,
De l'amour gracieux emblème!
Douce compagne du zéphir,
Plus je vous vois, plus je vous aime
................
EXTRAIT DE LA NOTICE BIOGRAPHIQUE ÉCRITE PAR SON AMI
SAINTE-MARIE MARCOTTE.
Hégésippe MOREAU fut enfant naturel ; ainsi, dans son dénuement de toutes choses, le nom qu'il portait ne lui appartenait même pas. Il naquit à Paris, rue Saint Placide, n° 9, le 9 avril 1810. Ses parents l'amenèrent tout petit à Provins, où son père avait trouvé une place de professeur au collège et où sa mère entra en condition chez madame Favier. Riais bientôt le père mourut ; la mère, femme supérieure à sa position par la délicatesse de son cœur, le suivit peu d'années après, et tous deux, traçant la route à leur fils, allèrent mourir à l'hôpital. Madame Favier garda avec elle l'orphelin, et veilla sur lui tant que dura son éducation ; c'est par elle qu'il fut placé gratuitement au petit séminaire d'Avon, près Fontainebleau. Moreau y composa ses premiers vers, à l'âge de douze ans; ses
impressions au séminaire, les vagues rêveries de son enfance poétique, il les a lui-même racontées dans la première pièce du Diogène. il eut terminé ses études, ta quinze ans, il entra
en apprentissage, par les soins de madame Favier chez un imprimeur de Provins. Ici commence pour Moreau une série de jours heureux, les seuls qui lui aient été dévolus sur la terre, pendant lesquels il dormit d'un doux sommeil, ne comptant ni les mois, ni les années ;jours pleins de lumière et de soleil dont ensuite le souvenir le poursuivit à travers les froides
ténèbres du reste de sa vie, et qu'il revoyait encore, à ses derniers instants, du fond de l'hôpital. Auprès de lui, sous le même toit, était une femme dont la cœur l'avait compris. Cette
*Philibert Audebrand , Les derniers Bohèmes
MISE A JOUR LE 19 MAI 2015
18:47 Publié dans L'auteur du "Myosotis" | Lien permanent | Commentaires (0) | | | |
Digg
18/05/2015
Jean Baptiste Clément "LE TEMPS DES CERISES" mise à jour(l'exil)
Par Bernard Vassor
L’EXIL A LONDRES
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Le 3 septembre 1871 Jean Baptiste embarque à Calais sur un petit bateau pour se réfugier en Grande Bretagne. Contraint par les circonstances, l'élu du XVIII° arrondissement risquant la mort à tous moments. c'est à Londres qu'il va continuer sa lutte pour "les damnés de la terre", pour l'égalité et l'émancipation des femmes. Il avait rejoint un cercle d’exilés à Londres, qui tenait ses réunions dans le local du Duke of Yorck. Dans la capitale, les proscrits sont étroitement surveillés par des indicateurs au service de la Préfecture de police française. A Paris, c'est un commissaire de police qui dirige un service de renseignements dont il est le maître absolu, n'ayant de comptes à rendre à personne excepté au seul ministre de la Justice. Un bon nombre d'honorables correspondants sous couvert d'anonymat, transmettent des rapports au mystérieux commissaire Lombard. Ces rapports sont quand même signés, portant un numéro d'agent ou un pseudonyme sibyllin. Clément possède le privilège d'avoir deux cafards attachés à ses basques, l'agent 48, et l'agent numéro 28. Ces délateurs avaient été recrutés parmi les anciens proscrits, certains étant même des élus de la Commune de Paris. L'agent 28 avait réussi à gagner la totale confiance de Clément et se vante d'avoir participé à l'élaboration d'un texte prévu pour une conférence pour le Centre d'études du Cercle de Londres. Le climat entretenu ou pas par les espions versaillais, était très lourd,et la paranoïa (parfois fondée) conduisaient à la suspicion de traîtrise. Deux anciens membres de la Commune se sont accusés mutuellement d'être des dénonciateurs. Chalain un ami très proche de Clément avait été accusé par Bazin d'être une mouche; Chalain en retour le traite d'espion. Clément va conseiller à Chalain de le provoquer en duel. Tout au long de son séjour Londonien, le chansonnier va être un propagandiste acharné de la défense et de l'émancipation des femmes et du prolétariat. Dans l''attente de l'amnistie pleine et entière, il se rend en Belgique où il demeure à Bruxelles rue de l'Amigo. Dans cette ville il donne une conférence en septembre 1879 à tendance résolument anarchiste. Puis, il revient en France clandestinement. A Montfermeil certains témoins disent qu'il ne se cachait plus et qu'il vivait normalement.
L'agent 28 n'a jamais été formellement identifié, mais il semble évident que ce soit son compagnon de lutte le plus proche qui l'ait trompé.
Les idée reçues résistent à toutes les épreuves. Depuis plus d'un siècle des historiens racontent que ces deux poèmes ont été chantés pendant la Commune de Paris, dans les rues par les insurgés, comme étant des hymnes révolutionnaires. Nous avons vu dans un article précédent, que la magnifique chanson de Clément, que c'est seulement en 1885, que Jean Baptiste a fait de sa chanson d'amour, célébrant l'arrivée du printemps et de la nature ( à la même époque, au Japon, la floraison des cerisiers étaient célébrés comme un événement majeur). Dans son recueil de chansons publiés à cette date (1885) la préface et la dédicace à une certaine "vaillante fille ambulancière bénévole", vont transformer radicalement le sens cette chanson lyrique en un symbole révolutionnaire. (Elle était à l'origine était dédié à un des frères Lionnet, Anatole (1832-1896). Une autre chanson dédiée cette fois aux deux jumeaux Hippolyte et Anatole est aussi une chanson bucolique
AU BOIS JOLY
A Hippolyte et Anatole Lionnet.
Au bois joly,
On s'en va cueillir la noisette,
Et l'on y prend de l'amourette.
Le chemin creux est si petit,
Au bois joly!
Au bois joly,
En arrivant sous les feuillées,
Les filles sont comme endiablées.
Avec Suzon je suis ally,
Au bois joly Au bois joly,
On entend plus le bruit des lèvres
Que le carillon de nos chèvres.
Tous les buissons cachent un nid,
Au bois joly I
Au bois joly
On voit plus de cornettes blanches
Que de rossignols sur les branches.
Ça sent si bon, c'est si gentil,
Au bois joly! (...)
Comme la plupart des chansons écrites à cette période, le Temps des cerises fait partie des odes à la nature.
Rappelons que Clément était un fervent admirateur d'Henri Murger (1822-1861) à tel point qu'il baptisera un de ses recueils "Les Murgerettes". Murger que nous retrouverons quand il sera question de Eugène Pottier.
La même année,que l'écriture du Temps des cerises Clément produit de véritables chants révolutionnaires, mettant en scène la condition des femmes sous le second empire.
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JEAN BAPTISTE FÉMINISTE AVANT L'HEURE :
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Bon voyage
Allez, vaillantes insurgées,
Réveiller les cœurs endormis
De tant de femmes outragées(...)
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Les femmes exploitées, soumises à la "complète obéissance" à leur patron, les filles mères et les femmes abandonnées sont abordées dans plusieurs chansons.
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LA PAUVRE G0G0
A madame Camille Bios.
Avec ton enfant sur le dos,
Sans coiffe et sans sabots,
Où t'en vas-tu, pauvre Gogo?
Bien triste et bien abandonnée,
Comme la feuille à l'automnée*
Je m'en vais tout droit devant moi.
Ne me demandez pas pourquoi
Quand un lourd chagrin vous déchire,
Ça fait trop mal à le redire.
Avec ton enfant sur le dos,
Sans coiffe et sans sabots,
Où t'en vas-tu, pauvre Gogo?
Le coeur tout froid, je suis ma route,
Et trouverai, coûte que coûte
Ce que je veux pour en finir.
Mais laissez mon marmot dormir,
Il faut qu'il ignore la chose,
Car le pauvret n'en est pas cause. (...)
............
Il consacre une chanson à la femme d'un ouvrier qui s'est saoulé avant de rentrer chez lui :
FOURNAISE .
Dès l'aurore il quitté son lit,
Comme l'oiseau, c'est sa coutume, r.
Et tous les jours jusqu'à la nuit,
II frappe dur sur son enclume;
Il a les bras comme du fer,
II a du feu dans son haleine
Mais ce soir tout chante dans l'air,
Fournaise a touché sa quinzaine.
Ah!
Gare à toi, Madeleine,
Tiens bien ton bonnet
Et le souper prêt;
Ton homme, Madeleine,
Ton homme a touché sa quinzaine.
Quand on est bien franc du collier,
Malheur! il fait chaud quand on forge!
Fournaise est un rude ouvrier
Et ça le brûle dans la gorge.
Au cabaret des Bons enfants (...)
.................
........
Réflexions sur la plaque de la place Jean Baptiste Clément.
Personne n'a été capable de m'expliquer à quoi correspondaient ces dates !
Par Bernard Vassor
Article écrit pour le centenaire de la mort de Jean Baptiste Clément en 2003.
