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17/11/2015

Ba-ta-clan souvenez-vous-en, souvenez-vous- en, souvenez-vous-en souvent.»

Par Bernard Vassor

Qu'on dise, après cela, que Paris n'est pas le cerveau de la France !!!

BA TA CLAN OFF.jpg

Le succès de Ba-ta-clan méritait d'être complet:un café-concert s'ouvrit aux alentours du Cirque-National et prit pour enseigne ce titre à jamais fameux. 

BATACLAN s. m. (ba-ta-klan Onomatopée qui peint le bruit des objets qu'on déplace pour déménager. Etym. dout.). Mot populaire dont on se sert pour exprimer un attirail considérable dont on veut se dispenser d'énumérer les objets On voit des pleutres entasser des millions, avoir des calèches, des femmes en falbalas,des cockers à perruque et tout le bataclan.(L. Reybaud.)Vous désirez voir Basquine,attention elle va paraître voilà déjà le tonnerre, les flammes de l'enfer et tout le BATACLAN qui annonce son entrée. (E. Sue.) Il m'obsédait de la pureté de ses feux; je voyais déjà briller les flambeaux de l'hyménée et tout le BATACLAN mythologique. (A. Brucken.) Ba-ta-clan, chinoiserie musicale en un acte, paroles de M. Ludovic Halévy, musique de M. J. Offenbach représentée pour la première fois, à Paris,sur le théâtre des Bouffes-Parisiens,le 29 décembre 1855. «On rit, on applaudit, on crie au miracle. Il n'est pas d'homme âgé, ou de femme arrivée au retour du retour, qui n'entre en danse aux joyeusetés folâtres de Ba-ta-clan. Ba-ta-clan 1 la Marseillaise et le Chant du Départ de maître Offenbach. Ba-ta-clan! L'année a fini par le Sire de Framboisy, elle a commencé par Ba-ta-clan sôuvenez-vous-en, souvenez-vous- en, souvenez-vous-en souvent.» Comprenez-vous? Non. Cela pourtant est signé du prince de la critique, et nous voilà bien avancés, bien renseignés. Qu'est-ce que Ba-ta-clan? un chef-d'oeuvre, sans doute, si l'on s'en rapporte à la petite chanson bien drue, bien éveillée, bien rossignolée de Jules Janin quelque chose de fin, de gai, d'étourdissant, j'imagine un feu d'artifice de bons mots; de l'esprit à pleines mains, le rire ailé du meilleur cru de France mis en musique. Eh bien, non. Jules Janin avait-il trempé sa plume gaillarde dans le champagne première, e soir propice où il écrivit ces deux ou trois phrases qui font ronron au public? On serait tenté de croire, si l'on ne savait combien il lui est aisé de se priser de sa propre jeunesse, qui vainement affiche la soixantaine et se dit goutteuse, comme pour mieux se faire pardonner ses écarts ses malices et ses fredaines. Disant toutes ces belles choses que nous venons de rappeler, M. Jules Janin.ne pensait guère ba-ta-clan, croyez-m'en,mais bien à quelque joyeux vaudeville de la bonne époque avait vingt ans, et soyez sûr que dans sa tête trottait a ravir le pied mignon de Jenny Vertpré, le nez mutin de Déjazet, l'oeil bleu de JennyColon. Profanation mettre aux lèvres pincées des Débats le cornet à bouquin de la farce au gros sel, et chanter victoire O critique, que le bruit,le fard et les lumières, les bras, les jambes et les épaules, les grognements,  les beuglements, les trépignements égarent à ce point de vous amener à dire: « Tout cela est beau, écoutez et applaudissez; ô critique,ouvrons ensemble cette chinoiserie  par trop chinoise, où les cymbales ont tant d'esprit que les acteurs n'en ont plus, et dites, la main sur la conscience, s'il faut rire ou avoir pitié de ceux qui ont perpétré ladite chinoiserie, s'il faut rire ou avoir 'pitié de ceux qui l'exécutent, s'il faut rire ou avoir pitié de ceux qui vont l'entendre. Je sais bien que les personnages de la pièce ont les noms les plus spirituels qu'il soit possible d'imaginer :Fé-ni-han, souverain de Ché-i-no-or;  Ké-ki-ka-ko Ko-ko-ri-ko Fé-an-nich-ton je sais bien que les acteurs ont le diable au corps; entre nous, on les pourrait croire enragés; je sais bien que la musique chante, bondit, voltige, casse les vitres, fait tapage comme si on l'avait saupoudrée de cantharides mais tout cela ne constitue pas une oeuvre dont on puisse dire Souvenez-vous en, souvenez-vous-en, souvenez-vous-en souvent et c'est avoir une triste opinion de la Marseillaise et du Chant du Départ,que de les rappeler à propos d'une farce sans queue ni tête, appelée Ba-ta-clan fort justement, si bataclan veut dire cohue, tapage, assemblage de choses sans nom. Donc, Ba-ta-clan, dont le titre est une conquête de plus sur la Chine;  Ba-ta-clan,dont les trois syllabes nous rappelleraient au besoin que nos soldats envahissaient alors le Céleste-Empire; Ba-ta-clan est une drôlerie le mot est doux qu'il peut être agréable d'entendre quand on a bien dîné, que la tête fermente et que la rate s'épanouit. On n'y trouve pas précisément l'esprit de Voltaire, de Molière ou de Beaumarchais mais on y rencontre ça et là, à travers le dévergondage et la folie du style,un brin de ce jargon peu attique,de cet argot peu délicat qui, bredouillé par le premier grotesque venu, excite chez nos gandins et nos petites dames une joie indescriptible argot et jargon en honneur au Palais-Royal. Exemple Vous qui parlez français! parlez! parlez encore I. parlez toujours faites murmurer à mon oreille la douce langue de la patrie. Mais avec plaisir, avec délices, avec ivresse, avec volupté, avec transport, avec rage! Parler français! parler français! Oh! ma mâchoire disloque-toi démantibule-toi et livre-toi avec enthousiasme à cet exercice na- Tout cela peut paraître superbe et désopilant, au possible quand on a l'estomac gonflé de truffes, et qu'on l'entend débiter avec force grimaces,par un acteur.....(...)

 

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"Le Sublime", où M. Emile Zola a pris les types célèbres de l'Assommoir : Denis Poulot

PAR BERNARD VASSOR

Emile ZOLA,DENIS, POULOT,SUBLIME

Le sublime,02 ou Le travailleur comme il est en 1870.jpg

 

 

Après sa sortie de l'Ecole des Arts et Métiers de Chàlons, M. Denis Poulot a été en effet pendant une carrière de quarante ans, tour à tour ajusteur, dessinateur, monteur, contremaître, chef d'atelier et enfin patron et industriel d'une notoriété bien établie. C'est une carrière bien remplie, comme on voit, et qui l'a mis à même, de connaître les bas et les hauts de la profession qu'il a si judicieusement mise en relief à un autre point de vue dans un livre paru en 1870, "Le Sublime", où M. Emile Zola a pris les types célèbres de l'Assommoir.

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Grâce à la générosité du Gouvernement et des municipalités, il s'est créé depuis une dizaine d'années un grand nombre d'Ecoles nouvelles

(1) 1 volume in-4° 43 X 30 — 430 pages, 3000 gravures. Monrocq frères, Paris.

 

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