« lun. 24 juil. - dim. 30 juil. | Page d'accueil
| lun. 07 août - dim. 13 août »
03/08/2006
Augustine Segatori et le Tambourin au 62 boulevard de Clichy
Augustine Ségatori, prénommée à tort Agostina (Ancone, 1841-1910 ?), « l’Italienne », etait un modèle professionnel qui avait posé entre autres pour Manet, Corot, Léon Gérôme, et sans doute Vincent Van Gogh (au Café du Tambourin, musée Van Gogh Amsterdam).
Le portrait réalisé par Manet a été vendu par le marchand Portier à Alexandre Cassatt, le frère de Mary qui se trouve aujourd’hui dans une collection privée new-yorkaise.
Le tableau de Corot Portrait d’Agostina est daté de 1866, de son voyage en Italie. Nous avons beaucoup plus tôt, vers 1860, « la Femme au tambourin ».
Nous savons aujourd’hui, grâce à Sophie de Juvigny, que Edouard Dantan a été le compagnon d’Augustine de 1872 à 1884, avec qui il a eu un fils [1] non légitimé par le peintre.
Sachant comment on se comporte
De sa main célèbre à Capri,
Joyeuse en ouvrira la porte.
La patronne de ces lieux et les charmantes hôtesses accueillaient la clientèle en costume folklorique. Une exposition de peintures organisée pour l’occasion seront vendue aux enchères, on y voit des œuvres de Edouard Dantan, Léon Gérôme, Bernard ( ?), de Pille et quelques autres peintres dont nous avons aujourd’hui oublié les noms. Le mobilier,(tables chaises éléments du bar) est uniquement composé de tambourins ornés par différents artistes dont Gauguin (fleurs et feuillage et fruits) Norbert Goeneute, Ludovic Némo [2], Todde, etc.
Vincent Van Gogh y organisa une exposition de crépons japonais qui, selon Vincent lui-même, sera un désastre. Puis, avec ses amis Toulouse-Lautrec Gauguin et son « copain » Emile Bernard, Louis Anquetin, un accrochage va avoir un peu plus de succès, car Bernard et Anquetin vont pouvoir vendre leur premier tableau.
« Ce fut vers cette époque que Vincent fréquenta une taverne qui avait nom « le Tambourin » et que tenait une fort belle italienne, ancien modèle, étalant dans un comptoir bien à elle ses charmes sains et imposants. ». Selon Emile Bernard, Vincent avait conduit le père Tanguy dans cet établissement : « ce qui donnait beaucoup d’inquiétudes à la brave mère Tanguy, qui ne pouvait s’imaginer les raisons enfantines et même innocentes de ses escapades. Vincent, selon un contrat de quelques toiles par semaine, mangeait au Tambourin (...) Cela dura plusieurs mois, puis l’établissement périclita, fut vendu, et toutes ces peintures mises en tas furent adjugées pour une somme dérisoire.
Le père Tanguy.
(...) Vincent étant parti pour Arles et le pèreTanguy se trouvant seul, visité seulement de temps en temps par de rares clients, la belle Italienne du Tambourin tomba dans une grande gêne. Alors Tanguy la recueillit, ce qui donna lieu à bien des médisances.(...) »
Faut-il croire Ambroise Vollard quand il raconte dans Les Souvenirs d’un marchand de tableaux ? :
« Un jour, passant sur le boulevard de Clichy, la curiosité me fit entrer dans un petit restaurant qui portait l’enseigne « Au Tambourin », en même temps que moi était entré un individu qui demanda à la patronne : Vincent est arrivé ? Il est parti il y a une minute. Il était venu accrocher ce tableau des Tournesols, puis il est sorti aussitôt" !!!
Devenu en 1893, le cabaret de la Butte, il fut le cabaret des Quat’Z’Arts à la fin du siècle.
Quelques œuvres de Dantan données ou consacrées à Agostina et son fils :
En 1873, un médaillon en cire d’Agostina Ségatori, Jupiter et Léda, L’Annonciation,
Plusieurs portraits de Jean-Pierre, Trombolino.
En 1878 : Femme turque assise faite rue Capron à Montmartre, Jean-Pierre en incroyable, Jean-Pierre en costume Breton, etc. Vous trouverez la liste complète dans l’ouvrage indispensable de Sophie de Juvigny cité plus bas.
En 1884, malgré leur séparation, il lui offre pour son bar rue de Richelieu, le portrait d’une Villervillaise, La mère Catin la Dufay, et un bouc peint sur un tambourin.