On a depuis plus de cent tente ans beaucoup écrit, fait de recherches, et célébré l’illustre montmartrois. A l’occasion du centenaire de sa mort en 1903, les manifestations autour de son nom furent nombreuses, joyeuses et fort instructives à travers des concerts de rue, aubades, conférences et mille autres animations donnant à la butte un petit air de fête.
Hélas… le clou devant être le dévoilement d’une plaque qui devrait informer le passant sur le représentant de la chanson française la plus jouée dans le monde.
Stupeur ! Pas moins de 3 erreurs en 4 lignes que comporte le texte,(malgré le signalement au service « culturel » à l'Hôtel de Ville de la mairie du XVIII°).
1) Il n’y a pas de trait d’union entre Jean et Baptiste, les parents de notre héro ayant voulu le différencier de son père, dont le nom en comportait un explique un biographe pourtant éminent de l'auteur du Temps des cerises. Pour ma part, de tous les documents consultés dans les registres d'état-civil le trait d'union ne figure ni pour le père et le fils. Sa mère Marie Thérèse est logée à la même enseigne.
2) Pendant la Commune il n’y a pas eu de maire élu ni désigné ! Ses fonctions, pendant l’insurrection furent les suivantes : après avoir été élu , délégué du XVIII° aux élections du 26 mars, il est nommé le 30 mars à la commission aux subsistances. Le 17 avril, il obtient la délégation aux ateliers de fabrication des munitions. Il donna sa démission en raison de divergences avec le Comité de Salut Public le 20 mai. Le 28 mai Clément racontera avoir été sur la dernière barricade de la rue de la Fontaine au Roi avec Eugène Varlin qui, reconnu square Montholon, appréhendé place Cadet, fut conduit 6 rue des Rosiers ou de la Fontenelle (actuelle rue du Chevalier de la Barre) pour y être fusillé. C’est à cette occasion que la réédition du Temps des Cerises sera dédié (en 1885) à Louise, l’ambulancière rencontrée furtivement sur le lieu du dernier combat de la Commune le dimanche 28 mai. Beaucoup d’historiens contestent ce lieu, et situent plutôt rue Ramponneau l’ultime combat.
3) Les dates : 19 mars 25 mai ne correspondent à rien de précis pour ce qui concerne l’histoire dans le XVIII° arrondissement. Si l’on considère ses fonctions à la mairie, ce serait : du 26 mars au 20 mai (date de sa démission), son action en tant que combattant : du 18 mars au 28 mai.
La reprise de Montmartre par l’armée versaillaise a eu lieu le 23 mai à midi, le 25 (date figurant sur la plaque qui ne correspond à rien) la Cour prévôtale de la mairie, place des Abbesses, fonctionnait à plein régime depuis 2 jours, les malheureux Trente sous* étant soit « collés au mur », soit conduits à Satory à ou bien à Versailles « aux Chantiers » pour y attendre un sort peu enviable. Avant et depuis cette pose de plaque officielle, j’ai cherché à joindre à la mairie de Paris et à celle du XVIII° arrondissement, les services culturels concerné sans succès.
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Voici une liste de ses domiciles montmartrois :
En 1860, 3 rue du Télégraphe (aujourd’hui rue Chappe)
En 1861 chez son oncle Christian Poulain et sa tante "Louise" passage de l’Arcade (aujourd'hui passage des Abbesses).
1863 15 rue Véron puis au 3 rue Saint-Vincent (un petit rappel, cette rue porte le nom d'un des ses parents du côté maternel qui fut maire de Saint-Ouen, Vincent Compoint)
En 1870, puis pendant la Commune, il logeait 10 Cité du Midi.
A son retour d’exil chez son ami Eugène Delatre, après l’amnistie en 1880 7 rue Constance, puis chez sa tante Louise au 12 rue Ganneron. 1885 53 rue Lepic. 1887 7 rue Androuet. En 1890 14 rue Germain Pilon, ensuite avec une compagne 45 rue des Abbesses. Enfin en 1892 il réside avec sa femme au 110 rue Lepic. et jusqu’à son décès (à la maison de santé municipale du docteur Dubois comme Henri Murger, 52 ans plus tôt. La maison Dubois était située à l'angle rue de l’Aqueduc et du numéro 200 DE la rue du faubourg Saint-Denis) dans le X° arrondissement)
Archives Bernard Vassor.
Archives de la Préfecture de police
Archives de Paris
*Terme péjoratif donné aux gardes nationaux qui recevaient 30 sous, soit 1 franc 50 par jour.
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Digg
AUX ORIGINES DU JAZZ : DES MINSTREL'S A PARIS EN 1850, SALLE DES PORCHERONS, 29 rue Cadet
PAR BERNARD VASSOR
09:20 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (1) | | | |
Digg