Dans une lettre, le 30 août 1922, le peintre Adolphe Albert, client occasionnel des lieux, répondant à une demande de renseignements donne les indications suivantes:
"Tout ce dont je me souviens, c'est qu'on disait à l'époque la Ségatori la maîtresse de Rav..t (illisible).
Le vieux peintre Pills était un assidu de ce cabaret. Il s'intitulait en riant "le maquereau de la boite"
Il était furieux lorsqu'on crachait dans les bottes de postillon qui servaient de porte-parapluie, puiqu'elles lui appartenaient."
Légende de la composition :
En-tête de l’album d’estampes japonaises ayant appartenu à Vincent.
Description de la « nature morte » prêtée par Paul Gachet en 1951 au Louvre :
Cadre avec crêpons japonais ayant appartenu à Vincent montés par Gachet fils, qui les tenait de Théo, sur un fond doré orné d’une inscription en japonais qui signifie qu’ils se trouvaient dans la chambre de Vincent à Auvers en 1890.
Affiche 3 couleurs du tambourin rue de Richelieu par Chéret (OD32) 3 tubes Tasset et Lhote, et Tanguy (OD31) palette pour Mlle Gachet au piano
Un verre déjà utilisé par Cézanne un vase en grés japonais : nature morte, Roses et Anémones
Bambous taillés utilisés par Vincent.
Un tambourin de chez Agostina signé H.TODE 1886
Le livre est : La Fille Elisa,(Goncourt), livre de chevet de Vincent.
Sources :
Archives Van Gogh muséum
Archives de Paris
Michael Pakenham, catalogue de l’exposition du Grand Palais, janvier-avril 1999
Sophie de Juvigny, conservateur du musée de Saint Cloud : Edouard Dantan, des ateliers parisiens aux marines normandes Somogy Paris 2002
Emile Bernard, article du Mercure de France, 16 décembre 1908
André Roussard, dictionnaire des lieux à Montmartre, éditions André Roussard Paris 2001
Marcel Cerf Maxime Lisbonne, le d’Artagnan de la Commune, éditions du Panorama (Suisse) 1967
Article Bernard Vassor dans : Les Montmartrois, ed André Roussard Paris © 2004
Les recherches ne sont pas terminées...... A SUIVRE
17:35 Publié dans Les amis de Vincent | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
02/08/2006
Helmholtz (Hermann Ludwig Ferdinand von ) (1821-1894)
« l’œil ne peut pas séparer les uns des autres les couleurs associées ; il les ressent dans une impression simple et globale, celle d’une couleur mélangée. Il lui est donc indifférent si, dans la couleur mélangée, sont unies des couleurs fondamentales provenant de vibrations simples ou complexes. Cela ne fait aucune harmonie, au sens où on l’entend pour l’oreille ; cela n’a pas de musique. »
Hermann von Helmholtz 1857
Ses importants travaux sur l’optique, l’acoustique, l’électricité sur le timbre et le rôle des harmoniques dans la formation des gammes, ont fait de lui un des plus grands savants du XIX° siècle. Sa Théorie des sensations sonores (1862 analyse les combinaisons de son, définit les coloris des timbres instrumentaux et se hasarde même à formuler un système de l’harmonie.
Vers 1860 Helmholtz publia le « Manuel d’optique physiologique » qui eut un retentissement dans le monde entier. Helmholtz établissait les trois variables qui caractérisent aujourd’hui encore une couleur : le ton, la saturation et la clarté. Les recherches de Helmholtz ont été induites par l’analogie toujours présente de l’œil et de l’oreille. Les trois variables mentionnées pour la sensibilité aux couleurs sont analogues aux trois paramètres choisis pour les sons : force, hauteur et coloris. La différence entre les phénomènes acoustiques et les sensations colorées repose uniquement sur le fait que l’œil est incapable de distinguer les composants d’une couleur mélangée, alors que l’oreille peut fort bien identifier les divers éléments d’un son complexe.
Avec Chevreul et Charles Blanc, nous avons les trois théoriciens qui ont influencé considérablement l'art moderne.
Peut-être une hypothèse pour l’explication du « Voyelles » de Rimbaud, et du « Sonnet des sept nombres » d’Ernest Cabaner qui donne une couleur à chaque note de la gamme ?
01:00 Publié dans Théories de la couleur | Tags : CHEVREUL, CHARLES BLANC, HERMANN VON HEMOLTZ, SYNESTESIE, RIMBAUD | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg